What did you think ? [Aspen et Cassandra]

What did you think ?

Aspen et Cassandra.

Tes mains tremblaient mais tu marchais pourtant d'un pas déterminé vers le lieu de rendez-vous. Une foule de sentiment te traversait à l'instant... De la colère, de l'inquiétude... Tu ne comprenais pas. Ce message d'un inconnu, cette photo que tu avais reçu... Cette angoisse qui t'avait prise à la gorge et qui avait écrasé ton coeur quand tu avais regardé ton petit frère, jambes et mains liées, blessé, au sol... Pendant un instant, tu n'avais pas réussi à savoir comment tu te sentais, ce que tu ressentais... Tu ignorais si tu voulais t'effondrer ou frapper un mur. Mais alors que tu marchais, tu te savais déterminée à savoir ce qu'il s'était passé et à retrouver celui qui avait blessé Aspen pour lui faire regretter d'avoir ne serait-ce que penser pouvoir approcher et s'en prendre à Aspen sans aucune représailles. Non, tu ne le tuerais pas, mais rien ne t'empêchait de lui casser le nez bien comme il faut, par exemple.

Doucement, Cassandra, respire. Il est vivant. Il est avec quelqu'un... Quelqu'un de confiance ? Est-ce que ce quelqu'un était le responsable des blessures de Aspen, ce numéro inconnu la nargua avec cette photo effrayante ? C'était peut-être un piège... Tu devais te tenir prête. Tu arrivais finalement au parc. Tu regardais tout autour de toi, à l'affût du moindre indice, prête à réagir. Finalement, tu reconnaissais la tignasse bouclée de ton petit frère accompagné d'un parfait inconnu. Tu t'approchas rapidement de ce dernier, avec discrétion. En quelques secondes, tu l'immobilisais et le plaquais contre le mur.

" Qui es-tu ? C'est toi qui as fait ça à mon frère ?"

L'inconnu paniqua et tu remarquas aussitôt dans les mouvements de ses épaules et de ses sourcils qu'il ne voulait aucun mal et qu'il disait la vérité en expliquant qu'il avait simplement croisé Aspen et décider de l'aider. Tu le lâchas et sans prendre la peine de t'excuser, tu glissas de l'argent dans sa main (pour le remercier ou pour acheter des anti-douleurs pour son bras). Puis, tu attrapais doucement mais fermement la main de ton frère et t'éloignais, t'isolant dans un coin du parc. Tu te tournais vers Aspie, le fixant, sérieuse et visiblement, toujours en colère. Tu signas pour mieux communiquer avec lui.

"Je veux savoir ce qu'il s'est passé maintenant et ne t'avise surtout pas de mentir, tu sais que je peux le voir."

Tu étais peut-être un peu brutale, mais maintenant tu pouvais examiner Aspen et le voir dans cet état te mettait un peu plus en colère. Tu te demandais dans quel situation Aspen s'était mis, ce qu'il avait fait, qui était cette personne qui t'avait contacté en te faisant un tel pied de nez que de t'envoyer une photo avec un message des plus sarcastiques. Tu fermais quelques secondes les yeux, respirant pour te calmer, mais à chaque fois que tu rouvrais les yeux et les posais sur le visage rouge de larmes de ton frère, tu avais envie de retrouver le coupable pour lui faire comprendre que personne ne touchait à ton frère et que tu ferais en sorte qu'il n'approche plus jamais, jamais ta famille. Aspen était ta famille, tout comme les membres de la Batfamily, et tu défendrais ta famille coûte que coûte, comme toute soeur, toute fille digne de ce nom le ferait.

Graphiorum

What did you think ?L’inconnu était un homme tout ce qu’il y avait de plus ordinaire, de plus banal : un simple passant, infirmier qui avait l’habitude de s’occuper de personnes handicapées… que ce soit physiquement ou mentalement. Il n’avait pas la formation d’un médecin mais savait reconnaître les signes lorsqu’une personne était en difficulté. Et Aspen Amadeus Carlyle était en très grande difficulté. C’était donc sans l’ombre d’une hésitation que le- trentenaire (ou quarantenaire ? Qu’importe !) s’approcha du jeune homme et l’examina. Bien rapidement, un climat de confiance s’installa et l’infirmier aux cheveux grisonnants put prendre contact avec la grande sœur de ce patient surprise. Ils se rendirent ensemble jusqu’au centre de Metropolis et la route fut bien silencieuse. Les questions ne se concluaient que par des « Je vais bien » ou des « J’ai pas mal. J’ai rien », ce qui ne rassuraient pas pour autant l’homme qui accompagnait la petite tête brune. Il voyait très clairement que le garçon ne se rapprochait absolument pas de quelqu’un qui était en bonne santé : des bandages qui n’avaient pas été changés depuis des lustres, des blessures, des coupures, des hématomes et des traces encore bien fraîches de mains autour de la gorge… Et le bonhomme prétendait être en pleine forme ?
Une fois arrivés à Centennial Park, le brundinet avait senti la présence de la jeune femme, furieuse et inquiète avant même que cette dernière ne plaque son bienfaiteur contre un mur. Bien sûr qu’une personne normale paniquerait dans une pareille situation : si cet homme avait fait partie de la Ligue des Assassins, ce genre de traitement ne l’impressionnerait probablement pas. Mais c’était un civil tout ce qu’il y avait de plus ordinaire et il était donc terrorisé par cette attaque surprise. Compréhensible. Lorsqu’il repartit avec un dédommagement, le petit frère de Cassandra comprit qu’il allait se faire enguirlander. Et pas qu’un peu.
L’ex-assassin déglutit nerveusement et s’entortilla d’abord silencieusement les doigts entre eux sans rien répondre à la réprimande de sa sœur de cœur. Il inspira profondément et expira dans un souffle plutôt fébrile et raconta toute- presque toute l’histoire.

« Je voulais aider une amie. J’ai rencontré une amie. Ici. Et elle était piégée. Par des gens puissants. Une organisation. ARGUS, ça s’appelle. Je voulais la sauver. Et sauver sa famille. Et- et quand je suis allé voir la personne qui devait me donner plus d’informations sur ces gens, je suis tombé sur quelqu’un d’autre. C’est son frère. Un de ses frères. Il a essayé de me faire du mal pour me dissuader de continuer- mais- mais je veux aider. Je veux aider et sauver les gens. Comme toi. Comme Tim. Comme tous les autres. Je veux être un héros, moi aussi. Pas Dayazell. J’ai- j’ai réussi à un peu résister ! Mais j’ai- j’ai… J’ai vu le visage du Maître- de Ra’s Al Ghul. Il- Et- J’ai- »

Ses signes se faisaient de plus en plus hésitants et le jeune homme se doutait que sa grande sœur le remarquerait ; qu’il ne disait pas tout et qu’il omettait quelques détails. Il le savait et se sentit soudainement très mal. Il essaya de retrouver son calme pour continuer de répondre aux interrogations de Cassandra, toujours en communiquant avec l’aide de la langue des signes. Il expliqua qu’il avait donné son numéro et celui de Tim parce que l’agent envoyé par ARGUS le lui avait demandé et qu’il avait dit que s’il le faisait, il aidait les autres et que c’était une bonne chose. Il expliqua qu’il avait parlé d’eux, sans bien sûr mentionner leur alter ego héroïque ; parlé de la Ligue des Assassins et que les bandages que la jeune femme pouvait voir cachaient ses innombrables punitions.

« Mais- mais… j’ai- sauvé… un hom- homme ! Il- il… était- souff-..-rant… et je- je l’ai- sauvé ! »

Ce n’était pas la première fois qu’il "sauvait" quelqu’un et en règle générale, ce n’était pas de la bonne façon. Mais Aspen espérait vraiment que la jeune femme le félicite pour avoir essayé de sauver pleins de gens différents. D’avoir essayé de faire le bien. Il voulait vraiment qu’elle le félicite et le récompense comme quand il faisait ce que ses maîtres lui demandaient- ordonnaient de faire au sein de la guilde moyenâgeuse. « Tu as sauvé cette âme en peine en lui retirant la vie. C’est très bien, Dayazell. »… Quel sentiment de fierté grandiose il pouvait ressentir lorsque ses supérieurs étaient fiers de lui ! Et il considérait sa grande sœur comme supérieure à lui : il désirait donc plus que tout qu’elle lui montre son approbation.:copyright: 2981 12289 0

What did you think ?

Aspen et Cassandra.

Tu fixais ton petit frère, avec ce mélange de colère et d’inquiétude qui te prenaient aux tripes. Ce que tu avais ressenti en voyant cette photo… Ce sentiment ne s’était pas atténué, au contraire, il s’avère que c’était pire depuis que tu avais Aspen devant toi, que tu voyais ses multiples blessures, ses bandages, cet air nerveux et un peu coupable, peut-être. Tu soupirais, respirant pour essayer de te calmer pour lire doucement les signes de Aspie. Il racontait donc avoir rencontré une fille, une fille prise au piège par une organisation nommée ARGUS. ARGUS… Tu n’avais pas eu l’occasion de t’y confronter, mais tu entendais parfois Oracle en parler, quand elle aidait des héros pendant que toi tu essayais de lire en vain (en vain au début, en tout cas). C’était une organisation gouvernementale, et pas une organisation sympathique de ce que tu en avais entendu. Tu notais dans le coin de ta tête, Tim devait sûrement savoir qui était ARGUS. Tu étais plus calme pour l’instant et ça te permettait de réfléchir assez pour te dire que tu ne devais pas foncer dans le tas mais enquêter avec Red Robin. Peu importe. Tu continuais de lire, concentrée, attentive. Tes sourcils se fronçaient au fur à mesure du récit. Tu avais déjà envie de t’expliquer avec ce « frère ». Non, du calme. Du calme, chaque chose en son temps, Cassandra. Les signes du jeune homme devenait flous et tu sentais une certaine tension dans ses membres ; il te cachait quelque chose.

Mais tu restais silencieuse, tu ne l’interrompais pas, le laissant se calmer de lui-même et reprendre. Il expliquait donc ce dont tu te doutais ; c’était ce frère qui avait donc envoyé la photo. Il avait ton numéro et celui de Tim, il savait qui vous étiez, ou en tout cas qui vous étiez officiellement : un étudiant en informatique surdoué et une danseuse de ballet qui devenait un peu plus reconnue à chaque spectacle. Au moins, il n’avait pas parlé de Red Robin et Black Bat… Bien. Autre bon point, il ne pouvait pas vous localiser via les téléphones, tu savais que c’était possible. Aspen avait donné trop d’informations, c’en était dangereux pour lui, pour Tim, pour toi.

« Aspen, c’est bien que tu aies voulu aider, mais donner des informations sur nous à un parfait inconnu peut nous mettre en danger… Tu comprends ? »

Mais soudain, il ajouta quelque chose qui te donna un mauvais pressentiment…

« Aspen… Comment ça, tu l’as sauvé ? Qu’est-ce que tu as fait ? »

Cette boule au ventre… Au fond de toi, tu te doutais de ce qu’il avait fait. Mais tu refusais d’accepter cette possibilité. Non, Aspen n’était plus un assassin… Il était libre, maintenant. Il n’aurait pas fait ça- Tu espérais du plus profond de ton coeur que ton pressentiment était faux, mais malheureusement, tes pressentiments étaient rarement faux… Tu te sentais mal, tandis que ce pressentiment grandissait jusqu’à envahir ton esprit, jusqu’à ce que tu puisses plus imaginer quelque chose d’autre.

Graphiorum

What did you think ?Pendant qu’il donnait les explications répondant à la question « Pourquoi tu es dans un état pareil ? », Aspen avait une grosse boule au ventre. Une sorte de poids qui lui donnait des nausées violentes et des vertiges qui variaient en intensité : il sentait bien que sa sœur n’était pas particulièrement contente en l’écoutant narrer le récit de ses petites péripéties. Il était même très probable que ce soit une chose récurrente depuis qu’il s’était mis en tête de devenir un super-héros, comme elle, pour prouver qu’il était capable de faire le bien… pour prouver qu’il était capable de faire régner une Justice qui lui était encore beaucoup trop floue et complexe à l’heure actuelle. Il avait même improvisé un costume avec son ancien vêtement d’assassin ! Pas terrible, certes. Mais il avait essayé ! C’était primaire et ne protégeait que très peu son corps ou son identité- mais il avait fait avec les moyens du bords. Peu importe. Revenons-en à nos moutons.
Le jeune homme creusa sa tête entre ses deux épaules lorsque sa grande sœur lui expliqua que c’était une bonne chose de vouloir aider, mais que de donner des informations à un inconnu, c’était mal. C’était dangereux. Aspen était normalement adulte et n’avait donc théoriquement pas besoin que quelqu’un lui fasse la morale comme on la ferait à un jeune enfant… mais essayez de faire comprendre à une personne en situation de handicap qui vécu presque toute son existence comme une bête traquée et qui a été éduqué comme une machine à tuer que faire telle chose était bien sauf dans certains cas, dans certaines situations. Il fallait donc lui expliquer comme on l’expliquerait à un enfant qui vit dans un monde sans nuance, qui voit les choses d’un point de vue plutôt manichéen. C’est ainsi qu’il apprendrait et comprendrait ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas faire.
Lorsque Cassandra eut une mauvaise réaction à sa petite déclaration, la tête aux boucles brunes se contracta de tout son corps et détourna le regard sans rien ajouter. Il comprit rapidement de lui-même que s’il lui avouait avoir brûlé un homme complètement drogué à Suicide Slum, elle se mettrait en colère ou demanderait à une quelconque force supérieure pourquoi il n’était pas capable de se détacher de la Ligue des Assassins une bonne fois pour toutes. Les mots de Klaus lui revinrent comme un coup de poignard : « Tu es un monstre » qu’il pouvait entendre en boucle dans son esprit. La phrase tournait en rond, encore et encore et encore… ne cessant de le faire se sentir très mal. Tout son frêle petit corps se mit à trembler violemment et son seul réflexe fut de se cacher sous sa capuche, priant naïvement pour devenir invisible aux yeux de tous, aux yeux du monde. Et tout particulièrement, devenir invisible aux yeux de Cassandra.

« Ri- rien… Ou- oubli- oubl-...-ie… J’ai- rien- rien-… fait... »

Seulement, ces mots exprimés par une voix maladroite et larmoyante ne firent que confirmer les craintes de la jeune femme : il avait tué cet homme. Il avait tué cet homme en pensant le sauver. Il avait agi, encore, comme un assassin. Pourquoi il n’arrivait pas à couper les liens qu’il avait avec cette foutue guilde de tarés ? Pourquoi il était incapable de s’en détacher pour de bon ? Le garçon lui-même n’en savait fichtrement rien. Il n’en avait aucune idée.:copyright: 2981 12289 0

What did you think ?

Aspen et Cassandra.

Tu savais à quel point c’était dur de se détacher de quelque chose qu’on a appris toute sa vie, de se détacher de la vision de soi-même que les autres nous imposaient. Une arme. Un monstre… Tu savais la volonté d’Aspen, cette volonté si forte de changer, de devenir quelqu’un de bien, de devenir un héros. Tu l’encourageais sur cette voie, évidemment… Mais pas comme ça. Non… Non, pas de cette façon. Pas en fonçant tête baissé contre un ennemi qu’on ne connaissait pas et révéler des informations sur sa famille et…

Tu fronçais les sourcils. Tu lisais parfaitement le langage corporel de ton petit frère. Tu savais ce qu’il ne te disait pas. Tu le savais dans sa voix, dans ses tremblements, dans chaque minuscule mouvement qu’il faisait…. Aspen avait tué. Soudainement, tu avais de légères nausées. Enfin, légères était un euphémisme. Tu te détournas, respirant profondément. Tu fermas les yeux, prenant le temps de te calmer, d’accepter cette nouvelle, de l’assimiler. Tu te retournas vers lui, puis tu signas rapidement.

« J’envoie un message à Tim. Il s’inquiétait. »

Sans attendre sa répondre, tu sortais ton téléphone et écrivais sans prendre le temps d’utiliser le logiciel que le jeune homme t’avait crée. Pourquoi ? Car tu n’étais pas totalement calme et tu ne voulais pas prendre ce temps du tout. Et aussi car tu avais repéré un drone qui vous surveillait depuis un certain temps. Il fallait la jouer naturel et tu ne voulais pas donner plus d’informations au type qui vous regardait actuellement. Tu avais bien sûr pris garde que ton téléphone soit hors de vue du drone, afin de prévenir Tim que vous étiez surveillés. Un léger soupir, tu rangeais ton téléphone, passant une main sur ton visage. C’était certainement l’agresseur de Aspen qui contrôlait ce drone. Il savait déjà trop de choses sur eux, c’était dangereux non seulement pour ton ami et pour toi, mais aussi pour l’ensemble de ta famille. Tu pris doucement les mains d’Aspen. Tu ne devais pas être en colère contre lui, Cassandra… Tu le savais, il pensait bien faire. Il avait besoin d’explications, pas de cris. Tu serras doucement ses mains dans les tiennes.

« Aspen, je sais que c’est dur… Que c’est dur de se détacher des enseignements de la Ligue. Mais on ne doit jamais, jamais tuer. Aucun prétexte, d’accord ? »

Puis, tu le serras dans tes bras, de toutes tes forces. Tu avais véritablement eu peur pour lui. Tu avais eu peur de ne jamais le revoir en vie, quand tu avais reçu cette photo. Si tu n’avais pas eu de messages de Aspen, tu serais sûrement partie retrouver le responsable pour lui faire regretter de vous provoquer. Et surtout, d’avoir touché à ta famille.

« Je suis heureuse que tu ailles bien, Aspie. »

Tu te détachas de lui et lui proposas d’acheter de quoi manger un peu… Il avait l’air épuisé et affamé. Et tu avais envie de noyer tes émotions dans de la glace au chocolat, là tout de suite.

Graphiorum

What did you think ?Les traits du visage de sa sœur s’étaient contractés : ses sourcils s’étaient froncés, pendant quelques instants, les muscles de sa mâchoires indiquaient des nausées, des envies de vomir et finalement… la respiration, afin de reprendre son calme, de le retrouver et de ne pas perdre le contrôle de ses émotions. C’était comme si toutes les étapes du deuil avaient traversé son faciès en une fraction de secondes. Elle s’était retournée, certes, mais Aspen connaissait Cassandra ; il pouvait presque sentir les émotions et les pensées qui pouvaient l’assaillir en l’observant, en la scrutant des pieds à la tête et de la tête aux pieds. « J’envoie un message à Tim. Il s’inquiétait. » entendit-il des deux mains de la jeune femme qui n’attendit visiblement pas une réponse de sa part. Et puis, quelle réponse aurait-il pu lui donner ? Même si Tim et lui, ce n’était pas une grande histoire d’amitié, ils étaient proches (en quelque sorte) et le jeune homme ne pouvait donc que s’inquiéter, par automatisme, pour le brundinet. Le brundinet qui avait foncé dans le tas sans rien dire à celle qui s’occupait de lui, sans prendre de réelles précautions et sans vraiment réfléchir.
Un drone. Aspen n’aimait pas particulièrement la technologie à cause de ses difficultés à la comprendre, à l’utiliser… mais il savait ce que c’était, un drone. Ils étaient probablement espionnés par Numéro 1 ou d’autres personnes travaillant pour l’organisation ARGUS. Surveillés. Il sursauta lorsqu’il sentit les mains de la jeune femme dans les siennes et la dévisagea d’un air légèrement coupable : il avait bien compris à sa réaction qu’il n’avait pas spécialement bien agi. Ou plutôt, qu’il n’avait pas agi correctement. Comme il le fallait.
Ne jamais tuer. C’était dur de se rentrer cette règle dans le crâne quand on avait vécu toute sa vie pour tuer. Que votre éducation se résumait à tuer. Que votre vie tournait autour du meurtre, de la survie… de la mort. Tous les jours, toutes les heures, à chaque instant. Mais il essayait, il essayait de comprendre : il essayait vraiment de bien agir. Il avait sauvé un écureuil sans le tuer, par exemple ! C’était une bonne chose ça ! Oui, oui. Il devait agir comme ça. Mais son premier réflexe n’était pas celui-là. Ses actions étaient rouges alors qu’elle devaient devenir bleues. Ses intentions se dirigeaient vers le meurtre, l’assassinat et cela lui demandait un effort considérable pour les rediriger vers le sauvetage, les bonnes actions. C’était tellement difficile de déterminer ce qui était bon ou mauvais. Tellement difficile.
Tellement difficile.
Tellement difficile.
Pourquoi était-ce si difficile ?
L’étreinte de Cassandra sortit le garçon de son flux de pensées incessantes et l’aida à se détendre, à se calmer, à se rassurer… et à rassurer sa grande sœur. Il l’enlaça en retour, de toutes ses forces, lui aussi. Heureux de la retrouver. Heureux qu’elle ne soit pas trop fâchée et heureux de pouvoir encore la voir, voir son visage et entendre sa voix, lire ses mains. Être avec elle, tout simplement. Toutes ses peurs, ses angoisses, sa fatigue et son stress s’effacèrent soudainement en entendant parler de manger : il sautilla sur place, menaçant ses blessures de se rouvrir ou de s’élargir en réclamant un beignet au chocolat (ou plutôt une bonne dizaine, dont il se plaindra plus tard lorsque son estomac prendra bien soin de lui faire regretter une pareille décision) et très franchement… c’était étonnant que ce mot soit celui qu’il arrivait prononcer le mieux.:copyright: 2981 12289 0

What did you think ?

Aspen et Cassandra.

Bien sûr, tu avais du mal à accepter la situation. Ton petit frère avait menti, il t'avait caché des choses... Aspen était parti tout seul face au danger, sans rien te dire et il avait bien failli se faire tuer. Il était peut-être capable de se défendre, certes, mais il avait des lacunes, notamment par exemple au niveau de la morale... Ce qui les avait amené à cette situation. ARGUS avait des informations sur Tim et toi et c'était dangereux pour vous deux, pour Aspen, pour toute la famille. Tu ne connaissais pas énormément ARGUS, mais tout ce que tu avais entendu à propos de cette organisation était négatif... Donc, tu ne faisais pas confiance. Et enfin, il avait tué... Cela te secouait, même si tu savais que ce n'était pas sa faute. Il apprenait encore, c'était à toi de le guider hors de cette vie, de cette éducation d'assassin et cela se ferait avec de la compréhension et seulement avec de la compréhension. Un message à Tim et tu te reprenais. Tu ne savais comment te comporter face à ce drone, tu espérais trouver un moyen de le désactiver... Ou alors vous alliez devoir le perdre. Plutôt ça, sauf si magiquement Tim trouvait le moyen de le pirater. Peut-être Barbara ? Bon, pas maintenant, vous deviez paraître normaux. A peu près, de toute façon ARGUS savait déjà que vous aviez un lien avec la Ligue des Assassins.

Première étape : remonter le moral d'Aspen. Tenant sa main, tu marchais en admirant la végétation autour de vous. Vous vous arrêtiez finalement devant un stand. Ils vendaient des beignets au chocolat... Tu voyais la lueur dans son regard et tu souris. Tu étais loin de le voir comme un monstre. Pour toi, c'était simplement un garçon à guider sur la bonne voie, sur la voie de sa propre vie. Tu sortis ton porte-monnaie et prit un sac entier de beignets, avant de les donner à ton frère. Vous vous avanciez jusqu'à un autre stand, où tu pris une glace au chocolat, avec trois boules. Tu avais aussi le droit à un remontant, entre ta mission à Métropolis et les ennuis de Aspen... Tu voyais toujours du coin de l'oeil le drone, mais tu l'ignorais, dégustant ta glace avec plaisir. Un sourire s'afficha sur ton visage... Tu adorais ce parfum. Vous pouviez un peu profiter du calme de Métropolis... C'était si différent, ici. Personne ne semblait avoir peur en permanence, on pouvait emprunter les ruelles sans craindre une embuscade... Les enfants jouaient dans les rues et tu te sentais bien. Bien sûr, pour autant, tu n'abandonnerais pas Gotham City pour venir ici... Non. Gotham était ton foyer, peu importe si le crime la rongeait. Tu sauverais ta ville de son chaos, un jour... Oui, un jour tu allais y arriver.

Les mains occupées par ta glace, tu parlas au lieu de signer :

« Qu'est-ce que tu penses de Métropolis, Aspie ? »

Graphiorum

What did you think ?Le jeune homme avait bien vite oublié la situation précédente, serrant doucement la main de sa grande sœur dans la sienne. Ils marchaient, tranquillement, observant et admirant le vert de la nature, le bleu du ciel, le blanc des nuages et les formes humaines et animales qui coexistaient en parfaite harmonie au sein de cet immense et magnifique parc. Aspen ne dit pas un mot, profitant du calme et de la délicate mélodie qui se dégageait de cet endroit… quand soudain, ce fut son odorat qui remplaça le reste de ses sens dans cette danse muette et immobile. Cette odeur- il la connaissait, cette odeur ! Des beignets au chocolat ! C’était des beignets au chocolat !
Son regard se verrouilla sur ses futures petites proies, l’eau lui montant à la bouche et des étoiles pleins les yeux ; il pouvait presque sentir la texture du beignet lorsqu’il croquerait dedans. Il évitait de s’agiter, la jeune femme l’ayant averti que ce n’était pas bon avec ses blessures de trop bondir dans tous les sens. Il comprenait même s’il ne pouvait réellement se rendre compte de la gravité potentielle de ces égratignures et de ces coupures. Ce fut donc ses yeux et tous les muscles de son visage qui exprimèrent sa gourmandise et cette violente envie de croquer dans un ou deux- un bon paquet de beignets. Pas que son expression faciale, d’ailleurs… puisqu’il marmonnait joyeusement « Beignets ! Beignets ! Beignets ! » en se retenant, tant bien que mal, de sautiller sur place.
Très attentif, le garçon observait et comptait les beignets que le vendeur plongeait dans le sac en papier qui serait bientôt sien : il y en avait tellement ! Et c’était tout pour lui ! Le marchand eut un petit sourire en voyant l’impatience de Aspen et prit bien soin de ne pas oublier un seul beignet au chocolat. Cassandra prit le sac et le donna à son petit-frère qui bondit de joie en criant une sorte de bruit suraigu… il ne s’en était pas rendu compte, mais une plaie s’était rouverte, ce qui alarma le vendeur.

« Quelqu’un a fait du mal à ce bonhomme ? » demanda-t-il, l’air visiblement inquiet.

Mais l’homme n’était pas stupide et savait très bien que c’était une question un peu trop personnelle, qui envahissait l’intimité et la vie privée de ses actuels clients : cette jeune femme n’avait peut-être pas particulièrement envie d’aborder le sujet et il pouvait parfaitement comprendre ça. Une glace au chocolat, trois boules et les deux jeunes gens s’éloignèrent pour visiter la ville de Metropolis, tout en savourant leurs sucreries.
Aspen regardait distraitement autour de lui, accordant un peu de son attention aux enfants qui jouaient ensemble, aux adolescents qui séchaient probablement les cours si on s’attardait sur les traits crispés de leurs visages, les couples qui profitaient du beau temps et le soleil qui s’allongeait délicatement à l’horizon, troquant le bleu pur du ciel pour des couleurs diverses et douces comme l’air qui se respirait ici, à Metropolis.

« C’est- be- beau... » répondit-il sans aucune hésitation, si ce n’est celle qu’il possédait déjà lorsqu’il essayait de parler oralement. « C’est- jo- jo-… joli… Pai- pai-...-sable. Heu… Pai-… Paisoble. Je- sais- pa- pas… Mais, c’est- be- bea- beau... »:copyright: 2981 12289 0

What did you think ?

Aspen et Cassandra.

Attendrie, tu observas attentivement ton petit frère. Il adorait les beignets et tu le savais... Cela te réchauffait le cœur de le voir sautiller, de le voir si heureux, si joyeux, si impatient... Tu préférais voir ce grand sourire sur son visage, ces yeux brillants de joie que des larmes dans ses yeux et ce petit mouvement de lèvres quand il se sentait coupable. C'était évidemment... Tu l'aimais aussi fort qu'une sœur pouvait aimer. C'est à dire... Très, très fort. Tu voulais le meilleur pour lui... L'aider à avoir sa vie t'incitait aussi à devenir meilleur. C'était sûrement ça, prendre soin de quelqu'un... C'était sûrement ce que Barbara avait ressenti, ce que Bruce, ce que Tim avait ressenti... Non ? En tout cas, tu en avais le sentiment. Tu n'abandonnerais pas tant que Aspen ne serait pas capable de s'être détaché des mentalités de la Ligue, tant qu'il n'arrêtera pas de tuer, tant qu'il n'aurait pas appris les bases de ce que chaque enfant devrait apprendre... Mais surtout tant qu'il n'aura pas trouver qui il veut vraiment être... Ce qu'il aime, ce qui le motive à avance, sa famille à lui, qu'il se construira, en plus de toi. Tu avais la conviction que tu y arriveras. Aspen était un bon garçon et il y arrivera.

Tu détournas le regard à la question du vendeur. La colère remontait dans ton cœur... Et tu te promettais de trouver le responsable et de lui faire payer. Tu chassas ces pensées, te concentrant sur ta glace. Tu marchais aux côtés de ton frère, observant les arbres qui avaient presque perdus toutes leurs feuilles... Et qui restaient pourtant si beaux, même plus encore. Le léger froid à cette époque n'arrêtait aucun passant, tout comme elle ne t'arrêtait pas, ni n'arrêtait Aspen. Finalement, tu brisais le silence et écoutais ton frère répondre. Tu souris doucement.

« Paisible. Tu fais beaucoup de progrès, tu sais ? Je suis fière de toi. »

Tu continuas de manger ta glace, avant de reprendre.

« Je trouve cette ville aussi très belle. Mais je préfère l'architecture des bâtiments à Gotham. Plus jolis. »

Gotham avait cette ambiance gothique qui te plaisait tellement. Tu adorais te promener dans les rues simplement pour admirer les bâtiments, pour prendre des photos ou pour essayer de les dessiner... Même si tu finissais souvent par chiffonner ces dessins. Mais cela te permettait de t'entraîner. Tu te mettais aussi parfois au pied d'une cathédrale pour t'entraîner à écrire ou lire... Être près de ces bâtiments te motivaient et te rassuraient... Mais moins que lorsque tu t'entraînais avec Barbara, cependant. C'était différent, aussi, s'entraîner avec quelqu'un, avec quelqu'un que l'on aime profondément. Tu aurais aimé t'entraîner avec Aspen... Il pourrait t'aider à lire, après tout. Tu devrais lui proposer...

« Dis-moi, Aspen... Est-ce que ça te dirait de m'aider à m'entraîner à lire ? »

Graphiorum

What did you think ?Le garçon aux boucles brunes savourait avec gourmandise ses beignets au chocolat. Bien sûr qu’il allait se plaindre d’un vilain mal de ventre plus tard, une fois qu’il aura vidé la totalité de son petit sac en papier graisseux… mais c’était tellement bon qu’il était prêt à sacrifier son estomac pour profiter de ces délicieuses pâtisseries. Et c’est ce qu’il faisait sans la moindre hésitation : paix à aux âmes de son système digestif et de son transit intestinal. Est-ce que les organes avaient une âme ? Le brundinet sourit d’un air gêné en se rendant compte de la bêtise de cette question et engloutit un nouveau beignet. Peut-être que certains passants jugeaient du regard ce jeune homme, la bouche encombrée par une sucrerie pleine de matière grasse (et inondée de sucre glace) et les joues déjà bien remplies de ce même festin, mais il n’en avait cure. C’était beaucoup beaucoup beaucoup trop bon pour ne pas se goinfrer ! Lorsque sa grande sœur lui demanda ce qu’il pensait de Metropolis, il prit le temps d’avaler ce qu’il était en train de mâcher afin de pouvoir lui répondre. Et lui rendit ce si doux sourire dont, selon lui, seule Cassandra avait le secret. La pureté incarnée, c’est ainsi que Aspen définissait la jeune femme.

« Paisible. Tu fais beaucoup de progrès, tu sais ? Je suis fière de toi. » lui dit-elle de cette voix aussi délicate que son sourire.

« Mer- Merci, gran- grand-… gran-..-de sœur ! » bafouilla-t-il en souriant avant de s’attaquer à un nouveau beignet qui ne vivra plus très longtemps sous le soleil de Metropolis.

De nouveau dans la lune, le jeune homme n’écouta pas ce que sa grande sœur répondit et plus tard, lorsqu’il s’en rendra compte, il s’en voudra énormément et n’osera pas le moins du monde demander à Cassandra de se répéter. Gotham lui manquait un peu : certes, cette ville n’était pas aussi lumineuse et accueillante que la ville du futur mais c’était chez lui. En quelque sorte. Non, oui… C’était bel et bien chez lui. Il aimait la beauté de Gotham, cachée derrière les épines du crime. Une rose noire, délicate et pourtant dangereuse. Magnifique mais venimeuse. Le genre de merveille qui était maculée par la poussière et qui ne se découvrait alors pas au monde entier, masquée par les traces du temps et, en l’occurrence, les traces de sang.

« Dis-moi, Aspen... Est-ce que ça te dirait de m'aider à m'entraîner à lire ? »

Aspen manqua de s’étouffer dans un sursaut. Il mangeait, sans vraiment se rendre compte des gestes qu’il effectuait et avait donc avalé de travers, ne s’attendant pas le moins du monde à redescendre de son petit nuage sucré. Il toussota un bon quart d’heure durant lequel la jeune femme l’empêcha de faire une crise de panique à cause de cette attaque surprise… Les beignets ont eu leur vengeance. Mais le brundinet n’avait pas dit son dernier mot : il dévorerait toutes ses victimes, jusqu’à la dernière. Nah ! Mais peu importe. Le jeune homme reprit doucement son souffle, se massant maladroitement la gorge et leva les yeux vers Cassandra avant de hocher la tête.

« Oui ! Je- veux bi- bien ! » répondit-il en lui souriant de toutes ses dents et de ses lèvres maculées de chocolat, de gras et de sucre glace.:copyright: 2981 12289 0

What did you think ?

Aspen et Cassandra.

Le voir se goinfrer te faisait rire et sourire. Les beignets au chocolat étaient toujours le bon moyen pour lui redonner le sourire. Tu en achetais souvent quand tu revenais de tes journées d'entraînement. En partie car tu savais que ça pouvait être long pour lui, bien qu'il trouvait pas mal de moyens de s'occuper. Tu ne pouvais malheureusement pas toujours le faire assister aux répétitions... Tu étais d'ailleurs contente de pouvoir. Il ne ratait jamais cette occasion, d'ailleurs. Et cela te faisait penser que ton spectacle arrivait bientôt... Un spectacle pour Noël. Tu avais hâte. Tu avais prévu d'inviter plein de personnes ; Ta famille, tes amis... Pourquoi pas Wyatt, tiens ? Tu devrais peut-être lui demander, après tout ! Cela pouvait peut-être l'intéresser. Peu importe, concentrons-nous sur Aspie.

Il semblait toucher par tes compliments... Mais rapidement à nouveau obnubilé par ses sucreries, car il ne répondit pas ou ne réagit pas quand tu répondis que tu disais simplement la vérité. Cela t'amusa et toi même, tu te concentras sur ta glace. Les jours passaient rapidement et tu avais l'impression que c'était hier que tu revenais à Gotham avec Aspen et Tim... Tu te souvenais de cette soirée singulière, où Aspen avait découvert le monde, ses caractéristiques, ses règles... Et il semblait apprécier ce nouveau monde, quoiqu'un peu effrayant. Cela te rappelait toi, quand Barbara t'avait prise sous son aile. Tu espérais que cette dernière viendrait à ton spectacle, d'ailleurs.

Tu étais heureuse qu'il accepte. Tu voulais vraiment t'améliorer au maximum, même si tu savais que jamais tu ne lirais correctement. Parfois, ça te rendait triste. Mais tu trouvais des moyens de combler tes lacunes : les livres audio étaient tout de même à tes yeux, mieux que les livres écrits. Car ceux qui lisaient utilisaient certains tons, variaient les voix et tu adorais. C'était pour toi plus simple de t’immerger dans l'univers du bouquin ainsi. Tu te souvenais aussi quand Barbara lisait pour toi. C'était des moments que tu chérissais. Elle lisait si bien, avec les intonations et les changements de voix qu'il fallait. Tu souriais à cette pensée. Puis, une autre s'enchaîna. Aspen voulait être un héros, tout comme toi... Tu le savais. Et ça te sauta aux yeux : la meilleure façon de lui apprendre la moralité et de l'aider... Était de l'aider à devenir un héros.

« Dis, Aspie... Je comprends que tu veuilles aider les autres. Je pourrais t'aider à le faire... A être un justicier, si tu le souhaites. »

C'était dangereux mais il se mettait en danger seul, de toute façon. Autant l'encadrer et lui apprendre, pour éviter qu'il ne se blesse. Et Gotham était un endroit encore plus dangereux que Metropolis... Tu souhaitais l'aider pour que rien ne se passe mal là-bas. C'était ton petit frère et tu ne laisserais pas se reproduire ce qu'il s'était passé aujourd'hui. Hors de question. Tu finis tranquillement ta glace, attendant sa réponse.

Graphiorum

What did you think ?« Dis, Aspie... Je comprends que tu veuilles aider les autres. Je pourrais t'aider à le faire... A être un justicier, si tu le souhaites. »

Aspen pouvait s’attendre à tout, absolument à tout… sauf à ça. Il avait mis sa propre vie en danger un nombre incalculable de fois en "fuguant" pour jouer les héros dans les rues de Gotham. Et aux dernières nouvelles, il avait tué un homme et délivré des informations sensibles à un agent de l’organisation ARGUS. Alors, oui. La petite tête aux boucles brunes s’attendait à tout, sauf à cette proposition. Une proposition qui lui arracha, bien sûr, un sourire qui ne cachait pas son ravissement. Il engloutit un nouveau beignet au chocolat pour que l’information soit digérée avec une touche de sucre et s’arrêta brusquement. Il se tourna vers sa grande sœur et la remercia d’un simple regard avant de s’enthousiasmer en affirmant qu’il deviendrait un super justicier et que Cassandra deviendrait la plus grande liseuse de livres pour enfants car les enfants adoreraient la jeune femme, sans aucun doute, selon l’adolescent. Il se voyait déjà travailler aux côtés des Justiciers de Gotham, dont il avait chipé quelques informations par-ci par-là. Il les connaissait presque tous. Presque. Il en avait rencontré certains en tant que civils, la majorité en réalité. Et ils avaient tous l’air extraordinaires et gentils, malgré quelques petites hésitations à se rapprocher de ces derniers. Il n’allait que très rarement rendre visite à ceux qui logeaient au Manoir Wayne… en réalité, il se rendait là-bas, avec Cassandra, pour discuter avec le majordome. Il apprenait pleins de choses avec Alfred Pennyworth, comme la cuisine ou le ménage. Et quelques petites techniques de self-defense qu’il ne lui étaient pas inutiles lorsqu’il vagabondait au sein de la ville du crime. Il aimait beaucoup Alfred : c’était un homme si patient et gentil. Qui ne l’apprécierait pas ? Personne. Et que personne n’affirme le contraire, car beaucoup seraient capables de vous prouver que vous avez tort d’un bon coup de tête dans le nez.
La journée commençait à doucement laisser la place à la nuit et même si la ville du futur n’était pas aussi dangereuse que Gotham, il se faisait tard ; il fallait rentrer et se reposer afin de pouvoir attaquer une nouvelle journée. Et c’est ainsi que le frère et sa sœur retournèrent à l’appartement où ils logeaient le temps de la mission de cette dernière. Aspen n’échappa pas aux petits soins de la jeune femme. Il était blessé, il devait être traité comme il se doit et refaire les bandages. Des bandages qui révèlent les traces qu’il s’infligeait à chaque erreur qu’il commettait.

« Je- Je… peux… ex- expli-...-quer… Je-... »

Inutile de chercher des excuses, Aspen. Ta grande sœur verrait que tu essayes de mentir et de couvrir quelque chose dont tu ne voulais pas parler. Il céda alors rapidement et expliqua la présence de ces marques de scarifications sur ses poignets en détournant le regard. Une fois ceci fait, il s’empressa de changer de sujet pour lui annoncer fièrement qu’il avait soigné un écureuil et qu’il ne l’avait pas tué pour abréger ses souffrances. Il ne cherchait pas son approbation, mais une échappatoire pour ne pas se retrouver confronté aux réprimandes de la jeune femme. Voyant bien que l’histoire du petit animal ne détournait pas cette dernière du sujet principal, il s’empressa de rappeler qu’ils devaient lire ensemble. Pour que Cassandra devienne une professionnelle de la lecture. Se forçant à parler de vive voix puisque ses mains bras devaient être désinfectés, pansés, bandés… Mais rien ne fonctionnait. Les faits étaient là : il se faisait du mal.:copyright: 2981 12289 0

What did you think ?

Aspen et Cassandra.

Ta proposition l’avait surpris et ça se comprenait… Il avait fait bon nombre de bêtises, il avait fait des sorties dangereuses en jouant le héros, il avait… Il avait fourni des informations à une organisation qui ne leur voulait pas du tout du bien… Pourquoi lui proposer une telle chose ? Parce qu’il en avait besoin plus que jamais. Tu pensais qu’Aspen avait besoin d’un but, d’une façon de s’intégrer dans ce monde qui lui semblait si lointain, si différent de lui. Il avait besoin de se sentir utile, de se sentir autre que ce que la Ligue l’avait élevé pour qu’il soit. Bien sûr, cela était identique à ce que tu avais ressenti, à l’époque… Tu ne pouvais que comprendre. Tu ne pouvais que vouloir l’aider. Et c’est ce que tu ferais ! Tu t’en faisais la promesse. Et en voyant ce sourire sur son visage, en le voyant s’emballer en mangeant ses beignets et parlant du futur avec un enthousiasme merveilleux. Cela t’arracha un sourire, un grand sourire. Tu te sentais mieux, grâce à la magie de la glace au chocolat et du temps passé avec ton frère. Mais déjà, le ciel s’assombrissait et la nuit tombait. Il était temps de rentrer.
Tu retiras doucement ton manteau. Tu pensais que demain, ta mission serait terminée et vous pourriez rentrer à Gotham. Tu aimais Metropolis, mais à cet instant, ta ville te manquait beaucoup trop. Ses grands buildings, qui semblaient s’étendre à l’infini, ses gens qui, toujours, gardaient le sourire, malgré les horreurs qui traversaient la ville. Ses lumières, qui semblaient si douces la nuit, comme si quelque part, les lampadaires essayaient de rassurer les quelques passants. Tu aimais cette ville, tu aimais la protéger… Tu aimais aussi y vivre. Un léger soupir ; tu chassas ces pensées si agréables pour te pencher sur les blessures d’Aspen. Avec attention, tu désinfectas et rebandas ses plaies… Jusqu’à tomber sur de multiples plaies, sur les bras. Tes sourcils se fronçaient et tu relevais la tête, interrogeant silencieusement ton frère de coeur. Au début, il semblait vouloir chercher des excuses… Mais il se ravisa et t’expliqua.Il se scarifiait, pour se punir… Une étrange sensation te prit à la gorge, comme si on appuyait dessus. Tu savais d’où ce comportement venait ; la Ligue aimait les punitions et il ressentait le besoin, l’obligation de refaire ces punitions lui-même. Aussitôt dit, il tenta de parler, de changer de sujet. Il parla de son sauvetage d'écureuil, de leur lecture… Mais tu ne répondais pas, te contentant de désinfecter les blessures, attendant qu’il arrête de lui-même. Une fois cela fait, tu relevas la tête. Tu posas ta main sur sa joue, tendrement.

« Tu n’as plus à te punir, Aspen. C’est terminé, ce temps-là. Les erreurs sont humaines et ne méritent aucune punition… Jamais. »

Ton pouce frotta doucement la joue de ton frère et puis tu te levais, rangeant le matériel en silence.

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