Magic : the gathering [PV Zatanna Zatara]

magic : the gathering

Zee était occupée à faire l’inventaire de tout son manoir quand elle sentit la soudaine explosion de magie quelque part dans Gotham City. Pièce par pièce, objet par objet, elle prenait des nouvelles de ce lieu qu’elle avait abandonné pendant plus de six mois. Elle n’avait trouvé le courage d’y revenir que depuis quelques jours. Tout ici lui rappelait son père, puisque c’était le manoir de son père. Devant chaque portrait austère des ancêtres Zatara, elle rentrait la tête dans les épaules, se sentant jugée, et pas positivement. Mais elle ne pouvait pas lutter contre ça. Elle avait commis une erreur impardonnable et maintenant elle devait trouver un moyen de payer. Ou de faire plus de bien que le mal qu’elle avait causé, au moins. Cela n’annulerait rien, n’effacerait pas l’ardoise qu’elle devait à l’existence, mais c’était mieux que rien. En attendant de trouver ce nouveau fil d’existence, elle s’était attaquée à la poussière. Avait vérifié que les petites dimensions de poche qui contenaient les objets les plus dangereux ou précieux de la maison étaient en bon état. Elle avait fait le compte des fantômes qui traînaient dans le coin – en avait vu de nouveaux, avait constaté que d’autres avaient disparu. Elle avait aussi sorti tous ses lapins de leur petite dimension paradisiaque et constaté avec plaisir qu’ils étaient en bonne santé et bien nourris. Une seule personne au monde pouvait s’être pointé ici pour prendre soin d’eux, et elle nota à part elle qu’il faudrait qu’elle remercie son cousin Zachary. C’était un petit con, mais avec un cœur, tout de même.

Quand elle sentit la présence de Captain Marvel dans la ville, elle laissa tomber son bras le long de son flanc, puis lâcha son plumeau de ménagère et inspira à fond. Chaque ami dont elle ressentait la présence était un poids en moins sur son cœur. Cette éclair de magie pure et brute était la preuve foudroyante que Shazam était en vie, et qu’il allait bien, physiquement. Elle appuya doucement le front contre le mur, hésitant entre le rire et les larmes. Puis elle claqua des doigts et le plumeau se remit au travail tout seul. Soudain, elle n’avait plus envie de faire du ménage. Elle alla dans sa cuisine préparer du café et fouilla ses placards à la recherche de quelque chose à manger qui ne soit pas périmé ou qui n’ait pas été grignoté par les souris du manoir. Zee savait qu’il y en avait mais la cohabitation se passait bien. Elle ne pouvait pas leur en vouloir de s’être nourrie en son absence. Six longs mois. C’était une question de survie, pour elles. Comme elle ne trouva rien, elle se contenta de revenir dans son salon avec un mug et sa cafetière italienne vieillotte. Elle chassa deux lapin du canapé pour y poser ses fesses, et une seconde plus tard, le bruit un peu faiblard de sa sonnette retentit. Elle se figea, hésitante. Elle n’était pas sûre d’avoir envie de voir des gens. D’être prête à faire face à quelqu’un. Et si c’était un VRP ou un prosélyte, alors là, elle était sûre que les choses se passeraient mal. Elle sautilla d’un pied sur l’autre, puis sa bonne éducation l’emporta et elle se précipita pour aller ouvrir.

De l’autre côté du battant se trouvait Billy Batson. Bien en vie. Deux bras, deux jambes, tous ses doigts – elle prit le temps de bien vérifier d’un regard scrutateur. Finalement, elle s’avança d’un pas et l’enveloppa dans une étreinte presque désespérée. En fait, elle voulait bien voir du monde si c’était lui. Elle recula pour le regarder à nouveau, les mains sur ses épaules. « Je suis contente de te voir, Billy. » Et elle s’aperçut presque avec étonnement que c’était vrai. « Tu vas bien ? Et ta famille aussi ? Viens, entre. » Elle le guida dans le salon, où elle fit apparaître un second mug sur la table basse. Elle n’avait rien d’autre que du café à lui proposer. Elle avait envie de l’ensevelir de questions, mais elle réussit à se contenir, et se contenta de le regarder avec un petit sourire. « C’est pour venir me voir que tu es venu à Gotham ? Comment est-ce que tu as fait pour venir jusqu'ici ? » C’était toujours étrange de parler à Billy Batson. Zee savait qu'elle s'adressait à un adolescent mais elle avait parfois l'impression de parler à un petit adulte. Probablement parce que sa vie n'était pas facile et qu'il avait eu son compte d'épreuves. Mais voilà donc qu'elle était rassurée au sujet de deux de ses amis, quasiment au même moment. Elle n'imaginait pas que sa journée puisse être encore meilleure.

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Elle n’en revenait pas que Billy soit venu jusqu’ici depuis Metropolis. Il avait pris un risque fou. Elle savait qu’il était débrouillard et qu’il n’avait peur de rien, et que la jungle urbaine ne l’impressionnait pas. Cependant, c’était Gotham, qui déjà en temps normal était dangereuse pour n’importe qui, et qui en ce moment semblait avoir décidé de rappeler au monde pourquoi on la taxait de capitale du crime. C’était mécanique : quand la société prenait un coup dans la gueule comme celui qu’elle venait de vivre, les gens avaient peur, les gens devenaient irrationnels, égoïstes et prêts à tout pour assurer leur survie. Et par-dessus la masse, les criminels habituels pointaient leur museau comme des rats pour se partager mes morceaux. Aussi soulagée qu’elle était d’apprendre que lui et sa famille allait bien, elle décida dès à présent qu’il ne repartirait pas tout seul comme ça les mains dans les poches jusqu’à Metropolis. Et malgré tout, un peu machinalement, elle lui demanda comment il était venu, l’imaginant dans un bus remplis de gens louches ou rasant les murs dans les rues pleines de meth heads d’East End. Elle vit bien que la question l’embêtait, et qu’il faisait tout pour le cacher, aussi. Cet enfant était plein de secrets, Zee le savait depuis longtemps, mais elle avait toujours trouvé ça normal, logique, compte tenu de son parcours de vie. De sorte qu’elle ne comptait pas non plus trop insister. Après tout, il lui était arrivé de se pointer à un spectacle qu’elle donnait à Metropolis un jour et à Los Angeles le lendemain. Bizarre, hein ? Pas plus que l’étrange sensation qu’elle avait en sa présence depuis le premier jour. Mais elle avait toujours réussi à faire taire son inquiétude naturelle. Il lui disait toujours que tout allait bien, que tout était bien, et c’était vrai puisqu’il allait bien, et elle avait peur de le faire fuir avec ses questions.

Pas loin ? Gotham, pas loin ?! En volant, oui, peut-être… Elle allait se récrier cela malgré ses bonnes résolutions de ne pas être trop lourde, mais elle vit alors sa tête quand il but une gorgée de café. Elle était la reine des hôtes, vraiment. Cela suffit à détourner son attention, ramenée soudainement à la réalité quand il lui demanda si elle avait été sur New Themyscira. Elle le regarda en silence un long moment, un peu trop long pour que ça ne devienne pas un peu gênant. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui dire ? Elle ne pouvait pas lui parler de ces six mois d’enfer tels qu’elle les avait vécues. C’était un adolescent. Et il la regardait encore avec cette candeur dans les yeux, alors que s’il savait ce qu’elle avait fait… Elle pinça les lèvres et pendant une seconde, elle crut qu’elle allait se mettre à pleurer, ce qui aurait été l’horreur absolue. Elle but une gorgée de café et inspira à fond. « Oui j’y étais. J’en déduis que toi, tu n’y étais pas ? C’est bien, c’est très bien. La situation là-bas n’était vraiment pas bonne. » L’euphémisme du siècle. Tout le monde était mort, non ? Et Brainiac était toujours là, dans la nature. Billy avait peut-être échappé à ça, mais elle voyait mal comment il échapperait à ce qui les attendait tous probablement dès que l’infâme bonhomme reviendrait pour jouer une nouvelle partie avec l’humanité.

De nouveau, une grimace passa sur le visage de Billy et cette fois, elle se releva d’un bond. « Oh, désolée Billy, je suis vraiment la pire des idiotes. Tiens, voilà du… » Précipitation, pas les yeux en face des trous : un pack entier de six litres de Coca apparut entre eux au-dessus de la table basse et y atterrit sans douceur. Zee fit comme si de rien n’était, se contentant de faire planer un verre jusqu’à l’adolescent depuis la cuisine. « Comment était-ce pour toi alors ? Le temps s’est arrêté, c’est ça ? Tu étais chez toi, avec tes frères et sœurs ? J’espère que tu les as prévenus que tu venais ici. » Elle le fixa un moment, de nouveau, comme souvent, tout à fait consciente de l’étrange chaleur qu’il dégageait, et qui faisait naître en elle des images du passé aux tons ocres et dorés. Puis elle vit un fantôme passer la tête à travers le dossier du canapé où était assis Billy et lui renifler le coude. Elle garda une expression totalement neutre, peut-être lui fit-elle un peu les gros yeux. Tout le monde ne voyait pas les esprits, ce n’était pas bien grave.

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À mesure que Billy lui racontait sa version de l’histoire, Zee sentit les battements de son cœur se calmer et elle retrouva peu à peu le sourire, un vrai sourire. C’était toujours différent de parler avec lui. Il y avait dans ses mots, dans son ton, une franchise et une générosité dont la plupart des adultes n’étaient plus capables de faire montre, elle la première, qui avait esquivé sans grâce la question qu’il lui avait posée. Elle, eux, tous, ils gardaient leurs secrets, considéraient que la vérité n’était pas bonne à dire. Vérité ou pas – car elle connaissait Billy et le savait doué pour la filouterie –, l’adolescent en tout cas ne se faisait pas prier pour donner de la voix et la magicienne se laissa emporter par ce flot de paroles, ces explications un peu trop détaillées pour être honnêtes, l’histoire parfaite qui commençait bien sûr avec la mise en situation, la présentation des personnages – les suspects habituels – puis entrait dans le vif du sujet, et dont tous les éléments s’assemblaient parfaitement pour former ce conte de fées auquel elle pouvait choisir d’adhérer ou pas. Et pourquoi pas après tout ? Le plus important, n’était-ce pas qu’il était en vie ? Que sa famille aille bien ? Cela lui faisait toujours plaisir d’entendre parler de Freddy et de leurs aventures d’adolescents livrés à eux-mêmes et beaucoup trop débrouillards pour leur bien. Et alors qu’il s’enfonçait un peu plus dans sa propre fantaisie et que Zee, elle, suivait de moins en moins, était de plus en plus sûre qu’il lui racontait un gros bobard, elle ne le coupa pas non plus dans son élan, savourant simplement ce moment si normal, preuve qu’une fois encore, après le drame, et avant la prochaine catastrophe, certaines choses ne changeaient pas.

Elle haussa les sourcils quand Billy en vint à l’histoire des sourcils de Freddy, et hocha lentement la tête en lâchant un « hm hmmm » universel. Elle ne savait pas ce qu’il avait fait pendant tout ce temps mais il n’avait certainement pas fait ce qu’il venait de lui raconter. « Je vois. Cependant, tu pourras dire à Freddy qu’il n’a rien raté du tout. Ici ou là-bas, personne n’a envie de voir les atlantes et les amazones se taper dessus. » Elle espérait que jamais cela n’arrive ici compte tenu du résultat que ça avait donné sur New Themyscira. Elle n’y avait pas croisé le double de Billy, ne saurait jamais s’il avait existé ou pas. Elle frissonna à cette pensée, heureusement, l’apparition impromptue du fantôme détourna son attention. Là-dessus, Billy lança tout haut qu’il sentait un courant d’air, et elle le fixa un long moment, exprès, sachant bien que ce genre de regard n’était pas facile à soutenir. Oui, le manoir était vieux et pas très bien isolé, cependant il n’y avait pas de courant d’air, là, tout de suite. Le salon, avec sa cheminée, était la pièce la plus refaite à neuf, dans une certaine mesure. Finalement, elle mit fin au supplice. « Tu sens un courant d’air, Billy ? » Avec un grand sourire, cette fois. Après tout, certains humains étaient sensibles aux esprits, et à un tas d’autre chose. Cela n’aurait rien eu d’étonnant, surtout pas venant de lui dont émanaient déjà des forces un peu étranges. Seulement, elle se disait parfois qu’il savait parfaitement qu’il n’était pas comme les autres.

Elle se pencha pour tirer de sous le canapé deux de ses lapins qui adoraient s’y planquer pour faire une sieste. Elle donna une petite impulsion sur leur derrière et ils sautèrent tous les deux sur le canapé. Le fantôme s’enfuit aussitôt, et les deux chasseurs d’esprit à fourrure lui coururent après dans l’escalier, investis de la mission que leur maîtresse leur avait donnée. Elle reporta son attention sur Billy. « Tu sais que toute cette histoire n’est pas finie, n’est-ce pas ? Brainiac va revenir. Le moment venu, tu devras te cacher avec ta famille. Promets-le-moi. Promets-moi que tu ne sortiras pas de ton abri. » Elle se pencha vers lui en disant cela, harponnant son regard de ses yeux bleu clair sans lui laisser la moindre chance de détourner les siens, bien décidées à lui arracher la promesse de ne pas faire de folie et à s’assurer qu’il n’allait pas essayer de s’en sortir par quelque acrobatie à la Billy Batson.

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Elle mit si longtemps à venir, cette promesse, que pendant quelques secondes, Zatanna crut que Billy était en train de réfléchir à un mensonge. Puis elle se rendit compte que ça lui était égal. Bien sûr, elle aurait vraiment souhaité que le monde ne soit que barbe à papa et licornes, pour que tous les enfants du monde n’aient pas à se voir arracher ce genre de promesses terrifiantes, « hey petit, quand ce sera la fin du monde, cache-toi à la cave, okay ? on sait jamais, ça pourra aider ». Mais le monde n’était pas ainsi fait, et tout ce qu’elle pouvait faire pour Billy était d’espérer que rien ne lui arriverait et qu’il serait assez prudent pour se mettre effectivement à l’abri le temps que l’orage passe, mais au-delà de ça, elle ne pouvait pas l’y forcer. Enfin, elle aurait pu, mais elle n’en avait pas envie. Elle aurait pu le couvrir de gri-gri, de talismans de protection, l’arroser d’incantations pour repousser le mal et le malheur, au final, tout ça dépendant surtout de lui et de la chance. Et de la capacité des gens comme Zatanna à se débarrasser de la menace et à protéger la population. Alors, la responsabilité lui incombait à elle plus qu’à lui, et elle se rendit compte qu’elle lui faisait peut-être peur, avec ses bêtises. Depuis qu’elle avait retrouvé sa liberté et que le démon était retourné en enfer, elle n’était plus vraiment elle-même, enfin, façon de parler évidemment. Quand enfin il lui promit, elle ne chercha pas à savoir s’il était sincère ou pas. Elle le regarda simplement avec affection, en priant très fort intérieurement que la violence et le malheur l’évitent, et vice-versa.

Il avait toujours le don de la faire sourire, cet enfant. Enfin, il n’était plus vraiment un enfant. D’ailleurs, est-ce qu’il n’avait pas grandi, pendant ces six mois ? Mais non, impossible puisqu’il était resté ici. « Je ne pense pas que la Justice League échouera. Ils sont incroyables, tu sais ? Bien sûr que tu le sais. » Elle marqua une pause après cette affirmation tranquille le temps d’avaler une gorgée de café. « Tu es un de leurs plus grands fans, n’est-ce pas ? » Héhé. Il lui semblait bien qu’il le lui avait dit, et pas qu’une fois. Lui, ou Freddy… En tout cas, il n’y avait pas grand-chose concernant la Justice League qui échappait à Billy Batson, qui semblait toujours savoir ce qu’il en était de ses effectifs changeants et de ses activités du moment. Et puis, il n’y aurait pas que la Justice League qui se battrait, il y aurait aussi quantité de héros, anonymes ou pas. Zee avait fait partie de la Justice League à ses tout débuts, et ce n’était pas un secret, pas plus que le fait qu’elle n’en fasse plus partie aujourd’hui. Elle plongea les yeux dans sa tasse avant de les poser à nouveau sur l’adolescent. « Victor veut vous protéger avec les moyens qu’il possède. Partir ou rester, je pense que ça ne changera pas grand-chose, il y a des pour et des contre. L’important c’est que vous restiez tous ensemble, et je pense que Victor et Rosa seraient d’accord avec moi. » Et donc, ils n’avaient aucune raison de se disputer. Des fois, Zee essayait de s’imaginer ce foyer dont Billy lui parlait souvent, qui semblait si agité, si foisonnant. Elle qui avait grandi seule, scolarisée à la maison, dans cet immense manoir, sans autres amis que les fantômes, les quelques évadés d’Arkham qu’elle trouvait parfois planqués dans le jardin et les tableaux lugubres accrochés aux murs, elle se demandait ce que cela faisait.

Billy la ramena à la réalité en prononçant le nom de leur ennemi du moment. Oh, comme elle détestait ce mot, Brainiac ! Foutu mégalomanes même pas original ! « La magie peut venir à bout de tout. Elle n’a aucune limite, pour le meilleur et pour le pire. La magie est incroyable. » Elle aurait aimé qu’il le sache comme elle le savait. Qu’il voie plus de la magie que les petits tours de Zee sur scène, car c’était vrai, que la magie était incroyable, et elle était plus que ça, elle était l’air, le ciel, la vie, le sang dans ses veines, elle était bien plus que ce que le commun des mortels ne pouvait seulement imaginer… « En tout cas, il devra me passer sur le corps avant de s’en prendre à la population, et sur le corps de nombreux autres mages et sorciers qui peuplent cette Terre. Nous sommes nombreux. Tu as raison de t’inquiéter, mais n’y pense pas trop pour le moment. Je veillerai sur vous. » Lui dire qu’elle le protègerai, lui faire à son tour une promesse qu’elle ne pourrait peut-être pas tenir, c’était au-dessus de ses forces, et puis Billy avait passé l’âge de vouloir entendre des mensonges. Malgré tout, dans sa tête, tout était clair. Ces derniers temps, elle n’avait plus peur de grand-chose, à tord ou à raison. Elle avait presque hâte que Brainiac se ramène, qu’ils puissent tous en finir avec cette odieuse épée de Damoclès qui pendait au-dessus de leur tête et empoisonnait leur vie.

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Comment apaiser les craintes d’un adolescent quant à l’apocalypse à venir ? La vérité, c’était que Zee n’était sûre de rien. Ce qu’elle savait, c’était que cette Terre était probablement la planète la mieux protégée de l’Univers, avec tous les super-héros qui s’y baladaient, et ces super-héros n’étaient pas du genre à abandonner. Ce dont elle était sûre, c’était qu’avant que Brainiac n’obtienne la victoire, il y aurait des combats. Elle avait confiance en la Justice League pour trouver des solutions, et elle avait même confiance en la Justice League Dark pour l’y aider. Mais tout ça ne garantissait pas la victoire. Cela dit, c’était déjà une sacrée garantie. Et c’était tout ce que Zatanna avait à offrir à Billy sans tomber dans le mensonge. Elle savait, à titre personnel, qu’elle se battrait jusqu’au bout, si elle en était capable. Pour le moment, elle n’en était pas sûre, elle se sentait à peine capable de se lever de son lit, mais elle espérait que le moment venu, elle saurait se montrer à la hauteur. Le monde était plein de danger, et les dangers étaient régulièrement planétaires. Ce n’était, objectivement, pas une vie pour des enfants et des adolescents. Mais il n’y avait rien que personne ne puisse y faire, et depuis le temps, les enfants s’y étaient probablement habitués. Plus résilients que les adultes. Que ceux qui avaient vécu si longtemps dans l’ignorance totale des métas, des super, des aliens et des sorciers. Dans pas longtemps naîtrait une génération que ça ne ferait même plus sourciller, la venue d’un Brainiac sur Terre. C’était un peu triste, mais presque drôle, aussi.

Quoiqu’il en soit, elle était heureuse de voir Billy retrouver son enthousiasme. Elle serait bien restée des heures à le regarder s’enthousiasmer ainsi, un vrai soleil dans sa nuit. Même si elle préférait quand même qu’il suive son conseil et se cache le moment venu, plutôt que d’essayer d’affronter le danger, et c’était ce qu’elle s’apprêtait à faire, consciente qu’elle allait doucher ses bonnes intentions, quand soudain, un éclair illumina l’extérieur du manoir, s’abattit sur la maison, fracassa la fenêtre la plus proche et avant même que Zee ait pu lever le moindre bouclier, traversa Billy. Légèrement aveuglée, la magicienne se leva d’un bond, le sang bouillonnant de magie, prête à se battre contre ce nouvel ennemi. « Billy ! Billy tu vas bien ? » Pourquoi est-ce que le manoir n’avait pas empêché cette attaque ? Cependant, elle entendait la suite du discours de son invité, comme si de rien n’était. Elle se rassit lentement sur le canapé, bouche bée. Face à elle se tenait Shazam, et le fait qu’il ait l’air aussi ébahi qu’elle ne fit rien pour la rassurer. Pendant une longue seconde, évidemment, elle se demanda ce que Shazam avait fait à Billy, mais ça n’était pas logique. Shazam ne ferait jamais rien à un enfant, et d’ailleurs, Shazam ne savait pas où elle habitait et n’était pas censé savoir de quoi Billy et elle discutaient, de sorte que la conclusion évidente était… « BILLY ! »

Forcément, elle essaya tout de suite de se rappeler de tout ce qu’elle avait pu raconter à Shazam juste au cas où elle lui avait dit des choses qu’un enfant n’était pas censé entendre, mais elle en doutait, vu que Shazam était lui-même assez spécial dans son genre et maintenant elle comprenait pourquoi. Elle se releva, les mains levées vers lui comme si elle s’apprêtait à l’attraper pour le secouer, puis enfouit son visage dans ses mains à la recherche d’un peu de calme. Puis elle releva la tête et inspira à fond. « Billy Batson, qu’est-ce que c’est que cette histoire ! » Ce n’était même pas une question. Depuis le début, c’était lui ? C’était un enfant que la JL emmenait sur des missions ultra-dangereuses ? Bon okay, un enfant doté de pouvoirs extraordinaires. Mais un enfant quand même ! Et d’ailleurs, c’était quoi ce pouvoir ? Elle connaissait l’histoire du Roc de l’éternité, du champion, mais pourquoi deux entités distinctes ? Et comment ? De nouveau elle se laissa retomber sur son canapé. « Quelle idiote je suis. J’aurais dû le deviner. C’était donc la magie de Shazam que je ressentais en toi. Oh, Billy… Un secret pareil… » Cela lui paraissait être un peu trop lourd à porter. Et de nouveau la réalisation la heurta avec la douceur d'un train et elle porta une main à sa bouche en fixant le grand bonhomme engoncé dans son canapé, qu'elle n'avait pas revu depuis six mois, dans un silence de mort.

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Des tas de pensées terribles lui traversaient l’esprit en cette seconde, et l’air complètement déboussolé de Billy ne fit qu’empirer les choses. Elle enfouit son visage dans ses mains le temps de se calmer, et alors que toutes les fois où elle avait discuté avec Shazam lui revenaient à l’esprit. Elle l’avait toujours apprécié, même si elle l’avait toujours trouvé étrange, rien que par sa magie toute particulière et en même temps si familière. Avec lui, elle pouvait rire à en pleurer, se demander pourquoi un homme – un homme ! – réagissait de manière aussi étrange parfois ou encore être prudente, ne serait-ce qu’à cause de sa relation avec Teth Adam. Elle redressa soudainement le visage alors que cette autre pensée la traversée. L’année précédente, alors que Teth avait libéré les péchés, elle était partie au Roc de l’éternité avec Shazam. Elle savait qu’ils étaient ennemis, par la force des choses, et par bien d’autres aspects aussi. Cela l’avait toujours mise mal à l’aise vis-à-vis de l’un et de l’autre et elle n’avait jamais discuté de Teth avec Shazam, et très peu évoqué Shazam à Teth. Elle vit que Billy se débattait avec ses explications et hocha lentement la tête. Elle l’avait dit à Teth, que des ruines qu’il laissait derrière lui en abattant ses ennemis d’aujourd’hui naissaient ses ennemis de demain. Et aujourd’hui la magie de Shazam était dotée de deux champions, encore que la désignation n’était censée s’appliquer qu’à un seul d’entre eux.

Le reste de l’histoire, évidemment, elle ne la connaissait pas. Elle ne savait pas que le descendant de Teth avait tué les parents de Billy. Elle sentit une colère noire l’envahir soudain, contre personne en particulier, contre la vie qui pouvait vraiment être une garce, parfois. Le hasard qui faisait d’un enfant un défenseur de l’humanité, comme si lui prêter un corps d’adulte suffisait à justifier une telle aberration, et la violence des hommes qui tuaient d’autres hommes et générait des orphelins. Elle sursauta quand de nouveau, il prononça son nom et redevint un adolescent. Alors c’était comme ça que cela fonctionnait ? Il fallait admettre qu’il avait vraiment été doué pour garder son secret, c’était un sacré défaut, difficile à cacher, la preuve. Elle se leva soudain et le regarda de là où elle était. Que faisait-elle, elle, pendant que Billy endossait ce rôle ? Elle se comportait comme un imbécile, acceptait un marché avec un démon et répandait la mort et la violence. Si elle avait croisé Shazam à cette époque-là, que serait-il arrivé ? Pendant qu’elle, et eux tous, s’échinaient à se donner des airs de super-héros, Billy, sans que personne ne s’en aperçoive – mais avaient-ils seulement assez prêté attention à lui ? – leur donnait une leçon à tous. Et cela l’horrifiait, cela la torturait, elle détestait cela. Elle rejoignit Billy, s’assit à côté de lui sur le canapé, passa un bras autour de ses épaules et le serra contre elle, sa joue dans ses cheveux noirs. « Je suis désolée Billy, que tu aies eu à vivre ça. C’est injuste, et un enfant ne devrait pas avoir à se battre. Oui c’est injuste, et ça prouve que nous avons échoué, s’il a fallu en arriver là. Je suis désolée. » Combien de missions d’envergure planétaire, combien de combats dont dépendait le sort du monde, combien d’ennemis mortels ? La Justice League, comme un rouleau compresseur, envoyait Billy ici et là et attendait de lui qu’il se batte… Parce que personne ne savait, là-bas. Oh, elle en connaissait au moins un qui devait savoir… et de nouveau sa colère flamba, contre une certaine chauve-souris, cette fois.

Elle se décolla de Billy pour le regarder. « C’est comme ça, j’imagine. Tu n’as pas eu le choix, hein ? Et même si tu l’avais eu, tu aurais choisi de devenir Shazam, parce que tu as beaucoup de choses à protéger et que tu es quelqu’un de bien. C’est probablement pour ça que tu as été choisi. » Il y avait un tel cynisme, là-dessous… Ils étaient tous un peu pareils, tous dotés de pouvoirs extraordinaires et tous les mains liées par leur désir de faire le bien. Mieux valait ça que l’inverse. Parce que l’inverse… Elle frémit doucement. « Est-ce que Teth-Adam sait que tu es Shazam ? » Elle avait parlé très doucement. Il devait savoir. Il ne pouvait pas ne pas savoir. Et si elle mourait d’envie d’aller le retrouver immédiatement pour l’accuser à nouveau de tous les maux et particulièrement de s’être fait d’un enfant son ennemi, elle songeait aussi que peut-être, oui peut-être, c’était justement parce qu’il savait que Billy était encore en un seul morceau… pour le moment. « Ce doit être terrible pour toi de le voir se balader avec le visage du meurtrier de tes parents. » Tout était terrible dans cette situation. Mais elle en avait fini avec la naïveté, cela dit. La preuve, elle ne lui avait pas demandé d’arrêter d’être Shazam, d’arrêter de pointer à la Justice League, et de reprendre sa vie normale d’adolescent. Parce que sa vie, de toute façon, ne serait jamais normale, et qu’il l’avait accepté, lui, alors elle aussi devait l’accepter.

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Cette petite phrase, Zee ne pouvait pas prétendre la comprendre. Elle ne savait pas de quoi parlait Billy quand il disait que Teth-Adam était protégé par tout le monde, ni qui était ce « tout le monde ». Au-delà des liens personnels et visiblement empoisonnés qui unissaient l’ancien et le nouveau champion, au regard du monde et des sociétés occidentales, le dirigeant du Kahndaq était un dictateur comme tous les autres, dont on appréciait condamner les actes en public sans pour autant y ajouter une quelconque action politique. Les raisons étaient toujours les mêmes parce qu’aux yeux des dirigeants du monde, les dictateurs étaient tous des maux nécessaires à la bonne tenue d’un business saupoudré de diplomatie. Mais elle ne goûtait aucune politique du monde actuel et se fichait bien de ce que pensait le monde de Teth Adam. Si elle devait le juger, c’était par ses actes, et elle était déjà passée par ce cycle d’infinie frustration, déception et espoir. Parce que, comme Billy, elle avait un lien tout personnel avec l’homme et avec le champion. Ce qu’elle pensait de lui ne serait jamais ce que le monde pensait de lui, ni ce que Billy pensait de lui. Mais en cette seconde, elle ne pouvait tout simplement pas rester insensible à la peine infinie qui transparaissait dans la voix de l’adolescent. Elle ne pouvait pas ne pas essayer d’imaginer être à sa place. Et comme il devait être difficile pour lui de voir cet homme, quand bien même Teth lui-même n’avait pas tué ses parents, parce que c’était là le symbole de l’origine d’un mal que Billy devait porter seul, qu’il était le seul à connaître et que personne ne pourrait comprendre à part lui.

Elle le serra de nouveau contre lui, cette fois un peu pour elle aussi, parce que soudain, la conversation était devenue infiniment délicate. Et cela dit, elle n’était pas là pour lui donner son avis sur la question. Pour l’heure, elle écoutait Billy, et sentait sa souffrance. Elle n’était pas d’accord avec lui, parce que la différence fondamentale entre ces deux hommes était que l’un martyrisait son peuple quand l’autre était prêt à martyriser le reste du monde pour sauver son peuple. Cela étant dit, difficile de trouver une échelle de valeurs là-dedans. Malgré tout, le monde avait affamé le Kahndaq, pas Teth-Adam. Sa dernière conversation avec lui l’avait épuisée moralement et physiquement, l’avait vidée de tout, de son énergie, de ses certitudes, mais aussi du poison qui courait dans ses veines depuis que le démon avait déserté son corps, et elle ne pouvait pas se voiler la face sur cette réalité-là. C’était d’avoir cru que le monde était manichéen qui avait faillit la tuer, mais depuis qu’elle avait abandonné cette certitude, elle se sentait plus cynique que jamais, et elle voulait tant que Billy ne perde rien de sa vision des choses, tout en sachant que cela finirait par le détruire. « Billy… Ce que tu deviendras ou ne deviendras pas ne dépend que de toi. Lui dira que le choix lui a été imposé, et il a peut-être raison dans une certaine mesure. Mais ce qu’il est devenu, il l’a choisi, pour des raisons qui lui appartiennent. Ce n’était pas un accident, cela n’avait rien à voir avec les pouvoirs que vous possédez. Ce sont les épreuves, et la vie, et les ambitions qui vous agitent tous deux. Et viendra peut-être un jour où tu te retrouveras face à un choix impossible pour ta conscience. Je crois que ce moment venu, tu sauras que même là, tu n’as rien à voir avec lui. »

Que se passait-il quand il fallait choisir entre la vie d’un ami ou d’un autre ? Quand on se rendait compte qu’il n’y avait qu’en commettant le pire que l’on pouvait sauver le meilleur ? Ces horribles dilemmes, ils y étaient tous confrontés. C’était ce qu’ils faisaient de leurs fautes qui les différenciaient les uns des autres. Elle ferma les yeux en se revoyant, acceptant pleinement de laisser un démon la posséder, et tous les morts que cela avait généré. En quoi était-elle différente d’un Darkseid ou d’un Syndicat du crime, si tous trois avaient tué ? Et pourtant elle le savait, qu’elle était différente. Elle s’accrochait à toutes les petites choses possibles et imaginables qui lui en donnaient la preuve. Sa culpabilité, bien sûr. Sa tristesse insondable. Son besoin de rédemption. Sa volonté de se racheter, si seulement c’était possible. Si cela ne la rendait pas meilleure, cela au moins ne la rendait pas pire qu’un Darkseid. Et pourtant, elle était là, à serrer Billy contre elle avec ces mêmes bras qui avaient semé la mort. Elle le lâcha de nouveau, reposant les mains sur ses cuisses, les yeux baissés. « Ce sont le temps et ses propres actes qui font d’un homme ce qu’il est. Quand j’ai rencontré Teth-Adam, il était un homme exceptionnel. Tu n’as probablement pas envie d’entendre ça, mais à toi, je ne veux pas mentir. Il n’est plus l’homme qu’il a été, mais un jour, il a été cet homme extraordinaire. Qui m’a sauvé la vie. Tout comme tu m’as déjà sauvé la vie. » Elle se tourna vers lui pour capter son regard avec force. « Et pourtant je suis certaine que ton voyage sera différent du sien. Toi, tu n’es pas seul. Et si tu es en colère, tu ne te laisseras pas dévorer par elle. Et quand ta souffrance sera trop forte, tu trouveras des raisons de ne pas la laisser te détourner de ton chemin. Et si l’envie te prend de le tuer, tu ne le feras pas, parce qu’il est la preuve vivante que cela ne résout rien et ça, toi, tu le sais déjà. » Les victimes n’avaient pas le droit de devenir bourreau, c’était trop cruel, c'était cela même qu'avait fait Teth-Adam, et Billy avait été l’une des victimes de cette injustice-là. « Parce que, Billy Batson, tu n’es pas lui. Il n’est pas ton reflet, il n’est pas ton futur. » En fait, ironiquement, Billy était un peu le passé de Teth. Mais ce que Billy deviendrait ne dépendrait que de lui, et peut-être bien qu’il deviendrait quelqu’un qu’il ne supporterait pas, mais ce ne serait qu’à lui qu’il le devrait, n’était-ce pas une pensée un peu rassurante ? Oh, elle aurait voulu avoir les réponses à lui apporter, mais le grand mensonge de la vie, c’était que l’âge ne rendait pas plus sage, juste un peu plus expérimenté. Et en cette seconde, elle se sentait beaucoup plus comme Teth-Adam que comme Billy Batson, ce qui petit à petit la rendait malade. Si Billy savait ce qu’elle avait fait, ce qu’elle était devenue, jamais il ne se confierait ainsi à elle, et voilà qu’en vérité elle lui mentait, en quelque sorte, alors qu’elle s’était promis de ne pas lui faire. Elle voulait se lever, lui dire qu’elle n’était pas meilleure que son ennemi, et le laisser partir sur cette ultime trahison, mais elle n’en avait pas le courage. Quelle cruauté que ce soi-disant destin qui avait fait de Billy ce qu'il était aujourd'hui. Et pourtant, elle pouvait le comprendre, l'espoir que l'enfant représentait... même pour Teth-Adam. Pensée folle, pensée surréaliste, mais elle ne pouvait s'en empêcher, si seulement ces deux-là ne provoquaient pas leur perte.

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Magic : the gathering

Le dire était autre chose que le penser, ho bien sûr il n'avait pas été tendre en mots avec Adam, mais dire presque directement qu'il avait souhaité mettre fin à la vie de Adam, c'était une chose qui le rendait malade. Zatanna avait le don de faire sortir une certaines honnêteté en lui, et maintenant qu'il était lancé, c'était difficile de s'arrêter, le train était en marche et tout obstacle était balayé sans ménagement. Seuls Freddy et Mary savaient, il avait fallut expliquer sa petite transformation au cimetière après tout, il était parti avant qu'ils aient eut le temps de réaliser certes, mais l'éclair ils l'avaient entendu, ainsi que lui traversant la barrière du son à peine quelques secondes après le décollage. Zatanna de son côté était une sorte d'ange protecteur, une femme qui avait toujours déplacé des montagnes pour lui, un adulte qui avait gagné sa confiance et son adoration, un lien puissant que peu pouvaient se vanter d'avoir eut avec lui un jour. Billy accordait à cela une grande importance, car si même l'incroyable Zatanna, magicienne suprême et amie proche, n'était pas ce qu'elle semblait être, alors qui connaissait-il vraiment? Cette femme qui avait été un de ses modèles et avait participé à sa reconstruction personnelle, que faisait-il si il découvrait ce qu'elle cachait désespérément. Billy était capable d'une grande naïveté, il tendait à mettre certaines personnes sur un piédestal et à le porter aux nues. Mais la vie n'est pas faites que de bonbons acidulés, de boissons gazeuses sucrées et de chips craquantes, la vie est d'une complexité qu'il ne veut pas vraiment accepter ou percevoir encore. Il y as des choses que l'on fait, que l'on dit, qui sont portées parfois par la nécessité de l'instant et qui nous construisent qu'on le veuille ou non. Sans qu'il le sache, Billy vivait de plus en plus de ces moments.

C'était ce qui s'était passé au Kahndaq.

Le début était sans aucun doute ce dont il avait besoin, d'un certain réconfort, d'une chaleur humaine dotée d'une certaine sagesse, d'une certaine expérience afin que ses paroles aient du poids. Et dans ce sens Zatanna était un parfait medium car au delà de tout, Billy respectait profondément les opinions qu'elle formulait, aveugle à toute autre possibilité, pour lui les mots de la magicienne avaient force de loi. Après tout, elle avait vu et connu bien plus de choses et de merveilles qu'il ne pouvait en rêver, elle avait baigné dans un monde qu'il ne faisait qu'effleurer. Et pourtant malgré l'amour inconditionnel et fraternel qu'il lui vouait, il n'aimait pas entendre parler de l'assassin de ses parents en termes positifs, cela le blessait toujours aussi profondément que qui que ce soit puisse ne serait-ce que parler en sa faveur, lui qui avait pris ce que bon lui semblait. Qu'importait sa valeur personnelle si il avait bâti sur le sang ce qu'il possédait. Comme si on pouvait pardonner un tel acte et une telle lâcheté. Billy serra un peu les poings sous l'effet de la colère, mais au fond de lui il savait qu'il avait déjà pardonné une fois à Adam, et que Zatanna avait malgré tout raison, qu'il avait au moins à un moment été une personne exceptionnelle, pouvait-il vraiment le redevenir? Billy ne voulait pas encore y croire, tout cela avait tourné des mois dans sa tête et s'était transformé en honte, celle d'avoir échoué sur tout les points. Pouvait-il encore vraiment dire qu'il était un gentil après avoir voulu se tâcher les mains de sang, avoir voulu détruire définitivement et volontairement son ennemi? Zatanna lui promettait en tout cas qu'il avait toujours le choix, qu'il pouvait toujours être bon et que toute cette magie ne voulait pas dire que son destin était tout tracé, qu'il suivrait la folie de cet homme qui avait voulu tout détruire quand on lui avait tout pris.

Lui était différent, il n'avait pas encore tout perdu, il pouvait faire la part des choses, il n'avait pas encore souillé son âme d'une tâche indélébile. Et cette simple pensée suffisait à le rassurer, à calmer son esprit troublé. A apaiser la tempête qui prenait place dans son esprit, Billy était vraiment troublé par toute cette histoire et il le serait encore beaucoup plus dans les temps à venir, mais pour l'instant il était heureux que son ange protecteur ait été là pour lui et lui dire en tout simplicité que tout allait bien se passer. Parfois on as juste besoin de savoir qu'il n'y as pas de monstre sous le lit et que la couverture est une bouclier impénétrable contre tout monstre rôdant dans les ombres, que la personne qui nous tient dans ses bras est là pour nous soutenir et pas pour nous poignarder et que l'intelligence et la sagesse qu'elle détient suffit à éloigner le mal. Billy était heureux en toute simplicité de pouvoir compter sur Zatanna.

-Merci, c'est plus facile à croire quand ça vient de toi.

Il lui fit un sourire exprimant alors toute sa gratitude. Il se sentait un peu plus calme et moins enchaîné qu’auparavant, venir voir Zatanna s'était révélé une bien meilleure idée que prévu.

-Mary va encore se vanter qu'elle me l'avait bien dit.

Ça oui il allait en tendre parler un moment de ça. Il en avait la certitude absolue. Il l'observa quelques secondes, ses yeux brillants d'une admiration sans limite pour elle, pou ce qu'elle représentait. Zatanna avait des squelettes bien cachés dans ses placards qu'il n'avait pas besoin de connaître, et lui des leçons à apprendre, de dures leçons qui allaient faire de lui un jour un homme bien différent de l'adolescent qu'il était encore.

-La sagesse de Salomon mon œil.

C'était plus fort que lui, il préférait tout prendre à la rigolade. Il serra Zee dans ses bras avant de la regarder droit dans les yeux.

-Heureusement que tu es-là. Je peux te faire confiance bien plus qu'aux pouvoirs du vieux sorcier.

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magic : the gathering

Elle aurait aimé que la vie soit simple et qu’à la détresse de Billy, elle puisse répondre simplement et lui donner raison. Aller dans son sens, affirmer qu’il avait emprunté le bon chemin, cautionner sa vision du monde et particulièrement celle qu’il avait de l’homme que le destin avait placé sur sa route comme une immense montagne. Zee n’était qu’une enfant quand elle avait rencontré Teth-Adam pour la première fois, en quelque sorte. Elle avait quelques années de plus que Billy mais, par bien des aspects, était probablement bien moins mature que lui. La douleur d’avoir perdu les hommes qu’elle aimait, d’avoir dû en haïr un jusqu’à l’envoyer en enfer, d’avoir dû en détester un autre pour le chasser de sa vie et enfin, d’avoir dû enterrer le troisième, tout cela l’avait conduite à commettre la pire des folies. Elle portait sur le monde alors un regard sans équivoque. Elle savait déjà que la vie pouvait être une garce et que le monde ne serait jamais à la hauteur de ses attentes, et des objectifs qu’elle se fixait alors et auxquels elle s’était accrochée si longtemps, peut-être les mêmes que Billy aujourd’hui. Sauver le monde. Le plus de monde possible, du moins. Et ne pas faire souffrir, et ne pas tuer, et ne pas être cela même que l’on combattait. Ne pas devenir l’ennemi, parce qu’on était mieux que lui, parce qu’on valait mieux que ça, jusqu’à ce que ces ambitions se brisent sur les écueils de la réalité, jusqu’à ce que, paralysé par ces lignes de conduite, on se retrouve à assister, impuissant, à la mort des victimes quand les bourreaux s’en allaient joyeusement. Elle était en colère à l’époque où elle avait rencontré Teth, et il avait su pointer du doigt cette colère et en trouver l’origine. Elle avait peur aussi, de ce qu’elle était, de ce qu’elle pouvait faire, et il avait tenté de lui prouver qu’elle n’avait pas à craindre la magie.

Et aujourd’hui, c’était elle qui se trouvait à la place de Teth et Billy à la sienne. Et elle aurait cent fois préféré que le Teth d’il y a trois mille ans parle au Billy d’aujourd’hui. En eux, elle voyait les mêmes choses. La même lueur dans le regard, même si dans celui de l’homme se lisait déjà le doute quand celui de Billy, s’il flanchait aujourd’hui, conservait l’assurance de la jeunesse et du cœur pur qui battait dans sa poitrine. Mais ironiquement, le Teth d’alors aurait su exactement quoi dire au Billy d’aujourd’hui. Mais c’était impossible. Aujourd’hui, leurs dieux avaient fait d’eux des ennemis. Chacun d’un côté de la balance, et elle, qui oscillait entre les deux. Sa conversation avec Billy entrait en résonance avec celle qu’elle avait eue avec Teth. Parce qu’elle ne se faisait plus confiance, parce qu’elle se détestait encore pour ce qu’elle avait fait, parce qu’elle s’estimait au-delà de toute absolution, elle avait trouvé un réconfort quasi déprimant auprès de Teth, quand Billy aujourd’hui la faisait trembler sur ses fondations. Rien n’était facile en cette seconde avec l’adolescent. Il la challengeait sans le savoir et déjà elle rendait les armes. Mais lui dire qu’il était bien meilleur qu’elle, que son avenir serait bien plus radieux que le sien, et surtout que celui de Teth, ne l’aiderait en rien. Elle ne lisait pas l’avenir. Elle en était persuadée parce qu’il n’y avait rien en Billy qui puisse être taxé de mauvais. De ça, elle était certaine. Et si lui semblait sûr de se faire absorber par l’ombre dévorante de Teth-Adam, Zee, elle, était certaine que l’inverse pouvait aussi arriver. Il craignait de devenir comme son ennemi alors que c’était son ennemi qui aurait dû craindre la lumière qu’il représentait. Et mieux encore, ne pas la craindre.

Et malgré tout, Billy la croyait, et de nouveau, elle s’en voulut, elle eut l’impression de ne pas être celle à qui il aurait dû parler s’il cherchait la lumière, parce qu’elle n’était pas certaine d’en avoir encore à revendre. Elle ne put pourtant s’empêcher de sourire. Il la croyait, et elle en viendrait presque à se croire elle-même à cause de lui. L’évocation de sa sœur ramena la conversation à un degré plus familier et Zee cilla. Elle le serra encore contre lui pour lui rendre son étreinte et se demanda brièvement ce qu’elle devait faire, ce qu’ils auraient tous dû faire pour protéger cet enfant, pour l’empêcher de repasser le pas de cette porte et de retourner dans le monde où il était censé se battre, et se battre contre une montagne. Mais il n’y avait rien qu’elle puisse y faire. La sagesse, mon œil ! pour le citer… Si Salomon ne lui apportait pas de réponse satisfaisante, elle n’en serait certainement pas capable. Quand bien même elle accordait peu de cas aux dieux si ce n’était pour réciter en leurs noms quelques comptines protectrices. « C'est en toi que tu dois avoir confiance. Les pouvoirs qu’il ta octroyés sont assez extraordinaires, et uniques. Et s’il t’a laissé livré à toi-même pour en découvrir tout le potentiel, alors tant mieux. Tu en feras ce qui sera juste. » Comme Teth-Adam avait été censé le faire. « Et j’imagine que je devrais te dire de ne pas accorder trop facilement ta confiance aux autres, mais ce serait un peu ironique, parce que ce n’est pas mon genre de penser ça, alors que c’est totalement le tien. » Les rôles étaient inversés, décidément. Elle soupira doucement. « Ta famille sait que tu es Shazam, Billy ? Tu sais à quel point c’est dangereux, n’est-ce pas ? » Voilà qu’elle repassait en mode mom-like, dans deux secondes elle lui donnerait un cours sur comment les méchants de ce monde adoraient s’en prendre aux proches sans défense de leurs ennemis.

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Magic : the gathering

Billy n'avait qu'à fermer les yeux pour revoir les derniers instants et sentir la honte d'avoir voulu porter la mort, il ne comprenait pas comment Adam pouvait être assez monstrueux et se lever tous les matins avant de se regarder dans la glace sans avoir la nausée, lui qui était passé plus d'une fois à l'acte, comment pouvait-il ne pas haïr ce qu'il croisait dans chaque surface réfléchissante? Billy avait du mal à conceptualiser comment Adam pouvait ne pas haïr cela et ne pas en être rongé intérieurement par tout ça, en tout cas, si il avait semblé bien moins "pure evil"que lors de leur première rencontre, il y avait toujours ce sentiment profond d'injustice qui le rongeait et l'empêchait de l'envisager comme autre chose qu'un meurtrier sans scrupule.

Même le fait d'avoir la vie sauve ne prouvait pas grand chose pour lui, alors que son ennemi, celui qui avait voulu le tuer il y as quelques années avait cette fois retenu sa main alors qu'il aurait put en finir, Billy complétement assommé par le dernier échange qui avait été complétement à sens unique une fois qu'il avait retenu sa main. Mais avec la sagesse de Zatanna, il savait qu'il pouvait continuer de retenir sa main, qu'il ne deviendrait jamais l'ennemi qu'il combattait. Après tout, que vaudrait-il si ils s'abaissait au niveau pitoyable d'un meurtrier de sang-froid? Il le savait bien au fond de lui, il n'avait pas le droit d'être juge, jury et bourreau, il ne faisait qu'aider les méchants à faire moins de mal aux autres, ces pouvoirs issus des dieux étaient un don qui devait servir à protéger et non à détruire, jamais.

Tout comme son modèle Superman, il devait faire le bien et user de son pouvoir à bon escient, par ce que si lui ne le faisait pas, personne d'autre n'avait à le faire, il devait se rendre digne de la charge de champion qu'on lui avait transféré, il ne pouvait pas ainsi briser la confiance de sa famille, des ses proches, de ses amis, que penserait-ils tous de lui si il devenait un criminel de base. Les mots du sorcier lui revinrent en tête quand Billy était face à lui et qu'il subissait le jugement du vieillard, un homme coincé dans sa forteresse trop longtemps, Billy saurait se montrer dignes de la confiance qu'il n'avait pas voulu d'abord lui accorder.

Vint ensuite la question qui fâchait. Qui savait pour lui? Bon Zatanna parlait là de sa famille, mais chez Billy c'était un terme très large. Bien sûr Freddy avait été le premier à savoir, si on vous lâchait en pleine rue avec les pouvoirs des dieux sans notice d'utilisation vous iriez pas voir votre meilleur ami vous? Bon à l'époque c'était plus complexe, mais tout ça les avait bien rapproché. Et puis bon il l'aidait à tenir la chaîne Youtube après tout, pas trop le choix. Pour les autres, et bien... Zatanna n'avait visiblement pas faire le lien avec ses, très discrets et assez souvent confondus avec lui, doubles. Il fit un sourire un peu gêné à la magicienne.

-Il y as... Presque tout le monde, Victor et Rosa sont pas au courant, mais sinon y'a Mary, Freddy, Eugene, Pedro et Darla... C'est... C'est eux les "autres" Shazam.

Alors qu'il ponctuait ses guillemets d'un mouvement des doigts pour accentuer ce point. Il imaginait déjà les rouages dans l'esprit de Zatanna s'emboîter pour reconstituer l'image générale, la tableau effrayant de ces six gamins affrontant des menaces indicibles main dans la main. Il pouvait très bien se représenter la profonde inquiétude que Zatanna devait ressentir à présent et qui sans doute ne la quitterait jamais, chaque fois qu'elle verrait son nom aux infos, qu'elle entendrait son nom à la radio, c'était pour ça que leurs parents adoptifs ne savaient pas, qu'ils maintenaient le secret absolu, là Billy avait brisé le cercle que seul Batman et ses horripilantes recherches avaient brisé.

-Mais c'est seulement de temps en temps.

Comme si ça arrangeait quoi que ce soit, mais il ne voulait plus mentir à une femme qu'il considérait comme un membre de sa famille. Il sentait cependant qu'il devait arrondir les angles.

-C'est eux qui voulaient. On est une vraie famille.

C'était un des liens qu'il considérait comme le plus sacré, celui qui les unissait par la magie divine et le destin, un lien plus fort que le sang, Zatanna pouvait voir dans son regard que ce n'était pas des sornettes pour l'endormir, Billy pensait chacun des mots qui venait de sortir de sa bouche.

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magic : the gathering

L'esprit de Zee ne cessait de sauter d'une terreur à l'autre, ne se permettant que quelques pauses pour remonter dans le passé ou s'adonner à quelques calculs mathématiques de base. « Presque tout le monde. » Il lui avait montré des photos de ses frères et sœurs et si elle trouvait déjà angoissant que Billy lui-même se livre à des activités de super-héros, ça devenait carrément terrifiant quand elle imaginait sa minuscule petite sœur se transformer en une magicienne à même de se confronter aux pires ennemis. Non, non, non, ça n'allait pas, ils étaient tous beaucoup trop jeunes pour mener ce genre de combat. Et elle, que faisait-elle à quinze ans ? Des crises d'ado à son père qui l'embarquait sur toutes ses tournées pour quelle joue les assistantes entre deux cours de magie hardcore, et si elle s'était déjà retrouvée à se battre parce que les circonstances l'exigeaient, cela n'avait jamais rien eu à voir avec ça. Passé, présent, présent, passé, elle ne pouvait plus s'arrêter de cogiter. Heureusement que toute la petite smala était trop jeune quand Darkseid avait déboulé sur Terre. Ah, il y en avait parmi eux qui n'étaient même pas nés, même, non ? Non, elle exagérait, mais c'était l'effet que cela lui faisait, une petite bande de fœtus les armes à la main pour défendre l'humanité contre des êtres autrement plus inhumains et cruels que Teth-Adam. « Si un jour je mets la main sur ce foutu vieillard et ses idées stupides... » Elle ne savait pas où le trouver, mais ça aurait valu le coup d'aller le débusquer au Roc de l'éternité, enfin, si ce n'était qu'elle aurait des ennuis à être prise à rôder là-bas évidemment.

Eugene. Darla ! Elle se passa les mains sur le visage pour tenter de chasser l'air atterré qui avait dû s'y peindre pendant quelques secondes. De temps en temps, hein ? Inutile de lui dire qu'il suffisait d'une fois pour tout perdre. Et bien sûr que leurs parents n'étaient pas au courant, sinon ce serait trop simple. « D'accord. Je vois. De temps en temps, vous risquez votre vie, entre les devoirs et le goûter. Pardonne-moi Billy, je ne peux pas me forcer à trouver ça génial. » Parce que ce n'était pas comme dans les séries télé, parce que les combats étaient réels et la mort tout aussi tangible. Parce que Zee avait déjà enterré des proches et des alliées, avant même de fêter son vingtième anniversaire, et rien que la pensée de petits cercueils dans un obscur cimetière de Metropolis lui ôtait tout son souffle. Elle joignit les mains sur ses cuisses pour les empêcher de trembler. « Mais je suis soulagée de savoir que tu n'es pas le seul à garder ce secret, et que tu n'es pas tout seul du tout. Et je comprends ce que tu veux dire quand tu parles de famille. Oui je comprends. » Elle n'avait plus de famille depuis longtemps à part son cousin qu'elle voyait rarement, mais la famille n'était pas définie par le sang, tout le monde le savait. Auprès des membres de la Justice League Dark, dans les ombres les plus poisseuses de l'Oblivion Bar, elle avait trouvé une famille, à même de comprendre la personne qu'elle était, de même que sa façon de penser, ses décisions, et surtout de lui pardonner ses erreurs, parce qu'ils savaient.

« Je voudrais pouvoir te dire de ne plus jamais utiliser tes pouvoirs et de retrouver une vie d'adolescent normal mais j'ai conscience d'à quel point ce serait stupide. Soyez prudents, faites attention, tout ça, ça n'a pas de sens. Je crois que la seule chose que je puisse te dire et qui ait du sens, c'est d'avoir conscience de tes limites, mais j'ai l'impression que tu le sais déjà... La Justice League... Les Titans, la Young Justice, même moi, nous pourrons tous vous aider si un jour vous en avez besoin, d'accord ? N'attends pas trop longtemps parce que as l'impression que tu dois protéger ton secret à tout prix. Ce n'est pas ce secret dont tu es responsable. » Non, c'était de ses frères et sœurs qu'il se retrouvait responsable, à double-titre, pas seulement en tant que grand-frère mais en tant que Shazam également. Sacrée pression pour un adolescent. Mais maintenant, elle aussi aurait une sacrée pression quand elle verrait une Darla sous couverture se battre sous l’œil des caméras !

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Billy ne mentait pas en disant que c'était en famille qu'ils se battaient quelque soit le terrain, si les débuts avaient été compliqués avec son étrange fratrie recomposée, jamais il ne pourrait aujourd'hui revenir sur tout ce qui les liait, sur ces liens invincibles qu'ils avaient construits en se protégeant mutuellement. Il n'avait jamais été ivre de tout ce pouvoir et si il savait que ses pouvoirs divins étaient impactés par les transformations de ses frères et sœurs, jamais ça ne le dérangeait pas car la force accordée par leur nombre dans une seule et même unité avait quelque chose de bien plus puissant en soit. Et puis quel était vraiment la valeur d'un pouvoir qu'on ne peux partager avec ceux qui nous sont proches. C'était aussi grâce à eux qu'il avait sauvé autant de vies et qu'il continuerait de le faire.

Oui, le Shazam original, le vieux sorcier qui lui avait donné ces pouvoirs, était sans doute une personne bien impitoyable pour avoir fait usage ainsi d'un jeune enfant, mais cet enfant n'avait-il pas voulu aussi les obtenir, Billy avait plaidé sa cause quand il avait entendu qu'il ne convenait pas et que le cœur pur que le vieillard recherchait n'existait pas. Était-ce ses mots ou bien l'urgence et un plan vicieux du vieil homme qui l'avait vraiment convaincu? Il ne le saurait jamais car le vieux faisait désormais partie d'un autre plan d'existence qui était totalement inaccessible à l'adolescent suite à son trépas. Au final ce qui l'emmerdait vraiment là dedans c'était de savoir que Zatanna allait se faire un sang d'encre à chaque fois qu'elle entendrait parler d'eux sous leur forme héroïque, si Billy faisait souvent preuve d'imprudence, ses frères et sœurs étaient moins enclins à faire un usage déraisonnable de leurs pouvoirs divins et il restait la tête brûlée de la bande, après tout c'était son devoir, il ne faisait que laisser les autres l'aider, mais jamais il ne forcerait personne, c'était un combat qu'il avait choisi comme les autres. Qui pouvait vraiment comprendre ce que c'était d'être à sa place, aucun autre enfant n'avait à vivre ça, il ne se plaignait as non plus, il savait qu'il avait eut beaucoup de chance de manière générale également, mais cela ne diminuait en rien la violence de ce qu'il ressentait parfois, le sentiment profond d'avoir perdu quelque chose qu'il ne pouvait pas récupérer.

Malgré ces certitudes, cela faisait du bien d'entendre que si elle était bien évidement contre l'idée même de les voir continuer, si elle espérait les voir faire l'autruche quand le danger allait passer, elle les soutenait aussi, après tout Billy ne pouvait pas vraiment juste filer ses pouvoirs comme ça aux autres, cela fonctionnait seulement avec ceux qu'il considérait comme ses proches, ce qui le faisait penser que Zatanna pourrait sans l'ombre d'un doute faire partie du lot, il l'imaginait bien avec une cape blanche assez étrangement. Il était heureux de sentir que l'un des adultes en qui il avait le plus confiance supportait son choix et lui offrait simplement de l'aider si il en avait besoin, les mots de Zatanna touchèrent profondément Billy qui lui fit un grand sourire.

-On sera toujours là pour toi aussi Zat'. Et puis maintenant que tu sait... SHAZAM!

Il se leva et se dirigeât vers une porte, cet endroit était un pur concentré de passages au sein des monde magiques, en rediriger un serait un jeu d'enfant. Il ouvrit cette dernière sur le roc d'éternité dans lequel il passât en un éclair avant d'en sortir avec une grosse clé en bronze entre les mains quelques secondes plus tard, il ferma derrière lui et un flash lumineux entre les espaces de la porte lui indiqua que le passage était de nouveau clos.

-SHAZAM!

Il n'était pas obligé de le hurler en fait, mais il trouvait ça bien plus classe. La clé semblait disproportionnée entre ses mains d'enfant, ridiculement grosse. Il revint vers Zatanna et lui tendit.

-Ça te permettra de te réfugier au Roc de n'importe où sur terre, je t'apprends pas comment l'utiliser.

Il ne put retenir un petit rire, elle était sans doute la magicienne la plus puissante et capable de cette planète, ce n'était pas lui qui allait lui faire la leçon sur l'usage d'un objet magique aussi évident, elle était la magicienne suprême après tout. Ça faisait longtemps qu'il voulait qu'elle puisse accéder à la bibliothèque là bas de manière illimitée, mais il avait toujours eut peur de briser sa couverture, maintenant que c'était fait ça n'avait pas grande importance. Son regard brillait comme si il était devant le sapin de noël.

-Et désolé si tes voisins se posent quelques questions, mais il ont dut voir plus bizarres que quelques éclairs non?

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magic : the gathering

Elle ne pouvait pas se battre contre tout et tout le monde, ni effacer les injustices, ni protéger tout le monde. Avant, elle y avait cru. Ensuite, elle avait cessé d’y croire, mais sans jamais cesser d’essayer malgré tout, et ce grand-écart moral avait failli avoir raison de sa santé mentale, voire de sa vie. Alors maintenant, elle était résolue à s’en tenir à sa nouvelle philosophie de vie. Accepter la détresse, l’injustice et la violence, sans pour autant cesser de les combattre évidement. Mais accepter de ne pas être assez pour tout régler. Et voilà que déjà ses vieilles habitudes revenaient au galop : elle aurait voulu à tout prix trouver un moyen pour que Billy reste Billy, de même que ses frères et sœurs. Il y avait des chances qu’elle soit trop vieille pour changer, en vérité. Elle aurait toujours envie de tout faire pour protéger les autres, même les pires folies. Cela ne la réjouissait pas des masses d’en venir à une telle constatation, et elle sentit même un début de panique l’envahir, mais alors Billy se leva et cria le nom de son alter ego et la panique disparut d’un coup au profit d’une bonne dose d’adrénaline. Elle se leva, la main sur son cœur battant à tout rompre. Elle n’était pas sûre de s’habituer à une telle transformation ! C’était très impressionnant, et maintenant qu’elle savait que Billy ne se faisait pas simplement foudroyer, elle pouvait respirer, mais tout de même. Les yeux ronds, elle le regarda dans son grand corps d’adulte se diriger vers la porte la plus proche. Elle ne pouvait pas détourner le regard. Elle avait combattu aux côtés de ce grand dadais ! Elle l’avait croisé au Hall de justice ou dans Tour de garde, merde, elle s’était probablement livré à du small-talk dans l’ascenseur avec lui – « alors, il fait beau hein, et toit ça va ? »

Quand elle avait dit à Teth que le monde était fou, elle était encore loin de la vérité. Elle vit Billy ouvrir la porte, laquelle donnait à présent non pas sur un bureau mais sur le Roc de l’éternité, rien que ça. Par Hécate ! C’était vachement plus pratique que de devoir montrer ses papiers à la douane kahndaquie. Mais elle ne voulait même pas imaginer ce que cela donnait quand les deux champions se tombaient dessus sans prévenir au détour d’un rocher. Malgré tout, la magicienne en elle trouva tout cela fascinant, et elle réussit même à ne pas sursauter lorsque Shazam revint vers elle en se transformant à nouveau. L’air était chargé d’électricité et sa peau la piquetait. Elle se permit même un sourire, parce qu’elle était sûre qu’il en faisait un peu trop pour le spectacle. Et Zatanna Zatara appréciait toujours le spectacle, évidemment. Elle tendit les mains pour réceptionner la clé qu’il lui tendait et l’observa sous toutes les coutures. « Merci Billy, j’en prendrai grand soin. C’est un immense honneur que tu me fais. Et toi, tu sais déjà où me trouver, sous une forme ou une autre. » Elle tendit la main pour lui effleurer la joue.

Elle savait qu’un jour elle se servirait de cette clé, même si elle n’était pas encore prête à ça. Elle laissa échapper un petit rire à l’évocation de ses voisins. « Ils ont vu plus bizarre, ne t’en fais pas, et puis tu sais, ils préfèrent probablement ça à des évadés d’Arkham planqués dans leur jardin. » Cela arrivait de temps en temps, depuis toujours, et Zee avait des souvenirs vivaces de gens bizarres que, enfant, elle avait débusqué derrière un buisson derrière la maison, et qui tous l’avait enjoint à se taire, un doigt sur les lèvres, jusqu’à ce que son père ne les débusque. Drôle de vie pour un enfant que de grandir à Gotham – ou, pour ce que ça valait, de grandir en détenant les pouvoirs du sorcier Shazam. « Finis ton verre, maintenant, et je pense que tu devrais retourner auprès de ta famille. Mon manoir de résistera pas à l’arrivée de cinq petits sorciers de plus. » Surtout qu’une fois transformés, ils n’étaient pas si petits que ça.

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Magic : the gathering

Billy se sentait chanceux d'avoir Zatanna dans sa vie, la magicienne était sans doute la personne la mieux placée de cette planète pour comprendre exactement la complexité de sa situation, à part Adam bien sûr, mais ce sale chauve n'était pas prêt de lui venir en aide pour quoi que ce soit. Être champion de la magie c'était une tâche que lui-même avait encore parfois du mal à appréhender car il n'avait jamais vraiment fréquenté d'autres magiciens de Zatanna, il avait entendu parler de John Constantine qui avait apparemment eut ses pouvoirs pendant une brève période de temps, un miracle qui lui était d'un grand mystère d'ailleurs, mais les échos qu'il avait eut de ce dernier n'étaient pas encourageants, et puis le reste du monde magique aimait se camoufler et il avait honnêtement mieux à faire que de chercher dans chaque cachette, derrière chaque illusion ou dans chaque dimension de poche pour questionner des gens. Mais il connaissait le prix de la magie, le lien d'équivalence que la discipline impliquait, que chaque lapin qui passait un portail jusqu'aux plus puissants sorts déchaînés par Zatanna pour défendre la terre, ses amis, sa vie, tout ça avait un prix qu'elle payait chaque jour. Billy savait que la magie, si elle donnait énormément, prenait tout à ses utilisateurs sans aucune forme de pitié, et que seule la protection des dieux, dont venaient ses pouvoirs, l'empêchait de réellement subir ces effets. Quand on y pensait, il tenait plus de l'avatar divin que du champion de la magie, après tout Adam était revenus sous la tutelle d'autres dieux, mais leurs tâches était bien de protéger cette dimension, cette force incroyable qui faisait partie aussi bien des sortilèges que de l'air que chacun respirait.

C'est d'ailleurs à ce devoir, et aussi à celui envers sa famille, que la magicienne le rappelait, Freddy et les autres étaient déjà au courant de son absence, et ils savaient surtout qu'il allait devoir bientôt rejoindre le Justice League, si le téléporteur de Metropolis était bien plus proche et en parfait état de marche, Il n'avait tout simplement pas put résister à l'envie de passer voir son amie à Gotham avant d'y aller, un devoir que la magicienne avait délaissé pour la Justice League Dark. Billy se demandait encore ce qui motivait entièrement ce choix, le monde des adultes complexe et enveloppé de mystères lui échappait encore, comme souvent. Il fit un sourire aussi brillant que la cime enneigée des montagnes et aussi chaud que le soleil à la magicienne en manquant d'éclater de rire à la simple mention des six Shazams réunis sous le toit de Zatanna, un scène qui ne manquerait pas de créer une catastrophe il en était certain. Sa fratrie d'adoption ayant un usage encore moins bons des pouvoirs que lui, après tout ils l'aidait bien plus qu'ils n'agissaient seuls et avaient parfois du mal à ne pas, tout comme lui, se laisser emporter par le mouvement une fois revêtus leur costume flashy. Il avala donc son soda d'une traite, fit à son amie un câlin qui se voulait aussi affectueux que possible et après avoir soigneusement éviter de croiser son regard lors du départ pour ne pas laisser voir son émotion de la quitter malgré l'importance de ce qui l'attendait après. Il partit en courant de la maison de Zee, rejoignant une ruelle en rigolant avant que la magicienne n'entende quelques dizaines de secondes plus tard le bruit tonitruant d'un nouvel éclair avant de sentir Shazam percer les cieux et disparaître.

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