Lost on the way ft Donna

Depuis déjà quelque temps, j’airais dans le début de bidonville qu’était l’endroit. Attendant dans l’ombre. Depuis le retour sur Terre, je me suis retrouvé surpris de ne pas me réveiller dans la même cellule froide que j’avais quittée pendant quelques mois. Bien que le confort de l’endroit ne soit guère de mon goût, je préférais ça plutôt qu’à une liberté limité à mes douze mètres carrés. Assis sur une palette, les mains qui prenaient ma tête, faisant fonctionner mon cerveau à toute allure, j’essayais de chercher ce que j’allais faire à présent. Je ne savais pas trop où j’étais. Mexique, Cuba. Je n’y avais que peu prêté attention, mon but n’était pas de rentrer chez moi, bien que je ne savais pas si j’avais réellement un chez moi. Mon but était de savoir ce que j’allais faire dans les heures à suivre. Le retour chaotique semblait perdurer, et je ne comptais pas juste attendre que le tout passe. J’étais dans mon silence, laissant mes pensées s’organisaient quand j’entendais une nouvelle fois une femme hurler, avant qu’un bruit ne retentisse, probablement une claque. Assez forte pour me faire lever de mon siège, intrigué. Je me déplacer jusque l’ouverture, où se trouvait la fenêtre, avant de voir une bande emmener de force la dame. Une pulsion, mon sang commençait à bouillir. Ce n’était pas la première fois. Ce n’allait certainement pas être le dernier. Mais je commençais à en avoir plus qu’assez. Je n’étais pas un héros. Très loin de là. Je ne voulais pas en devenir un. J’avais d’autres choses à faire bien plus importante que perdre mon temps à jouer aux aveugles dans un monde qui n’allait jamais changer, pas quand les personnes qui peuvent faire une différence avaient les mains liées dans le dos. Mais cette fois était celle de trop. August n’allait rien faire. Mais le juge allait venir. C’en était assez.

La journée commençait à tomber, alors que j’avais suivi de loin le petit groupe, menant dans un entrepôt délabré, mais une zone plutôt éloignée des regards indiscrets, ou des oreilles un peu trop pendus. Utilisant ma vitesse, j’arrivais à rentrer sans me faire voir, me cachant, observant la scène. Le groupe était plus gros que je ne le pensais, une dizaine de personnes se tenaient un peu plus loin. Hommes, femmes. Mais pas d’enfants. Tant mieux, ils n’avaient pas à voir ce qui allait arriver. Un autre groupe était au milieu, dont la femme de tantôt. Au sol, les joues trempées. Ils étaient probablement les esclaves. Et quelque chose avait dû se produire, au vu de l’énervement de celui que j’identifiais comme le chef. Lorsqu’il sortait une arme, je sortais, en applaudissant. Sans tenue, juste moi. Avec quelques vêtements qui avaient fait leurs temps. Je n’avais que faire de mon identité, tout le monde aura oublié, pas de caméras, rien pour confirmer. Juste les dires, mais ils n’iront pas très loin. J’avançais tout en continuant mon geste. « Pas trop compliqué ? » lançais-je, tout d’abord, avant de prendre un ton plus dur. « Tu as fait le gros malabar, tout le monde te respecte, t’as gagné non ? ». Je m’arrêtais, fixant dans les yeux le chef. « Mais à quel prix ? » Je portais ensuite mon regard sur les gens au sol. « Faire vivre l’enfer comme tu le fais ? Sans être punis ? » Je faisais claquer ma langue contre mon palais. Il commençait à réagir, comme ses petits chiens. D’un geste vif, sans vitesse, je pointais du doigt. D’une voix forte. « Je n’ai pas fini. » Les yeux presque exorbités. « Pour qui tu te prends ? Dieu ? » En fronçant les sourcils. Mais le bruit d’une arme à feu retentissait. Je voyais la balle venir, avant d’esquiver avec ma force véloce. Un mouvement que moi seul pouvais voir. Du moins, que je pensais. Puis, je feintais avoir reçu la balle. Je plaquais mes mains sur l’endroit supposé être touché, titubant. Avant de très vite m’arrêter, ne plus bouger. Juste fixer avec tant de haine. « Mais que se passe-t-il quand quelqu’un de plus fort que toi te tombe dessus ? ». Les regards passaient de confiant à de la panique. De l’incompréhension. Sans perdre d’instant, ma tenue se formait aussi vite que j’attrapais l’homme et que je l’emmenais avec moi, à une quinzaine de mètres au-dessus. Sur une grosse poutre de fer. Tenant son col, seul moyen de l’empêcher de venir s’écraser au sol. Vêtu de ma tenue, je n’étais plus August, j’étais la vengeance. J’étais la justice pure. J’étais… « Godspeed à rendu son jugement. » Je tournais lentement la tête vers lui. « Condamné ». Avant de lâcher prise sur l’homme, le laissant glisser et s’approcher dangereusement du sol, tête la première. Une chute qui allait être fatale. Si bien entendu, aucun miracle ne se produise. La Justice allait prendre son dû.

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AVATARS PAR ECRIRE Tyrells et Bambi Eyes

Le soleil illumine l’espace, lui confère de cette aura qui se veut apaisante et permet d’attendrir les angoisses les plus empreintes au fond de soi. Sa lumière baigne toujours de son assurance, quelques-unes des silhouettes qu’il croise pour les enivrer d’une confiance certaine en du mieux. Ce meilleur auquel tous aspirent depuis ce retour à la normale. Ou plutôt, depuis le réveil du monde. Eloignée de la menace, reculée de l’ombre qu’ils avaient eu tous à affronter dans cette autre dimension, l’Amazone ne peut retenir son regard de scruter les détails qui l’entoure. Elle y cherche des failles, des fissures à peine perceptibles à l’œil nu mais qui pourtant révèle combien l’envergure du problème demeure. Son âme souffre de ce manquement, de cette impuissance dans laquelle elle eut à se plonger pour survivre. A quel prix ? L’ensemble de ses valeurs s’effondre alors qu’elle songe au passé et qu’elle retrouve cette arène dans laquelle ses victimes restent entasser. Des visages connus, des sœurs desquelles elle s’est permise de fermer leurs yeux à tout jamais. Pour survivre. La chape de plomb affaisse ses poumons de plus belle devant ce constat et s’envenime dès que ses songes l’entraînent vers d’autres victimes : ceux qu’ils n’avaient pas pu sauver. Probablement marquée à tout jamais, la brune sait au fond d’elle qu’il lui faut se relever. Recouvrer de ses forces les plus intactes pour ainsi mieux appréhender ce monde. Hadès n’emporterait pas l’ensemble de ses espoirs, elle n’était pas prête à franchir le Styx. Alors, comme pour détourner les regards du Cerbère, Donna scrute davantage les maux de ce monde. Il ne lui faut pas énormément de temps pour s’y confronter. Car à peine s’était-elle réveillée sur cette plage, accueillie par cette petite fille sortie de nulle part, qu’elle comprit. La drogue, le trafic, les guerres de pouvoir tâchent ce cadre idyllique et révèlent des inégalités marquées par l’injustice. L’argent détient une place omniprésente et apporte ambition et déchéance auprès de ceux qui sont les plus corrompus. Le fléau s’abat sur cette région et tout particulièrement dans ce village qui prend des allures de passes à tout va. Investie de sa nouvelle mission, l’Amazone cherche à trouver un moyen de remédier à cette faille et participer à l’élaboration d’une vie meilleure pour ces pauvres gens. Victimes pour tous, la terreur est la politique tenue par celui qui tient les rennes de son trafic. Qui sont-ils réellement ? Serait-ce là une nouvelle mascarade de la part de Brainiac ? Visiblement, non. Le profit se révèle d’autant plus primordial maintenant que le monde doit entamer une course folle pour rétablir son équilibre financier.

Elle ne cherche pas plus et établie une tactique visant à lui permettre d’entrer dans ce cercle pour mieux achever cette injustice. Les lambeaux qui lui servent de vêtements se révèlent être un excellent prétexte, en plus de sa fine plastique, pour se faire remarquer et donc kidnappée par quelques sbires de l’homme en question. Si certains ont osé poser la main sur elle, il ne lui a fallut que d’un seul regard pour arrêter ce geste. Intégrant un groupe, déjà constitué de quelques hommes et femmes, la brune ne dit mot et observe chacune des habitudes émises par les quelques hommes d’armes. Les rondes lui semblent toujours suivre le même mode opératoire : à savoir se saluer, échanger quelques mots et passer devant le petit groupe pour les compter. Leur organisation donnait l’air de suivre un rythme parfaitement rôdé, mettant ainsi en avant le fait qu’ils n’étaient pas à leur premier coup d’essai. Ce dédain écœure l’Amazone, qui ne tarde pas à détailler les armes qui ornent de-ci de-là les carapaces de ces sentinelles. Si l’une d’elle n’est autre qu’une arme à feu, d’autres armes de poings se dessinent à travers les vêtements de ces derniers. Donna soupire en cherchant le meilleur moyen de sauver les victimes. Leur union fera leur force, pourtant il lui faut savoir de quelle manière il lui était opportun de mieux organiser leurs fuites. Sans attendre plus, l’enfant de glaise se lève, affronte du regard celui qui tout à l’heure a osé la frapper. Sans ciller, ses onyx se plantent à même de lui révéler la vérité : elle ne le craint pas. L’espagnol ne tarde pas à l’informer de regagner sa place, lui ordonne de baisser ses yeux, chose qu’elle n’exécute pas. Il la rejoint rapidement, la pousse avec force qu’elle retient avant de revenir à la charge pour lui donner un coup d’épaule. La suite s’enchaîne avec une vitesse calculée, tous accourent, l’informant sur le fait qu’ils se situaient donc dans la pièce d’à côté. Les cris ébranlent la pièce, mais elle garde le silence, elle sait que le chef va finir par arriver. La violence s’exhorte et sans qu’elle ne l’ai vu venir, l’un des hommes de son groupe se met devant elle pour la protéger. Ce dernier accuse le coup qu’elle aurait du prendre et s’effondre à ses côtés. L’une des femmes pleure et Donna s’empresse de prendre connaissance de celui qui venait de lui prouver combien la nature humaine est bonne. Sa silhouette légèrement redressée, elle lui adresse un sourire compatissant avant que son attention ne finisse par être attirée par celui qu’elle attendait. Le chef en personne arrive tout juste.

Les cris constituent des échos se répondant les uns aux autres contre les murs. La leçon doit être donnée et cela fait serrer la mâchoire de l’Amazone. Ses onyx se plantent sur cette silhouette qui se veut intimidante, sur ce visage dont les seules émotions qu’elle puisse en lire ne sont autre que de la haine et du dénigrement. Le ton monte encore. Jusqu’à ce que les claquements de mains n’obligent tout le monde à dégager leurs regards jusque vers ce bruit. Donna plisse à son tour ses yeux, cherche à trouver une identité sur cette silhouette qui s’avance avec confiance. Elle comprend rapidement que les hommes alentours sont également dans ce même questionnement, avant qu’elle ne regarde une fois de plus l’homme en question. Cette voix. Elle l’avait déjà entendu quelque part, mais, elle se trouve incapable de l’apposer sur le moment précis et la bonne personne. Son discours lui indique que quelque chose va se produire, chose qui l’invite à réagir en commençant à établir quelques gestes discrets en direction des personnes avec elle. Et déjà, elle coupe ses liens d’un geste vif avant de s’attacher à faire de même à tout le groupe. Au moins, l’homme avait le mérite de détourner l’attention pour lui ouvrir la porte vers un meilleur échappatoire. Toutefois, le bruit du détonateur de l’arme les obligea à tous d’arrêter leur besogne. Et dans un élan instinctif, l’Amazone se redresse pour se diriger vers l’un des sbires. Arrêtée dans sa course, ses yeux se froncent au moment où les éclairs jaillissent et lui révèlent la véritable identité du jeune homme. Elle l’avait déjà croisé par le passé, mais elle n’avait pas eu l’occasion de connaître si ses intentions étaient bonnes ou mauvaises.  Elle n’eut d’autre choix que de rester pantoise alors que, comme tous, elle participait impuissante face à cette vitesse, à la suite. Entraîné vers le haut, voilà qu’elle assistait à la chute vertigineuse de celui qui méritait de mourir pour les traitements qu’il faisait subir à ses victimes. Certes. Toutefois, éteindre la vie d’un être impliquait bien trop de responsabilités derrière pour le laisser faire. Aussi, sans attendre plus long, l’Amazone utilise sa propre vitesse pour s’élancer dans les airs et récupérer le corps de l’énergumène. « Bouge pas ! » Sa voix est sans appel, l’ordre ne laisse pas l’occasion à des pourparlers alors qu’elle se pose docilement sur le bitume en serrant sa poigne autour du cou du déchu. « Le premier qui tente quoi que ce soit aura sa mort sur la conscience. » menace t-elle. La langue espagnole s’ébranle encore l’obligeant à serrer sa prise pour appuyer sur les cordes vocales de l’homme. « Godspeed, j’aurai besoin de toi. » demande t-elle simplement tout en se déplaçant de manière à rejoindre le groupe de survivants. « Les innocents n’ont pas à participer à tout ça. Vous les laissez partir. » ordonne-t-elle une fois encore tout en relâchant la pression pour que l’homme puisse respirer et accepter sa requête. Puis, elle attend que les personnes s’échappent. « Si t’es avec moi, assure toi qu’ils quittent l’immeuble et la rue sans danger. » Ses onyx se plantent cette fois sur le visage du jeune homme masqué. Au fait de sa spontanéité beaucoup trop incontrôlable quant aux traitements des corrompus, elle préfère gérer cet aspect à sa manière.

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Je suivais la chute de l’homme du regard, d’un regard jugeur, un regard et une pensée qui venait approuver mon choix. C’était la bonne chose à faire, il avait eu sa chance. Il avait échoué, je venais le punir. C’était aussi simple que ça. Nul besoin de tergiverser ou de faire des schémas ou plans dans tous les sens. De trouver un moyen de le mettre en prison. Non. Une fois que sa nuque aura craqué en heurtant le sol, il sera hors d’état de nuire, et aucune récidive à l’avenir. Mais c’était sans compter à une intervention divine. D’une vitesse fulgurante, une femme présente dans l’endroit s’élance pour venir l’attraper dans les airs. D’une voix qui se voulait stricte, et sans aucun doute quant à sa résolution. La seule solution qu’elle laissait paraître était la sienne. Elle venait se rattraper au sol, avant d’utiliser l’homme comme une monnaie d’échange. Contrarié de la mise à mort raté de l’homme, j’avais un regard intrigué sur la scène. Désireux de savoir ce qui allait se poursuivre. Je venais poser le dos de mon dos contre un bout d’armature qui se trouvait derrière, bras croisé, je continuais à être spectateur. Avant d’en devenir un acteur à nouveau, suite à la demande de la dame. Plus je la fixais, plus elle me disait quelqu’un. Trop vague pour en placer encore l’identité, mais elle n’était pas inconnue, c’était sûre. D’autant plus surpris lorsque mon nom sortait, toujours vêtu de mon costume ainsi que mon masque, je ne bougeais pas. Mes bras restaient bien à l’arrêt, alors qu’elle continuait à vouloir sauver les vies des innocents. De ceux qui avaient pour seule erreur d’avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais béni était les dieux, comme dirait certain, la brune était là pour leur sauver la mise. Des bribes me revenaient, ainsi que l’image d’une héroïne. Wonder Girl, si c’était encore d’actualité. Le monde allait si vite en ce moment, que quelques fois, même avec ma vitesse, j’avais du mal à suivre. Je comprenais donc plus facilement cette entêtement à faire les choses bien. Et au sauvetage. Bien que j’avais entendu que les amazones étaient bien moins réticentes à se salir les mains que les héros, celle-ci semblait prôner les mêmes valeurs que Barry. L’évocation de son nom me donnait un vertige, avant d’oublier presque son existence dans la seconde. Visage quelque peu froncé, je me remettais droit, toujours mes bras en croix. Puis, je venais me mettre au bord, au-dessus de la jeune femme et son otage. De ma tenue blanche et or, il ne manquait plus qu’un rayonnement émanant de mon endroit pour réellement croire que j’étais le purificateur, celui qui venait éradiquer la maladie. Et non juste tenter de guérir temporairement.

Je commençais à lui rétorquer. Sans réellement réfléchir, plus de l’improvisation et du franc-parler qu’autre chose. « Je ne suis pas avec toi. Comme je ne suis pas avec ce rat non plus. » Disais-je, avec un mouvement de tête pour désigner le nuisible qu’elle tenait. Je reprenais, toujours dans ma position. « Je ne suis que dans le camp de la justice. Et lui ne l’est pas. Alors c’est mon ennemi... » imperceptible à l’œil nu, peut-être même aux yeux de l’amazone, j’utilisais ma faculté de dédoublement, j’envoyais mon clone de l’autre côté pour faire le tour et être dans le dos des deux d’en bas, et des quelques renégats qui étaient encore présent, à ne pas trop savoir quoi faire. Ne voulant pas mettre en danger la vie de leur leader, mais aussi ne voulant pas rester là à juste regarder la scène. Il fallait dire que la brune les avaient dans sa main. J’essayais de garder un maximum son attention, pour qu’elle ne remarque rien. Pour les autres, je n’en avais que faire, ils ne pourraient jamais voir une chose aussi rapide. Mais la brune, c’était un autre cas. Tout mon plan résidait dans ce petit pari. Je n’hésitais pas à rendre justice. Là où bien d’autre aurait été trop faible pour le faire. Je n’étais pas non plus un héros. Sauver les gens, ce n’était pas ma façon de faire. Pas directement. Sauver sur le long terme, mais je laisser le reste aux fameux héros. Ceux qui prenaient juste le nom, et qui faisait que la moitié de leur devoir. Sauver ces innocents ne m’apporterait rien. Qu’ils vivent ou meurent, ce n’étais pas à moi d’en décider. Je n’était que le bourreau des meurtriers. Pas un sauveur pour les perdus ou ceux en besoin d’aide. J’avais mon double positionné de l’autre côté de la pièce. Il me servirait de diversion, ou peut-être… Une demi seconde d’hésitation. d’une fraction de seconde, mon regard se portait là où mon clone était. Proche de la porte où avait fuit le groupe que la femme avait libéré. D’une pensée, je pouvais les aider. Sans que personne ne le sache. Personne ne viendrait me chercher quoi que ce soit. Je garderais mon statut, ma vie ne s’en tiendra que pour le mieux. Et je ne devrais rien à cette femme. Puis la pensée de me prendre pour celui qui m’avait déçu me redonnait un frisson. Mon clone se figeait, n’intervenant pas encore, ou peut-être même jamais. Sauver ces gens, c’était faire ce que mon Némésis voulait. C’était montrer qu’il avait raison. Montrer que j’avais tord. Hors, j’étais bien plus proche de la vérité qu’il ne l’était. Je reprenais la parole. « Si leurs destins sont de survivre, ils survivront. Je n’en ai que faire d’eux. » J’étais clair sur ma position d’aider les innocents. « C’est pas moi qui vais jouer les nounous à les tenir par la main. C’est au collant rouge qu’il faut demander ça. Pourquoi tu n’irais pas les aider pendant que je les surveille ? » Annonçais-je avec un petit sourire sous le masque. « Tu les sauves, et moi je m’occupe d’eux. Pour te montrer ma bonne foi, je ne ferrais rien aux hommes de mains. Juste un bras ou deux. Mais pas plus. » J’étais sérieux dans ma demande. Je terminais sur un dernier ajout. « Mon but est de rendre justice, ni plus ni moins. Ne m’entrave pas. »

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La réaction s’abat sans attendre et claque dans la bouche de Godspeed comme une réponse sans appel. Il lui révèle ses véritables intentions et déjà l’Amazone sent ses nerfs mis à rude épreuve. Il lui assène ce coup tel un traître et la ramène indubitablement vers un temps qu’elle pensait révolu. Tous sont ennemis dans cet espace et elle est la seule à se battre pour la survie et la protection des innocents. L’homme masque revendique ses droits, émet ses hypothèses quant à une justice qu’il désire rendre par lui seul. Une légère suspicion guette la brune, mais la délaisse. Le temps lui est compté, elle le sait, et elle ne peut se permettre de jouer avec des vies innocentes. Tous ont besoin de protection, tous ont besoin de cet Espoir pour, par la suite, le transmettre à leur tour. Leur union ferait leur force, et pourtant, lui avait décidé de régner en divisant. « Je n’ai pas le temps d’entendre tes arguments. » Sa réponse fend l’air avec sévérité, déception. Ses mains empoignent l’homme qu’elle tient pour s’échapper de l’étau entreprit par Godspeed. Puisqu’elle doit s’en méfier, Donna préfère garder un œil sur lui. Les autres hommes se meuvent, montrent des signes d’attaques et il lui faut agir rapidement pour ne pas se laisser berner par cette inattention. « Nous en parlerons plus tard. » Tant est si bien qu’ils en aient l’occasion. Car, Donna a bien plus important à s’occuper maintenant. Ses yeux quittent la silhouette qui les surplombe pour quelques secondes et trouvent rapidement une autre sortie. Opposée à celle prise par les innocents, elle sait que les sbires tâcheront de la suivre dans le but de libérer leur chef. D’un geste vif, l’Amazone se retourne, affronte de son regard grave ses ennemis en délaissant l’homme qui ne veut en aucun cas lui venir en aide. Elle recule d’un pas, de deux pas, arrache sans dévoiler la moindre once d’effort, l’un des tubes de fer apparent de l’échafaudage. Prête à se battre, à défendre une cause qui lui est juste, un mouvement l’oblige toutefois à détourner son attention pour appréhender de la menace à venir. Et ce fut à cet instant que tout s’enchaîne rapidement.

La silhouette de Godspeed, arrêtée, en plein geste. Les sons révélateurs de l’agitation des autres hommes prêts à se battre. L’Amazone grogne de colère au moment où elle se retourne sur l’homme qu’elle tient pour le coincer par le biais d’autres fers qu’elle tord contre lui. « No intentes nada inconsciente ! » gronde-t-elle de sa voix vengeresse de Troïa. L’homme sourit en coin, de ce sourire pervers qui l’agace au point qu’elle lui répond par un coup de poing qui l’assomme. Si ce Godspeed veut se jouer d’elle en avançant ses idées, elle lui montre sa véritable nature et ses origines Amazones. « Pourquoi clamer la justice si tu n’es pas en mesure de la tenir jusqu’au bout ? L’acte le plus important de cette dernière est la protection des innocents, auquel cas elle ne peut exister. Ton discours est contradictoire. »  Elle n’est pas ici pour rendre Justice, elle n’est pas ici pour se représenter telle Héra, mais elle lui accorde le privilège de guider ses gestes et ses dires pour prouver qu’elle n’est pas dupe. « Ne te joue pas de moi ! » Prévient-t-elle simplement en lançant un regard au double figé avant de le relever sur le véritable au-dessus d’elle. Sa tête s’incline sur le côté, son sourcil s’arque en signe de défi avant de finalement rattraper le temps qu’il lui manque et défendre ses valeurs. Elle reste à proximité de l’homme qu’elle vient de rendre captif, soucieuse de ne pas lui laisser entre les mains, et attend la collision à venir. Les hommes se rapprochent, l’obligent à refermer sa poigne sur le tube de métal qu’elle prépare à l’impact. Le combat arrive. La rapidité de l’Amazone ébranle les intentions des hommes de mains et arrive à les déstabiliser. Le son métallique résonne dans la pièce, se répercute en échos dans les plaintes. Certaines silhouettes tombent pendant que d’autres se redressent, la violence se dégage des entrechocs et pourtant l’Amazone ne perd pas son attention principale.

Si elle avait été seule, elle aurait profité de ce temps pour mettre en sécurité les otages et leur assurer une meilleure protection. Mais dans ce cas précis, la brune se trouve face à un problème dont elle ne sait pas gérer l’issue. Les innocents sont sa priorité, mais savoir cet homme entre les mains de Godspeed est surtout le meilleur moyen pour ne pas le revoir en vie. Elle ne sait pas encore si elle doit se battre contre le non-justicier ou s’il est préférable de l’ignorer. En attendant ses gestes continuent, ses poings abattent sa potence, mais elle sait qu’elle perd du temps précieux.

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L’amazone semblait prête à défendre ses principes coûte que coûte. Elle était bien retranchée dans ses positions, et ne voulait pas laisser une once d’hésitation entrer dans sa tête. Je pouvais le sentir quant à la détermination dont elle faisait preuve lorsqu’elle arrachait le tuyau pour s’en servir d’arme de dissuasion. Elle commençait par rentrer dans le vif du sujet avec un coup-de-poing dans le vissage. La brune ne l’avait pas raté, il était net dans les choux. Toujours posté en haut, j’en arquais tout juste un sourcil, devant cette démonstration de force. Elle en avait dans les bras, c’était certain. J’écoutais ce qu’elle m’envoyait, j’étais même très intéressé par ses propos. J’étais bien là, sur mon perchoir, à être distrait par la scène en contre-bas. Finalement, moi qui pensais que cette journée ne pouvait pas être un peu plus animé, j’étais loin du compte. Je venais, tout en la laissant finir son discours, m’asseoir, et laisser traîner mes jambes dans le vide. Je la fixais, alors que mon double ne faisait toujours aucun mouvement, bras croisés, comme une statue de pierre. « Tu vois, c’est là que ça devient intéressant. » Commençais-je. Alors qu’elle commençait, de son côté, à combattre les hommes de mains. Dans un combat plus que féroce, où je pouvais admirer que la parole n’était pas la seule de ses armes, elle mettait sans trop de soucis à l’amende le groupe. Le nombre était le seul paramètre qui lui donnait un peu de fil à retordre. Mais rien de trop folichon comparé au résultat qu’elle donnait.

Profitant des quelques secondes avant la fin de son combat, une idée avait germé dans mon esprit. Ce qu’elle voulait en priorité était que les otages soient saint et sauf. C’était la pression qu’elle avait pour ne pas être totalement sur notre conversation. C’était très certainement une autre discussion si ce facteur ne se trouvait plus dans l’équation. Mais ce n’était pas non plus mon rôle. j’étais seulement qui venait faucher ceux qui fautaient, je ne faisait rien de plus. Ce n’était pas à moi de faire ça ! J’essayais de me trouvais une raison pour ne pas le faire, mais plus je potassais sur l’idée, et plus cette solution me permettrait de trouver un arrangement avec elle. Je savais qu’elle était liée avec les héros. Je pourrais tout simplement prendre l’homme de force et m’en aller, bien qu’ils ont d’autres choses à faire, je ne pouvais pas me permettre d’avoir la ligue ou d’autres héros sur le dos. Il fallait que je la joue stratégiquement. Trouver une solution où je pourrais lui régler son compte, sans avoir les effets néfastes ne me seront que d’épines dans le pied en plus. Finalement, j’optais pour l’idée de lui retirer le poids. Je disparaissais si vite, ainsi que mon clone, pour sortir de la pièce, avec mes deux présences, j’attrapais tout le restant du groupe, toutes les personnes pouvant nuire à la sécurité des otages, dans un éclair et une vitesse si intense, qu’une tempête de poussière se provoquait à l’extérieur. Je venais me remettre là je me trouvais, comme si rien ne s’était produit.

Mon clone venait quant à lui disparaître. Générer un clone, le maintenir. Puis fournir l’effort que je venais de faire demandait une concentration ainsi qu’une partie de la puissance sur un moment. Mon masque et costume masquaient ça, mais j’avais des gouttes de transpiration qui commençait à se former. Décidément, cette case prison avait eu plus de répercussions que je ne le pensais. J’attendais que la dame finisse son combat avant de reprendre tout calmement, essayant de cacher un maximum mon souffle coupé. Je ne savais rien de ses pouvoirs. Peut-être pouvait-elle deviner ce changement de rythme cardiaque ? Et mon plan de d’abord bluffé tomberait à l’eau. Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. Je regardais la brune à travers mon masque, puis, j’ajoutais.

« Tout simplement parce que ta vision de la justice inclut d’aider les personnes, alors que la mienne ne l’est pas ? » Je venais porter ma main au niveau de mon menton, donnant une posture plus réfléchi, m’aidant presque à mieux songer à ce que j’allais dire. « Cependant, tu marques un point sur une chose. Je fais peut-être les choses à moitié. Mais je n’ai pas besoin de faire le reste, il y a déjà assez de personne qui le font. Alors que ma partie ? J’en connais pas des masses. » Je baissais le regard, pour regarder ce qui se trouvait en dessous de moi. «  Des héros, on peut en citer pendant des heures. Mais des personnes qui ont eut des problèmes parce que ces mêmes héros ne font que le travail à moitié comme tu le dis, ça aussi on peut faire la liste. » Avec un air plus grave, je venais me redresser. « On formerait une bonne équipe dis-donc, tu fais la première moitié, je finis le boulot. » En un millième de seconde, j’étais à présent debout, à un bon deux mètres d’elle, proche des hommes au sol, se tenant l’endroit où ils avaient mal, pour ceux qui étaient encore conscients. Je venais ajouter finalement, avant de tendre ma main vers elle. « Allez, comme gage de bonne fois, j’ai rempli ta condition. Tu peux vérifier par toi même. Maintenant donne-moi l’homme et je te jure qu’il ne ferra plus de mal à personne. » Godspeed voulait rendre son verdict. Mais Troïa tenait encore la vie de l’homme dans ses mains.

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AVATARS PAR ECRIRE Tyrells et Bambi Eyes

L’abnégation prévaut sur la justice, l’Amazone peut le ressentir à mesure que ses ennemis se succèdent les uns après les autres. Tous cherchent à défendre leurs intérêts, élaborer cette politique de la terreur derrière laquelle ils ne voient que par leur ambition. Le néant l’emporte bien souvent dès lors que personne ne peut soustraire une once d’équilibre qui ramène l’espoir. Ses paupières se plissent sous l’effet de l’effort, la brune rabat ses gestes encore et encore. Sur des hommes, qui, ne veulent qu’une chose à présent : l’éradiquer de la surface de la planète. Son attention ne se porte que sur l’instant présent, sur ce combat qu’elle livre dans l’optique de venir le plus rapidement possible en aide à ceux qui sont véritablement en danger. Les innocents méritent de s’extirper de cette situation, de retrouver un semblant de vie dans laquelle elle est certaine qu’ils parviendront à aller au-delà de cet épisode. Parce que l’Humanité est riche de cette avancée, de cette faculté à toujours se relever pour mieux voir vers l’avenir. Cet avenir derrière lequel, Donna cherche un peu d’aide de la part du justicier masqué au-dessus de sa tête. Mais dont les aspirations ne répondent en rien à celles qu’elle expose depuis toute à l’heure. La frustration guide quelque peu ses gestes, elle s’abandonne dans cette colère qu’il lui est parfois difficile à contenir. Un nouvel ennemi est à terre au moment où il lui semble ressentir du mouvement. Pour l’instant, elle n’y porte que très peu d’attention, tant son désir de mettre à l’abri des innocents prédomine sur le reste. La sueur reflète les efforts qu’elle ne cesse d’agrandir jusqu’à ce qu’ils soient presque tous à terre.

Essoufflée pour plusieurs bouffées, l’Amazone jette un regard rapide vers l’arrière pour vérifier de l’état du mentor du groupe. L’expression qu’il revêt lui rappelle combien, les hommes de sa posture ne craignent rien, pas même la justice. Par Héra, qu’elle rêve de l’assommer pour au moins lui apprendre à craindre les Amazones. Toutefois sa démagogie l’arrête dans cet élan, elle sait où est sa place aujourd’hui et reconnaît que seul l’Ordre est à même de pouvoir juger des actes d’une personne et d’agir en conséquence. Sa sœur était bien plus juste qu’elle sur ce point. Et alors que ses pensées s’orientent naturellement vers les actes qu’auraient effectués Diana, son regard se reporte rapidement en direction de la voix de Godspeed. Assez surprise quant à sa position, l’Amazone reconnaît bien les facultés du Speedster et y voit là un atout qui lui donne un avantage. Ses yeux ne tardent pas à trouver les teintes brodées de son costume au moment où ses dires l’interpellent quant à ce dessein universel. « Même si nos avis divergent, nous recherchons la même chose. » conclut-t-elle sans savoir si ce qu’elle annonce met un terme à leur conversation ou non. Le moment est assez mal choisi et ce même si les ennemis sont au sol, pour la plupart. La suite de sa réflexion eut pour effet de faire arquer l’un des sourcils de l’Amazone. Elle en comprend la situation et cherche déjà de quoi riposter devant cet élan. Il existe une chose qui les réunit, mais le reste les dispersent et c’est vers cela qu’elle cherchera à établir un lien plus tard. Oui plus tard, tant le présent lui importe. Sauver les innocents reste sa priorité. Et puis l’éclair jaillit à nouveau et se rapproche de sa silhouette. Elle ne l’a pas appréhendé et ne sait exactement comment réagir devant cette puissance. Son visage reste pareil à la glaise qui l’a façonné et ses yeux cherchent à percer par-delà le masque qui les sépare. Godspeed a cet avantage supplémentaire qu’elle n’a pas. « Nous ne ferons équipe qu’après avoir discuté de nos intentions. » lâche-t-elle prête à prouver au justicier qu’elle n’en n’oublie pas ses missions premières.

Ses iris d’onyx se pointent directement sur la main gantée avant de remonter avec stupeur vers le masque. Dit-il vrai ? Le port de tête de l’Amazone vire doucement vers la gauche devant cette annonce. « Juste un bras ou deux mais pas plus ! » répète-t-elle mot pour mot ce dont il lui avait sommé de faire toute à l’heure.  Son regard se change, devient désireux quant à cette promesse qu’il lui avait faite et dont elle désire qu’il honore. Si tel était son gage de bonne foi, alors elle est prête à lui céder l’imposture afin qu’il le mène de lui-même aux services adaptés. « C’est ce que tu as promis d’honorer toute à l’heure. » préfère-t-elle renchérir. « Ainsi que le gage que tu me devras et dont j’attends que tu tiennes par la suite. » Elle le lui rappelle aussi, tout en laissant planer un instant de doute devant sa main qui s’avance et s’arrête finalement à quelques centimètres de la sienne. « Tu me dois une discussion. » Elle attend sa réponse et finit par rapprocher cette distance en serrant sa main en guise de bonne considération de sa part. « Je te retrouve à la sortie du poste de police le plus proche. » évoque t-elle sans se faire plus attendre avant de reculer et sauter par l’une des fenêtres pour retrouver les silhouettes des personnes à peine sauvées. Un sourire se dessine sur l’embrasure de ses lèvres alors que sa compréhension quant à la bonne tenue du serment qu’ils viennent de sceller Godspeed et elle se rappelle à elle. L’inconnu n’est pas aussi téméraire qu’il ne veut bien le montrer. Il vient tout juste de lui prouver. L’Amazone se charge assez rapidement des cas les plus fragiles et les soutient du mieux qu’elle le puisse afin de les emmener vers des secours. Beaucoup les remercient, l’homme masqué et elle, elle ne manquera pas de le lui rapporter toute à l’heure. Cette heure arrive et c’est assise sur l’une des marches du poste de police qu’elle attend patiemment. Incertaine de cette rencontre à venir. Les cartes sont entre les mains de Godspeed.

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La brune avait raison sur ce que nous faisions. La fin était la même, juste le chemin nous différenciait. Elle faisait dans la bonne conduite et sur la façon propre de faire les choses, je me salissais les mains sans me préoccuper des avis ni des conséquences tant que le boulot était fait. Après avoir vu les résultats de son combat, l’idée de ne pas engager de combat avec elle à courte portée était un point non-négligeable à noter. Elle était redoutablement efficace pour  ce genre de situation. Ce n’était que peu surprenant à vrai dire, au vu de qui elle était. Mais c’était toujours autre chose que de le voir en réalité. Les hommes étaient toujours au sol, trop sonnés pour faire quoi que ce soit, bien trop en déroute par la dame. L’idée saugrenue et plus sur le ton de la dérision l’avait tout de même marqué. Et je devais bien avouer que j’étais surpris de sa réponse. J’avais déjà par le passé eu l’idée de m’allier à quelqu’un. Couvrir plus de terrain, ratisser des horizons bien plus grands. Mais pour ce faire, il fallait un partenaire dans la même trempe. Sans réellement demander, je savais que les réponses des bêtes de foire qu’étaient les héros resteraient dans le même ton qu’un bon ‘Pas avec quelqu’un de ton type.’. J’avais de ce fait oublié cette idée depuis un long moment. Et entendre la phrase tournée non pas dans le sens du refus, mais dans le sens du plausible ne me laissait pas de marbre. Bien qu’avec mon masque, je profitais de la couverture qui cachait mon visage pour masquer cette expression.

Ce à quoi je m’attendais à un refus, était tout le contraire. Surprise en surprise il semblait. Si bien que je commençais à presque douter de l’identité de la femme. C’était la première fois que la discussion allait si loin. J’étais tant habitué aux refus, et le combat qui partait à la suite que je ne savais pas réellement quoi faire sur le moment exact. Surpris de l’acceptation. Un peu bête même. Je n’en revenais pas. J’étais comme figé à essayer de réfléchir à un stratagème. Un moyen qui pourrait me nuire par la suite. Une tentative cachée pour me faire tomber plus tard. Mais même en évaluant les situations, et les sorties des différents scénarios, je n’en trouvais aucun où elle serait gagnante à me laisser l’individu. Je ne captais pas le fin fond de ses pensées, mais je n’allais certainement pas faire quoi que ce soit qui allait faire capoter ma main sur l’homme. Ce que je voulais sur le moment, c’était mettre la main sur lui, et lui faire payer pour ses crimes. Mais la brune venait me faire un nouveau rappel. Aux termes de celui-ci. Je restais sans flancher, fidèle à cette idée que Godspeed était intouchable. Que ce soit part le contact physique que par les paroles. Mais je faisais tout de même un signe de tête lent pour affirmer ses dires. Lorsque je voyais sa main s’approcher, elle faisait un arrêt avec une demande. Aucun mot ne sortait, juste ma main qui faisait un petit geste pour affirmer mon envie de serrer la sienne, laissant comprendre que je m’abaisser à répondre à son attente. Godspeed pouvait être un menteur. Mais August était quelqu’un de parole. Une fois la prise de main effectuée, Je regardais la brune s’éloigner après m’avoir donné l’endroit du rendez-vous. Je la suivais du regard derrière mon masque, avant de la voir disparaître par la fenêtre.

Je restais quelques secondes à regarder les hommes en souffrance, avant de sourire. Il avait eu ce qu’ils méritaient. Je n’avais pas besoin d’en rajouter pour eux. Tournant ma tête rapidement, je fixais le chef. Avant de le prendre par vitesse et le traîner avec moi sur une bonne vingtaine de kilomètres. En l’espace de quelques minutes à tout casser, je ne prêtais pas plus attention que ça au temps. En haut d’un petit pic, je l’avais déposé sur le bout, côté de la chute. J’étais assis sur le caillou en face de lui. Je commençais à lui expliquer qu’il allait mourir ici. Qu’il n’était personne pour juger qui devait mourir et qui devait survivre. Il balbutiait par rapport à l’accord que j’avais passé avec la femme, c’était sa seule porte de sortie en vie. Mais son visage changeait de couleur quand il comprenait que j’avais juste joué le jeu. Je ne l’écoutais plus à présent. Toujours sous le costume de Godspeed, je m’approchais doucement de lui. Avant de lui assénait un coup de pied qui le propulsait dans le vide et vers sa mort. Je commençais à le regarder tomber. Avant de retirer mon masque et de le voir de mes propres yeux, sans couches devant. Il se rapprochait du sol, de son jugement. Mais le visage de la brune me revenait en tête, avec ses paroles. Je secouais un coup la tête avant de reprendre le spectacle. Mais cette fois, c’était la poignée de main qui refaisait surface. August était quelqu’un de parole. Avec un sentiment de méprise, je soupirais, avant de me retrouver en bas, avec l’homme au sol, que j’avais récupéré dans la chute. Indemne. Ne comprenant plus rien, je ne lui laissais pas le temps d’assimiler les choses que je venais lui briser les deux jambes. Visage découvert, je lui crachais. «Tu lui dois ta vie. » Avant de repartir à la vitesse de l’éclair. J’étais empli de dégoût envers moi, qu’est-ce que j’étais en train de faire ? J’avais déjà menti par le passé, je n’avais pourtant aucun scrupule à le faire. Pourquoi je ne lui ôtais pas la vie maintenant ? Je le lâchais pendant la course et l’histoire était réglée. Mais je le tenais agrippé tout du long avant de le déposer dans une cellule, avec un mot. Avec ses cris de douleur, il ne faisait pas de doute qu’il n’allait pas passer inaperçu. D’une vitesse fulgurante, j’étais entré par l’autre côté du poste. Aucune caméra n’avait le temps de me voir, et lorsque je sortais d’une petite salle proche de l’entrée, personne ne suspectait quoi que ce soit. Je n’avais plus ma tenue, seule le chef, la brune et les hommes de mains savaient à quoi je ressemblais. J’attrapais une petite veste à capuche avant de l’enfiler et de sortir, la capuche sur la tête. Quelques pas en dehors, je reconnaissais sans mal la femme. Assise dos à moi. Je faisais quelques pas pour me trouver proche d’elle, assis sur la rambarde en pierre, la tête tournée pour que la capuche me masque. Je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que soit. « Pourquoi t’as accepté ? Sachant que son cadavre est peut-être en train de pourrir dans la nature ? » J’étais à un bon mètre cinquante, deux mètres maximum. Je parlais tout juste assez fort pour qu’elle soit la seule à m’entendre. Mais j’étais surtout curieux d’entendre sa réponse. Pourquoi avait-elle fait ça ?

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La dualité entre le Bien et le Mal est un sujet qui occupe les esprits depuis la nuit des temps. Connaître la limite à ne pas franchir, reconnaître ses qualités et ses défauts pour oser s’aventurer dans l’élaboration de l’appartenance d’un camp. La philosophie a su répondre à de nombreuses énigmes concernant ce sujet si prenant et pourtant, les points de vue divergent aux travers les siècles et les années. Innocent est celui qui croit en un blanc immaculé ou un noir complètement obscur. La divergence s’opère justement dans cette causalité qui n’a de cesse d’instiguer nos actes vers les nuances des gris éclaircies ou bien plus assombries. L’Amazone a pu apprendre cette leçon au cours de son expérience au sein de l’Humanité, durant ses périodes d’observation qu’elle effectue encore aujourd’hui et dont elle retire des enseignements à chaque nouveauté. Le jugement quel qu’il soit n’a jamais engendré de l’espoir et de fait du positif. D’autant plus que suivant ses enseignements, seules les divinités sont enclines à pouvoir effectuer cette tâche sur une âme. Alors, croire en chacun est partie intégrante de son tempérament. Après tout, ne l’a-t-elle pas prouvé à maintes reprises en accueillant de nouvelles recrues au sein de la tour des Titans qu’il est toujours mieux de tendre sa main plutôt que d’émettre des réserves ? Ainsi effectue-t-elle cette même démarche auprès de Godspeed pour ainsi lui offrir l’opportunité de connaître l’émotion qui nous gagne dès lors que quelqu’un croit en nous. Même si, elle demeure encore ignare quant à la finalité de cette issue, l’Amazone se plaît à croire que le fond du jeune homme n’est pas mauvais. Il lui suffit de se pencher sur les évènements tout justes passés pour s’en rendre compte. Pour savoir que l’une de ses priorités réside dans cette volonté de venir en aide aux plus démunis. Même si ses aspirations se trouvent être complètement différentes des siennes, il n’en reste pas moins qu’une part d’elle veut croire en lui. Le silence pèse entre eux durant ce bref échange. Il exprime une réflexion aussi bien pour lui que pour elle dans laquelle l’espoir se fraye un léger passage. Donna n’a pas besoin de voir le visage du justicier masqué pour comprendre sa surprise, elle-même affiche la sienne et émet un sourire à peine perceptible sur le coin de ses lèvres au moment où leurs mains se rejoignent. L’homme lui informe qu’il est de parole par ce geste, lui accordant alors le délai nécessaire pour qu’ils se retrouvent par la suite. Car elle sait qu’il viendra.

Installée sur les marches du commissariat, l’Amazone songe aux évènements qui viennent de se produire et se jure secrètement de retourner sur le lieu de l’incident pour effectuer une ronde. Ses espérances la mènent vers ce regain de normalité à la suite de cette arrestation. Ou du moins, vers une période plus longue qui en découlera. Ces pauvres gens ont besoin d’une accalmie, tout comme ils ont besoin de ce réconfort que Godspeed et elle ont su leur apporter. Son esprit la mène naturellement vers ce dernier et évoque quelques suggestions quant à la mesure de son jugement. Elle y croit fermement en sa bonne parole et s’impatiente déjà de le retrouver pour continuer cette conversation qu’ils ont tout juste entamé. Le temps, même s’il n’est qu’une constante, se révèle long devant cette attente. Il lui paraît ralenti alors que les quelques passants l’affublent d’un regard en coin dès lors que leur route les mène jusqu’ici. Il lui semble, toutefois, entendre les hurlements douloureux d’un homme de l’autre côté de la porte, l’obligeant par-là, à détourner son regard pour l’apposer en direction de ce son. Des claquements l’informe qu’un mouvement est en approche, ses onyx ne s’en trouvent que plus amusés au moment où l’entrebâillement s’ouvre sur la silhouette, cette fois-ci défaite du costume, de l’homme avec qui elle s’est entretenue depuis toute à l’heure. Godspeed lui est revenu comme convenu. Ses lèvres s’étirent finement dans ce sourire timide, bienveillant quant à ce constat, et quelque part heureux de constater que son espoir n’est pas vain. Prête à lui témoigner de son ravissement quant à sa présence, sa bouche demeure entrouverte, coupée de son élan au moment où la vérité s’exhorte.

La réflexion n’en est que des plus légitimes. Pourquoi ? L’Amazone inscrit à nouveau le silence dans cette conversation et fixe le visage qu’elle découvre à peine du jeune homme. « Nous nous levons chaque matin sans savoir le déroulement de notre journée et pourtant nous le faisons continuellement. » Son sourire se réinscrit sur ses lèvres, elle lui témoigne de sa bonne volonté le concernant, de son désir de lui prouver que les jugements ne sont pas tous néfastes, mais qu’il existe cette part de surprise dont nous pouvons tous nous y raccrocher. « Je ne le savais pas, tout comme je ne savais pas que nous nous rencontrerions aujourd’hui. » continue-t-elle dans sa même lancée. Son visage se détourne du sien et laisse son regard se perdre vers l’horizon ou plutôt la bâtisse de l’autre côté de la rue. « Tu es un homme de parole. » Il s’agit là d’un compliment qu’elle respecte tant ses convictions se trouvent dans ce sens omniprésent de l’honneur. « Et dès que l’honneur est de bonne augure sur une personne, nous ne pouvons que nous entendre malgré nos divergences. » Elle y croit dur comme fer car si l’honneur est présent, le respect l’est généralement aussi. Sans attendre plus longuement, l’Amazone se relève de son siège de fortune et veille à se rapprocher de l’inconnu pour lui tendre à nouveau sa main. « Donna Troy de Metropolis. » Ses onyx s’ancrent dans ses saphirs lui semble-t-elle alors que ses lèvres retrouvent un sourire plus amical. « Je te propose que nous marchions pour discuter, cela attirera moins l’attention d’oreilles curieuses. » Parce qu’ils demeurent malgré tout des méta-humains et que les conversations qu’ils vont avoir ne peut être entendus par n’importe qui. « A moins que tu n’aies besoin de te reposer, auquel cas, ce serait plus facile qu’on parle de l’un des toits. » Parce qu’elle sait que la Speed-force épuise les corps qui la sollicitent, elle a déjà pu le voir sur Flash et elle ne désire pas que cette conversation soit un mauvais élément. Pas alors qu’elle découvre un homme différent et qu’elle cherche à répondre à cette détresse qu’il lui semble reconnaître au fond de lui.

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J’écoutais ce que la dame avait à dire. Bien surpris de sa façon de penser. Peu commune chez les personnes de son type. Ces fameux héros, ceux qui d’un regard pouvaient vous classer dans des cases. C’était ce qui s’était produit avec mon ancien ami. J’avais tout perdu, j’ai voulu lui expliquer, lui montrer pourquoi. Mais il ne m’a pas laissé faire, il avait déjà son avis tranché. Qu’importe ce que je lui apportais, ce que je lui montrais. C’était vain. Entendre des mots comme tels dans la bouche de la femme était comme une bouffée d’air, qui sortait de nulle part, dans un environnement si étouffant. Je restais tout de même sur mes gardes, que tout ça n’était qu’une façade pour permettre aux forces de l’ordre de remettre la main sur moi, et me reconduire dans cette cellule. Je ne voulais pas y remettre les pieds, il était hors de question pour moi de repasser une seconde de plus là-bas, sachant que j’avais tant à faire en dehors. C’était impensable. Même si elle avait l’air sincère. Un regard sur son visage tourné vers le lointain me montrait que ses traits n’étaient pas tirés, la bonté se lisait presque sur son visage. Toujours douteux, j’ajoutais assez bas, peut-être trop pour qu’elle entende l’entièreté de mes paroles. « Pas commun.. » bredouillais-je presque dans mon début de barbe. Puis venait des paroles fausses. Je ne répondais pas, je me contentais juste de fixer le sol, un point non loin de mes chaussures. Elle ne me connaissait pas, elle ne savait pas que c’était faux. J’avais tant menti, je ne faisais même que ça. Je ne pouvais pas être quelqu’un de parole. Même encore maintenant, le mensonge était encore une partie présente en moi, qui me permettait d’ouvrir des opportunités, me permettre d’agir différemment. Mais surtout, aujourd’hui le mensonge me permettait de survivre.

Sans la contredire, je laissais juste mon silence répondre, avec mon regard peu convaincu. Elle le pensait peut-être avec cette action, mais aurait-elle dit ça pour celles d’avant ? August était peut-être de parole, mais Godspeed ne l’était pas. Godspeed avait tant de défauts. Mais il était nécessaire. Bien que tant néfaste, il se devait d’être là. Pour Jorge. Sa suite sur l’honneur me faisait penser à des répliques presque moyenâgeuses, mais dans le fond, j’étais plutôt d’accord. Le reconnaître à voix haute était aussi quelque chose d’autre. La jeune femme se levait de sa marche, avant de se rapprocher devant moi, je ne pouvais plus cacher mon visage quant au fait qu’elle était à présent devant moi. Elle était plus petite que moi, mais de pas grand-chose. Elle imposait le respect, comme une sorte d’aura autour d’elle qui forçait à ne pas la prendre à la légère. Ses cheveux bruns tombaient de chaque côté de son visage, désordonné par le vent. Mais ce qui retenait le plus d’intention à mes yeux, était la couleur de ses yeux. Avant de me tendre la main.

Dans ma tête, une réflexion venait me perturber. Elle venait de me donner son identité. j’hésitais à faire de même. j’étais recherché après tout. Même si j’avais quelques doutes quant aux forces du coin, ils avaient d’autres choses à faire, et c’était plutôt aux Etat-Unis que j’aurais plus de crainte à avoir. Mais donner mon identité était quelque chose qui pourrait me porter préjudice plus tard. Flash connaissait mon secret, mais il n’avait jamais été dévoilé. J’étais mis en prison dans la prison spéciale à Iron Height. Aux yeux du monde, August n’était pas Godspeed, bien que je n’étais personne d’important. C’était le peu de vie personnel qui me restait. Lui donner offrait des indices de plus. Je pourrais toujours prendre un faux nom, juste un prénom. Comme… Non. Pas celui-là. Un autre, il me fallait vite autre chose. Mais sans que je ne puisse réellement chercher, ce n’était pas mon cerveau, mais autre chose faisait le choix à sa place. « August Heart de nulle-part. » disais-je, avant de jouer son jeu et de venir serrer sa main. J’acquiesçais avant de démarrer la marche. Le problème n’était pas la fatigue, mais plutôt me tenir en vie. Je ne mangeais pas comme je le souhaitais, je n’avais rien pour préserver la nourriture, je mangeais plus ce qui passais par là, ce qui pourrait peut-être suffire normalement, mais avec mon métabolisme de speedster, c’était compliqué de suivre. Bien que je sentais que mes forces n’étaient pas au beau fixe, je pouvais marcher sans m’écrouler au premier tournant.

Je faisais bien revenir la capuche pour masquer une nouvelle fois mon visage, que les regards indiscrets ne puissent voir ma face, à la même hauteur que Donna, je pouvais facilement communiquer avec elle. « J’en conclus que vu que ce n’est pas encore arrivé, que tu n’es pas là pour me mettre les menottes ? » Autant jouer franc jeu. La prendre pour une idiote serait une erreur létale. Elle devait se douter que je n’étais pas dans la légalité, même sans savoir que je suis en fuite. Mes méthodes étaient suffisantes pour me mettre derrière les barreaux. Que voulait-elle obtenir de moi, elle ne devait pas faire ça de bonté de cœur, il devait y avoir forcément une raison pour venir rationaliser son comportement. Cela devait avoir à faire avec Godspeed. Probablement. Ma vie n’était plus que lui. Les mains dans les poches, j’ajoutais finalement. « Que veux-tu savoir de moi, Donna Troy de Metropolis ? » Alors que je la regardais en même que mes paroles pour la première fois.

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Le silence paraît être le mot d’ordre de cette conversation. Il baigne de son aura les deux protagonistes, conférant de ces droits les plus légitimes, cet espace solennel qu’ils sont en train de créer. Le mince sourire de l’Amazone trouve en réponse cet effet de surprise qui s’inscrit sur le visage du jeune homme. Elle y reconnaît là des traits que son passé lui a déjà donné l’occasion de croiser. Durant son passage dans les Teen, au moment où Dick et elle, essayaient de trouver des alliés parmi les êtres les plus démunis. Donna a appris, au fil de son expérience, que chacun est différent. Cette unicité qui caractérise autant les hommes et qu’elle s’est toujours plu à admirer. Alors, ses onyx ne quittent pas ce visage, essaient de l’inscrire dans sa mémoire, même si elle sait déjà qu’elle ne l’oubliera pas. L’inconnu préserve sa séance, garde son silence qu’il isole comme de le plus riche des trésors. La brune quant à elle, demeure fidèle à celle qu’elle a toujours été. Encourage, espère et de fait, témoigne de cette vérité à travers des messages qui pourraient peut-être faire échos. L’honneur. Cette qualité resurgit à nouveau dans la conversation et laisse entrevoir combien ses valeurs sont touchées de ce qu’ils viennent de partager. L’inconnu le lui a prouvé par son acte, par cette parole qu’il a su tenir non seulement en sauvant des innocents, mais aussi en laissant la justice prendre en charge l’homme malfaisant. Elle lui reconnaît cette qualité, mais aussi son courage, qu’il oublie volontiers au profit de cette réserve qu’il lui dévoile. Leurs mains s’effleurent, se serrent, dans cette même reconnaissance. L’Amazone étire un peu plus finement ses lèvres, signe de sa satisfaction, alors que ses onyx découvrent pour la première fois les aciers qu’il lui dévoile. De la glace ? Il lui semble en découvrir en surface, de cette épaisse couche, qui l’empêche encore d’y découvrir des détails. Cependant, la patience n’est pas un atout qui lui fait défaut et elle ose croire que leurs retrouvailles est signe d’un renouveau.

La sincérité s’exhorte d’entre ses poumons, lui révèle sa véritable identité. Après tout, qu’y risque-t-elle alors qu’elle reste persuadée qu’il la connaît déjà. Ne lui suffit que de se pencher sur sa première réaction au moment de son intervention pour lui rappeler qu’il n’est pas inconnu de la force amazone. Et, que cacher de plus alors que tous deux viennent de connaître une expérience visant à les rapprocher d’une certaine manière ? Donna prône avant tout la sincérité, lui confère une place omniprésente au sein de son existence. Son sourire grandie, encourage, au moment où l’inconnu ne l’est plus et se présente sous le nom d’August Heart. Ses onyx lui témoignent une fois de plus sa reconnaissance quant à cette révélation et finissent par se perdre au niveau de l’horizon. Nulle part. Le lieu se répète dans son esprit alors que des questions fusent dans le même temps à l’intérieur de ce dernier. Néanmoins, elle sait qu’elle ne peut encore rien lui demander. Pour l’heure, ils se doivent de respecter cette promesse qu’ils se sont faites.

Leurs pas s’accrochent l’un à l’autre, les entraînant vers cette démarche détendue qu’ils entreprennent. L’Amazone note la vitesse avec laquelle August revêt sa capuche avec pour intention de rester anonyme, mais ne dit rien. Ses idées la mènent vers cette même tendance que Dick pouvait adopter dès lors qu’il cherchait à éviter quelqu’un et un rire lui échappe devant la remarque qu’il lui partage tout juste. « Si j’avais du le faire, crois-moi ce serait déjà fait. » sa voix se veut amusée, mais pourtant, elle pense que cela peut être déplacé. « Tu viens de sauver des innocents, de mettre en cellule un malfrat et tu penses réellement que je compte te mettre des menottes ? » Cette fois, le sérieux lui revient et elle continue de regarder l’horizon. Toutefois, son attention lui semble attisée par le jeune homme, au moment où la question fuse. Ses yeux trouvent les siens, ses aciers de glace l’interrogent, et l’Amazone sent à quel point la réponse sera décisive pour le reste. « Ce que j’aimerai savoir de toi… Déjà… » Elle coupe le contact qu’ils ont par le biais de leurs regards et passe devant lui pour se rendre devant l’un des stands de la grand-rue qu’ils traversent. « Wraps ou … espèce de hot dog qui ne ressemble en rien à ceux de chez nous ? » Parce qu’elle n’est pas dupe et a bien reconnu l’accent américain qu’il arbore. Elle lui sourit de plus belle, révélatrice de ses bonnes intentions mais surtout du fait qu’elle ne lui veut aucun mal comme il se plaît à le penser. Et puis, elle attend qu’il lui réponde pour effectuer la commande et payer cette dernière avant d’attendre que leurs collations soient prêtes. « Je ne connais pas ton histoire, je ne connais donc pas tes appréhensions, mais si je peux te donner un conseil, tu devrais enlever ta capuche. Tu es le seul à en porter une et forcément ça attire le regard. »

L’Amazone hausse ses épaules et finit par attraper la commande avant de tendre l’un des deux produits à August. « Tiens, tu l’as mérité. » Ses lèvres s’étirent à nouveau doucement dans ce fin sourire avant qu’elle n’invite August à continuer de la suivre pour qu’ils s’isolent un peu. « Ce que je veux savoir de toi… Pourquoi ? » débute -t-elle tout en l’admirant et en cherchant à comprendre. « Pourquoi tu ne veux pas que les gens puissent te remercier lorsque tu les aides ? » Parce que selon elle, là est le point sur lequel leur avis divergent et comme n’importe qui, Donna cherche à comprendre les raisons d’une telle volonté de rester invisible.

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Toujours plein de doute, je laissais libre cours à mon esprit pour trouver des schémas, des routes qui pouvaient mener à des résultats qui expliqueraient son comportement. Une façon d’agir qui m’était très étrange. Bien que cela pouvait paraître comme cliché. Les personnes du bon côté de la loi ne s’amusaient pas à traîner avec ceux qui n’étaient pas du même côté. L’exception était seulement quand l’identité n’était pas connue. Or, ce n’était clairement pas le cas. La brune était au courant de qui j’étais. Que derrière ce visage se trouvait Godspeed. Après avoir posé ma question, toujours sous ma capuche, essayant d’avoir un comportement peu suspicieux, mais en portant le regard de partout comme pour trouver une menace invisible, j’écoutais ce qu’elle avait à me dire. Sa remarque de plus tôt raisonnait toujours dans ma tête. Elle avait raison, mais trop de fierté pour lui faire remarquer, mon silence était ce que je pouvais lui donner de mieux. ‘Tu es un homme de parole’.

J’étais presque perdu dans mes pensées lorsqu’elle prenait la parole, portant une remarque sur le fait que j’étais surpris qu’elle ne m’arrête pas. Je venais placer à la suite de ses paroles. « Il y en a pas beaucoup qui ont ton résonnement. Attraper les méchants, ça reste le premier objectif pour certain. Bien plus que sauver les gens. » Je le savais d’expérience, je l’avais déjà vu même. Je gardais dans ma tête que sa façon de penser me plaisait, quelque part, ça aurait pu être la mienne dans une autre vie tant je la trouvais juste. Puis, alors que je m’attendais à une question importante, c’était un dilemme entre deux produits à manger qui s’offrait à moi. Mes traits se fronçaient tout d’abord, cherchant le piège, mais comme depuis le début, je m’attendais à quelque chose qui n’était pas là, comme une menace fantôme. J’essayais de prendre sur moi pour refréner ce côté méfiant, et je me laissais jouer au jeu. Presque plus habitué à avoir des contacts sociaux avec d’autres personnes. Je pouvais voir un rictus qui venait s’étendre sur ses lèvres, faisait contraste avec mon visage fermé. Un regard au sol d’une ou deux secondes, avant de lâcher un peu le stress contenu sur mon visage, le détendre un peu plus, permettant presque d’afficher un sourire, mais qui n’était pas encore là. A la place, ma bouche venait former le mot Wraps. Pendant qu’elle allait commander, je restais debout, main dans les poches. Je ne faisais absolument rien d’autre qu’attendre qu’elle revienne.

Lorsque c’était le cas, elle m’avançait des faits qui étaient plutôt véridique, mais qui allait à l’encontre de mon envie. Laisser apparaître mon visage, c’était baisser ma garde. Elle n’était finalement pas mauvaise, mais une autre personne autour pouvait l’être. Je n’étais pas réellement d’une compagnie extraordinaire jusque-là. Bien que ma garde resterait présente, même passivement, j’accédais à sa requête sans broncher. « Être en pleine rue démasqué, c’est pas trop mon truc depuis... » je m’arrêtais, avant de conclure. « Depuis longtemps. » J’attrapais ce qu’elle me tendait, avant de presque oublier de dire merci. J’attendais qu’elle commence à manger pour ensuite m’y mettre moi aussi. Tout en reprenant le pas, elle revenait à ma proposition d’en apprendre plus. J’enchaînais derrière elle. « Parce que je ne le fais pas pour eux. Je n’ai pas envie de recevoir des remerciements pour quelque chose que je ne mérite pas. Là c’était un cas exceptionnel. Mais même ce que je fais. Les personnes qui souffrent déjà de la perte d’un ou plusieurs proches. Plus vite ils peuvent faire leur deuil, plus vite ils se sortiront d’un cercle vicieux qui peut bouffer leur futur. Pourquoi j’irais perdre du temps à leur dire que c’est moi qui vient rendre justice ? Tant que c’est fait, c’est ce qui compte non ? » Ma question à la fin était bien réelle. J’avais détourné la vérité. Je ne faisait pas ça réellement pour eux spécifiquement, je le faisais pour que personne n’ait à vivre cette situation. « Je fais pas ça par plaisir, ou pour quelconque raison tordue. Je le fais pour que justement quelqu’un d’autre n’ait pas à le faire. » Pour que personne d’autre ne soit dans ce fameux cercle. Je commençais à croquer sans me souciais si elle avait finalement commencé, plus pour avoir une distraction. Avec un petit sursaut joint à un soufflement, j’ajoutais finalement. « Et puis, qui voudrait remercier un meurtrier ? Ça serait hypocrite de me remercier pour avoir provoqué le même mal autre part. » Je n’étais pas perdu, mais je savais qu’il y avait des zones d’ombre autour de ces agissements, des choses que je n’avais pas vraiment les réponses, des choses peut-être que je ne voulais pas savoir dans ce que je faisais. Peut-être que je me voilais la face. Menteur comme j’étais, peut-être qu’au final, le premier à avoir subis mes mensonges était moi-même.

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L’espace se réduit au profit de cette conversation en devenir. Rapproche les distances que tous deux s’évertuaient pourtant à maintenir depuis le début de leur aventure commune. L’expérience rapproche, permet d’accepter ce qui, pour beaucoup, marque une différence afin de mieux l’appréhender et ainsi peut-être l’accepter. Apprendre de son prochain est toujours une étape qui se veut riche de sens et amène, de fait, des points de vue desquels l’avenir pourra en démêler les fils les plus imbriqués. L’opportunité paraît bien trop grande pour la laisser s’échapper des deux côtés. Et l’Amazone s’attache à pouvoir en apprendre un peu plus de ce jeune homme inconnu.  Bien sûr, ses conclusions se hâtent dans la mesure où elle lui assigne des comportements qui lui rappellent des stigmates d’une vie passée douloureuse. Sa méfiance lui en prouve un peu plus l’évidence et une part d’elle s’attriste à envisager que l’humanité semble l’avoir rongé à jamais. Un jour peut-être parviendrait-t-il à se défaire de ses quelques freins ? Un jour duquel, s’il le désire, la brune l’aiderait à s’y essayer. Parce qu’il lui suffit de penser à nouveau à ce dont ils viennent d’accomplir pour prendre pleinement conscience de ses bonnes intentions. Malgré ses réticences de primes abords, August Heart dispose d’un cœur comme son nom se plaît à lui donner. Tel le faon, l’homme mérite de devenir un cerf aux bois prestigieux, au courage de renom. Le sourire perpétue ses esquisses sur le coin de ses lèvres devant la remarque à peine échappée. L’éducation de Themyscira lui donne l’air de s’échapper à travers cette phrase pourtant si banale. Les Amazones participent avant toute chose à la protection des innocents avant même d’oser envisager des plans concernant des revanches à conclure pour les êtres les plus vils. Elle garde le silence, désireuse d’y trouver là un compliment et le remercie par le biais de ce lien quasi imperceptible de ses yeux s’accrochant aux siens. Cela la conduit vers cette nouvelle invitation, cette nouvelle forme de sociabilisation mettant en exergue cette reconnaissance qu’elle désire lui prouver. Elle remarque presque instantanément la surprise dans les aciers qui la détaillent et s’en amuse pour quelques secondes à peine. Touchée quant à l’acceptation qui s’en suit, Donna offre un nouveau sourire au jeune blond avant de se diriger vers l’endroit de convoitise. La commande passée, les mets délivrés, voilà qu’elle ne tarde pas à revenir vers le jeune homme et lui tendre ce dont il mérite dans l’espérance qu’il y trouve un réconfort ainsi que la naissance d’une confiance certaine.

Et puis, la nature reprend de ses droits. Ramène un nouvel instant de doute derrière lequel August s’enferme par le biais de sa capuche. Elle en comprend la forme, l’y trouve des ressemblances avec des intentions visant à accuser une certaine culpabilité, voilà pourquoi elle ne tarde pas à lui faire part de son ressenti à ce sujet. L’encourageant d’une certaine façon à se délivrer pour quelques minutes de ce mal qui le ronge depuis des années. Son visage le remercie du geste. « Ici nous sommes de parfaits inconnus. » tente-t-elle de le rassurer, même si sa curiosité est piquée à vif en raison de ce qu’il vient tout juste d’avancer. Toutefois, elle tait la question pour l’instant, s’imprègne simplement de cette reconnaissance qu’il lui donne et s’en contente. Et puis les sujets s’abordent d’une manière naturelle, se controversent dans cette intention de simplement se connaître. Si le choc aurait dû s’immiscer dans la réponse qu’il lui confère, Donna se rappelle ses années dans les Titans et comprend combien la douleur est lancinante. Demeurer caché, dissimulé aux yeux de tous se trouve être une priorité dans les aspirations du jeune homme. Vient ensuite cet élan de justice, cette balance dont il oublie le caractère aveugle mais qu’il cherche avant tout à rendre. Un objectif ou plutôt une obsession qui doit probablement l’isoler du reste du monde, parce qu’il n’a très certainement pas eu quelqu’un pour l’aider à un moment donné. Une fois encore, August lui prouve que son cœur n’est pas si noir qu’il n’ose le croire. Pas alors qu’il cherche simplement à protéger, certes d’une manière trop intense, ceux dont l’injustice les a privés d’une vie meilleure. Gardant le silence, croquant une première bouchée de son propre wrap, l’Amazone écoute, pèse les mots et s’attriste d’entendre une telle injustice dans ses mots. « Un homme ne doit pas porter seul de tels fardeaux. C’est pour cette raison que la justice existe et qu’elle prend la forme de plusieurs visages. » Son ton se veut normal, sans aucune trace de jugement dans le timbre de sa voix.




« Je ne te juge pas, loin de moi cette idée. Et je comprends ton désir de rester anonyme au moment où tu aides les plus démunis. » Leurs pas demeurent apaisés, témoins d’une certaine commodité quant à ce dont ils conversent. D’un regard extérieur passent-ils certainement pour des touristes flânant et glanant dans cette ruelle. Ses onyx se posent naturellement sur le profil du jeune homme, l’admirent pour quelques secondes dans un silence, avant de finalement l’inviter à continuer cette conversation. « Comme tu l’as noté toute à l’heure, mon objectif n’est pas d’arrêter et de rendre justice, mais bien de protéger les innocents. C’est ce qui nous différencie, mais quand je t’ai vu pendant la prise d’otage, je n’ai pas seulement vu Godspeed voulant établir sa propre justice, j’ai vu August qui cherchait à sauver ces vies... » Elle marque un temps d’arrêt aussi bien dans sa phrase que dans sa démarche et finit par se positionner devant le jeune homme pour le dévisager. « … je ne connais pas ton passé, ni les épreuves que tu as traversées pour en arriver là aujourd’hui. Mais… tu es dur envers toi-même. Si ces personnes respirent encore, peuvent retrouver leurs familles et vivre de beaux jours ensemble, c’est grâce à toi. Grâce à ce que tu leur as apporté : la sureté de voir un jour meilleur et l’apaisement de savoir que l’homme qui leur a fait ça ne recommencera pas et sera jugé par leur propre justice. » Elle l’admire quelques secondes de plus, plonge ses onyx dans les aciers qui l’affrontent et finit par lui sourire. « Peut-être un jour ouvriras-tu les yeux sur qui tu es réellement. Et ce jour là alors tu sauras que tu n’as plus besoin de te cacher. » Son sourire grandit et elle reprend sa place à ses côtés pour reprendre une bouchée de son wrap et le déguster. Elle se doute que ses mots ne trouveront peut-être pas résonnances néanmoins, elle lui rappelle que sa parole est d’or. Il le lui a prouvé.

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Je marchais à la même vitesse que la brune, la nourriture dans les mains, les pensées qui étaient chargées. Donna me rétorquait à mon affirmation, qu’un homme seul ne pouvait être seul pour ce genre de chose. Dans un monde idéal, j’étais d’accord avec elle. Mais dans la façon dont je faisais les choses, c’était plus simple pour moi. M’occuper des criminelles, même si j’en étais devenu un sur le chemin. Si à la toute fin, je n’étais plus moins non plus, c’était un gain. Je n’avais pas de pensée sombre, loin de là. Mais s’il y avait  un groupe de criminel, si le nombre était réduit qu’à  un, et  que cette personne ne soit autre que moi, une fois rendu, le nombre aurait encore chuté. Dans la finalité, mon objectif était rempli. Mais même si j’essayais de me convaincre que c’était aussi simple, la réalité était tout autre. Je savais bien au fond de moi que qu’importe le nombre de fautifs que je stoppais, d’autres prendraient le pas. Les remplaceront. Comme un jeu sans fin. Mais il fallait que je le fasse. Pour lui. Je lui devais au moins ça. Je ne lui répondais pas tout de suite, laissant le temps de continuer sa phrase. A la fin de son exclamation, je regardais juste le sol. Je ne faisais rien d’autre que de l’observer, silencieux. Aller se présenter et revendiquer les faits n’étaient qu’une perte de temps, et une recherche d’attention que, certes me plairait. Mais qui ne m’était pas vital. Et puis, d’un autre côté, en gardant le profil actuel, quelque part, peut-être que Godspeed effrayait plus dans ce sens, plutôt qu’un Flash bis.  

Donna reprenait, ajoutant le fait qu’elle n’avait pas vu que Godspeed. J’étais presque surpris. Quand j’enfilais ma tenue, je n’étais plus August, j’étais Godspeed. Heart laissait sa place au super-vilain comme aimait l’appeler certain. Je ne faisais attention à rien une fois le masque sur le visage. Je ne faisait pas de manière, pas de jeu d’acteur. J’étais juste Godspeed. Le bolide qui faisait sa propre justice. Ses vengeances. C’était comme une dualité, presque comme deux personnalités différentes. En passant de l’un à l’autre. L’entendre dire ceci lui laissait croire qu’ils étaient mélangés. Alors que j’allais lui dire qu’elle se trompait sur toute la ligne. Que c’était juste un coup de chance pour elle. Qu’August n’interférait pas  dans les affaires du speedster, elle venait se mettre devant moi. Elle était proche, le plus proche depuis la rencontre. J’hésitais à faire un pas de recul, l’avoir juste devant moi me mettait presque mal à l’aise. Avoir un présence humaine si proche remontait à une partie de ma mémoire si lointaine qu’elle était proche du drame de mon frère. Mais je ne bougeais pas. Je remarquais d’abords ses cheveux qui venaient épouser ses épaules, avant de remonter jusqu’à son visage, sa bouche puis enfin ses yeux. Les traits une nouvelle fois tirés, je l’écoutais. Elle prenait longuement la parole, durant laquelle je ne l’interrompais pas.  Une vision qu’elle avait de moi. Une vision de mes faits que je ne partageais pas. Que je ne voyais pas dans ce sens. Elle y voyait quelque chose de jolie, une vie sauvée, par mes actions. J’y voyais le moyen d’avoir eu l’accès  au chef sans entrer en conflit avec elle. Peut-être qu’au fond, elle avait raison sur tout. Mais c’était encore trop tôt pour ne serait-ce qu’imaginer que c’était plus que pour simplement la finalité. Je la fixais droit dans les yeux. Essayant de comprendre où elle voulait en venir. Pourquoi faisait-elle tout ça. Prenait de son temps. Pourquoi était-elle encore devant moi ? Enfin, elle venait terminer, avec un sourire qui venait porter mon regard dessus, qu’une fois que j’ouvrirais les yeux sur qui j’étais réellement, j’arrêterais de me cacher. Une phrase que je comprenais pas plus que ça. Une phrase dont je ne me doutais pas du double sens qu’elle y contenait. Je la voyais garder son sourire, puis se remettre à mes côtés et reprendre son rythme. J’avais laissé un blanc. Continuant de réfléchir à ce qu’elle venait de dire. Mais alors que j’ouvrais ma bouche, j’entendais une sirène au loin qui approchait. Comme un réflexe, je me retournais, cherchant la provenance. Même si celle-ci n’était pas pour moi, le naturel revenait. Dans un presque début de panique, je me tournais vers Donna. « Il faut partir, et vite. » Annonçais-je. Sans tenir compte de sa réaction, je regardais à gauche et à droite. Je trouvais ma retraite. J’avais quelques solutions, bien que partir avec ma vitesse était mon dernier recours. La sirène se rapprochait, et j’avais de moins en moins de facilité à retenir mon envie de disparaître. Je la regardais. Pressé, je lui annonçais une dernière fois.« Je retournerais pas là-bas, pas encore. » Je me tournais vers le bas de la rue, prêt à partir en super-vitesse. Je lui annonçais finalement. « Que’est-ce que tu attends ? »  

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Son intuition ne l’a trahie que très rarement et l’Amazone sent que quelque chose s’opère dans les questionnements de son compagnon de route. Son silence, son mutisme, sa manière de déambuler laisse présager combien les réflexions l’interrogent vers une vision qu’il n’avait probablement pas envisagé. Et pourtant devrait-t-il les laisser faire leur chemin pour peut-être accéder à cette vérité qu’elle touche à peine du bout des doigts. La Justice n’est pas partiale, au contraire, c’est grâce à son impartialité qu’elle peut aboutir vers des fins à même de régler l’antériorité de chaque crime. Qu’ils soient minimes ou graves, chacun des droits desquels l’Homme a pu recourir a su prouver de sa valeur dans le temps. Et même si l’acceptation est difficile, l’Amazone est l’exemple même que cela n’est pas impossible. La confiance réside en l’Homme comme elle s’opère en l’entièreté du monde. Cet enseignement, Donna a su en tirer des leçons aux moments de sa rencontre avec Kal-El, lorsque ses témoignages lui ont ouvert les yeux sur la richesse de ce monde et sur les places de chacun. Faire sa propre justice ne peut être une solution, pas alors qu’une autre est mise en place et qu’elle perdure depuis des millénaires. Venir en aide à l’humanité implique des sacrifices et la brune n’est pas en reste d’avoir affronter les siens. Alors, il lui est tout naturel que d’oser partager cette expérience, mettre en avant cette optique vers laquelle, elle espère au jeune homme, parvenir à en tirer ses propres leçons. Certes, il s’attendait à ce que tous les deux finissent par combattre l’un contre l’autre, et cela le déroute que de se voir ainsi traité en égal. Egal parce qu’il avait su retenir ses pulsions afin d’en sauver le maximum, et qu’il lui avait prouvé qu’il n’était pas totalement celui qu’il prétendait être. Peu importe le facteur chance ou même celui du hasard, ses actes venaient de lui prouver que son humanité n’était pas perdue et qu’il recherchait simplement à faire le bien. Alors oui, elle comprend ce silence, comprend les craintes qui l’entourent et qui l’interpellent au point de l’ébranler. Mais la patience fait partie de ses qualités et elle sait qu’ils se retrouveront. Plus tard, très certainement dans un autre contexte, néanmoins, elle maintient cette idée intacte alors que leurs regards se toisent et qu’elle lui offre ce que peu de personne lui ont donné jusqu’à aujourd’hui : de l’estime. Son sourire ne disparaît pas. S’inscrit dans cette image qu’elle compte lui laisser afin que cela puisse lui revenir en mémoire dans les instants de doute. Parce qu’elle n’est pas dupe et qu’elle sait parfaitement que cela arrivera.

Les pas les mènent vers cette nouvelle intersection, vers ce nouveau départ qui s’offre à lui et dont il est le seul maître pour en déterminer la destination. L’aurait-t-il envisagé sous la même qu’elle si la sirène n’avait pas crié au loin ? Le faon guette la trajectoire de son chasseur à ce son. Et elle ne peut lui en vouloir. Au contraire, sa nature a le droit de demeurer intacte et elle ne sera pas celle qui sera en mesure de la lui changer. August est le seul maître de lui-même. « Je n’ai rien à me reprocher, je n’ai aucun intérêt à fuir quand bien même, si la justice juge bon de m’interpeler, je ne m’y opposerai pas. » Sa voix reste stoïque, encline à cette même sagesse qu’elle essaie de lui partager depuis leur déroute. Mais rien n’y fait. Le jeune homme cherche la fuite et ce d’une manière incontestable, toutefois ses sourcils se froncent devant la phrase échappée. Crédule quant à la révélation. « Où veux-tu retourner ? » L’Amazone ne sait exactement si le message tend à l’inviter à réagir en raison de la sirène pour venir en aide aux forces de l’ordre ou si au contraire, ce dernier met en évidence son passé de criminel. Qu’il s’agisse du premier ou du deuxième cas, l’Amazone reste de marbre et attend patiemment que les explications lui soient fournies. Cependant ses attentes se soldent d’une réaction d’empressement qu’elle n’avait pas anticipé. « Je ne te comprends pas. » lâche-t-elle tout en laissant ses onyx se perdre dans les aciers qui l’affrontent tout en y cherchant des réponses.

Néanmoins le temps semble leur manquer, les sirènes se rapprochent, l’obligent à couper ce lien visuel avec le jeune homme pour prendre connaissance de l’envergure du problème. La voiture file à toute vitesse devant elle, l’interpelle par la manière dont les officiers à l’intérieur paraissent dépasser. Elle sait que le devoir l’appelle une fois de plus et comme à son habitude Donna ne peut se résoudre à laisser le monde se débrouiller seul. « A toi de choisir ton destin, personne ne peut le faire à ta place. » Sa voix rappelle la sobriété des actes à venir, l’évocation de son propre choix qu’elle est prête à réitérer encore et encore pour sauver l’humanité. « Nos chemins nous amèneront à nous recroiser. Laisse-toi le temps de repenser à notre conversation. » Ses yeux croisent les siens dans cet au revoir inaudible mais perceptible. Ils n’ont pas besoin de mots, ils savent au fond d’eux que quelque chose les lie à présent. Elle le sait. L’Amazone finit par s’en détourner et courir, prête à utiliser les vents environnants pour se laisser bercer par eux afin de rejoindre le lieu adéquat. Prête à revêtir le rôle de Troïa qu’elle honore en continuant d’aider les plus démunis.

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