La pluie abondante était en train de noyer Gotham au même titre que l'obscurité terrifiante recouvrant une grande partie de la ville. Un vaste nuage présageant une nouvelle vague de crime dans les rues se voulant aussi lugubre qu'inspirante. Qui osera mettre les pieds dehors alors que gronde les pires criminels de cette tristement célèbre Gotham ? Le chevalier noir a t'il encore du temps libre à accorder à ses pauvres âmes innocentes et perdues au milieu d'un chaos dantesque ? Grand bien leur fasse car Crane a d'autres projets à l'heure actuelle et compte bien les réaliser à la simple lueur de la lune se frayant difficilement un chemin à travers l'épaisse noirceur dont seuls quelques réverbères procuraient des sources de lumières.
Le site en construction abandonné depuis des années servait comme base d'opération à Crane, l'une des bases qu'il juge optionnel car bien trop exposé à la vigilance des héros de cette ville et principalement du Batman. Sa garde rapprochée n'est pas à exclure, ils sont bien armés et pour la plupart sont des militaires car l'endoctrinement par la peur est un excellent moyen de se faire respecter et dominer certains sujets. Ce sont tous des cobayes proies à l'apparition de violentes peurs si désobéissance il y a. Ils gardent fermement le site qui est constitué d'un petit terrain où est disséminé de nombreux matériaux, une petite tour avec en son sommet une salle vitrée (probablement le poste de commandement) et un petit entrepôt en son sein. Assez de place pour pouvoir faire quelques tests sur certains cobayes sans devoir s'encombrer de tout son matériel habituel même si de base il ne s'encombre jamais, il a de quoi faire ailleurs et se contente de l'essentiel. Mais l'heure n'est pas à l'observation, il a du pain sur la planche et doit tester une nouvelle formule de sa toxine sur un sujet qui semble résister à son effet. Intrigant. Le seul a avoir réussi à ce jour à combattre sa toxine et sans sortir grâce à sa combativité et sa volonté est Batman. Cette maudite chauve-souris. Crane semble sur la défensive et en colère à la simple prononciation du nom de ce héros. Un jour il le dominera. Un jour il le tuera.
« Patron ! Elle est ici » S'exclama l'un de ses serviteurs. Du haut de son perchoir, l'épouvantail observait avec une grande attention le fourgon prenant place au sein du site. Quelle belle vue n'est-ce pas ?! Son regard perçant analysait la scène pour y voir trois de ses hommes sortir son "cobaye" portant un sac un la tête, inconsciente surement dû à un somnifère ou une substance autre envoyant directement la victime dans les vapes durant un certain temps. « Très bien. Ramenez-là moi !» Le son de sa voix déformé par le masque demeurait encore plus terrifiant qu'à l'accoutumé et c'était sans compter sur la météo qui était annonciatrice d'un mauvais présage. Les mains dans le dos, il attendait...patiemment.
La porte de la salle de commandement s'ouvrit, les trois hommes et le sujet N°4 comme on l'appelle, le cobaye. Ayant l'habitude du protocole habituel, les trois serviteurs déposèrent le corps de la jeune femme sur une longue civière en métal maintenue bien droite par une mécanisme à l'arrière, ils prirent soin de lui attacher les mains et les pieds avant de lui enlever le sac de la tête. Vêtu d'une longue veste brune cousu et délavé muni d'une capuche rabaissé sur la tête, son visage était également caché par un masque hideux cousu au niveau de la bouche malgré un espace pour pouvoir laisser le son de sa voix s'extirper et une autre couture au niveau de front dû à un des affrontements avec Batman. Son pantalon en cuir était entouré pour sa part par plusieurs bandages, il semblait négligeait et pourtant tout ça reflétait seulement sa personnalité, celui d'un criminel terrifiant, psychopathe et tout simplement malsain. Au bout de sa mai droite se trouvait quatre seringues contenant chacune une substance similaire, sa toxine, l'arme du crime avec laquelle il n'hésite pas à torturer. Sa silouhette élancé n'arrangeait rien à sa présence dérangeante surplombant le site, Gotham et tout ses serviteurs.
Sentant bouger dans son dos, Crane tourna légèrement la tête sur le côté, assez pour apercevoir du coin de l'œil Analia Jones de son prénom. « Ca n'a pas été facile de vous retrouver. Vous avez des ressources, mais pas assez pour échapper à ma vigilance. » On aurait pu confondre sa voix avec celui qu'on peut entendre au fond des abysses, le genre de son plus qu'inquiétant, terrifiant. Le tonnerre apparut, des éclairs jaillissaient un peu partout dans Gotham alors que Crane se retourna pour faire face au sujet N°4, son visage fut brièvement éclairé par un éclair alors qu'il s'avançait, doucement. « C'est fascinant à quel point certaines organisations peuvent faire de telles miracles. Vous êtes la deuxième personne à avoir réussit à combattre ma toxine. Intrigant. » Il continuait de s'avancer tel un prédateur s'approchant de sa proie, tel un psychopathe prêt à charcuter sa victime pour en découvrir les moindres secrets de son exploitation. « Quel est votre secret ? Coopérez avec moi et nous en terminerons rapidement. » Ne coopérez pas et ce sera la souffrance physique jusqu'à ce que vous parliez même si il doute un peu de l'option N°1 malgré son jeune âge, elle a quand même été en contact direct avec ARGUS et CADMUS. Plissant les yeux, Crane approcha son visage de celui de la jeune fille tout en levant à sa droite, sa main dont les seringues pointaient dangereusement vers le cou de cette dernière. « Commençons. »
Je restai tranquille alors que les scientifiques me sanglèrent. On avait donc changé de méthode pour pousser mes résistances face aux toxines de la peur. Non mais c’était toujours bien le spectacle. J’imaginais. J’avouais que j’étais complètement blasée de la situation. Comme d’habitude on me glissa à la cheville un bracelet GPS, et je savais aussi très bien qu’au moindre problème ils débarqueraient. Aucune idée de pourquoi comment cet engagement… Je subissais personnellement. Je souris à N°1 et lui fis un clin d’œil comme-ci tout était normal. On finit de me préparer soigneusement, je sentis l’aiguille s’enfoncer dans mon coude et je fis un grand sourire à N°1.
« Oublis pas de te reposer N°1 ! »
Je lui aurais bien fait un petit au revoir de la main, mais le produit agit vite et je fermais doucement les yeux. Je ne sentis pas le transport du véhicule ou par les serviteurs de l’homme. Je sentis le froid de la plaque et clignais doucement des yeux avant de regarder autour de moi. Est-ce qu’il serait possible de faire encore plus clicher ? Est-ce que je pourrais avoir les éclairs ? Oui ! Merci ! L’homme se tourna et je ne pus retenir un éclat de rire. Ça me faisait juste penser à une vidéo d’un vidéaste français. C’était quoi ? Ah oui ! Joueur du grenier ! Avec la petite musique « Le méchant ! Le méchant ! Oui c’est lui ! C’est le méchant ! Il s’habille tout en noir c’est un méchant est-ce que vous avez compris ? ». Ce n’était pas bien de se moquer alors qu’il faisait tout les efforts du monde et que je connaissais son visage, mais là je riais juste à en avoir mal aux côtes et à pleurer de rire. Et sa voix me fit redoubler de rire
« Meuh qui c’est qui est méchant ? Meuh qui c’est qui est méchant ? »
Si j’avais pu je lui aurais pris les joues. Je n’arrivais pas à le prendre au sérieux, j’étais juste morte de rire. Ah bah c’était mal parti pour une séance de la peur. Et je me remis à rire encore plus fort quand les éclairs tombèrent et que le tonnerre gronda. Je repris vaguement un semblant de sérieux quand il approcha les aiguilles de ma gorge en me questionnant.
« Mon secret ? Me raconter des tas de conneries vue sur internet, ça réussit bien. Vous savez que ça sert à rien le masque ? Vu que je connais votre tête. »
Autant être directe. Les anesthésies avaient toujours quelques effets secondaires sur moi. Et surtout me faire dire quelques conneries. J’avalais ma salive en fermant les yeux et en expirant doucement. C’était pas la première fois que je subissais ça. Ce que je fis ? J’invoquais juste des visages rassurant devant moi tout en continuant de penser à tout ce que j’avais de positif, il fallait que je reste concentrée sur le positif, sur les gens inspirants que je connaissais. C’était ça mon secret, des voix, des sensations. C’était ça, j’inspirais à nouveau profondément avant de rouvrir les yeux et regarder l’homme.
C'est fou à quel point l'esprit humain devient rapidement proie à une inconscience immorale ne permettant pas à l'hôte de mesurer le danger planant au-dessus de sa tête. Vivre à Gotham vous prépare à toutes les éventualités, Crane reste un natif de cette ville depuis de nombreuses années, il en a croisé des énergumènes se prenant pour des surhommes avant d'effectuer une chute de plusieurs mètres. Analia alias N°4 en fait partie et se croit intéressante de par ses provocations, ses moqueries à l'égard du criminel qui n'en reste pas moins silencieux, mais sa mâchoire se crispa. De vieux souvenirs refont surface, cela le rend plus fort, plus insensible encore. Mais ne nous mentons pas, il ressentait la forte envie de lui planter de nombreuses seringues sur tout le corps, lui injectant par la même occasion des litres de toxine jusqu'à ce que son organisme ne puisse plus supporter. Nous avons tous un certain seuil après tout. La voix agoniser serait une victoire en soi qu'il doit attendre malheureusement, le moment n'est pas venu.
Il a besoin de son sang pour développer une souche encore plus meurtrière et heureusement il connait un homme capable de pouvoir étudier ce cas: Hugo Strange. Ce scientifique fou n'en reste pas moins un ancien collègue à l'époque où il travaillait à Arkham et malgré son obsession à vouloir lutter contre Batman, ça reste un atout de valeur pour ses propres projets. ARGUS et CADMUS ne pourront rien faire face à Strange, son expertise en biologie, chimie ou encore la génétique est redoutable. Analia ne sait pas à quoi s'attendre parce que tôt ou tard le vent tournera et elle en payera le prix fort à la fois pour son arrogance et pour son statut qui la place comme une ennemie.
Une après l'autre, les provocations fusèrent, elle voulait se jouer de lui. Crane, silencieux, observa encore plus attentivement son cobaye. Il finit par reculer de deux/trois pas non sans la quitter de son regard malsain. « L'arrogance ne te servira à rien ici. Je connais cet état d'esprit. Gotham nous permet de nous préparer à toutes éventualités afin de faire face à des situations telles que celle-ci.» Crane appuya sur une petite boite contenant un bouton à son extrémité. Quelques secondes plus tard, une silhouette se présenta dans la salle, armés et cagoulés à l'effigie de l'épouvantail, mais avec un masque moindre rappelant plus celui d'un masque à gaz. « Nous n'avons pas tous la chance d'avoir une vraie famille, mais les liens sont d'une importance capitale n'est-ce pas !» Sur ces paroles, Crane fit un signe de la main à son serviteur pour qu'il retire son masque et dévoile son visage familier à Analia. « Vous vous connaissez n'est-ce pas ? Je dois avouer que ça n'a pas été simple de collecter des informations sur CADMUS, mais à en juger par ce que j'ai appris, on le surnomme N°3 c'est bien ça ? » Ayant disparu de la circulation depuis un bon moment, Crane a tout entreprit pour traquer N°3 au moment où il a apprit qu'Analia faisait partie d'un projet de CADMUS, il s'est renseigné en voyant sa résistance au gaz. Depuis, sachant qu'elle est le projet le plus réussis des "quatre", il a prit un malin plaisir à enrôler N°3, celui qui semblait être le plus proche d'elle ou du moins le plus sociable, gentil. Dossier d'observation de CADMUS. Un léger signe de la tête suffit pour que N°3 devenu serviteur sorte une aiguille pour la planter dans le bras de sa semblable afin d'en extirper du sang. « Ton sang me servira à créer une toxine encore plus meurtrière, mais ne t'inquiète pas, j'en finirai rapidement avec toi dès que la formule sera prête. » N°3 retourne vers Crane pour lui tendre l'échantillon qu'il plaça face à lui. Le saint graal.
J’avais une capacité à dire des conneries parfaitement développé et encore plus quand je sortais d’anesthésie et compagnie. Ça avait toujours un effet secondaire sur moi. Non, mais il fallait le savoir, puis je savais très bien comment cela allait se passer, c’était bien sûr une situation stressante, mais sous contrôle de la part d’ARGUS pour me pousser à maîtriser mes pouvoirs et compagnie. Je fis craquer ma nuque tranquillement en regardant l’homme. J’avais envie de sucrer… J’en aurais pas avant de rentrer. Mais oui cette nouvelle manière de faire était intéressante. J’étais un prêt courte durée, d’ici quelques heures voir moins, Argus viendrait me chercher, et il le savait aussi. Je haussais les épaules, autant que possible, à sa remarque.
« C’est juste que je suis complètement pétée avec ce qu’on m’a injecté. Effet secondaire tout ça. »
Il devait bien les connaître les effets secondaires. Famille tout ça, j’observai l’homme face à moi avant de pencher la tête sur le côté. C’était mignon, il pensait que c’était N°3. Et il pensait vraiment que ce n’était pas ARGUS qui lui avait donné accès aux informations : j’avais envie de dire qu’à un moment il venait aux locaux du laboratoire et que c’était parce que les laborantins avaient marre de remplacer les vitres qu’ils m’avaient déplacé. Puis ça devait me mettre en condition tout ça… N°3 ? Je haussai un sourcil, N°3 ? N°3 n’avait clairement pas cette tête d’ange. Je ris :
« C’est pas N°3, c’est con hein ? »
Je savais quand même reconnaître mes propres frères. Et ce n’était pas N°3, clairement pas. Je levais les yeux au ciel.
« Non mais… on sait tous que c’est une expérience faîte par ARGUS. Tout ça, je comprends le principe… Mais… bon… »
Si on pouvait attaquer et finir vite ça m’arrangerait. Pas que ça me fatiguait, un peu quand même, j’aurais préféré être avec mes frères ou quelque chose comme ça, peut-être avec ma musique ? Je ne bronchais pas à la ponction de sang avant de rire, il y avait à l’intérieur de mon sang c’était un cocktail explosif d’injections et de produit chimique.
« Vous prenez pas soin de vos jouets quand même. »
D’habitude on le gardait pour l’entraîner puis franchement… Une nouvelle souche ? Je baillai un peu avant de secouer la tête, j’aurais préféré vraiment être dans mon lit.
« Dîtes… je sais que vous avez envie de faire le méchant tout ça, mais si on pouvait s’activer, j’aimerais rentrer après, j’ai une journée d’entraînement dans les pattes et demain je remets ça… Puis j’imagine que la durée de mon prêt doit être trois quatre heures maximums, non ? »
Je regardais l’homme qui devait jouer le rôle de N°3, sûrement un homme d’ARGUS qui surveillait que tout se passait bien ? C’était pas moi qui allais non plus faire des efforts, j’en avais un peu marre d’être trimballée comme un colis. Je me redressai un peu en essayant d’avoir un peu de jeux avec mes poignets. Et j’avasi par contre soif.
« Avant qu’on commence, je peux avoir de l’eau s’il vous plaît ? »
Histoire que je puisse crier sans avoir la gorge sèche.
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La pluie abondante était en train de noyer Gotham au même titre que l'obscurité terrifiante recouvrant une grande partie de la ville. Un vaste nuage présageant une nouvelle vague de crime dans les rues se voulant aussi lugubre qu'inspirante. Qui osera mettre les pieds dehors alors que gronde les pires criminels de cette tristement célèbre Gotham ? Le chevalier noir a t'il encore du temps libre à accorder à ses pauvres âmes innocentes et perdues au milieu d'un chaos dantesque ? Grand bien leur fasse car Crane a d'autres projets à l'heure actuelle et compte bien les réaliser à la simple lueur de la lune se frayant difficilement un chemin à travers l'épaisse noirceur dont seuls quelques réverbères procuraient des sources de lumières.