I hate nemesis. It's boring. [Aspen et Ace]

I hate nemesis. It's boring.

Aujourd'hui, l'agacement avait poussé tes actes. A vrai dire, l'agacement provenait de Queen. Ce n'était pas souvent qu'il t'agaçait. Mais là, trop c'était trop. L'entendre parler tout le temps, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, chaque seconde que tu passes avec lui, de sa némésis. DE ce garçon qui était apparemment son ennemi juré alors qu'ils ne s'étaient jamais rencontré. Tout cela te dépassait et tu ne comprenais pas cette obsession que Rain avait avec ce héros inconnu. Il regardait constamment les chaînes d'information à la télévision et sur internet à la recherche de ce héros qui semblait presque n'exister que dans ses rêves, au final, car il était invisible. Mais Raginwald ne lâchait pas l'affaire et tu avais beau être quelqu'un de patient, très très patient, là tu en avais assez. C'est donc avec cet état d'esprit que tu avais quitté la maison. Il faisait sombre car le soleil s'était couché depuis une ou deux heures. Tu ignorais si quelqu'un avait remarqué ton départ et tu t'en fichais. Tu avais décidé de faire une ou deux petites bêtises pour attirer la némésis de Rain... S'il existait réellement. Tu le capturerais et l'amènerais avec un joli ruban à Queen, comme ça il vous lâchera les baskets. Avec un peu de chance.

Utilisant tes pouvoirs dans une ruelle sur quelques passants, tu t'amusais à changer l'intensité pour tester ses effets. Tu savais d'après les recherches de ton frère que le prétendu héros patrouillait souvent dans le coin. Tu doutais de ces affirmations, mais peu importe. Tes otages suffiraient à l'attirer s'il existait. Leurs cris étaient plutôt amusants, à vrai dire. Tu t'assis sur une poubelle, pensive, surveillant que tes otages ne fuient pas. Tu te demandais ce qu'ils voyaient. Les hallucinations que tu provoquais étaient après tout variées. Des araignées, du feu, ou encore le vide... Peut-être leur père ou leur mère ? Ou encore, de simples hallucinations visuelles, des tourbillons, des choses irréelles qui vous perturbaient profondément, bousculaient votre sens de la réalité. Pour certaines personnes, cela suffisait à être complètement terrifiés... Alors que tu pensais à tout cela... Une ombre passa rapidement au dessus de toi. Tu relevas la tête. Cela pouvait être n'importe quel héros de Gotham, mais tu espérais que ce soit celui que tu attendais.

"Alors ? Quand est-ce que tu comptes sortir de ta cachette ? Cela fait presque 20 minutes que je t'attends. Tu vas m'arrêter ?"

Tu n'indiquais aucune expression. Aucune réelle réaction. Pas de peur, pas d'excitation, pas de colère sur ton visage. On croirait à peine voir une enfant de 12 ans. Tu restais assise, sans rien rajouter ; tu avais tout dit en quelques phrases. A voir si ce "héros" allait sortir de sa cachette. Et pour tout dire, tu l'espérais réellement. Servir sa némésis sur un plateau à Rain serait très satisfaisant.

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La soit-disant némésis de ton frère venait de pointer le bout de son nez, te laissant l’occasion de l’observer. L’agacement te poussait à penser qu’il n’était pas si impressionnant que ça. Son costume était simple, comparé aux autres justiciers de la ville et il n’était pas aussi intimidant que pouvait l’être les autres héros. Cependant, tu savais mieux que personne que se fier aux apparences était loin d’être l’idée du siècle. Alors, tu restais méfiante et tu suivais tous ses mouvements, analysant ses réactions. Ses réactions ? Il réagit à peine en ta provocation, en fait : il n’exprima rien, rien du tout. Intéressant. Il faut dire que tu n’étais certainement pas la première à tenter de le provoquer et il n’avait peut-être pas des problèmes de colères. Tes yeux suivirent ses mouvements, tandis qu’il mettait hors d’état de nuire tes jouets. Ca, c’était agaçant. Tu venais tout juste de les avoir et voilà que Monsieur la Némésis te gâchait déjà ton plaisir. Cependant, tu le laissas faire.

Dayazell se tourna vers toi, car tu savais qu’il se prénommait ainsi pour l’avoir entendu maintes et maintes fois dans la bouche de Rain - à croire qu’il était amoureux ou quelque chose du genre. Pas que tu saches vraiment ce que l’amour était, mise à part une obsession un peu bizarre et généralement réciproque, qui finissait par un crêpage de chignon et une séparation qui blessait tout le monde. Mais peu importe les réflexions sur les sentiments étranges des adultes ; il te parlait. Et il était d’une politesse assez bizarre. Tu n’avais jamais vu un héros être aussi poli avec un criminel, auparavant.

“Je n’ai pas de secteur. Avoir un secteur, c’est trop ordonné quand on veut mettre le chaos. Monsieur J dit qu’il faut toujours innover. Alors j’innove.”

Tu ne bougeas pas de ton “siège”, fixant un point au loin à présent.


“Tu as aimé mes jouets ? Tu les as vite cassé, c’est dommage. Je peux aller nous en chercher d’autres, si tu veux.”

Tu tournas ton regard vers une boutique, que l’on percevait de l’autre côté de la chaussée. C’était un bar ; personne n’avait visiblement entendu les cris, car on les voyait rire et s’amuser. Une bonne réserve de jouets, en soit ; mais tu doutais que Dayazell te laisse y accéder. Pourtant, tu avais bien envie d’entendre de nouveaux ces cris de terreur et d’épouvante quand tu leur montrais ce qu’ils ne voudraient jamais voir.


“Je m’ennuie, Dayazell. Tu veux jouer avec moi ? Pas que tu aies le choix, en fait, quand j’y réfléchis.”

Aucune émotion ne transparaissait sur ton visage. Que de l’indifférence. Ton expression ne changeait que rarement et il te fallait une bonne raison pour exprimer un quelconque sentiment… Sinon, tu restais impassible, comme si rien ne pouvait t’atteindre, rien ni personne. C’était aussi ta façon de te sentir invincible, peut-être, mais surtout une conséquence des mauvais traitements d’ARGUS… De cet appareil pour te rendre aussi docile qu’un petit agneau… Un agneau qu’on voulait transformer en bazooka. Mais tu n’es plus un agneau et tu le prouves tous les jours aux côtés de Monsieur J, aux côtés du Royal Flush Gang, et tu comptais ce soir t’amuser sans limites, aucune.

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Le “justicier” te répondait avec un calme assez impressionnant. Il faut dire qu’il semblait travailler avec la Bat-Family, dont les membres semblaient en général assez calmes et réfléchis. Bien que faire des généralités ne menaient pas à grand chose, c’était assez logique d’en faire pour essayer de comprendre son comportement. Il affirmait en tout cas que le Joker avait des préférences de secteurs. Intérieurement, tu y réfléchissais. C’était peut-être vrai. A vrai dire, tu ne faisais pas réellement attention à cela : quand le Joker faisait ses spectacles, ce qui était important pour toi était le spectacle, non pas le lieu de celui-ci : les paroles, les actions, la réaction du public ou des participants “volontaires”... Tu n’imaginais pas qu’il y ait des endroits particuliers où le Joker se produisait. Il t’avait après tout appris que tout Gotham était ton terrain de jeu. Et peut-être même plus, un jour. Alors, tu ne prêtais guère attention aux divagations du héros, parlant en lui coupant allégrement la parole. Tu parlais de tes jouets, malheureusement et trop rapidement détruit par Dayazell.

Cependant, il n’eut aucune réaction. Enfin si : un soupir qui traduisait tout simplement ceci : il ne se sentait pas menacé par toi. C’était quelque chose de très vexant, au final : tu ne te sentais pas prise au sérieux. Non seulement Dayazell ne voulait pas jouer avec toi et cassait tes jouets, mais en plus il ne semblait pas impressionné du tout. C’est ça, la super némésis de ton frère ? Il est ennuyant et mal élevé. Oui, car tu considérais que de montrer autant d’indifférence face à ce que tu essayais de réaliser était mal poli. Tu ne comprenais vraiment pas ce que ton frère pouvait trouver à ce justicier : il ne le connaissait même pas, en plus. Il n’était pas aussi intéressant que ce que Rain s’imaginait, au final. Non, pas du tout. Et aucune mauvaise foi là dedans, bien sûr. Alors qu’il s’était avancé vers toi, il prenait maintenant la parole. Et ce qu’il te dit réussit à te tirer un léger froncement de sourcil. Comment avait-il pu savoir ce que tu ressentais ? Personne n’était jamais capable de savoir ce que tu ressentais… Jamais. Ca a toujours été ainsi ; la petite Ace étant toujours inexpressive, toujours car les exceptions étaient bien rares. Tu retrouvais d’ailleurs ton visage indifférent et tu haussais les épaules avant de t’avancer à ton tour.

“Et bien, tu vois très mal. C’est faux.”

Non mais et puis quoi encore ? Tu n’allais pas laisser Môsieur la Némésis de Queen faire le psychologue avec toi ! Tu étais au contrôle de cette situation et il était hors de question qu’il gagne le contrôle. Tu levas ta main et fis un petit geste du poignet, faisant glisser rapidement un conteneur à ordures vers le héros à l’aider de tes pouvoirs. Rapidement, mais pas trop, pour l’assommer, non pas le tuer. Le tuer présentait des avantages : tu n’entendrais plus du tout Rain parler de Dayazell. Cependant, il t’en voudrait à mort de l’avoir fait et ça, tu ne voulais pas. Il t’agaçait, mais c’était ton frère et tu ne voulais pas être fâché avec lui ou le blesser.

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A la grande déception de Ace, la poubelle ne faucha pas sa cible. C’était comme s’il avait pu prévoir ce que tu prévoyais de faire. Peut-être que quelque chose dans ta réponse à sa question avait pu lui montrer que tu prévoyais de te montrer agressive. Il t’intriguait un peu, maintenant ; il avait pu déduire cela juste en te regardant ? Tes expressions ? Ton ton ? Tes mots ? Il était plutôt impressionnant...  Peut-être que ce combat serait plus intéressant et divertissant que ce que tu pensais, après tout. Cependant, tu n’eus pas beaucoup de temps pour y penser car ton ennemi te piégea avec un fumigène. Tu tentas de le discerner dans la fumée mais il te trouva en premier, t’immobilisant. Tu n'appréciais pas du tout qu’il te touche. Tu te débattais, agacée, lorsqu’il prit la parole à nouveau. Il lisait en tes sentiments comme si c’était un article d’un vulgaire blog et si cela était intéressant, cela commençait sérieusement à t’énerver et te déranger. Il av    ait déjà deviner que tu ne venais pas pour toi, mais pour quelqu’un d’autre. Tu détestais le comportement de cet héros. Tu le trouvais intrusif. Comme s’il s’introduisait dans tes pensées… Sans lui répondre, restant impassible, tu défis tes liens grâce à la télékinésie - et pas de la façon la plus douce.

Tu te contentais de la télékinésie pour l’instant d’ailleurs ; utilisant tout ce qui traînait dans cette ruelle pour le transformer en arme potentielle. Tu ne voulais pas utiliser tes hallucinations car il ne serait ensuite plus en capacité de combattre Rain. Tu crois que bien ton frère piquerait une crise monumentale si tu lui ramenais sa némésis à l’état de légume. Non il serait clairement furieux contre toi. Il évitait soigneusement tes projectiles et tu avais la sensation de tourner en bourrique. Finalement il prit la parole à nouveau… Non pas pour poser une question sur tes intentions mais sur le passé. La mairie de Gotham… Hm… Oh. Oui ! Tu te souvenais. Tu n’avais pas voulu venir avec lui ce jour-là. Papa avait été semé le chaos un peu partout dans Gotham et à son retour, il a mentionné avoir dansé avec l’un des partenaires de Batman, à la mairie.

“Monsieur J a rencontré… Black Bat, je crois. Pourquoi ?”

Son intérêt pour cette rencontre était étrange et ça piquait ta curiosité. Peut-être qu’il connaissait Black Bat… Oui, peut-être bien. C’était un moyen, une piste à donner à Rain. Bien sûr, tu ne savais pas vraiment si tu en aurais besoin : tu ne comptais pas repartir de cette ruelle sans traîner derrière toi le corps inconscient de Dayazell. Mais savoir qu’il semblait connaître l’un des membres de la Bat-Family était plutôt intéressant. Tu te demandais quel lien il pouvait avoir avec elle… Bref. Tu t’ennuyais à nouveau. Tu arrêtas de lui lancer les projectiles et le fixas.

“On va faire la course. On va voir si tu peux m’empêcher d’atteindre la boutique.”

Tu t’assis sur une petite poubelle et l’instant d’après, elle lévitait dans les airs, fonçant vers ladite boutique.

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Tu remarquas aussitôt sa réaction. C'était une réaction très négative, qui confirmait que cette Black Bat était quelqu'un de proche. Visiblement très proche… Il semblait bouleversé et en colère. Il tentait de le cacher, son visage restait neutre mais son corps frissonnait. C’était intéressant et d’un coup, tu avais bien envie de creuser. D’utiliser ça… Un peu comme lorsque Monsieur J utilisait les faiblesses psychologiques des autres pour s’amuser et en faire ce qu’il veut. Tu ne relevas pas, mais tu décidas de garder cela pour plus tard, pour l’affaiblir et surtout en apprendre plus. Tu te disais que même si finalement, tu partais sans Dayazell, tu ramènerais des informations que ton frère n’avait pas. Tu le voyais déjà sauter partout et faire des grands discours qui faisait penser à un amoureux transis. Ce serait casse-pied car ça ne le ferait pas taire, au contraire, mais tu savais que tu allais le rendre heureux de cette façon, alors cette soirée n’aurait pas été vaine si tu échouais. Tu ne comptais pas échouer, bien sûr. Mais il faut avouer que c’était tout de même possible car ce petit justicier en herbe savait quand même y faire et il savait te déstabiliser.

En tout cas, tu t’ennuyais ferme malgré tout avec cette conversation et tu décidais de pimenter un peu votre combat avec des civils en danger. Ca, tu le savais, c’était le point faible des héros. C’était le moment où ils se déchaînaient le plus ; lorsque des vies étaient en jeu. Alors, tu étais montée sur une poubelle et avec la télékinésie, tu fonçais à vive allure vers le bar rempli de jouets. Tu l’entendais s’activer derrière ; des bruits de grappin résonnaient, s’accrochant pour te suivre. Si ça avait été ton genre, tu aurais certainement lâché un rire à glacer le sang de toutes les personnes dans le quartier… Car tu t’amusais beaucoup ! L’adrénaline, les jouets de plus en plus près, le petit héros qui te poursuivait avec détermination… Tu comprenais vraiment pourquoi le Joker dansait aussi souvent avec Batman et ses oisillons. Cependant, tu entendis et sentis le grappin s’accrocher à ta poubelle cette fois. L’instant d’après, un fumigène et un explosif détruisèrent son véhicule et elle tomba. Il essaya de l’attraper. Mais tu ne volais pas très haut, donc tomber ne te blessèrait pas tant que ça et tu préférais avoir mal que de te faire rattraper par ce justicier. Une portière de voiture fut arrachée et lévita rapidement pour repousser le jeune homme et l’empêcher de t’attraper. Bien sûr, tu te vautras magnifiquement par terre, roulant un peu. Tu te relevas tranquillement, comme si tu n’avais pas d’égratignures écarlates sur les bras et les jambes.

“Pourquoi tu tiens tant à les protéger ? C’est parce que tu aurais voulu protéger ta petite chauve-souris, c’est ça ?”

Et oui, c’était le temps d’exploiter ce que tu avais deviné. Il tenait beaucoup à Black Bat et il devait sûrement s’en vouloir de ne pas avoir pu protéger celle-ci du Clown. Quand le Joker passait sur l’un des oisillons, il s’en souvenait longtemps. La chauve-souris noire ne faisait pas exception, surtout au vu de la réaction du jeune homme.

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Tu n’avais jamais eu une occasion comme celle-ci… L’occasion de te battre seule contre un justicier. Et un justicier proche des chauves-souris en plus ? Cela devrait te rendre heureuse, mais tu ne savais pas vraiment si tu l’étais. Tu n’étais pas là pour toi, tu n’étais pas là initialement pour t’amuser, mais pour fermer le clapet de ton frère un peu trop bruyant au sujet de son ennemi juré. Ce n’était peut-être pas seulement pour qu’il se taise, mais ça restait la raison principale. Bien que tu ignorais si ce que tu faisais allait vraiment le faire cesser son manège épuisant de déclarations d’amour envers un homme qu’il ne connaissait même pas. Tu n’arrivais pas vraiment à comprendre… Déjà, d’où il avait eu ce nom, Dayazell. Ce petit justicier était quand même l’un des plus discrets et inconnus de cette ville. Mais Queen n’avait jamais voulu te dire comment il l’avait connu… Ou alors il avait tenté de raconter des mensonges totalement idiots, que tu avais détecté aussitôt. Il n’avait même pas essayé de faire des mensonges crédibles, en fait. Tu ne comprenais pas pourquoi il te cachait ça. Il devait y avoir quelque chose derrière...

Alors que tu poussais le jeune homme à bout, utilisant ce que tu savais et la faiblesse que tu avais détecté pour essayer de le faire craquer, tu pensais à ça. Et si Dayazell en savait plus que toi ? Et si ce que Rain te cachait, lui il le connaissait. Alors qu’il t’ordonnait de te taire, tu n’ajoutais plus un seul mot. Tu le fixais, alors qu’il se retournait pour regarder derrière lui. Tu ne te posas pas plus de questions… Mais tu avais à lui en poser. Il ne voudrait peut-être pas te répondre alors que tu le tourmentais, mais tu voulais essayer.

“Est-ce que tu as déjà rencontré la Reine du gang du Royal Flush ?”

Cette question semblait totalement hors contexte. Comme si tu avais soudainement perdu l’intérêt dans ce combat. Finalement, il ne t’intéressait plus vraiment… Car tu avais réfléchi, tes méninges s’étaient emmêlées et maintenant, une question hantait tes pensées : qu’est-ce que ton frère pouvait bien te cacher ? Tu n’avais plus vraiment envie de te battre, au final. Ca t’ennuyait. Même le voir trembler et faiblir n’était plus drôle. Tu ne savais pas t’amuser comme le Joker. C’était toujours plus drôle avec lui… Là, c’était triste. Juste triste. Car entendre Dayazell parler de son amie qui lui avait caché des choses te rappelait que toi aussi, ton entourage te cachait des choses. Tu soupiras ; tu ne montrais plus aucun signe d’agressivité. Tu te frottais un peu le bras, rouge d’égratignure. Le petit justicier en herbe et toi partagiez beaucoup plus de choses que tu ne le pensais, Ace.

“J’ai plus envie de me battre. C’est pas drôle. On peut arrêter ?”

C’était dit avec une voix d’enfant. C’était dans certains de ces moments où on pouvait se rappeler que tu n’étais qu’une gosse, au fond. Une gosse avec le potentiel d’être une arme. Mais une gosse.  

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Tu retins un soupir déçu lorsque ton ennemi répondit qu’il n’avait jamais rencontré Queen. Tu espérais en apprendre plus, mais apparemment il n’y avait rien à apprendre de Dayazell. Mais tu ne comprenais pas… Comment Queen pouvait en connaître autant sur Dayazell, comment il pouvait autant vouloir qu’il soit sa némésis s’ils ne s’étaient jamais rencontré ? Qu’est-ce que Rain pouvait bien te cacher ? Dayazell n’était pas un justicier médiatisé comme les chauve-souris… Alors comment ? Comment ? Tu n’aimais pas du tout être dans le flou de cette façon. Tu n’aimais pas l’idée qu’il te cache des choses. Vous étiez censés être une famille non ? On doit pouvoir compter sur la famille. Si la famille vous ment, comment compter sur elle ? Tu te surprenais même à en vouloir à ton frère. Peut-être qu’il avait menti, finalement. Peut-être que comme tout le monde, il te mentait. Peut-être que vous n’étiez pas vraiment une famille et qu’il avait dit ça pour te rassurer. Peut-être que tu ne serais jamais capable d’avoir une vraie famille à toi.

Soudain, tout amusement t’avait quitté. Tu n’avais même plus envie de martyriser des innocents ou de frapper encore et encore le justicier en face de toi. Tu n’avais simplement plus envie de te battre… Ce n’était plus drôle. A quoi bon essayer de faire plaisir à un frère qui vous ment, honnêtement ? En plus, tu voyais dans les yeux de ce justicier la même lueur triste du sentiment de trahison et ça te donnait encore moins envie de te battre contre lui.  D’ailleurs, fort heureusement, il accepta d’arrêter le combat. D’une façon encore plus surprenante encore, il ne t’en voulait même pas de t’être attaqué à ces innocents. Tu te surpris à penser qu’il était différent, ce justicier en carton.

“Traumatisé. Je crois que le mot que tu cherches, c’est traumatisé. Et… Je veux bien, oui.”

Ensemble, vous alliez vous asseoir sur deux petites poubelles dans la ruelle où vous vous battiez comme des chiffonniers quelques minutes auparavant. Dayazell sortit des beignets au chocolat de sa poche et les partagea avec toi. Ignorant tous les deux royalement les quelques idiots en train de geindre à cause des hallucinations que tu leur avais préalablement causé pour attirer le justicier, vous mangiez en silence votre goûter en regardant le ciel étoilé. C’était rare de voir aussi bien le ciel de Gotham. Habituellement, les lampadaires ou des nuages de pollution en bouchaient la vue. En tout cas, là où tu vivais.  Vous n’échangiez pas un regard, pas un mot. Seulement une présence mutuelle et des pâtisseries, quelque chose qui vous suffisaient amplement à tous les deux. Et puis, finalement, il ne restait plus rien à manger. Ton regard se dirigeait vers tes victimes, puis vers le justicier. Cependant, il ne semblait pas vouloir t’arrêter. Il désigna d’un signe de tête la sortie de la rue, signal silencieux pour te proposer de partir. Tu ne l’exprimas pas, mais cela te déconcertait. Cependant, tu ne lui posas aucune question et préféras prendre tes jambes à ton cou : au cas où Dayazell changerait d’avis si tu lui demandais pourquoi il te laissait partir. Rapide, tu partis en courant de la ruelle, jusqu’à être hors du champ de vision du justicier. Et tu avais décidé que tu n’en parlerais pas à Queen. Cette soirée ne t’appartenait qu’à toi et puisque c’est ça, tu mentirais autant que lui.

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