Prendre des nouvelles sans se voir

"Prendre des nouvelles sans se voir"

Si la loi devient crime, alors le crime n'est plus... - Juge

     Les jours défilent et les nuits s’effritent à travers une éternité déjà si lointain, plus que passé dans la mémoire des hommes… Pour certains, ces jours ne sont que des échos anecdotiques, tandis que pour d’autres, des cauchemars qui furent marqués au fer rouge au plus profond de leur âme. C’était le cas, aujourd’hui de celle de Wyatt, l’antre de son être hurlait encore aujourd’hui toute la furie douloureuse qu’avait engendré la disparation de celle qu'il considérait comme sa sœur malgré des liens de sang absents. Les mains dans les poches, il traversait les couloirs du bahut avec toute la nonchalance et l’indifférence dont il pouvait faire preuve. Il s’arrêta devant la zone qui avait provoqué sa venue à Central City, et ce, pour y contempler les dégâts qu’avaient occasionné sans le moindre doute dans son esprit un méta-humain. Présentant son insigne aux autorités ordinaires présent sur place, c’était bien loin suffisant pour le laissait entrée et inspecté les lieux, malgré que le regard de ces derniers s’attardait sur son physique juvénile.
       Oui. Car aux yeux des membres de la CCPD, elle n’était pas vraiment plus différente qu’une élève de ce bahut. ‘’Elle’’, car Wyatt était à l’heure actuelle coincé sous sa forme féminine. Et il pouvait avec grande facilité deviner à quoi les alliés hypocrites de ce Flash pouvaient songer en cet instant à son propos, et il s’en foutait pas mal. Il ne les avait à peine salués, observant plutôt la pièce en silence, d’un œil expert. Il ne lui fallut que quelques secondes pour représenter intérieurement à travers une visualisation, ce qui a bien plus se passer dans cette pièce. Il lui suffisait d’identifier les dégâts dans le sol, les murs, observer les empreintes de soulier et d'y réfléchir en assemblant ses divers éléments. Évidemment, on ne parlait pas de se refaire une représentation exacte de ce qui avait réellement pu se produire, mais au moins, de visualiser une scène qui s’en rapprochait. Ainsi, Wyatt pouvait se faire une idée la de vérité.

         Cela ne l’empêchait évidemment pas de partir dans plusieurs directions sous les hypothèses qui germaient dans son esprit… Le pouvoir pouvait toucher autant la télékinésie, la gravitation, les ondes, etc. Et il va de soi, que c’était pour le dernier élément que Wyatt avait répondu à cette mission. Cela faisait plusieurs mois qu’il la cherchait, elle, pour la ramener. Il espérait que c’était elle qui avait causé cela, afin d’avoir une piste pour la retrouver. Il prit une inspiration quand un autre agent d’ARGUS vint le rejoindre dans la pièce. « Les élèves sont rassemblés dans la cours du Bahut, ils vont être dispatchés en plusieurs groupes. » Wyatt acquiesça de la tête et suivit l’homme jusqu’à dans la cours. Il prit un moment pour fixer sa montre, jugeant que cela faisait déjà une bonne demi-heure depuis l’incident. L’idée d’ARGUS a ce moment-là, était de savoir si une personne connaissait l’élève afin d’en décrire son physique ou même d’obtenir son adresse et ses coordonnées. Une simple photo de l’élève aurait pu être suffisante.    
        Mais le personnel enseignant ne savait même pas si c’était bien un élève qui était responsable de cela, l’autonomie qui existait dans ce genre d’enseigne empêchait la plupart des professeurs de prêter attention à tous les élèves dans leur cours, trop nombreux et ce n'était pas tous qui participaient activement au cours en question. Seules les vidéos des caméras de surveillance permettaient aux agents d’ARGUS d’affirmer qu’il s’agissait peut-être bien d’un élève, mais dû à la très mauvaise qualité des images, il était difficile de voir parfaitement le visage de l’élève en question. Il ne restait logiquement plus que le fait d’interroger les personnes sur place, enseignants comme élèves. Plusieurs groupes étaient formés, pour interroger les potentiels témoins. Wyatt avait avec lui un groupe d’élèves qui l’avaient accompagné jusqu’à dans une salle préparée pour lui. Installé à une table, il faisait entrer un part à part les élèves pour leur poser certaines questions qui lui semblaient le plus essentiel à poser, avant de les libérer tout en leur indiquant de faire entrer le suivant. Jusqu’à arrivée enfin à Billie Dalton. « Vous pouvez prendre place. » Indiqua Wyatt, en faisant un geste qui invita la personne à s’asseoir en face de lui.

      Le regard de Wyatt semblait éteint, comme s’il n’était pas réellement présent dans cette pièce, mais plonger à travers ses pensées. Sa voix, dont le timbre était doux et aigu, était paradoxalement glaciale et distante. Pas un seul moment, le regard de la ‘’blonde’’ qu’il était en cet instant, se posa sur l’individu, confirmant qu’elle était encore accaparée par ses pensées. Blonde entre parenthèses, car sa chevelure d’or était dissimulée comme à son habitude sous une teinture, une teinture qui était aujourd’hui de couleur bleue. Son style Gothique était aussi le second élément qui décrédibilisait N°2 en tant qu’agent, jusqu’à ce qu’il montre son badge qui détonnait avec son look. Chaînes autour du cou, sweet-shirt sombre au style sataniste, il n’avait rien d’un agent… Les élèves avaient d’ailleurs du mal à savoir comme s’adresser à lui, certains timides, tandis que d'autre était beaucoup trop entreprenant. Et justement, cela profitait même pour tenter de connaître son nom et son numéro de téléphone. Toutefois, là où habituellement, Wyatt aurait déjà pété un câble en voyant un type le draguer sous sa forme féminine.
      Ce dernier était resté calme et concentré sur ces questions, et ce, malgré que ce n’était pas un, mais plusieurs élèves ayant osé croire qu’ils auraient une chance avec lui. Oui. Pas une seule réaction, juste, ce regard vide et pourtant, profond à la fois. Lorsque ce regard dénia enfin se poser sur Billie, il annonça. « Je vous écoute. » Et ce fut les seuls mots qui sortirent de sa bouche, affirmant de cette simple phrase qu’il savait peut-être que cette Billie était une témoin directe. Sans doute, l’avait-il appris d’une élève plus tôt ou peut-être, ne savait-il rien et posait machinalement cette question à tout le monde. Mais en vérité, pour Wyatt, la réponse était en fait, tout autre...
 

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     Ce qui était certain, c’est que le regard que Wyatt posait sur Billie, était là un regard qui ne semblait même pas lui être adressé. Comme si la demoiselle en face de lui n’était rien de plus qu’une présence que l’agent N°2 ne percevait finalement pas. Très vite, ce même regard perdit d’ailleurs ce seul et fragile intérêt qu’il avait capté chez l’élève. S’intéressant plutôt aux notes qu’il avait rassemblées jusqu’à maintenant. Se contentant d’inscrire silencieusement ce que la demoiselle lui disait. Quant à sa question si personnel, il ne dénia même pas s’y intéresser. Qui était-elle au fond pour que Wyatt partage avec elle ce qui le tracassa, ce qui le hantait ? Elle n’était rien de plus qu’une inconnue, une étrangère que l'agent oublierait aussi vite qu’il aura quitté les lieux. Alors, oui, il continua à écrire, puis à lire ses notes avant de poser son dos plus confortablement sur le siège dans un silence de mort. Son regard revenant sur Billie, seulement cette fois, il prit le temps de la contempler un peu plus, de réfléchir à ses mots malgré sa lassitude et sans manque de motivation.
       Il tapota alors la surface de la table à son niveau… « Vous ne pouvez rien dire ? » Une question chuchotée à lui-même, comme s’il s’interrogeait lui-même sur un élément qui le perturbait. C’était étrange, du moins, la réponse sonnait étrange aux oreilles de l’agent… Après avoir passé une bonne heure à interroger les autres élèves, Wyatt a pu voir que la plupart d'entre eux avaient tendance à répondre à sa question avec confusion sous le stress. Du genre : ‘’Pour dire quoi ?’’, ‘’Pardon ?’’, ‘’Est-ce que je dois me présenter ?’’, etc… Parfois, il se contentait de rester silencieux ne comprenant pas vraiment ce qu'il attendait d’eux. Une question si ouverte ne pouvait que perturbait dans une situation aussi incertaine des personnes non-préparé, surtout face à un agent d’une agence qu’on savait fondamentalement dangereuse et politiquement incorrecte. Pourtant, cette Billie Dalton semblait assurée que ce que Wyatt voulait écouter, c’était ce qu’il s’était passé plus tôt avec le Méta-humain, et ce, comme si elle avait préparé son speech. En soi, si une personne avait ouvertement été témoin de ce qu’il s’était passé, cette activité n’aurait pas vraiment lieu d’être. ARGUS aurait interrogé uniquement le témoin.

      « C’est très aimable de vôtre part de me dire ce que je sais déjà, toutefois… Ce que je souhaite vraiment, c’est que vous vous présentiez pour commencer… » Il arrêta de tapoter la table de son doigt, avant d’annoncer à nouveau « Je vous écoute. » Il y avait aussi ces personnes qui se pensaient plus malin que les autres, et qui cherchait à répondre de manière directe et intelligente sans qu’on l’ait interrogé sur le sujet de leur réponse. Possiblement pour faire leur intéressant, ou bien parce qu’il cachait quelque chose, quels que soient les cas, il se trahissait sans vraiment en avoir conscience eux-mêmes. Dans le cas de cette Billie, ses réponses semblaient vouloir précipiter la fin de cette entrevue et bien évidemment, ce n’était pas une chose qui pouvait aisément échapper à Wyatt. Cependant, quelque chose tracassait le jeune agent... Plus il fixait le visage de la demoiselle, maintenant que cette dernière attirait sur elle l’attention de l’agent, plus ce dernier commençait à ressentir un malaise qui n’aurait pu expliquer. Il n’y avait à premier vu rien d’anormal avec l’apparence de cette gamine et pourtant, par moment les mouvements de ses traits faciaux semblaient trop lisse dans l’esprit de l’agent.    
       Mais ce n’était pas vraiment ce qui mettait le jeune homme aussi mal à l’aise… Vous savez, une personne avait beau changer d’apparence, en faisant des modifications faciales à coup de botox ou allez jusqu’à changer de sexe pour se sentir bien dans sa peau, les yeux restaient bien la seule chose qu’on ne pouvait guère changer. Wyatt lui-même en était la preuve vivante, malgré son changement physique, ses yeux restaient identique, ces derniers portant la marque de son identité… Car oui, les iris avaient une empreinte propre à chaque individu, une empreinte qui ne pouvait pas être effacée comme le pouvaient celles des doigts. Évidemment, ce n’était pas à l’œil nu que l’on pouvait observer cette empreinte rétinienne, toutefois un observateur comme Wyatt était sans doute sensible face à l’impression de connaître ce regard qui accompagnait une chevelure dont la couleur ne lui était pas non plus inconnue.

         Il détestait ça, il détestait ce sentiment qui émergeait en repensant de cette manière à sa sœur. Se disant qu’il commençait déjà à la voir partout, et c’est tout naturellement qu’il craignait qu’à partir d’un moment, il suffisait qu’il voie une rousse pour la confondre avec N°4.
 

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     Elle se présenta alors, bien qu’en réalité, Wyatt avait déjà les informations sous les yeux, lisant paisiblement son dossier d’admission à cette université, alors qu’il l’écoutait d’une simple oreille attentive. Elle était plutôt studieuse, c’était ce qu’il fallait être pour avoir la chance d’accéder à un parcours aussi difficile que celui du droit, que je trouvais pour ma part intellectuellement épuisant et ennuyeux. J’étais un homme d’action, ne vivant que pour être sur le terrain pour ma part. Me retrouver, assis derrière un bureau à remplir des dossiers, c’était bien tout ce qui me faisait peur et sans doute, ce qui faisait aussi peur à ARGUS. N’ayant pas dépensé une fortune dans ma création pour simplement faire de moi qu’un employé de bureau lambda. Ironiquement, j’étais actuellement assis derrière un bureau, dans le cadre d’une enquête qui, je l’espérais, me conduirait sur les traces de ma sœur.

Mon regard se releva de nouveau vers la rouquine lorsqu’elle annonça le fait que je n’avais répondu à sa question. Je déposais alors mon stylo sur la table avant de croiser les bras, la fixant tout en laissant tomber mon dos contre le dossier de la chaise. « Et pourquoi j’aurais à vous répondre ? On se connaît peut-être ? » Le ton de ma voix était devenu sans doute bien plus glacial, et peut-être à raison. Elle était l’énième élève à croire qu’il pouvait s’adresser à moi comme à autre camarade de classe. Mais la vérité était que je n’étais pas leur camarade, je n’étais pas leur alliée et je ne serais pas leur ami, en aucun cas. J’avais une enquête à mener, je n’étais pas ici pour participer à un foutu speed dating. « Ai-je l’air d’être le genre d’agent qui doit se confier au premier venu et surtout à un potentiel suspect ? » Elle n’était pas un suspect pour le moment, mais elle pouvait le devenir si j’apprenais au cours de cette enquête qu’elle avait un lieu avec le méta-humain qu'on cherche, rien de bon n'attendra à ceux qui nous cacherait sciemment des informations.

Évidemment, j’ai malgré tout, fait exprès d’utiliser le terme ‘’suspect’’ dans le but de lui faire comprendre, qu’elle et moi étions en aucun cas dans une situation qui permettait de faire amicalement connaissance. Pour moi, elle n’était rien de plus qu’un job que je voulais finir au plus vite pour repartir à la recherche de ma sœur. Ni plus, ni moins. Son bon fond, ou son pseudo-intérêt pour mon état de santé, était bien-là le dernier de mes soucis. Je la toisais du regard un moment avant de récupérer mon stylo que je tapotais de nouveau sur mon carnet de notes. « Pourquoi avoir choisi d’étudier à Central City en particulier ? » Repris-je alors comme si de rien n’était, bien que le froncement de mes sourcils et le ton toujours froid de ma voix, indiquaient clairement que je n'avais actuellement aucunement une bonne humeur.
 

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     Oh et voilà qu'elle se révélait être une rebelle, si c’était à ce petit jeu qu’elle voulait jouer avec moi, elle perdait son temps. Je n’avais ni le temps, ni la patience de suivre sa bêtise. Ignorant sciemment son petit commentaire bouffé d’arrogance. Je me contentais de la fixer avec une bien belle indifférence. Si je devais péter un câble à la moindre remarque, je n’aurais pas ma place ici. Malgré ça, rien ne m’empêchait de la juger et de la mépriser avec le reste de sa classe, une bonne de guignols qui n’avaient pour eux que leurs bêtises et leurs ignorances. J’avais beau avoir jeté un œil à l’ensemble de la structure, je ne voyais pas ce qui pouvait plaire à Analia en fréquentant ce genre d’institution, remplis de sauvage sans once d’éducation. Qu’ai-je moi-même découvert quand je venais espionner N°4 dans son ancien lycée ? Eh bien que les élèves fussent séparés par des castes de personnes du plus populaire ou plus maltraité.
       Et ce système étrange ne semblait choquer personne hormis moi-même. Parce qu’on était belle et blonde, qu’on savait un peu jouer des reins, on allait forcément devenir la cheerleader de l’équipe et sorti avec l’un des footballeurs de l’équipe du lycée. Putain, mais c’était grotesque. Et parce que tu faisais partis des plus sages et que tu te concentrais sur tes études plutôt que sur tes loisirs, cela faisait de toi un Nerds. Fuck this injustice ! Je n’avais aucun respect pour cette société et quelque part, j’étais bien heureux qu’ARGUS me donnent ce pouvoir de me dresser au-dessus de ces animaux imbus d’eux-mêmes. N°1 avait raison, ce monde n’avait rien à offrir aux Jones et c’était pourquoi je devais récupérer Analia, l’arracher à ses rêves que j'ai malheureusement contribué à faire éclore. Elle ne devait sans doute pas avoir conscience qu’ARGUS était bien le seul foyer que nous avions. Il était fou de croire qu’il pouvait en être autrement.

        Quoi qu’il en soit, je l’avais ignoré et lui avait demandé la raison de sa présence à Central City. Le Wyoming n'était certes pas l’État comportant les plus grandes villes, mais là-bas la vie était plutôt belle et prospère. C’était comme si un Texan voulait quitter sa terre et sa ferme, pour juste vivre dans une grande ville. Ce n’était pas dans leur mentalité, c’était des gens bien trop fier pour ça. Et ceux qui partaient, avait souvent une très bonne raison de le faire : problème de famille, divergence culturelle, un besoin de fuir ses origines, etc. Quelle était la réponse pour elle ? Et en l’écoutant, je ne pouvais que me dire que c’était stupide, que ça sonnait faux. Peut-être voulait-elle pas partager sa véritable raison, en vrai, je m’en foutais pas mal qu’elle me dise la vérité ou non. Je lui posais les questions machinalement notamment pour étudier sa personnalité à chier, les questions ont soi étaient factices. C’était sa psychologie qui m’intéressait. Savoir à quel genre de personne, on avait à faire était plus important que faire confiance à ses propos.
       Et ce que ça personnalité me révélait, c’est qu’elle ferait mieux de la fermer sa petite gueule à partir de maintenant, car elle m’apparaissait de plus en plus louche à mes yeux. Adrian entra dans la pièce, ce qui me surprit. Ce n’était pas normal, j’avais avec moi le talkie-walkie que je lui avais pourtant emprunté quelques heures plus tôt. Il s’avança et se pencha vers mon oreille pour me faire rapport de ce qu’il avait trouvé sur les caméras de surveillance, ainsi que l’arrivée d’un autre rapport tardive d’une autre section d’ARGUS qui décrit ce qui s’est produit plus tôt dans la journée... Ce n’était pas donc pas Analia la méta-humaine, merde. Cependant, je fronçais les sourcils en me replaçant sur mon siège à la question de miss Dalton. « Mentir à un agent de loi dans le cadre d’une enquête est passible d’une condamnation, miss Dalton. » Dis-je pour lui faire comprendre qu’elle n’ira nulle part pour l’instant, avant de rajouter. « Pourquoi m’avoir caché que la méta-humaine semblait avoir un intérêt pour vous ? Que cherchait-elle à avoir de vous ? »

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Si la loi devient crime, alors le crime n'est plus... - Juge

     Je perdais mon temps, je le savais et pourtant, je cherchais encore désespérément une réponse déterminée à rester dans l’ombre. J’avais écouté l’explication de Miss Dalton, d’un silence de mort et d’une attention qui était déjà emporté par des pensées tournées vers N°4. Cherchant encore une explication quant à sa disparition, les endroits potentiels où elle pouvait être. Pour qu’elle ait pu réussir à disparaître aussi vite et aussi, efficacement, elle devait très certainement être épaulée par une personne capable de déjouer nos centres de recherches. Il n’y a pas une photo qui aurait pu nous échapper, ni même une image venant d’une caméra de surveille, à cet instant même une intelligence artificielle analysait dans sa base de données toutes les images qu’elle recevait en direct des caméras de surveille, de distributaire, de pc piraté. Mais pas une ombre d’elle, pas le moindre indice sur son emplacement potentiel.

Soit elle s’était enfui dans un endroit à l’abri de toute technologie de surveillance, soit elle n’était plus reconnaissable pour notre système de surveillance. Mais encore une fois, il est impossible qu’elle ait pu être capable de nous échapper de la sorte sans l’aide d’une personne capable de lui offrir une invisibilité totale. Elle avait des alliés. C’était la seule explication, n’est-ce pas ? Elle avait des alliés dont j’ignorais l’existence, et ce, depuis qu’elle vivait avec nous. Peut-être que dans le fond, N°1 est celui qui encore une fois, c’était toujours montré avisé là concernant. Il avait raison de critiquer le fait qu’elle aille dans un Lycée ordinaire, c’était le meilleur moyen de créer des contacts pendant qu’on la surveille de manière moins persistante. J’étais en colère depuis ce jour, envers moi-même pour l’avoir pu su l’arrêter. Envers ARGUS pour s’être pliée à ses exigences. Et surtout, envers Waller qui réagissait comme-ci elle avait d’autres affaires urgentes à régler.

Je craquais sans doute, quoi de plus normal, pas vrai ? Qui pourrait avoir les épaules assez solides pour se prendre tout ça dans la gueule et rester de marbre malgré tout. Je relève les yeux vers cette gosse, quand elle se tut que le silence revient dans la pièce. Je n’avais finalement pas écouté un mot de ce qu’elle m’avait dit, de toute façon cela n’avait plus d’intérêt d’entre ses excuses. Elle n’avait elle-même plus aucun intérêt, tout comme cette enquête. Ce n’était pas N°4, qu’est-ce que je foutais encore là ? Je rassemblais alors mes documents silencieusement, avant d’annoncer. « Vous pouvez y aller Miss Dalton. La prochaine fois éviter de mentir et de cacher ce genre d’information, ça pourrait se retourner contre vous. » Je m’étais relevé, avant de redonner avec force le talkie-walkie à Adrian, qui se cabra sous la force du coup qu’il venait de recevoir. « Merci pour rien. » Lui crachais-je avant de sortir de la pièce sans adresser un regard à l’homme, où cette gosse.