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 Cette Dame Bleue ☨ Solo

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MessageSujet: Cette Dame Bleue ☨ Solo   Cette Dame Bleue ☨ Solo EmptyJeu 11 Mar - 15:30




Tout était si calme, si silencieux... suspendu dans le vide, le dernier fils de Krypton avait levé les bras pour alléger le poids de son corps, bien que ceci lui était déjà retiré par les grâces de l'espace froid. Ici, il n'y avait ni son, ni sensation, la perception de l'air demeurait dans sa mémoire comme une sensation abstraite, mais il n'y existait pas. Le souvenir du vent caressant sa peau et faisant onduler sa cape persistait, mais il n'y existait pas. Ici, Kal-El se sentait à la fois plus libre et plus serein - ironiquement de la condition qui était la sienne, mais surtout plus seul que jamais.

Car lorsqu'il était en bas, les voix de la Terre toute entière résonnaient d'un balai chaotique ininterrompu dans son esprit, tambourinaient de leurs multitudes ses sens et martelaient de leur vigueur sa réflexion, submergeant constamment le kryptonien de la lourde charge de se sentir responsable de chacune d'elle quand bien même tous ses pouvoirs ne lui permettaient pas d'être partout à la fois. C'est pour cela qu'il venait ici, pour faire le vide, au sens spirituel comme au sens de son environnement, de la morsure froide et embaumante de l'infini espace qui lui seul avait le don de le faire se sentir anecdotique au cosmos, lui faire percevoir n'être qu'une poussière insignifiante dans un univers trop vaste.  

Il s'était isolé ici depuis plusieurs heures terrestres à présent, cherchant le réconfort et le calme qui lui avaient tant fait défaut depuis son retour sur cette terrible Terre. Terrible pour ses sentiments, son cœur coupable et ses bras trop puissants pour toutes ces choses si fragiles. Cela ne faisait que quelques brefs jours qu'il était revenu sans se montrer à quiconque, isolé dans la Forteresse de Solitude, la sienne. Malgré tout, l'espace l'avait bien vite rappelé car il n'avait pas pu s'empêcher d'écouter, tout en bas, et retrouver ce brouhaha était une épreuve en soi.

Finalement, il acceptait de rouvrir les yeux vers l'infinité, qu'il contempla d'une telle saveur que cela lui arrachait un doux sourire, avant de se tourner progressivement vers la planète. Tant bleue de diverses nuances et aussi démentielle pouvait-elle être à son échelle, pourtant si petite comparée aux immenses mondes qu'il avait côtoyé et observé dans ses voyages vers les tréfonds galactiques. Cependant de toutes, elle était la plus belle qui soit, voilà la réponse à cette cruelle question qu'il s'était posé plus jeune : pourquoi tant de créatures monstrueuses se déchaînaient-elles pour cette petite planète bleue ? Pour sa beauté incomparable comme la vie si intense qui y grouillait avec désirs et folies, des existences par milliards uniques à toutes les autres de l'univers, toutes plus magnifiques encore malgré leurs nombreux défauts et leurs abus, c'était là la réponse à la convoitise de l'univers entier. Posséder un joyau parmi les joyaux du Tout.

Ces années passées loin de cette Terre-ci qui lui avaient été imposées par les événements, perdu dans d'autres réalités, avaient été en finalité aussi nécessaires pour atténuer son chagrin que difficiles maintenant qu'il revenait, lui qui aimait tant cette dame bleue, son amante spirituelle, qu'il s'était juré de préserver de tous les maux que sa condition de Titan lui permettait d'affronter. Ses poings solides et larges se dirigèrent vers elle, et d'une impulsion qui fut étouffée par l'espace, il se propulsa dans sa direction.

Son corps fendit l'atmosphère terrestre après avoir franchi l'orbite basse et il s'engouffra dans cet amas de vies qui le pris aux tripes à l'instant où l'air venait emplir ses poumons de sa grande fraîcheur, tandis que les sons revenaient à la charge à l'image d'une tornade déchaînée au cœur d'une tempête furieuse. Son propre envol gagna en intensité, libérant une onde de choc qui fustigeait les cieux tandis qu'il accélérait sa vitesse pour dévorer des centaines de kilomètres en quelques secondes.

L'Homme d'Acier fondait avec une rapidité qui en devenait indétectable même par les meilleurs appareils spécialisés, pour gagner les Etats-Unis, la côte Est et plus spécifiquement la petite bourgade modeste de Smallville, le foyer de son enfance si tranquille. Il s'insinuait en profitant de la nuit élégamment sombre qu'il avait particulièrement attendu pour venir, dissimulé aux regards indiscrets, pour se suspendre en lévitation près de la fenêtre de celle qu'il était venu voir. La première personne qu'il visitait depuis son retour sur Terre et la plus importante qui soit pour tout garçon à la peau lisse fusse t-il devenu un homme barbu aux traits tracés par l'expérience : sa mère adorée. Son dernier véritable pied à terre ; foncièrement terre à terre qu'il en était plus réel que tout le reste et persistait à le tenir raccroché à sa part d'humanité.

Une jambe légèrement redressée à l'autre, le genou en conséquence replié quelque peu et la posture droite et noble, le Superman vint à quelques centimètres de la fenêtre dissimulée par des rideaux qui donnaient sur sa chambre et toqua simplement. Il patienta alors, ses yeux vairons parcourant la ferme, de sa petite maison douillette à la grange voisine plus imposante de son armature de bois agreste, au champs et autres bâtisses sans grande valeur au tout commun, si précieux à son vécu.

Comme un parent dont le cœur ne peut qu'entrevoir son enfant plus beau que tous les autres, tous les mondes et tous les reliefs qu'eut dessiné l'univers dans sa complexité n'avaient pu soustraire à l'Homme d'acier la lueur dans ses iris, qui rendait cet endroit plus précieux que tout ce qu'il avait visité.

Les rideaux s'écartèrent après une minute et il vit son visage à elle, ses traits vieillissants marqués par la surprise, avant qu'ils ne soient adoucis d'un sourire chaleureux et que ses yeux ternes et boudeurs du sommeil interrompu ne s'illuminent d'un bonheur sincère. Le Titan grand et barbu su alors qu'il était véritablement rentré chez lui, puis il redevint un garçon, transformé dans le regard de celle sans qui Superman n'aurait jamais existé.





Dernière édition par Clark Kent le Ven 7 Mai - 15:04, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Cette Dame Bleue ☨ Solo   Cette Dame Bleue ☨ Solo EmptyLun 29 Mar - 18:12


Elle avait descendu les escaliers aussi vite que son âge le lui permettait et ouvrit la première porte boisée, puis la grille de protection, libérant enfin le passage vers son fils qui avait posé pied à terre et monté les quelques marches de l'estrade extérieure. Vêtue de sa robe de chambre rosée épaisse, Martha ouvrit les bras tandis que les poches de ses yeux tombaient d'émotion, son sourire partagé entre la joie et l'envie de pleurer, elle l'enserra à la taille en s'y agrippant tel un koala à sa précieuse branche, la joue pressée contre son torse d'acier et la voix tremblotante.

« Oh Clark, tu es rentré... si tu savais comme je me suis inquiétée. Mon grand homme. »

Clark avait souri en retour en la voyant venir, un doux sourire affectueux aux lèvres closes, et ses bras délaissés le long de sa silhouette vinrent la couvrir quand elle l'enserra, touché par les sentiments communicatifs de celle qui l'avait élevé.

« Bonsoir mère. » Rétorquait-il en posant le menton sur la chevelure poivre et sel de celle-ci, y déposant après quoi un baiser. « Désolé de venir si tard, je viens de rentrer et j'ai perdu la notion des heures. »

« Ce n'est pas grave mon chéri, ce qui compte c'est que tu sois là, et tu sais bien qu'à mon âge, je me réveille au moins trois fois par nuit. »

Elle avait répondu en retenant tant bien que mal le trémolo de son intonation, reniflant ensuite l'humidité qui nappait ses narines puisque quelques larmes lui avaient échappé. Elle resta de longues secondes à serrer aussi fort qu'elle le pouvait la taille large et musculeuse de son garçon qui le demeurait en son âme et conscience, qu'importe sa stature et l'impact des années.

Clark lui gardait une pression mesurée, pour ne pas lui faire de mal certes et elle en avait elle-même conscience que cela n'avait jamais retiré à la sincérité de son fils, mais aussi, probablement, par une certaine distance que le Grand Bleu ressentait aujourd'hui avec le monde qui l'entourait. Il était moins expressif qu'il avait pu l'être jusqu'alors, intériorisant davantage ses propres émotions. Cela ne faisait que quelques courts mois pour elle, mais pour lui son absence avait représenté des années qui l'avaient profondément changé.

On dit que l'homme ne change jamais vraiment, se contentant d'évoluer pour devenir une autre version de lui-même, pire ou meilleure. Dans son cas, il avait conscience que c'était davantage qu'une simple évolution, cependant il n'avait aucun désir de lui faire part de ses aventures et mésaventures, pas pour le moment, elle n'avait pas besoin de nourrir davantage ses angoisses.

Plus le temps passait, plus son expérience s'affinait, plus il comprenait ce qui jeune lui avait paru abstrait : la terrible inquiétude d'une mère pour son fils, tout Superman était-il. Une crainte viscérale, féroce et irraisonnée que le jeune enfant n'appréhende pas, que l'adolescent moque et que l'adulte chéri. Car nul n'avait jamais autant prié pour son salut qu'elle et si son sentiment d'invincibilité s'était assagi avec les épreuves, l'angoisse de sa mère avait été le seul phare d'un jeune Superman plus inconscient que courageux. Oui, il la remerciait de tout son cœur pour cela.

Elle finit par relâcher doucement son étreinte, presque à contrecœur et leva les yeux sur les bleus vairons de Clark, à s'en casser la nuque, lui qui était si grand maintenant. Il sourit de nouveau de cette même retenue non moins affectueuse en baissant son regard sur le sien et ils s'observèrent quelques instants ainsi, intensément, puis elle recula d'un pas et pris sa main, lui faisant signe de tête de l'accompagner en ajoutant si besoin est de sa voix gracieuse à l'assurance retrouvée :

« Viens, je vais préparer du thé et tu me raconteras l'espace. »

« Tu es gentille mère, mais... tu es sûre de ne pas vouloir te recoucher ? » Répondit-il en prenant le pas pour la suivre à l'intérieur, la porte grillagée grinçant à leur passage. « Je serais là demain matin, tu as ma parole. »

« Ca ira. Maintenant que tu es là, je peux veiller un peu avant de profiter d'un vrai et bon sommeil. »

Il souffla des narines à la fois avec amusement et compassion, passant l'arche afin que Martha puisse refermer la seconde porte boisée. Quelque soient ses aspirations, les derniers mots de sa mère amenèrent ce petit pincement de culpabilité d'imaginer son état au couvert de cette maison tandis qu'il avait arpenté des galaxies, c'était le moins qu'il lui devait après tout.

Elle s'affaira ensuite à l'ouvrage, gagnant la cuisine pour remplir la bouilloire d'eau et la faire chauffer sur sa plaque dans un tintement métallique, pendant que Clark patientait dans le salon, faisant le tour à pas tranquilles en observant tous ces bibelots qui composaient le salon de son enfance, son mobilier que la maîtresse de maison avait refusé de changer malgré les propositions de Clark de lui en offrir de nouveaux plus modernes et confortables. Surtout, il s'arrêta devant les photos soigneusement installées sur un large et imposant buffet victorien comme on en fait plus.

Une quarantaine de cadres accolés, rien que cela, représentant différents épisodes de son existence. Il observa son père, la botte en appui sur le tracteur familial qui aujourd'hui reposait dans la grange. Lui-même bébé, dans les bras de ses deux parents plus jeunes, photo qu'il avait choisi de prendre avec son propre portable pour orner son fond d'écran. Il y avait Prune, la jument qui l'avait porté sur les sentiers terreux de Smallville et avec qui il posait alors, encore adolescent.

Tant de souvenirs à différents âges, mais pas seulement. Il y avait Kara, Conner, Diana, Ophelia, Lois au devant, et l'équipe originelle de la Justice League, dont le grand cadre était déposé en tête, Superman au centre du groupe de ce même costume qui couvrait ses épaules depuis plus de quinze ans. Clark se saisit du cadre afin de scruter la photo de plus près, si nette et aux couleurs léchées en comparaison des autres, pas seulement parce qu'elle était récente mais de par le matériel professionnel qui avait été utilisé pour l'illustrer lui et ses alliés.

Néanmoins, même cette photo semblait être un lointain souvenir à présent et son regard s'attardait quelques longs instants sur le visage masqué de Batman qui n'était plus de ce monde. Il pris une inspiration, sensiblement mélancolique et discrète pour ne pas importuner sa chère mère et reposa le cadre tel qu'il se trouvait, avec attention, avant de la rejoindre à la cuisine. En dépit de ses doutes, de sa remise en question vis à vis de lui-même comme de toutes ces années à œuvrer, il lui était interdit d'effriter à Martha la fierté qu'elle ressentait à son égard, car c'était l'accomplissement de tous ses efforts pendant plus de temps encore, de toutes ses souffrances, de ses pertes et ses propres doutes.

Oui, sa foi absolue en Superman et ce qu'il symbolise est sa récompense, le rêve fou de toute mère de voir son enfant rendre le monde meilleur et briller parmi les étoiles, sans avoir conscience sans doute qu'aux yeux de Clark, elle était son propre exemple qui avait depuis toujours ancré ses convictions qu'il s'était évertué à transmettre aux autres. Parmi lesquelles ne pas avoir d'à-priori sur son environnement, ne pas se contenter de juger sur des prétextes, sur des caractéristiques, ne pas chercher à transformer l'histoire ou le monde à son image subjective et individuelle au risque inévitable de devenir un mal, ou encore ne pas s'alourdir d'un orgueil déplacé.

Même Superman a une idole, une championne sans pouvoir, une héroïne sans cape, qui supplante de son aura grandiose toutes les entités, toutes les héroïnes de cet univers qu'il avait parcouru. Sans rapport au fait qu'elle soit une femme, car cela n'a aucune valeur intrinsèque, mais pour sa bienveillance, sa résistance, sa simplicité et son sens de la justice en toute chose. Un idéal de vie à suivre : Martha Kent.




Dernière édition par Clark Kent le Ven 7 Mai - 15:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cette Dame Bleue ☨ Solo   Cette Dame Bleue ☨ Solo EmptyVen 7 Mai - 15:04


Ils avaient passé un peu plus d'une heure à discuter dans la cuisine, se perdant dans quelques récits, Martha avait relancé la bouilloire pour réchauffer à nouveau l'eau, puis ils ne gagnèrent le salon.

La cuillère qu'elle tenait tintait contre la tasse remplie de thé dans laquelle elle la faisait tourner, mélangeant le sucre dissout au liquide bouillant d'où émanait une douce fumée chaude et l'odeur fleurie de la menthe. Elle avait les jambes croisées sous la table, assise sur une épaisse chaise de bois comme l'on en fabriquait plus aujourd'hui, héritage des parents de Jonathan dont ils avaient pris soin au cours des années, en dépit de nombreuses réparations.

Face à elle, Clark était également installé, assis sur sa cape pour qu'elle ne déborde pas autour de lui, toujours vêtu de son costume qui le faisant tant dénoter d'avec son environnement modeste, il portait la dextre au coffret métallique abritant le paquet de sucres ouvert. D'un geste mesuré, il en récupéra deux et les amena à sa tasse pour les y glisser, les molécules d'eau aromatisée remontant le premier carré blanc en lui donnant une légère couleur, avant qu'il ne les laisse disparaître dans le thé.

« Comment vont Conner et Lois ? »

« Je n'ai pas vu Lois depuis votre séparation. Elle a besoin de surmonter ça, je la comprends. Et tu sais comment est Conner... intrépide. » Dit-elle en souriant, un brin amusée.

« Il va bien, même s'il t'en veux toujours. Il continue de suivre le chemin de son aîné. Conner persiste à se dénigrer mais c'est un vrai héros. Vous ne vous ressemblez pas tant que ce que l'on peut croire, vos caractères sont très différents et le sien s'affirme avec le temps. Mais il a ta bonté, ta volonté et ton sourire. »

« Je n'en doute pas. Il en est plus que capable. Tant qu'il est maître de lui-même, je sais qu'il fera les bons choix. »

Une légère inspiration suivit ses mots doucement tonnés de sa voix grave, puis il se saisit de la cuillère posée à coté de la tasse pour venir mélanger son contenu, provoquant à son tour quelques tintements de son geste distrait.

« Quelque soit l'emprise qu'a ce salaud de Luthor sur lui, j'ai confiance en Conner. C'est un bon garçon, il a ton sang. Il s'en sortira, comme tu t'en es toujours sorti.

Ce n'est pas la menace de Luthor qui m'inquiète, c'est ce qu'il pense de lui-même, et ce qu'il pense de toi. Tu devrais aller le voir. Même s'il ne le dit pas, je sais qu'il a besoin de toi, de faire la paix et comprendre. »


Clark se passa pensivement la main sur la barbe, au préalable de la joindre à sa sœur sur la table, encerclant la tasse sans s'en munir. Il se fit muet quelques instants, ensuite, sa voix rauque et adoucie repris le cours de la discussion.

« J'irais le voir, plus tard. J'ai besoin de faire le point sur moi-même et il lui faut plus d'espace pour se trouver, sans avoir à se comparer à ce que je suis. En parlant de ça... je suis désolé mère, de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt. Ce n'était pas volontaire. »

« Je comprends mon chéri. Vu tout ce que tu viens de me raconter, je dois déjà m'estimer heureuse de te voir revenu à moi. Même si je sais que tu ne me dis pas tout. »

Elle esquissa un fin sourire, mêlant un certain amusement à une douceur qui lui était propre et touchante, ce qui ne manqua pas d'affecter le regard de Clark relevé sur elle à ses derniers mots, ses sourcils se fronçant et provoquant l'apparition d'une ride d'inquiétude entre deux.

« Mère, je ne te mens pas. » Dit-il avec un peu plus d'affection dans l'intonation, délaissant sa cuillère métallique dans la tasse.

« Je sais mon coeur. » Rétorqua Martha dont l'attention restait focalisée sur sa tasse, davantage par mesure qu'autre chose, elle continuait de bercer le thé d'un mouvement concentrique avec sa propre cuillère, patiente. « Mais ça ne t'empêche pas de me cacher des choses. Ce n'est rien... »

Entreprit-elle d'ajouter tandis que Clark avait entrouvert les lèvres pour parler, l'interrompant également du regard qu'elle redressait à son tour pour soutenir le sien, emprunte d'une affection autrement plus maternelle.

« Tu fais ça pour me protéger, pour que je n'ai pas trop de peine. Tu es comme ton père, tu t'inquiètes tout le temps pour tout et pour tout le monde. Tu t'inquiètes de ce que je pourrais penser alors que c'est ton cœur qui est concerné par ce que tu vis. Si seulement tu pouvais être moins comme lui, et un tout petit peu plus... égoïste, tu serais moins torturé. »

Martha avait inspiré une bouffée d'air à ses mots, qu'elle soupira, rabattant sa poitrine. Elle tira la cuillère de son récipient et la tapota sur son rebord pour faire tomber les gouttes de thé accrochées, avant de la déposer sur la nappe à fleurs. Face à elle, Clark n'avait pas profité de son interruption, inclinant ses iris sur le panier de fruits au milieu de la table, garni de pommes, de bananes et de grenailles qui devaient être là depuis un certain nombre de jours déjà.

Ses phalanges s'étaient repliées, sa senestre complètement faisant craquer ses jointures pendant que sa dextre s'arrêtait à moitié, il déposait quelques doigts de celle-ci sur la poignée de tasse, sans la lever.

« Quand tu es parti, tu m'as dit que c'était pour réfléchir et explorer l'univers. Mais je sais qu'en réalité, tu l'as fait parce que c'était trop douloureux, de vivre ici, entouré de tous ces gens malheureux, de toutes ces souffrances incessantes, toutes ces morts violentes et injustes.

A force de trop t'inquiéter, tu as fini par ne plus faire attention qu'à ceux qui souffrent... et tu as oublié le bonheur, des autres, de ce que tu as accomplis, le tiens. Ca t'a fait du mal, tellement de mal. ​»


Il y avait un trémolo d'émotion dans la voix de Martha qui engendra un pincement au cœur de Clark, de la sentir, sa peine à elle. Il soupira à son tour des narines, se passant la langue finement sur la lèvre inférieure avec gêne, et un affreux sentiment de responsabilité.

« Mère, je... »

« Tu ne m'as jamais appelé comme ça. ​» Coupa t-elle.

Clark releva à nouveau son regard sur sa mère, d'un froncement d'incompréhension davantage que d'inquiétude cette fois, qu'il effaça l'instant d'après, en saisissant ce qu'elle sous-entendait. Néanmoins, elle n'avait pas l'intention de laisser ça en simple sous-entendu.

« Maman. Même à quarante ans, tu m'appelais toujours maman, parce que c'est ce que je suis pour toi. Ce n'est pas juste la barbe Clark, ni ta coupe de cheveux, ou ta manière de m'appeler. Je le vois... ​»

Elle se pencha sur la table pour mieux capter son regard, les lèvres plissées marquant sa mâchoire des rides de son âge, elle qui n'était plus toute jeune à présent. Le trémolo avait disparu mais son émotion s'exprimait maintenant par ses yeux rougis.

« Dans ton regard... dans ta façon d'être. C'était plus qu'un voyage de trois mois dans l'espace, n'est-ce pas Clark ? Tu as changé. Vraiment changé. Tu n'es plus le même homme et je n'ai pas pu être là avec toi. Tu étais brisé par tellement de peine, et tu as affronté ta souffrance tout seul.

Maintenant tu es là mais tu n'es plus tout à fait mon garçon. C'est ce que j'ai crains... c'est ça qui me fend le cœur. ​»


Sa voix se cassa sur la fin et elle se redressa sur sa chaise en baissant la tête vers sa tasse, sans pourtant s'y intéresser, des larmes s'échappant et ses lèvres se pressant plus fort, incapable de retenir sa propre peine. Clark resta estomaqué à ce qu'elle venait de lui délivrer, les lèvres closes, mais les traits affaissés et le regard s'affligeant de sa surprise. Il n'était pas là depuis deux heures qu'elle avait déjà tout saisi de lui. Non, cela allait plus loin encore, elle savait tout depuis toujours.

Comment en aurait-il pu en être autrement ? Elle était sa mère et avait lu en lui comme dans un livre ouvert, mieux qu'aucun autre n'aurait pu le faire. Elle n'avait pas cru en ses paroles qui avaient voulu esquiver son véritable mal être, lors de son départ. Clark s'en rendait compte à présent, il ne l'avait pas juste quitté quelques temps comme une envolée vers un voyage sans conséquence.

Elle savait et n'a rien dit, elle l'avait laissé partir et avait autant gardé sa souffrance pour elle, sans pouvoir échapper à son quotidien, sans pouvoir explorer quelconque contrée étoilée ni affronter de créature galactique pour soulager son fardeau. A présent, elle vidait son sac sans perdre de temps, comme s'il avait tenu en laisse ses émotions si difficilement qu'elle les lâchaient aussitôt son retour acté, se libérant d'un poids écrasant.

Abattu par ses responsabilités, son chagrin et celui du monde assourdissant qui l'entourait, Superman n'avait pas été assez attentif à celui de la femme qui l'avait élevé. Maintenant qu'il le voyait, qu'il le vivait, qu'il entendait battre son cœur de ce même chagrin, il se sentait dévasté de l'intérieur. Contractant sa mâchoire d'une rude pression, ses sourcils tombèrent de désolation et il sentit la même humidité monter à ses paupières et rougir le blanc de ses vairons.

Il se redressa vivement de sa chaise et fit le tour de la table pour déposer les genoux à même le plancher, à coté d'elle, inclinant la tête sur son coté pour chercher son attention et apposant sa senestre sur son dos frileux. Martha n'avait pas pu retenir ses larmes et en relevant ses yeux noyés sur son homme presque à sa hauteur de par sa grande taille, elle ne pu supporter de le voir ainsi et se jeta dans ses bras, s'accrochant autour de son cou et cachant contre son visage. A ce geste, Clark ferma les yeux et perdit une larme qui dégringola sur sa joue couverte de fourrure, signe fort pour l'Homme d'acier. Il recouvrit sa mère de ses propres bras épais en pressant sa barbe d'une tendre épaisseur contre ses cheveux grisonnant.

L'étreinte était si forte, les mains de Martha s'accrochant à la cape rouge et drue, celles de Clark serrant avec contrôle la robe de chambre de sa mère. Elle avait fondu en larmes et lui ne retenait plus la suivante qui suivit la même cascade sur sa joue opposée.

« Je suis navrée mon bébé. Je suis tellement navrée. ​» peinait-elle à exprimer, la voix brisée, reniflant tant bien que mal.

« Je t'en prie, ne dis pas ça, je n'aurais pas dû te laisser. C'est moi qui suis navré. »

« Je t'aime tellement Clark. ​»

« Je t'aime aussi, de tout mon cœur. Je serais toujours ton garçon quoi qu'il arrive, même barbu, malgré tout ce qui a pu se passer et tout ce qui arrivera...

Tu es ma mère, rien ne changera jamais ça. »



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MessageSujet: Re: Cette Dame Bleue ☨ Solo   Cette Dame Bleue ☨ Solo EmptyMer 19 Mai - 17:38


Le lendemain matin.


Martha avait fini par s'endormir et Clark était resté à son chevet jusqu'à ce que morphée prenne le dessus. Tous deux avaient eu une longue discussion et c'est suite à quelques rires partagés, symptômes d'un apaisement, qu'elle avait fini par céder à l'appel du sommeil. Il était ainsi sorti après l'avoir observé quelques instants, soulagé qu'elle ai pu vider son sac et que le poids de ses épaules fragilisées par l'âge et l'inquiétude se soit allégé.

Il avait ensuite passé le reste de la nuit à cogiter dans le salon, plongé dans la pénombre, avant que l'aube ne pointe le bout de son nez et n'apporte un peu de luminosité au travers des fenêtres. Clark en avait profité pour revoir les albums de famille et refaire le parcours de sa jeunesse qui avait été si douce au regard de tant d'autres, malgré ses drames. Il avait eu tant de chances de tomber près de cette ferme, l'un des rares endroits dans ce monde complexe et empli d'obstacles où il avait été préservé de tout ce qui aurait pu s'en prendre à un jeune garçon incapable d'entrevoir la portée de ses pouvoirs et du rôle qui allait lui incomber.

Il aurait pu finir si mal de tellement de manières, c'est pourquoi il avait troqué au petit matin son costume délaissé sur son lit contre un vieux jean de son armoire de chambre que sa mère avait pris soin de laisser en l'état, ainsi que d'un tee-shirt blanc, une chemise à carreaux grisés de teintes différentes et des bottes de fermier. Le plus simple accoutrement, le seul adapté à la manière dont il comptait inaugurer ce premier jour dans sa ferme natale depuis son retour.

Clark était aller faire un crochet en ville à bord du pick-up qu'il avait offert à Martha il y a des années, secouant son moteur ronchonnant et grondeur dans le but d'acheter un bouquet de fleurs chez madame Daniels. Il n'avait pas réveillé Martha, celle-ci nécessitant de rattraper du sommeil qu'il lui avait pris cette nuit.

C'est seul alors que l'Homme d'acier ascendant garçon de ferme gara la voiture au bord du sentier de terre, s'extirpant de l'habitacle avec le bouquet de fleurs, des fleurs de lys, les préférées de ses parents, les siennes aussi d'ailleurs. Il arpenta ce sentier tranquille, passant à coté d'arbres depuis lesquels des moineaux chantaient les louanges des défunts qui occupaient le cimetière dont il franchit l'arche de pierre, un muret encerclant les tombes des modestes du coin. Des gens qui pourtant auraient eu de quoi lui raconter bien des choses pour les plus vieux d'entre eux, près d'enfants arrachés trop tôt à l'existence dont ils prenaient soin à présent, dans l'au-delà.

Clark longea l'allée centrale, posant son regard sur les stèles qu'il connaissait bien de part et d'autre, jusque celle où se trouvait celui qu'il était venu voir. Il bifurqua alors sur un petit chemin de terre presque recouvert d'herbes, mais encore distinct et fit quelques pas, avant de s'arrêter devant l'hommage pierreux gravé du nom de l'homme qui avait façonné le Titan.


JONATHAN KENT
MARI ET PÈRE BIEN-AIMÉ
1951 - 2004


L'Homme d'acier qui avait laissé place à un homme simple et fils, resta de longues minutes silencieux en observant la stèle, les traits affaissés, les lèvres closes, le visage solennel et la dextre fermée sur le bouquet de lys. Par sa sobriété, il entreprenait de renouer d'avec son défunt modèle par l'esprit, ravivant l'intensité de certains souvenirs, de moments passés à apprendre, comprendre, partager, échanger, pleurer, sourire, rire et craindre parfois. De tous les hommes qu'il avait pu rencontrer avant d'en devenir un représentant ayant acquis une certaine maturité lui-même, de sa quarantaine franchie, jamais il n'en avait craint aucun, si ce n'est son père.

La crainte de ne pas être à la hauteur. La crainte de ne pas rendre fier. La crainte de décevoir tout simplement. Jamais non plus il n'en a aimé comme il a aimé son père. Il reste celui qu'il a le plus admiré, devant son autre défunt ami et allié, Bruce. Lui aussi était parti. A présent, il n'en restait plus que les souvenirs qu'il chérissait grâce à l'intégrité de son exceptionnelle mémoire, un don du ciel, ou plutôt du soleil, sans doute le plus précieux qu'il ai.

Un soupir fila doucement et longuement d'entre ses lèvres légèrement entrouvertes pour se faire, son torse gonflé de l'inspiration qui l'avait précédé s'affaissait et il ploya les genoux pour descendre sa silhouette. Sa dextre déposa le bouquet de fleurs à même l'herbe sous la stèle, puis il se redressa debout, sans que son regard lui ne se soit relevé de la tombe qu'il continuait de contempler avec mélancolie.

« Bonjour père. » Dit-il, d'une intonation relative de sa voix que ses vibrations graves rendaient plus intimistes.

« Ca fait un bout de temps. J'espère que tu te portes bien là-haut, enfin... où que tu sois.

J'ai mis du temps à revenir te voir, je suis désolé. Je ne sais pas combien de temps est passé pour toi, en fait je ne sais plus vraiment comment me situer, malgré mon don de mémoire, les choses ont parfois tendance à se mélanger à force. »


Il s'adressait à l'homme qui n'était plus d'un ton assez monotone, seul dans le cimetière, frottant son index contre son majeur distraitement, les yeux un brin plissés. Il contractait d'une brève interruption ses pommettes et les muscles de sa mâchoire dissimulée par sa barbe épaisse.

« Tu dois sans doute m'en vouloir d'être parti si longtemps en laissant Martha. Je n'ai pas voulu que mon absence soit si longue, mais m'éloigner était mon choix, j'en avais besoin. Tu comprendras pourquoi je l'ai fait. Ce n'était pas contre elle, ni contre personne sur cette Terre. C'était... moi.

Tant de choses se sont passées que je ne t'ai pas raconté... des drames que je n'ai pas pu empêcher, tellement de gens sont morts. Tu sais... tu m'as dit qu'un jour, j'arriverais à rendre le monde meilleur. Je crois de toi à moi que ce jour est déjà passé, j'ai comblé ton attente au travers de Superman. Pourtant, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment ce que j'imaginais. Que ça ai été suffisant. »


Il souffla une certaine ironie amère des narines en étirant un sourire faussé un instant, qu'il effaçait aussitôt, son regard ne se déportant guère plus longtemps sur le vague à son coté pour revenir à la stèle.

« Tu n'as cessé de me dire que quelque soient mes pouvoirs, je n'étais pas un dieu. Que je ne pouvais pas tout contrôler. Pour être tout à fait franc, j'aurais aimé que tu ai tort sur ce point. Cependant voilà, il fallait que tu ai raison, sans doute malgré toi. Tu as tout fait pour être proche de moi et te mettre à ma place, je le sais. Aujourd'hui j'ai l'âge où tu as commencé à m'apprendre ce qu'est être un homme dans un monde comme celui-ci, avec les dons qui sont les miens. Je paries que derrière ton assurance légendaire, tu n'avais pas la moindre idée de la façon adéquate de transmettre ce genre de principes à un gamin capable de réduire en cendres n'importe quoi d'un simple regard.

La vérité, c'est que tu ne pouvais pas savoir, ce que c'est de vivre avec eux. D'avoir ce sentiment de pouvoir tout accomplir, mais de ne pas pouvoir tout empêcher. Ce n'est pas ta faute, ni la mienne, c'est comme ça. A chaque jour ses peines. Je crois qu'il y a juste... trop de souffrances quand on y regarde de près, même dans ce monde meilleur. Tout ce que je fais, tout ce que je parviens à arranger, tous les malheurs que je fais cesser, ou que je stoppes avant qu'ils ne se produisent, tous mes exploits que je n'ai cessé d'entendre être vantés par d'autres avec de bonnes intentions, avec de l'espoir...

Tout ça, ça ne sera jamais suffisant pour sauver tout le monde. Je sais ce que tu me dirais. Je ressasse, je me répète. Je dois même te bassiner avec mon laïus. Je l'ai toujours su, c'est une évidence, je ne peux pas être partout ni tout régler, mais je crois qu'avec le temps, à force d'écouter toutes ces voix, d'entendre et de sentir ces peines et ces pleurs qui persistent en dépit de tous mes agissements, les miens comme ceux de ces autres qui s'efforcent d'être utiles, je crois que ça a juste fini par être... trop lourd. Fatiguant. »


Clark prit une inspiration et vint se passer la senestre sur son bas visage, dégageant sa moustache de chaque coté de sa lèvre et descendant pour lisser sa barbe, laissant poindre un silence de plusieurs secondes d'une interruption de cet échange à sens unique avec un esprit dont il n'était pas certain qu'il soit capable de réellement l'écouter, mais ça n'avait pas d'importance. C'était une question de reconnaissance et d'amour, pour un père qui lui, n'avait pas choisi de cesser d'être là pour veiller sur les siens.

« Ca va mieux maintenant. J'avais besoin de souffler. Bon... à dire vrai ce n'est pas vraiment ce qui est arrivé. La Terre, elle n'est pas isolée dans sa part de malheurs, il y a bien plus catastrophique ailleurs, des monstruosités que tu n'aurais pas pu imaginer de ton vivant dans cette galaxie si vaste. J'ai vu de nombreux autres univers également, d'autres mondes similaires au nôtre et pourtant si différents, ainsi qu'un tas d'autres vraiment incroyables, ou désolants.

J'ai vu d'autres hommes avec ton visage, dans quelques-uns de ces autres mondes. Quelque part, c'est tout de même soulageant de savoir que tu continues d'exister d'une façon ou d'une autre, même s'ils ne sont pas vraiment toi, pas tout à fait. Je cogite trop, je me focalises sur les souffrances au détriment du bonheur de tous ces gens qui sont simplement heureux de vivre, avec leurs proches et un minimum de peines. Mère pense que je ne m'en rends pas compte et je crois que c'est mieux ainsi. Si elle savait à quel point j'en suis conscient et comme c'est si dur à accepter que je n'y parviendrais peut-être jamais, ça ne lui ferait que plus de peine et franchement elle en a eu bien trop déjà.

Ca fait quelques jours déjà que je suis rentré. Je n'ai pas encore rendu visite à Lois, ni à Jimmy, Kara, Conner, Dinah, Diana, Kory, Donna, Dick, Xiomara, Zatanna... tout le monde. L'attente est préférable. Je les ai vu aussi, sous d'autres angles, dans d'autres vies, la plupart du temps bien pires qu'ici et dans certains... disparus. Savoir que notre monde ne se porte pas trop mal en comparaison, je suppose que ça m'a aidé à prendre du recul. Enfin, il se porte plutôt bien si je vois le verre à moitié plein, ça laisse tout de même une certaine amertume d'en faire le constat, sachant ce qu'il se passe sur ce monde ci, en ce moment même.

Parce que c'est ça au final, choisir de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. C'est constamment les mêmes conneries... excuse-moi, ça m'a échappé. »


Il avait ponctué ses dernières paroles d'un haussement des sourcils, suivi d'un petit sourire en coin tristement amusé.

« Je n'ai pas pu m'empêcher de me focaliser sur la moitié vide et avec le temps, ça a retiré tout goût au reste. Je ne sais pas si un jour, je serais capable de simuler un verre plein pour simplement profiter, cultiver un bonheur quelconque de ce que j'ai et faire comme si je ne pouvais pas voir si loin, là où ce n'est pas le cas. Là où le vide persiste.

Ces personnes que j'ai cité, qui contribuent en donnant d'eux même aussi, tu aurais aimé les connaître. Il y en a tout un tas d'autres que je pourrais citer avec autant de valeur, certains plus jeunes, moins accablés. Je suis loin d'être seul à rendre le monde meilleur aujourd'hui ou à essayer de le faire et malgré tout, je sais qu'en faisant de mon mieux, j'ai fait ce que tu attendais de moi : donner l'exemple. Inspirer. Mais... si je suis venu te voir aujourd'hui, c'est pour que tu saches que j'ai décidé d'arrêter de broyer du noir, de tourner en rond dans mon immense cage.

C'est bon. Ca y est... j'arrête de ressasser. Tu as ma parole. »


Il esquissa un sourire en coin, s'interrompant une nouvelle fois après ce monologue qu'il avait lentement étiré, ensuite, il s'accroupit à nouveau et posa la main sur l'herbe qui recouvrait la terre, au-dessus des restes de son père.

« Néanmoins, pour cesser de ressasser, je dois accepter de ne plus considérer avoir la responsabilité du monde sur mes épaules. Il y a de nombreux héros maintenant, de nouvelles générations. Ils prennent déjà la relève et ont la force de poursuivre le combat. Il y aura des erreurs, mais ils apprendront comme j'ai appris.

Superman a été et reste ce symbole d'espoir que tu attendais, un guide qui est demeuré dans le droit chemin, dans la retenue que tu m'as enseigné. Il continuera à inspirer les autres tant que je garderais le contrôle, et crois-moi je le garderais. Mais à présent, il n'est plus indispensable. Je, ne suis plus indispensable. Je dois arpenter de nouveaux chemins, passer à une nouvelle étape. Je me sens prêt pour ça.

Merci père. Pour tout ce que tu as fait, pour moi et pour ce monde au travers de celui que tu as façonné. Pour ta patience, pour ta tolérance, ton courage et ton empathie sans concession. Et pour tous tes sacrifices alors que ton corps te faisait mal. Peut-être que tu n'as jamais su de ton vivant ce qu'est vivre avec mes dons.

A contrario tu avais les tiens et je ne comprenais pas ce qu'était vivre en étant toi. Un père sans super-pouvoirs mais avec un super-cœur sans lequel ce symbole ne serait jamais né. Je vous dois ce que je suis et ce que les autres considèrent de Superman. A toi et à Martha. Je vous dois tout. Ca aussi je l'ai longuement ressassé, mais je devais te le dire, une dernière fois.

Adieu Jonathan. Nous nous retrouverons de l'autre coté, bientôt. »


Clark porta la dextre à ses lèvres pour l'embrasser puis la pressa de nouveau sur le lieu du dernier repos de l'homme qui fut un mari bien-aimé, un père bien-aimé et plus encore que lui-même ne l'avait sans doute entrevu. Cette dernière attention faite, l'homme se releva et une minute plus tard, repartit vers l'allée centrale, jetant un ultime regard en direction de son père avant de quitter le cimetière, les mains dans les poches et l'esprit apaisé par cet adieu qu'il avait cru ne jamais pouvoir revenir formuler, une dernière fois.  



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