Ghost in the shell [PV Analia Jones]

Ghost in the shell

Un raclement métallique se fait entendre quand ses pieds touchent le sol, les servomoteurs s'enclenchent et des dizaines de pistons empêchent ses jambes de se plier, les dommages sont mineurs, mais l'explosion d'énergie sature les systèmes de détection, à travers ses yeux bioniques, seul une chaos incompréhensible de couleur se déchaîne. L'adversaire est doué, mais il n'est pas Gareth Parker, ses attaques sont prévisibles désormais, des bruits sur la gauche et sur la droite qui se rapprochent, mais ce n'est pas là dessus qu'il concentre ses sens. La vibrolame fend les airs sans un son et un épais liquide rouge asperge l'armure alors qu'un cri de douleur retentit. L'énergie qui brouille les lieux se dissipe, la magie du Red laisse place à celle du Rythm alors que, fendu comme une pastèque frappée avec un marteau, le corps de sa victime git devant lui, terminant dans un gargouillis de se vider de son essence de vie, il peut sentir le hurlement du Red à travers lui pendant qu'un de ses champions se meurt, mais N1 n'en profites pas, le seul passager est Machine Queen qui se délecte des actions de sa marionnette. N1 pensait choisir la liberté, mais de nouvelles chaînes entravaient son existence, sapaient son libre-arbitre. Son esprit fragmenté était habité par la confusion, ses brefs et épisodiques instants de consciences se mêlaient à ses anciens souvenirs, une vie étrange, une mémoire marquée de douleur, de peine et de regret. Dans le fonds, n'était-ce pas plus simple d'oublier? Pourtant il ne le voulait pas, il s'attachait aux visages, aux mots, des morceaux difficiles à recoller en un nom clair et limpide. Il as une soeur, peu importe ce que c'est, il doit la potéger, il doit veiller sur elle,, mais dans cette allée sombre, il n'y as que son reflet dans une flaque d'eau pour l'observer. Un visage masqué de métal et couvert de sang observant un reflet tout aussi muet, Machine Queen lui ordonne de se préparer à attaquer la prochaine cible, son corps s'anime.

Quelques kilomètres plus loin, il se positionne sur le toit, le sang termine de sécher sur le métal le composant, ses sens scannent la zone, il as le temps, l'emprise se relâche et N1 voit le monde reprendre forme et consistance, la lumière des lampadaires en bas de la rue l'ébloui un bref instant et il met son bras en avant pour se protéger, c'est là qu'il la voit. Ses cheveux roux, son visage aussi fidèle que dans ses souvenirs, quand l'avait-il vue la dernière fois? Il y avait des plantes, ou une école, un laboratoire? Son masque de metal se braqua sur la jeune fille pendant que son esprit se débattait avec les faits. La frustration le gagna vite, il devait savoir, il en avait besoin, son corps s'anima de nouveau, le niveau de luminosité affiché baissa et il bondit sur un lampadaire en contrebas, ses protocoles s'activèrent, le faisant atterrir sans bruit au dessus de son objectif, elle était seule, quelques passants au loin mais la rue était calme, un nouveau bons et il se trouvait devant elle, inconscient de son apparence physique et du sang encore un peu frais sur lui, sa visière s'alluma d'une lueur néon alors qu'il regardait directement la jeune fille.

-N4.

Les mots étaient durs à formuler, était-ce son nom?

-Ana...lia.

Il n'en était pas sûr, il sentait la frustration le gagner La réalité sembla se brouiller autour de lui, il était dans une salle avec des tables et des chaises, il était face à elle, assis, alors pourquoi restait-il debout? Sa voix se tordit un peu et fit plus métallique et artificielle, comme un enregistrement alors que souvenirs et réel se mêlaient.

-Tu sait pourquoi je suis là?

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Gosh in the shell

Klaus

Putain de journaux de merde ! Ils avaient fait fuiter mon identité… Et maintenant je devais encore plus faire attention, essayer de les éviter, de vivre ma vie de jeune adulte… Pourquoi ils ne pouvaient pas me laisser tranquille ?! Qu’est-ce que j’avais fait de mal au monde pour qu’on ne m’oublie pas. Seul avantage, c’était que Waller était assez occupée pour plusieurs mois et elle allait pas me casser les pieds sur un temps un peu plus long… C’était déjà ça… Pour essayer d’être un peu plus tranquille, j’avais souvent une casquette, fin, plus un béret et une écharpe quand il faisait froid, ou un foulard quand il faisait plus chaud. Si bien que j’étais plus ou moins tranquille du moins à la fac. J’étais étudiante et au vu de la masse, je pouvais passer inaperçu. C’était le plus important, heureusement que j’avais le boulot à la pâtisserie où j’étais plus ou moins tranquille ? On pouvait dire ça comme ça.

Il commençait à se faire tard et j’étais contente de rentrer dans mon appartement. Je faisais beaucoup de tour et de détours pour semer de potentiels suiveurs. Peut-être que j’étais trop prudente ? Mais il fallait que je me protège ! Je fourrais ma casquette dans mon sac, il y avait du vent et mes mèches rousses s’échappaient de mon écharpe je me sentais… vide… seule… Triste… Je n’avais pas le temps de me reprendre en main que déjà je me prenais un nouveau taquet dans la nuque. Heureusement que j’utilisais beaucoup les salles d’entraînement que mon « père » étaient pour me permettre de me défouler un peu. Au moins ça me permettait de travailler mes compétences et les améliorer. L’entraînement était devenu salutaire pour moi, je m’y jetais à corps perdu pour me faire du bien, pour tout oublier. N1 serait fier de moi.

Je regardais les quelques passants avant de bifurquer dans une petite ruelle. Je sursautais quand une silhouette bondit devant moi, couverte de sang. Ma main, gantée, sortit de ma poche aussitôt et une lame d’ondes sonore se forma sans qu’elle ne soit visible pour personne. Qu’est-ce que j’avais en face de moi ?! C’était qui ? Il voulait quoi ?! Une visière, je ne pouvais pas voir son visage… Mais je sentais les ondes électromagnétiques. Au pire je pourrais le neutraliser. N4 ?! Argus ?! Je me mis légèrement en garde. Merde ! Je fronçais aussitôt les sourcils, bien plus attentive à ce qu’il disait. Ana-lia… Pas une voix connue ! Qu’est-ce que… Plus métallique. Pourquoi il était là ? Je fronçais les sourcils, déployant mon bouclier d’onde autour de mon corps. Je secouais la tête :

« Non. Je ne sais pas. Je ne sais pas qui vous êtes. »

La vérité. J’allais pour l’instant rester sur la vérité. J’observais la silhouette couverte de sang sans comprendre ce qu’il me voulait et surtout qui il était. J’inclinais légèrement la tête sur le côté.

« Qui êtes-vous ? Qui vous envoie ? »

J’avais besoin de réponse. Tout de suite où j’allais devoir le neutraliser. Il n’y avait plus grand monde dans la rue…

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Ghost in the shell

Le silence répondit à Analia alors que le masque inexpressif couvrant son visage semblait la scruter en silence, l'être mécanique parfaitement immobile, car si ses capteurs divers ont reçu le message, si ils ont perçu et analysé chacune des ondes sonore et lumineuse provenant de la rouquine, son esprit reste déconnecté quelques instants de ce corps, plongé dans un état hallucinatoire complet, prisonnier d'une coquille vide incapable de retransmettre son état de choc, son cerveau interagit seulement avec les générateurs de neurotransmetteurs, mais le reste de la carcasse semble inerte. Il sent qu'il va mourir, qu'il doit mourir, mais pas pourquoi, il observe ce visage si familier qu'il ne reverrait plus jamais, tout ce qu'il abandonnait et sacrifiait par ce qu'il le devait, ses servomoteurs s'activèrent soudain, le sortant de sa léthargie pour poser sa main sur la côté de son visage dans un geste fluide et rapide, les doigts de métal effleurent avec délicatesse la courbe d'un visage dont il as oublié l'histoire complète. Un laboratoire, une école, la mort qui suit chaque pas, et comme avant, cette sensation tactile inexistante, mais une familiarité qui le ramène partiellement au réel. Il voulait qu'elle sache, il voulait qu'elle comprenne, il voulait son aide.

-Quand ils t'ont sorti de la cuve, je savait que quoi qu'il arrive je ferait tout pour toi, j'aime aussi N2 et N3, plus que ma propre vie, mais toi, tu as toujours été spéciale, pour nous tous.

Tout ce qu'il pouvait sortir de sa bouche de métal furent ces mots, à nouveau extraits d'une mémoire en lambeau, des mémoires issues d'un souvenir fort dont elle faisait partie. Il ressentait le froid, la solitude infinie de ne pouvoir faire mieux, d'avoir au bout des lèvres les informations qui lui permettrait de recoller les morceaux, mais il ne ressent que la peur, la peur de ce monde inconnu et souvent si familier, de ce visage qu'il connait, qu'il reconnaît. Amputé de toute possibilité, frustré de ne pouvoir interagir normalement, il sait qu'il devrait poser des questions, celles qui l'assaille. Qui est-il? D'où vient-il? A qui appartiennent ces souvenirs? Que fait-il dans cette enveloppe dénuée de sensation? La frustration le gagne et le moteur à fusion semble s'emballer, répondant aux signaux de stress du cerveau pour améliorer les capacités physiques de son corps de métal. Le ronronnement du moteur s'accompagna rapidement d'un petit spectacle lumineux quand son masque et plusieurs partie de son corps entamèrent de luire d'une couleur verte. Le protocole d'assassinat termina de le ramener sur terre, invisible à tous mais bien présent dans son champs de vision, Analia contourée de rouge et la demande d'autorisation sur la droite.

-Non.

Son bras s'active et il la pousse en arrière en reculant, dans un geste de pure défense, la voix préenregistrée commence son alerte sonore, résonant dans son crâne et seulement dans ce dernier.

-Non.

Les lumières, les flashs, son système optique s'emballe alors qu'il tente de s'y fermer, l'alerte se fait plus pressante, impérieuse sa tête tourne de gauche et de droite, comme si il cherchai une échappatoire, un point de fuite, son instinct lui hurlait de ne pas céder, mais son corps ne lui obéissait pas entièrement, répétant en boucle la demande d'éliminer la menace perçue. Ses mains agrippèrent le masque qui camouflait son visage, tentant de l'arracher en vain pour se libérer de tout ça. Le moteur à fusion froide rugit soudain et ses jambes s'activent, le protocole de fuite se met en marche en même temps que lui ses jambes le propulse rapidement de l'autre côté de la rue, devant deux passants très surpris, mais il ne les voit pas, ses optiques sont vissés sur Analia, il veut des réponses, le cri des passants détourne son attention un instant, l'alerte est toujours là, mais eux ne sont pas important, enfin, il le pense, peut-être qu'il doit le faire, après tout, la rouquine n'a pas à mourir ce soir. Sa main se saisit de la garde de son arme et la vibrolame commence à rugir, couvrant le bruit du moteur à fusion et forçant un cri suivi d'un mouvement de fuite de la part de ses deux cibles.

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Gosh in the shell

Klaus

Il s’approcha de moi, je restais immobile, tendue comme la corde d’un arc. Il effleura ma joue, j’inspirais profondément sans bouger. Restant à le regarder, l’observer, comprendre qui il y avait derrière le masque. Était-ce un ennemi ? Un Allié ? Je ne savais pas, je ne comprenais pas ou ce quoi ce que j’avais en face. Non, vraiment… Je n’y comprenais rien. Pourquoi ? Qui ? Il savait qui j’étais ! Il connaissait mes deux identités ! Un journaliste ? Non, Envoyé de journaliste pour faire pression ? Me faire avoir un certains comportements pour prendre des photos ? Je me sentis pâlir en comprenant… qui j’avais en face… En partie du moins. Cette phrase… J’avalais ma salive.

« Grand-frère… »

Je ne savais plus quoi dire, quoi faire. Non ? Non ? Il recula, semblant être torturé de l’intérieur. J’avançais d’un pas.

« N1 ! Klaus ?! Qu’est-ce qu’il se passe ? »

Il s’enfuit. Non ! Non ! Klaus ! N1 ! Je le suivis aussitôt sans attendre, déployant mes ondes autour de moi. Des civiles ! Lame. Action ! Mon bouclier d’onde se déploya devant moi, la lame rebondit dessus. Vibration. C’était des ondes dans sa lame ? Merde, j’allais devoir le coincer ! Il souffrait, il fallait que je le bloque. Heureusement pour moi… Il n’y avait que des ondes en lui et autour de lui. Malheureusement… J’allais devoir faire très attention pour ne pas arrêter son cœur non plus ! Merde ! Merde ! Les civiles.

« Partez ! Vite ! »

Ils ne se le firent pas dire deux fois, je regardais mon grand-frère.

« Grand-frère ! Arrête-toi ! Parle-moi ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ?! Qui te fait du mal ?! »

J’allais devoir le bloquer. Et très rapidement ! Je rependis mes ondes autour de moi, autour de lui, l’enfermant dans dôme d’ondes, j’avais mon bouclier, j’étais prête à tout.

« N1 ! Klaus ! Calme-toi ! Tu te souviens ! Quand tu m’apportais des brioches et du nutela de dehors ? Tu te souviens ? Quand on s’est revue après Terre 4 ? Comme tu étais content ? »

Je n’arrivais pas à me souvenir en cet instant trop de souvenir heureux avec lui. Je voulais qu’il se calme, c’était le plus important pour moi, l’amener à ce souvenir de bonnes choses. Quoi que si je lui faisais ressurgir des souvenirs d’ARGUS… C’était moyen quand même. Il fallait que je lui parle, que je le calme en tenant toujours mon dôme au-dessus de nous, l’empêchant de fuir et de causer des dégâts. Je saisis les ondes de sa lame pour la faire vibrer de plus en plus violemment dans ses mains pour l’obliger à la lâcher, si je devais neutraliser chacun de ses membres je le ferais. Qu’est-ce qu’on lui avait fait ?! ARGUS l’avait tué ! Je l’avais vu aux infos ! Il était venu me dire au-revoir ! Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ?

« N1, Grand-frère ! Parle-moi ! Raconte-moi ce qu’il t’arrive ! Qui te fait du mal ? »

Sors-le de là Ana ! Sors-le de là ! Une planque de papa génétique pourrait le contenir ? Peut-être.

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Ghost in the shell

La lame rugit en sortant de son fourreau, le contact contre la bulle d'Analia résiste immédiatement aux chocs répétés, comme un marteau piqueur porté à blanc, le métal chauffé tente de percer la couche d'onde qui s'oppose à son passage, c'est sans doute aussi violent qu'un coup de son ancienne forme de Berzerker, le bruit devient vite assourdissant et alors que les cibles s'éloignent, le détecteur de proximité se concentre sur la menace la plus proche, l'origine apparente des ondes qui se rassemblent vite autour de lui, formant de multiples couches successives, comme des poupées russes. Elle lui parle et il s'arrête un instant, le liseré rouge autour d'elle la marque comme un ennemi, un hostile, mais ses senseurs perçoivent ses mots, les traduisent en signal que son cerveau peut recevoir. Des brioches et du Nutella, un temps plus simple, des murs blancs, la chaleur au milieu du froid, l'odeur des produits chimiques si familiers, ses neurorécepteurs sont en surrégime, bombardés d'adrénaline, mais il se sent plus léger, son esprit se perds dans un souvenir, ses pas le mène à des rires, des temps ou il avait un espoir. Sa lame frappe d'estoc, concentrant toute la puissance du coup en un point pour briser les multiples couches autour de lui. Son système montre qu'elle aussi est entourée d'un bouclier d'onde.

Alors que le bruit de couches se brisant envahit l'espace, alors que se brise les défenses sensées le retenir l'une après l'autre, le cyborg veut atteindre son objectif, il veut se souvenir, se souvenir d'elle. Il veut son aide, non... elle est la seul qui peut l'aider, sa frustration se transforme en un râle métallique, son bras actionne la lame pour terminer de briser les bouclier et libérer le passage. Sa jambe droite se pose avec force sur le pavé devant et il ferme la distance, la lame tombe au sol après avoir quitté ses mains et il sert sa sœur dans ses bras, rien ne peut les séparer, rien ne peut les empêcher de se retrouver, il ne sait plus qui est qui, mais il sait qu'aucune force ne peut se mettre entre lui et les membres de sa famille. Que aucune puissance au monde ne peut lui retirer les siens. Bouger des montagnes, faire l'impossible pour eux, il se souvient de ça, il se souvient du lien qui les unis, son cœur se calme, s'apaise, il veut que ce moment ne s'arrête jamais, il ne veut pas y retourner, quoi qui l'attende une fois que cet instant sera passé. Il ne sait pas vraiment qui il est, mais il sait ce qu'il est sensé être, pour sa fratrie en tout cas. Il veut l'aide de sa soeur, alors il se concentre, il rassemble sa volonté pour qu'elle l'aide, pour qu'elle puisse passer un message.

-La... fosse...  Mariane... Rythm.

La seule alerte qui résonne est l'alarme de proximité, mais il l'ignore, concentrant son être sur l'essentiel.

-Trouver... Tefé Holl... Holland.

Il le sait, la fille des arbres, sa famille, les gens qui avaient survécus, ils pouvaient le sortir de là, ils le devaient. Sa soeur devait comprendre sa voix sembla se briser et présenter des bugs. Sur la fin.

-GaaaaaaAAAAArreth PAAAAAEkeeeeEEEEEEr... L-L-L-Layla CoOoOoOoOoOk.

L'effort demandait chaque parcelle de sa volonté encore intacte, il aurait serré les dents jusqu'à les faire sauter si il l'avait put, mais c'était important, le Rythm avait peur des survivants, des agents suffisamment forts pour lui résister, ils devaient passer à l'offensive, reprendre l'avantage dans cette guerre totale. Machine Queen n'était ni invulnérable, ni infaillible, cet instant en était la preuve.

-AAAAAAAAAAaaaaaaaaaAAAAAAAAAide-moooOOOOOOOOOOOOOOOi.

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Gosh in the shell

Klaus

Le son fut insoutenable un court instant. Une fraction de seconde, je capturais les ondes pour les disperser autour de moi. Pour ne pas entendre, pour ne pas souffrir. Je devais le maîtriser, le calmer. Était-ce vraiment mon frère ? Qui était-ce sous ce masque ? Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? Qui lui avait fait ça ? Et pourquoi ? Pourquoi le torturait-on ainsi avec autant de cruauté ? Comment pouvais-je l’aider ? Pouvais-je l’aider d’ailleurs ? J’avais peur que non. Mais au moins je semblais arriver à le calmer un peu à force de l’entourer de champs de protection d’onde. Je ne pouvais pas le laisser se blesser, blesser quelqu’un. Moi… encore… avec mes capacités de régénération… C’était pas trop important. Mais il souffrait et c’était ce qu’il y avait de plus douloureux pour moi. Il finit par poser un genou à terre, poser sa lame au sol…

Il fonça sur moi, je sentis ses bras se refermer autour de moi, et je l’enlaçai en miroir, pour le tenir contre moi. Je ne résisterais pas au niveau force, mais au niveau endurance sûrement, je pourrais tenir. Je serrais mon frère contre moi, le tenir contre moi. Tenir N°1 contre moi. Tout allait bien, le calmer, l’apaiser… Le protéger, protéger le monde de lui ? Merde… Qui t’a fait ça grand-frère ? Je te protégerais. Aussi longtemps qu’il le faut. La fosse… Mariane Rythm ? Tefé Holland. La trouver. Garreth Paeker ? Layla Cook ? D’accord. J’enregistrais les noms sans attendre. Je les trouverais. Je le serrais toujours contre moi. L’aider.

Je fermais les yeux, et mes ondes électromagnétiques nous entourèrent, neutralisant ses jambes, et ses bras, créant un bouclier autour de nous, à nouveau, pour éviter toute intrusion extérieures, éviter qu’il s’enfuit. Je le serrais contre moi, fermant les yeux.

« N1… Tu m’as sauvé la vie… Je ne te lâcherais pas. Je t’aiderais grand-frère. Quand on m’a sorti de la cuve, tu me tenais la main, tu es la première personne à avoir un geste de tendresse envers moi, alors que j’avais peur, que je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Je me souviens aussi que quand je faisais des cauchemars, que c’était avec toi que j’allais, quand tu étais là, me cacher avec toi. Tu avais même un petit chat que tu avais adopté, tu me laissais jouer avec. Quand je suis revenue de Terre IV, c’était la première fois que j’étais éloignée de toi aussi longtemps, qu’on ne s’était pas vu depuis de longs mois. T’étais si inquiet, je t’ai sauté dans les bras, je t’ai tout raconté. »

Ou presque… Et après tout c’était… cassé la gueule… Ma faute ? La sienne ? Non, celle d’ARGUS. Je ne pouvais pas toujours faire des efforts pour eux, j’avais goûté à la liberté… je ne voulais plus être avec eux. Mais lui je voulais être avec lui. Je restais silencieuse une minute.

« Tu venais souvent me chercher au lycée… pour pas que je prenne le bus, t’as jamais aimé que j’y aille. Trop de garçons qui me tournaient autour. »

Je lui offris un rire, je voulais juste… l’apaiser, le calmer… Pouvais-je le mener à une planque ? Sans doute.

« Tu sais j’ai un endroit secret où je m’entraîne. Toi qui râlais que je ne faisais pas d’efforts… Est-ce que tu veux qu’on y aille ensemble ? »

J’avais l’impression que ma voix le faisait réagir… positivement, alors, je lui parlais.

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Ghost in the shell

Les souvenirs affluent, positifs, chaleureux,  alors qu'il sent le goût chocolaté du Nutella étalé sur du pain brioché et grillé, la vue d'une chevelure carmin au loin s'agitant au rythme d'un combat déchaîné, la fierté, le toucher d'une main à la peau douce logée entre les siennes le bruit pneumatique d'une injection, le son des rires des siens contre des murs blancs et froids, l'odeur d'un parfum délicat par dessus les fumées chimiques. Les souvenirs se tordent, deviennent de nouveaux douloureux, le cyborg resserre un peu sa prise sur Analia, sans douleur, mais avec une certaine force. Il ne veut pas revoir ça, il ne veut pas revivre ça, pourquoi y est-il condamné? Condamné à être torturé par sa psyché fragmentée par le parlement du Rythm qui tentait de l'asservir, avait perverti son être. Il se sentait faible et épuisé, il se serait sans doute écroulé entre les bras de sa sœur si des servomoteurs et une programmation rigoureuse ne l'empêchait pas de faire preuve physiquement d'une telle faiblesse, tenant son corps en place sans qu'il n'ai besoin d'agir dessus.

En vérité, il avait bien plus la capacité de sentir les milliards d'informations qui passaient dans ce corps que de sentir toutes ces choses qu'il pouvait auparavant, même si la vie l'en avait peu à peu privé jusqu'à sa première mort. C'était désormais sa vie, il ne sentirait plus que ces signaux étranges venant de son détecteur de proximité, des informations factuelles sur la composition de son odeur qui était stocké dans une banque de donnée, un scanner de son corps dans un fichier. Le monde qu'il percevait désormais n'était plus le sien, il était altéré par ses nouveaux percepteurs. Il relâcha un peu la pression, combien de temps avaient-ils avant qu'un autre bug apparaisse, ou avant que Machine Queen revienne, peu sans doute, que ferait-elle d'ailleurs si elle revenait celle-là? N4, Analia, car il le savait désormais avec certitude c'était ses noms, elle était en danger à ses côtés, leur temps ensemble serait sans doute court. N1 rassemble sa volonté, sa voix est encore un peu déformée, mais proche de celle qu'il avait de son vivant.

-N4, écoute moi, la fosse des MariaAAAAAannes...

Sa main se pose sur l'épaule de sa sœur avec douceur, le néon verte sur le masque semble se planter dans le regard de la personne sur terre en qui il as le plus confiance.

-... Tefé doit détruire le Rythm à la foOosse des Mariannes. Machine Queen est Lady Weeds, tu dois la trouver et la prévenir. Layla Cook est une activiste de Sea Sheperd, c'est l'avatar du Clear, elle entendra le bruit au plus profond des vagues. Gareth Parker saura te donner les moyens de venir à moi... me... me libérer. N2 as disparu... N3 est présumé mort... tu es la seule. Téfé. Tééééééééféééééééééé.

L'image de Swamp Thing jugeant de son destin était encore brûlante dsans son esprit, ces deux là pouvait forcer Machine Queen à se soumettre, ils avaient été pris par surprise la dernière fois, ils seraient préparés. Il savait que sa soeur comprendrait les simples bribes qu'il parvenait à lui donner au prix d'un effort de concentration extrême. Chaque seconde était un supplice pour sa perception et il craignait de perdre connaissance tant la surcharge de donnée était importante.

-Elle veut me faire oublier, je sent ses griffes. Elle n'est jamais loin, les autres non plus, le parlement n'a besoin que de ce corps... sauve moi.

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Gosh in the shell

Klaus

La fosse des Mariannes… Je le laissais m’étreindre et me regarder sans bouger, le cœur battant. Tefé doit détruire Rythme dans la Fosse des Mariannes. Machine Queen est Lady Weeds. Layla Cook une activiste de Sea Sheperd, l’avatar du Clear… Le bruit… les réunir pou le sauver et après voir Gareth Parker… N2 a disparu… N3 aussi. Je serrais les lèvres. La seule… Tout irait bien. Je serrais plus fort mes bras autour de lui. Sauve-moi… Je lui caressais doucement la joue pour essayer de le calmer un peu.

« Regarde-moi Grand-Frère. Regarde-moi. Tout ira bien, d’accord ? Tout ira bien, je suis là, je ne t’abonnerais pas… Tout ira bien, je vais t’aider, te sauver comme toi tu m’as sauvé. »

Téfé je l’avais déjà vu. Je pourrais la recontacter… Et une fois ça fait… On irait ensemble le sauver, c’était tout ce qui comptait. Le sauver, l’aider.

« Je ne te laisserais plus partir grand-frère. Traque-moi autant que tu veux, je serais toujours là pour t’arrêter, pour te stopper. Pour te faire revenir. On a encore des choses à vivre ensemble. Je t’ai laissé partir une fois, pas deux. Cette fois. C’est moi qui te protégerais, comme tu m’as toujours protégé. »

Je le sentais ce bourdonnement, en lui. Autour de nous. Je lui offris un sourire rassurant.

« Ce corps c’est ton corps, on va détruire tout ce qu’il faut pour te sauver, que tu redeviennes définitivement mon frère. Et on ira sauver N2 et N3. Et ensemble on fera une famille loin d’ARGUS. »

C’était sans doute utopiste ! Mais qu’est-ce que je pouvais lui dire d’autre ? Je ne voulais pas qu’il abandonne. Je voulais qu’il puisse compter sur moi comme moi j’avais put compter sur lui. Je le serrais plus fort contre moi, comme pour qu’il puisse sentir que j’étais là, que je ne le lâcherais pas. Que je ne l’abandonnerais plus jamais.

« Je serais toujours là pour toi Klaus, d’accord ? Plus jamais je ne t’abandonnerais. Plus jamais. Je t’ai perdue trop de fois, je ne veux plus souffrir. Je ne veux plus que tu souffres. Plus jamais je ne laisserais des gens nous faire du mal. On mérite d’être heureux… comme tout le monde. »

Je le sentais, ces odes presque maléfiques qui rebondissaient contre mon mur d’onde. Je la sentis brusquement le briser mon maigre bouclier que j’avais dressé et surtout une douleur horrible me transpercer le ventre de part en part, comme une épée qui m’aurait déchirée en deux. Je lâchais mon frère en reculant, titubant, avant de tomber à genoux devant lui. Je serrais mes bras autour de mon ventre comme pour retenir mes organes à l’intérieur. J’allais mourir ? Non. Je ne pouvais pas mourir. Pas ici. Pas devant lui. Je ne voulais pas mourir. Je ne pouvais mourir sans avoir sauvé mon frère. Je devais le sauver. Je levai les yeux vers mon frère. Je ne dirais pas « À l’aide » ou « Aide-moi ». Je ne pouvais pas. C’était hors de question.

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Ghost in the shell

Combien de temps avaient-ils? 1 heure? 1 minute? que ferait Machine Queen à son retour? Klaus qui reprenait pied avec le monde réel devenu si étrange, filtré par des nouveaux sens qu'il ne maîtrisait pas, il savait que ce corps était le sien, la mémoire lui revenait par bribe, mais il se souvenait désormais, des fragments dispersés, rebondissant dans sa psyché et s'entrechoquant. Il savait qu'il devait sauver sa sœur de ce qu'il était devenu, du nouvel outil qu'il était désormais, on l'avait extrait de son sommeil pour faire de lui une arme et un autre maître s'était emparé de lui, un maître peut-être plus terrible que le précédent. Il s'en était déjà pris à Tefé contre qui il n'aurait jamais levé le petit doigt, et tellement d'autres après elle, et ce soir il avait faillis l'attaquer elle. Il était dangereux tant que le Rythm n'était pas vaincu, tant qu'ils pouvaient prendre le contrôle. Il voulait plus que tout sortir de tout ça, de ce cycle infernal qui semblait le punir de tous le mal qu'il avait fait.

Dans le fond était-il tant à plaindre que ça? Il avait tué, trompé, fait souffrir, détruit, il avait sans doute mérité de souffrir, de payer pour tout ça. Il aurait presque put accepter l'idée que sa vie ne serait qu'une lente perte de conscience jusqu'à ce qu'elle soit effacée, assimilée par son nouveau maître, que N1 disparaisse à jamais pour laisser place à la chose qu'il était devenu. Mais dans le fond il n'avait jamais été du genre à ne pas se battre, à se priver d'user de son agressivité naturelle, et puis surtout, il refusait que sa famille souffre par sa faute. Le Rythm lui avait enseigné bien des choses en tentant de le détruire, il savait que son objectif était de tout gouverner, d'être la seule force de ce monde, qu'ils détruiraient jusqu'à la dernière trace de vie carbonée pour en former une nouvelle selon sa propre vision des choses, une vie métallique, même lui serait rendu obsolète, la vie organique en lui dégoutait le Rythm et expliquait en grande partie qu'il ne l'ai pas encore détruit, pas entièrement.

Analia était comme toujours, désireuse de soulever des montagnes, de faire l'impossible, et elle le ferait éventuellement, sa foi en elle était absolue, le lui avait-il assez dit? Sans doute pas, il avait té trop occupé à chasser des chimères, à éviter de faire face à la vérité, mais ils s'aimaient malgré tout et il la croyait quand elle disait qu'elle venait pour lui, il acceptait totalement que le destin peut-être les avait fait se croiser ce soir pour une bonne raison, qu'elle venait pour le sauver. Il la repoussa en sentant que l'énergie du Rythm s'infiltrait en elle, corrompant son essence comme quand Tefé l'avait attaqué lors de leurs première rencontre. Ils ne faisaient parti d'aucun royaume à l'origine, ils étaient des êtres de pure chimie primaire, ils étaient très sensible à cela visiblement. Un mètre, puis un autre, presque en glissant au dessus du sol avec une agilité féline, ce nouveau corps aurait put l'aider à poursuivre sa promesse, éliminer ARGUS, mais il était prisonnier d'un autre maître, c'était lui qu'ils devraient détruire, ensemble. Sa voix sembla plus réelle que jamais à travers l'implant vocal.

-Tout ira bien Analia, Waller n'a pas gagné, eux non plus, j'avait tort sœurette, c'était pas le monde que tu devait sauver. C'était moi et les autres. J'ai confiance en toi plus qu'en quiconque.

Il mit ses mains devant lui avant d'observer un peu plus ce nouveau corps à travers la visière, un jour il serait seul maître de son destin, et ARGUS regretterait de ne pas l'avoir laissé dans une tombe anonyme. Ils n'avaient pas réussis à le détruire, Machine Queen non plus n'y arriverait pas. Sa tête se releva pour regarder sa sœur dans les yeux.

-Je vais aussi devoir te demander un autre service. Ser Grifouille... il est dans un refuge de Metropolis, je l'ai sortit de là bas quand je me suis enfuit d'ARGUS. Tu peux le récupérer? C'est le refuge ou je l'avait volé.

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Gosh in the shell

Klaus

Je regardais mon grand-frère sans rien dire. Je le sentis s’arracher à mon étreinte et reculer. Je le regardais avec attention, j’avais peur de devoir l’affronter, on ne s’était jamais vraiment affronté sérieusement. Enfin si… mais jamais en combat réel et avec nos pouvoirs à fond… Enfin, si ! Mais je ne m’en souvenais pas. Est-ce que ça comptait quand même ? Je n’étais pas vraiment sûre que c’était une bonne idée, qu’est-ce qui le contrôlait ? Comment ? Pourquoi ? Je ne pouvais pas dire que je n’étais pas heureuse de le savoir vivant ! Mais est-ce que c’était encore mon frère ou juste une poupée d’une autre entité. Avec Téfé il faudrait sérieusement s’occuper de ça. Téfé et Layla Cook on allait y aller ensembles et le sauver. C’était hors de question que je le laisse, que je le perde à nouveau… Une fois. Pas deux. Plus jamais je ne le voulais loin de moi !

Dès qu’il serait soigné, je lui proposerais de venir à la maison. De vivre avec moi ! C’était important pour que je reste en vie, que je me sente mieux avec lui… Je ne pouvais pas non plus le laisser partir… loin de moi… Non, une fois pas deux… e l’avais trop souvent perdu, déçu… Tout ça… Non, plus jamais ! Plus jamais, plus jamais je ne voulais le perdre, le voir s’éloigner de moi… Plus jamais je ne pourrais le perdre, plus jamais je ne voulais qu’il s’éloigne de moi, de mes yeux, de mon cœur. J’avais perdu une fois son affection. Plus jamais ça… C’était trop dur à supporter. Pour lui, pour moi… pour tout le monde. Je souris à sa remarque, baissant légèrement la tête.

« Bientôt tu viendras vivre avec moi, ne t’inquiète pas. J’ai un logement assez grand pour deux…»

Ser Grifouille ? J’adorais son chat et le câliner, l’aimer, lui donner des croquettes. Mon appartement trop grand et trop vide pour moi seule, ramener Ser Grifouille avec moi ne me ferait que du bien et permettrait à mon frère de se sentir chez lui quand il viendrait… Je savais qu’il me rejoindrait tôt ou tard. Peut-être plus tard que tôt. Mais ce n’était qu’un détail après tout. Je hochais la tête.

« Je m’en occuperais, il viendra vivre chez moi. »

J’avais de quoi lui offrir une belle vie, panier, arbre à chat, jouets inutiles et compagnie… Mais parce qu’il serait mon chat et celui de mon frère, il serait comme un coq en pâte. C’était hors de question que quelque chose se passe mal maintenant ! E passais une main dans mes cheveux.

« Sois patient Grand-Frère, d’accord ? Tout irait très bien dès que je m’occuperais de ce que tu m’as demandé. On reformera un vrai duo tous les deux. T’as toujours ta place dans ma vie, et après on aidera nos frères. D’accord ? »

Je lui souris, la rue était étrangement calme, combien de temps avais-je encore avec mon frère j’avais qu’il ne tente de me tuer ? Je ne savais pas vraiment. Il fallait profiter d’une certaine manière du temps qu’on avait.

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Ghost in the shell

Les mots restèrent coincés, incapables de sortir.

Leurs derniers adieux avaient sans doute été plus faciles pour lui, N1 se trouvait cette fois au bord d'un abîme sombre, celui de l'inconnu et de l'infini des possibilités qui se présentaient après cet au revoir. Seul sa foi infaillible en sa sœur l'empêchait de flancher, sa foi qu'elle le sauverait. La promesse de la fin du tourment était tentante, d'autant plus qu'il la savait proche, dans le fond c'était ce qui l'avait fait tenir une partie de sa vie, savoir que sa sœur serait toujours là "tait la seule motivation dont il avait besoin, car si les autres étaient en vie, tout cela avait un sens. Au milieu de son esprit fragmenté, dans un imbroglio insondable de souvenirs, il savait que ça au moins était vrai. Il se raccrocherait à ce fol espoir avec tout ce qu'il avait, car sans ça il s'écroulerait. L'espace d'une milliseconde, il se voyait défier le danger, rester aux côtés de sa sœur, tenter le diable, mais il devait partir aussi loin que possible, il devait disparaître pour l'instant. La pensée mourut en lui, frappée par la simple et évidente réalité du danger. Pas maintenant, il devait attendre, mais oui, le cercle de violence pouvait s'arrêter pour lui, il pouvait se détacher de tout cela et enfin vivre, peut-être serait-il récompensé, qu'il le mérite ou non. Il ne pouvait pas le savoir avec certitude, mais douter était une alternative bien moins enviable.

Ses  servomoteurs s'activèrent et en quelques foulées il était déjà de l'autre côté de la rue, laissant une traînée verte sur son passage, s'arrêtant brièvement pour se retourner, contemplant à travers ses yeux mécaniques un visage qu'il semblait redécouvrir tout en l'ayant toujours connu, il ressentait un amour profond pour les siens, cet amour avait souvent été  son plu grand défaut, il l'avait poussé à commettre des erreurs de jugement, à commettre plus de pêchés qu'il ne pouvait en compter, mais c'était aussi ce qui le faisait survivre désormais. Il devait se préparer, tenir bon, attendre que les secours arrive, il bondit en faisant rugir brièvement son moteur, se propulsant sur le toit d'où il avait vu sa sœur avant de s'évanouir dans la nuit, son esprit était en plein conflit désormais, et ce conflit était trop dur à supporter. Il dévora les mètres sans se retourner, il se détestait de devoir faire ça.

-Je vous aime.

La satellite termina de se calibrer, il sentit son être s'effacer de nouveau, poussé par une volonté supérieure à rendre les commande, mais il résistait, perdant peu à peu le contrôle.

-Libre... Je serais... Libre.

Quelque part dans le cyberespace, un rire retentit, les rouages infernaux d'un plan qui ne supporte aucun retard s'activent à nouveau, la prochaine cible est désignée. L'éclair néon se dirige vers elle, mais N1 conserve son secret, il conserve en lui son plan, ses intentions, après tout, c'était ce qu'il faisait avant.

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