On the pursuit of hapiness [PV Faith]

"ON THE PURSUIT OF HAPPINESS"

Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante.... - Faith

        J'ai besoin d'une histoire qui arrive à capter mon attention plus de trois secondes. Mais ces derniers temps, rien ne m’intéresse et mon cœur se flétrit d'ennui et de lassitude. Je ne veux rien lire, rien voir et rien écouter, si ce n'est que me laisser sombrer dans mon isolement artistique. Je dois écrire un nouveau son, mais je n'en ai pas l'envie, tout simplement car je veux par caprice lire, voir et écouter cette œuvre qui pourrait me sortir de ma léthargie. Mais je ne l'ai pas trouvé cette œuvre et je suis à la merci de mes plus noirs désirs. Notamment celui de rester au lit toute la sainte journée sans rien foutre. Mais là encore, je ne pouvais pas me permettre de faire ça, car j’avais des obligations envers mon patron, ainsi qu’envers ces fans qui se s’étaient déplacés pour m’écouter ce soir. Devant mon miroir, j’observais mes chevaux bouclés un instant, me rappelant cette apparence, celle d’Akkad… Je les lissais, car c'est avec cette chevelure qu'on me connaissait. Je me demandais intérieurement ce que je pourrais découvrir sur moi plus tard, tandis que je graciais mes lèvres de cette coloration noire. Je n’étais pas extrême avec le maquillage, mais parfois voir un peu de coloration ne faisait pas de mal.
        J’observais mon tatouage, difficile à croire que cette merde s’était étendue sur tout mon corps avec le réveil du démon. Je l’aurais bien laisser à la vu de tous, si les écrits n’étaient pas si vivant et en perpétuel mouvement. Jean noirs, veste de cuire à manches longues, nulle ne verra c’est hiéroglyphes sumériens danser sur ma peau. Ce soir, sera un soir comme les autres où l’idole infernale va à nouveau rejoindre ses apôtres prêts à boire le moindre de mes vers et de se noyer dans la violence de mes récits sinistres. Ce soir comme les autres soirs, mes fans seront à nouveau dans cette transe, car c’est bien la seule chose que je peux leur offrir. Ce moment où la réalité n’a plus lieu d’être, ou seules les ténèbres chérissent nos âmes le temps d’une soirée déjantée. Est-ce égoïste de ma part de partager mon monde avec ses dévoués, par peur de cette même solitude qui s’évertue à épouser mon existence ? Je ne sais pas, peut-être que dans le fond je m’en fous. Peut-être que dans le fond, j’aime simplement l’adoration morbide qu’ont ces gens pour moi. Est-ce un crime ?

           Quel ennui, il paraît que je suis une déesse vieille de plusieurs millénaires… Peut-être qu’au fond, c’est une vérité que je ne peux nier, celle de vouloir être adorée par le commun des mortels. Devenir chanteuse, n’est-ce pas le meilleur moyen de retrouver subtilement un culte. Malgré ma perte de mémoire, est-ce que tout mon être c’est rappelé de ses origines ? Est-ce pour cela que j’ai continué à chanter malgré que je m’en foutais royalement, que c’était juste un moyen comme les autres de gagner un peu fric sans trop me prendre la tête ? Je ne sais pas ce que je dois penser du fait que j’ai continué à le faire. J’ai prétendu que j’aimais chanter, que j’avais peut-être ça dans le sang… Mais Zatanna m’a fait découvrir la vérité et désormais, je ne saurais dire si c’est moi, Faith Cross, qui aime chanter ou si c’est cette Déesse, Ahmanet, qui jubile face à tant de damnés. Suis-je en voie de devenir Dark Crow ou bien simplement maudite à devenir la reine des damnés ?
       Lumières éteintes tandis que je faisais mes premiers pas sur la scène de ce soir dans cette obscurité paradoxalement rassurante, même si elle était annonciatrice d’une tempête à venir. Puis les lumières revinrent, n’éclairant que la scène pour ne mettre qu’en valeur l’artiste de la soirée. Presqu’immédiatement, les batteurs et les guitaristes commencent leur prestation. Tel un ouragan, je les sentais ce déchaîner à quelques mètres de moi, le temps que mes yeux s’habitue, je prononçais les premiers vers sous la mélodie des ténèbres.



          Ma vision s’était éclaircie peu à peu, tandis que je les voyais, eux, ces démons qui jubilaient devant moi… Oui. Je voyais le visage de mes fans se déformer anormalement alors qu’ils se déchaînaient sur chacune de mes notes. Une vision d’horreur, une hallucination dont je reconnaissais un sens. Celle d’un amour impie pour le monde des ténèbres, me rappelant que parmi la foule un vrai démon attendait son heure pour me récupérer un jour ou l’autre. Mais pas ce soir, ce soir j’étais une déesse obscur et je m’offrais à ces apôtres défigurés par l’alcool et l’adrénaline. Et les heures s’écoulent comme un flot éternelle impalpable. Je suis en sueur lorsque la musique cesse, bien que la tempête en face de moi semble à peine rassasier. Mais il faut bien arrêter, je ne suis pas la seule artiste ce soir. Je retourne dans les coulisses alors que l’autre artiste entame son premier son. Est-ce de la jalousie que je ressens ? Car je sens une certaine satisfaction à constater que l’ambiance n’est plus la même depuis que j'ai quitté la scène. Étais-je une sorte de garce pour ressentir du plaisir à remarquer que cette autre artiste était incapable d’apprivoiser cet ouragan disparue désormais. Les eaux que j’avais déchaîné, étaient subitement devenues silencieuses.
         Je me change rapidement pour des vêtements plus décontracté, moins sexy… mais toujours aussi sombre, on ne change pas une gothique. Je me dirige vers le bar, il fallait que je me descende deux ou six verres de whisky pour bien terminer cette soirée. Je fixais autour de moi et je constaitais en fait qu’il y avait une véritable tornade au milieu de ces gens. Cette tornade… était-elle une fan de Kiss ?

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante.... - Faith

        Posée au comptoir, je fixais le publique. C’était un sacré spectacle, le genre qui ne déplaisait pas à contempler de temps en temps. La belle violence post-alcoolisation, celle qui rend ta soirée que plus festive. Parfois, cette violence suffit à rendre joyeux un pauvre connard dont la vie est sensiblement morose. Je ne suis pas une bagarreuse, sinon j’y aurais pris certainement part juste pour le fun… Oui, même si le tatouage me révèle autre chose concernant mon passé, avant la malédiction. Car si l'on croit ce qui est écrit sur Ahmanet, elle était une guerrière Akkadienne. Ce qui n’est pas si étonnant sachant que c’était une nation très Spartiate dans leur éducation. Malheureusement, je ne suis pas Ahmanet, et je ne sais foutrement pas me battre. Par contre, je sais boire et je suis sans doute la meilleure dans ce domaine. J’avais sans doute un sourire amusé, parce que quelque part, c’était bonne enfant. Une bonne bagarre et puis tout le monde est copain, je vous assure que c’est la pure vérité.
            Je me détourne à la suite, songeuse. Mon regard se pose sur mon avant-bras gauche à découvert par inadvertance, je fronce les sourcils en constant que les hiéroglyphes sont en mouvement. C’est une chose que ce machin se soit étendu sur une plus grande partie de mon corps, mais c’est véritablement merdique cet aspect surnaturel. Je descends ma manche, en ignorant ce que tenait à me raconter en cette soirée cet antique tatouage. Ouais, ce soir, je n’étais pas curieuse. Ce soir, je voulais juste un peu me défoncer et m’ambiancer. L’artiste sur scène avait une Prod intéressante, après deux ou trois verres, j’irai suivre l’agitation actuelle en me déhanchant sous l’ivresse et le rythme des drums. J’engloutis un premier verre à la seconde où il atterrit dans le creux de ma main. Je redépose le verre avant même que le barman ait pu avoir le temps de retourner à ses occupations. « Un autre mon joli. » Il souriait et plutôt que de me resservir, il déposa directement la bouteille que je saisissais non sans l’en remercier grassement d’un vieux signe de la tête. Brave garçon.

            Alors que je me servais un verre avec ce trésor liquide entre mes mains, cette relique sacrée, mon Saint Graal, une voix m’interpella par l’un de mes surnoms. C’était la petite tempête de tout à l’heure. Elle devait sans aucun doute être une jeune adulte, mais depuis que je sais que je suis plus vieille que ce que mon apparence illustre, j’ai tendance à voir tout le monde comme petit ou petite. « Yup ? » Répondis-je simplement en portant mon verre à ma bouche sans le vider aussi rapidement que le premier. En effet, maintenant que je savais que j’avais une bouteille pour moi, je voulais apprécier la descente de chacun de mes verres. Oh ouais bébé. Ma gorge n’attendait que d’être agressée par la sensation de brûlure et j’allais faire de mon mieux pour contenter ses douteux désirs. Ne me jugez pas, je ne suis qu’une pauvre immortelle lambda et le Whisky est mon sang, engloutissez-le comme je l’engloutirai, Amen ! Et si voulais ma chair, prenez une olive pour accompagner votre whisky. Laissez le pain et le vin aux chrétiens.
        La première question de la gamine dont j’avais saisi qu’elle grimpait en panique, fut de savoir ce que contenait mon verre. J’avoue que la question m’avait intérieurement prise au dépourvu, car je ne savais pas si c’était ma boisson qui l’intéressait ou bien autre chose. Avant que je puisse répondre, elle se présenta et m’avoua qu’elle était l'une de mes fans. Et je compris alors aussitôt pourquoi elle semblait étrangement paniquée. « Hey, sympa le prénom ! » Lui répondis-je, en le pensant sincèrement, ce n'était vachement pas commun en plus de ça. Je lui tendis mon verre, l’invitant à le prendre, sourire aux lèvres. « Tu voulais savoir ce que je buvais, je crois. »

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante.... - Faith

        Je ne vais pas mentir, depuis que je chante et que mes chansons sont postés en ligne afin de me faire gagner plus de fric grâce à des plate-formes adéquates comme Utip, youtube et d’autre connerie de ce genre… Bah, je me suis fait des fans, un groupe qui ne fait que grandir avec le temps. Et ces fans-là, j’ai tendance à les rencontrer très souvent. Pour autant, je ne penses pas être une célébrité, même si j’ai d’ors et déjà des managers qui me courent après pour m’offrir le contrat ‘’juteux’’ comme ils le prétendent. Les membres de mon groupe mon d'ailleurs suggérer de ne pas me précipiter et c’est bien ce que je compte faire. Tomber sur le bon manager n’est pas vraiment aussi aisé que ça, beaucoup sont des profiteurs et comme je suis à leurs yeux une noob dans le game, il est évident que beaucoup vont chercher à traire mon lait sans me donner davantage. Bref, tout ça pour dire que j’ai beaucoup de fan et que forcément j’ai fait beaucoup de rencontre étonnante, parfois gênante.
       Mais jamais je n’ai joué la carte de la fille trop réservé ou difficilement d’accès. On veut me parler, on me parle. On veut m’offrir à boire, je choisis ma boisson. On veut un autographe, have fun. Je ne veux pas avoir l’arrogance de prétendre être déjà une idole, que je sois une déesse Akkadienne ou non, ça change rien pour Faith Cross. C’est pourquoi, avec la gamine en face de moi et les autres fans, je ne réagis pas comme la star du dimanche. Je voulais être comme j’étais en tant normal, c’est-à-dire être celle qui fait une rencontre dans un bar et Dieu sait que j’en ai fait des rencontres dans des bars, étant donné la manière dont je les squattais, il y a un an. Ouais. Dire qu’il y a un an, je n’étais qu’une chanteuse ordinaire dans un bar douteux et miteux de Gotham, Zatanna aura vraiment bouleversé ma vie jusqu’au bout. D’ailleurs, je soupçonne aussi mon lien avec elle concernant l’intérêt que me portent les managers, Zatanna étant connue dans le milieu du Show business.    

          Ce qui était sûr, ce que la petite avait une sacrée descente et ça, c’était l’une des choses que j’adorais voir. Et je ne cachais pas mon ricanement quand elle s’excusa, approuvant sa descente dantesque et digne d’une de mes potentielles fans d’un geste amicalement dirigé vers elle. Mais je ne pus finalement que rire à nouveau de la situation suivante, car elle brisa le verre à la suite ce qui était vachement cool à regarder. Et je me demandais alors d’où pouvait sortir cette gamine qui offrait un spectacle peu commun. Notamment sur la piste de danse où sa violence n’était clairement pas passée inaperçue. Étais-je étrange d’apprécier ce genre de spectacle ? À mon humble avis, le fait est que je squattais des bars dangereux sans me soucier de ce qui pouvait m’arriver à l’époque, devrait sans doute répondre à la question, même si à l’époque, j’étais encore victime de la méconnaissance de mon pouvoir et de mon origine Akkadienne.
         Et pendant que la gamine se transforma en fée du ménage, Tommy, le barman me redonna un autre vers, je lui fis signe du doigt de m’envoyer un autre récipient, mais pas en verre cette fois pour notre amie. Il déposa alors un récipient métallique, servant en tant normal à faire les mélanges pour confectionner spectaculairement des cocktails. D’ailleurs, bouteille de Whisky en main, je verse la liqueur dans les deux récipients. Lorsqu’elle annonça son budget vaisselle, intérieurement, je me demandais si cela voulait dire que ce n’était finalement pas son premier verre qu’elle cassait et que pour elle, c’était un peu quotidien. Sourire aux lèvres, je l’écoutais me dire qu’elle était bien plus vodka, ce n’était pas un mauvais choix. « Tant mieux, tu vas pouvoir m’aider à descendre la bouteille. » Dis-je en lui tendant le récipient déjà bien rempli. Je n’étais pas avare lorsqu’il fallait servir du Whisky, sans doute pour ça qu’on ne finissait jamais bien la soirée avec moi. « On trinque ! » Lui répondis-je, avant d’engloutir mon verre.  

         J’étais curieuse de voir comme elle allait s’en sortir avec un récipient aussi grand que le sien qui rend les coups secs sacrément difficilement.

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante.... - Faith

        Je tourne un moment mon regard en direction de la scène, à l’écoute de la reprise de Dido,  Here with me. Et étrangement, l’instrumentation agressive de la guitare et des drums qui accompagnait le chant paradoxalement doux du chanteur sur la scène, épousait parfaitement le tout. Et je l’avouais, j’étais peut-être transportée durant un moment, notamment, car j’avais l’impression que ses paroles s’adressaient directement à moi. Même si en y réfléchissant un peu, beaucoup de parole, de beaucoup de chanson pouvait désigner cette épave que sont ma vie et ses drames. Posée, ici, j’avais l’impression que dans un lieu comme celui-ci, je pouvais réellement reprendre un peu d’air à la surface dans cet océan de stress à laquelle j'étais foncièrement soumise, un lieu où l’on pouvait mettre son cerveau en off le temps d’une soirée déjantée. Ouais, peut-être que les rêves m’impacte moins qu’à l’époque grâce à Zatanna, mais ils sont toujours là et me rappellent ce que je suis et ceux qui en ont après moi.
       D’ailleurs, maintenant que j’avais connaissance de cette vérité, que je savais l’horreur intention de ceux qui me poursuivaient. Je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce type, ce mercenaire. Quelle ironie, il était apparu dans ma vie plusieurs mois trop tôt. Peut-être qu’aujourd’hui, ayant conscience que je n’étais pas simplement sujet à des hallucinations, son aide ne m’aurait pas déplu. Encore fallait-il que j’aie les moyens de l’engager, car j’ai beau avoir un peu plus de fric qu’avant, je ne le suis pas au point de pouvoir dépenser ‘’sans compter’’. En fait, j’irai même jusqu’à dire que je fais en sorte que les gens dépense pour moi quand ils ont la décence de se proposer. Je ne vais pas me priver des bonnes manières de certain, je suis bien éduquée. Du moins, je pense l’être. C’est l’inconvénient avec la perte de mémoire, c’est que j’ignore même le fait d'être une gamine bien éduquée ou non. Je ne peux que le supposer vu ce que j’ai pu apprendre sur mes origines.

          Mon regard se reporte sur la gamine quand elle a lâche un ‘’Wouhou’’ empli de vitalité, ce qui m’extirpa un sourire. Elle semblait tellement stressée et je ne savais pas trop comment l’aider à traverser ce moment. Je ne comprenais déjà pas trop comment on pouvait être stressée en présence d’une ivrogne comme moi. J’avais beau avoir accepté le fait que ma voix avait quelque chose de singulière, surtout pour que Zatanna arrête de me bassiner avec ce talent que je ne pouvais reconnaître ouvertement. Mais, très franchement, beaucoup de personnes avaient plus de talent que moi, beaucoup d'entre eux avaient un charisme bien plus impressionnant que le mien. Mais je devais accepter le fait que le charisme était finalement issu que de la perception personnelle de tout à chacun. Et que certaines perceptions se rejoignaient parfois. Je devais sans doute être pareil, je trouvais le groupe Korn charismatique, mais peut-être que ce n’était rien de plus que ma perception. D’ailleurs, beaucoup n’aimaient pas ce que j’aimais, c’était ce qui me faisait penser cela même auprès de ma communauté.  
        Puis peu après qu’elle ait annoncé que c’était apparemment pile ce qui lui fallait, sans doute concernant son état de stress, ses yeux semblaient s’être recouvert d’une lueur sanguine surnaturel. Je fus surprise, mais pas plus que de constater avec quelle aisance j’arrivais à gérer l’information. Ouais. Je crois que j’arrivais désormais à banaliser ce que j’interprétais qui, pourtant, était fondamentalement incroyable. Peut-être parce que Zatanna, avec ses téléportations vertigineuses et nauséabondes, ou moi-même avec les choses que je pouvais créer dans mon sommeil, m'insensibilisaient au surréalisme. Et j’étais sans doute en droit de me demander à quel point, avais-je pu changer depuis que je m’étais réveillée dans cet hôpital de Portland. Je portais mon verre à ma bouche sans lâcher ses yeux du regard, intriguée, peut-être un peu fascinée. Elle m’annonça être sa fan N°1 et elle n'avait pas tort sur un point, beaucoup le disait et aussi, toujours après avoir bien picolé, ce qui généralement m’empêchait de les prendre au sérieux. Mais, c’était sans aucun doute la première personne avec des yeux pareils qui me l’annonçait, cela dit.

           Mais cela restait un compliment qui était agréable à entendre. Elle m'annonça quel était le nom d’un de ses morceaux préférés, celui qui fait référence à mon identité disparue, le meurtre silencieux d’une personnalité n’existant plus qu’au travers d'un récit gravé dans ma chair. Évidemment, je chante le tout, sous des vers métaphoriques. Je lève mon verre alors en guise de réponse : « A Murderous Silence. » Trinquais-je à nouveau avant d’engloutir mon verre et de me resservir de plus belle en n'oubliant pas de remplir le récipient de madame. « Ca me faire plaisir de l’entendre, sis’. » Répondis-je peu après concernant le fait qu’elle l’écoutait à fond tout en faisant semblant de chanter. D’ailleurs, ça me fit un peu rire, car je n’avais pas pu empêcher mon esprit de construire la scène dans ma tête, l’alcool aidant à l’imagination la plus farfelue. Lorsqu’elle sortit son téléphone et qu’elle m’annonça qu’on ne la croirait pas si elle ne prenait pas de photo, elle me fit alors réellement penser à une enfant, ce qui ne pouvait évidemment que m’attendrir… Mais réaliser en contre partie que je prenais foutrement conscience de mon âge et que je pouvais être sa mère... Que dis-je ? Son ancêtre !    
         Je me déposais alors mon verre avant de me lever et de m’approcher de Xiomara. « Au plaisir. » Dis-je en passant mon bras au-dessus de ses épaules et la tirer un peu plus vers moi. Sourire, faisant le signe des cornes de la main gauche, je la laisse prendre sa photo.

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante.... - Faith

        Je serais vraiment à jamais reconnaissante envers Zatanna, elle m’avait fait rentrée dans son univers quand je n’étais pas prête à reconnaître mon talent pour la scène, quand je préférais n’être rien d’autre qu’une ivrogne dans les bar les plus infréquentables de Gotham. Merde, on m’aurait dit que je serais devenue la pote d’une célébrité, d'une magicienne sur la scène et dans la vraie vie, que je serais moi-même devenue une sorte de célébrité en pleine émergence, je vous aurai tout simplement jeté ma bouteille à la gueule. Non, même aujourd'hui, j’ai toujours du mal à croire que je fasse partie de ce monde si restreint. Je n’arrivais pas à me voir que comme je m’étais toujours perçue jusqu’à présent. J’avais conscience que les choses allaient continuer à changer que ce soit sur la scène, les médias, ou dans ma vie personnelle où je devais aussi gérer ce démon devenu une réalité amère. Je devais me préparer, m’endurcir et accepter tout simplement que ma vie ne tournerait plus autour d’un verre de whisky dans un bar miteux.      
       Il y avait quelque chose de très spécial à avoir des fans et je devais admettre que cela restait quelque chose d’assez étrange que de recevoir de l’amour de la part de personne qu’on ne connaissait pourtant pas, de parfaits inconnus. Et intérieurement, je ressentais un certain bonheur de me sentir aimer, de sentir ma musique aimer, d’imaginer des gens la chanter dans leur douche ou bien de mettre le son tout simplement fort et m’imiter. Dans cette vie obscurcie par ma perte de mémoire, quelqu’un comme Xionara était pour moi une lumière qui embellissait mon existence. Elle l’ignorait sans doute, mais c’était véritablement elle et les autres fans qui me donnaient la force de ne pas retourner dans le trou où Zatanna m’avait trouvé et qui m’octroyait l’ambition d’aller plus loin et plus haut dans ma passion, dans ma musique, tout en apprenant à continuer à rester humble et reconnaissante d’avoir ce que j’ai.  

        Mais maintenant que je savais ce que j’étais, ce n’était pas Dieu que j’allais remercier pour ça, je savais désormais qu’il en avait plus rien à branler de moi depuis plusieurs millénaires, depuis que j’étais maudite. Je me plaçais aux côtés de la Méta-Humaine, je la sentais encore toute tendue malgré l’alcool, ce que je trouvais en soit adorable venant de quelqu’un qui semblait si fort. Elle prit donc son selfie, puis je retournais peu à ma place pour récupérer mon verre, mon précieux, ce trésor liquide de la soirée. Elle pianotait à la suite sur son phone, sans doute, envoyait-elle la photo à ses amis ? Je voyais beaucoup de personne réagir de la sorte après avoir pris une photo avec Zatanna, parfois même quand ils en prenaient une à son insu. C’était, semblait-il un objet d’affection que je ne pouvais que comprendre, j’avais aussi le mien, même si ça valeur était plus profonde qu’une photo de célébrité. La photo de moi et de mon bébé que j’ai depuis que j’ai été retrouvée inconsciente dans le Maine.
       Par la suite, la gamine me posa une question et j’eus un sourire en coin. J’avais compris pourquoi elle me demandait ça, elle m’aurait rencontré quelques-mois plus tôt, ma réaction aurait été sans doute différente, aussi cinglante que celle que j’ai eu avec Zatanna quand j'ai découvert que ses pouvoirs étaient réels, la pauvre. « Est-ce qu’être pote avec Zatanna Zatara ça compte ? » Dis-je avec humour, même si j’avais envie de lui répondre que j’étais l’épouse d’un démon, que j’étais moi-même un démon vieux de plus quatre millénaires et que Zatanna était une vraie magicienne. « Disons que je suis habituée à tout ce qui sort de l’ordinaire au point que les méta-humains où les aliens me semblent assez ordinaire à mes yeux. » Je la fixais un moment silencieusement avant de rajouter. « Et toi, es-tu une méta-humaine ou une alien ? »

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante.... - Faith

        La gamine lui souriait quand je lui annonçais être une amie de Zatanna, cela avait toujours son petit effet, non pas que je cherchais m’en vanter. Le gens ne savaient tous simplement pas que ma rencontre avec la magicienne n’avait rien de très sublime. Je sombrais, elle m’a sorti de mon trou. C’était ce que Zatanna était, une femme avec un cœur si grand qu’il ne peut s’empêcher d’aider son prochain. Je n’aurais pu être finalement qu’un nom sur la liste de toutes les autres personnes qu’elle a sauvé avant et après moi. Pourtant, les événements étant ce qu’ils sont, je finis par continuer à voir cette femme. Sans doute pas par choix, après tout, j’étais une bombe capable de mettre en danger l’humanité et peut-être qu’aux yeux de la magicienne, je n’étais rien de plus qu’un cas qu’elle avait l’obligation de surveiller. Et peut-être était-il plus vrai de dire que j'étais la seule de nous deux à croire que nous étions amies.
        Elle tenta par la suite de m’expliquer qui était son père, mais ce n’était pas évident de voir qui s’était parmi tous ces spécimens hors du commun que je découvrais ou peut-être plus exactement, que je redécouvrais. Mais à la manière dont elle s’exprime à son sujet, j’ai l’impression qu’il doit être connue et il doit forcément l’être si c'est le genre de type capable de ‘’taper’’ ce type en collant que le monde appel Superman. Je préférais ne pas le dire que même Superman, m’était encore inconnu il y a encore quelques semaines même en soit, je n’ai pas à en avoir honte. Je n’ai pas choisi d’être victime d’une amnésie, surtout que les médecins pêchaient quant à trouver une réponse sur les circonstances pour lesquelles j’ai perdu la mémoire. J’imagine donc que ce qui m’est arrivé ne devait pas être très ordinaire et loin d’être de ma volonté. Je veux dire, perdre la mémoire, oublié son identité, c’est finalement mourir une fois mentalement, même si le corps n’a rien...  

        « Well… J’imagine qu’on ne choisit pas son père. » Avais-je commenté en songeant surtout à mon propre père… Si grâce à Zatanna, j’ai pu me rappeler d’une partie de mes origines, c’était malheureusement pour découvrir que mon père était celui qui avait scellé mon existence, en m’offrant au démon. « Je suis amnésique, du coup, je redécouvre un peu tout au fur et à mesure. C’est pour ça que la plupart de mes chansons sont basées sur ce que j’ai perdu, sans savoir ce que j’ai perdu. » Je me retournais vers le barman en lui faisant signe de remplir à nouveau mon verre. « Tu n’as pas à te justifier si t’as envie de défoncer ton vieux… Méchante ou non, tu dois avoir tes raisons. » Je n’étais pas la personne idéale pour émettre un jugement, j’étais plutôt celle qu’il fallait souvent remettre en question d’un point de vue morale. Je repris mon verre une fois à nouveau rempli et je lui annonçais.
       « Avant de travailler dans ce bar grâce à Zatanna, je fréquentais des endroits beaucoup moins chics. Je peux assurément dire, que tu n’as pas la gueule, ni le regard d’un type qui veut du mal aux autres. » Sur ces mots, je m’en filais une gorgée bien méritée.