The visit [PV Cain Turnbull]

The visit

Turnbull, un nom qui ne ravivait aucun bon souvenir, Jonah lui avait déjà parlé de ses ennemis jurés, une famille d'esclavagistes dont le patriarche avait juré de venger la mort de son propre fils, une cruelle injustice, une de plus dans la vie de celui qui avait été son mari, un des démons qui l'avait empêché de ranger les armes. Le spectre de cette famille avait toujours plané sur eux, Jonah avait caché Mei Ling aux Turnbull comme elle l'avait caché à la cour, des ennemis puissants et influents. Mais aujourd'hui rien n'avait changé, Hex et Turnbull étaient toujours dans l'arène, et de ce qu'elle savait, un des fils de cette famille gravitait autour de sa descendante : Cain. Un prénom évocateur et biblique, une réussite à l'américaine et visiblement aucune raison au monde de fréquenter une justicière de près ou de loin, surtout une au nom aussi peu reluisant de son côté de la barrière, Cain Turnbull, un homme étrange, intriguant, mystérieux, un danger potentiel. Mei Ling ne sait pas encore jusqu'ou est allé cette histoire, elle ne sait pas pour le tir, elle ne sait pas pour le lien si unique qui rassemble cet homme à Jinny, tout ce qu'elle sait, c'est qu'il est trop proche d'elle, les hasards semblent se multiplier, les rencontres trop fortuites pour être le fruit du hasard, leur répétition ne faisant qu'accentuer un sentiment étrange de malaise qui grandit en elle, cet homme doit être surveillé de près, à vrai dire, elle compte bien le questionner ce soir. Pas de mission en prévision, Mei Ling sait qu'elle as le temps pour un aller/retour Gohtam Lousiane, direction la demeure de Mr Turnbull, il est souvent en déplacement, mais tous le monde à un havre de paix, un endroit ou il se sent en sécurité, si il se révélait hostile, Mei Ling saurait rappeler à ce jeune homme qu'elle pouvait l'atteindre ou qu'il se trouve. Bien sûr elle ne comptait pas le tuer, la simple pensée lui était horrible, mais il y avait plus d'un moyen d'obtenir la paix, les mots sont des armes aussi puissantes que les lames qu'elle manie.

Jet privé, arrivée à 18H00 à l'aéroport, on pourra dire ce que l'on veut, le confort des voyages modernes est un luxe dont ne peuvent avoir conscience les gens de ce siècle, dans sa valise qui bien évidement n'a souffert d'aucune sorte de contrôle, elle as sa tenue de Talon, si la cour n'a pas sanctionné cette mission, son aura et sa réputation peuvent se montrer utile, et puis qui oserait dire qu'il as été menacé par un talon hors de Gotham? A moins de vouloir être pris pour un fou bien sûr. A 23H00 Mei Ling est en position pour désactiver le système de sécurité et le placer sur une boucle avec un simple gadget, elle descends ensuite jusqu'au balcon du luxueux appartement de monsieur Turnbull, Mei Ling sait que la famille était tombée bien bas, quand elle voit les œuvres d'art, les alcools hors de prix dont une bouteille de vin aussi vieille qu'elle, elle se demande comment on ne pourrait se satisfaire tout simplement de ce genre de vie, le jeune homme ne semble plus rien à voir avec le nébuleux et troublé passé de ses ancêtres des informations qu'elle as put avoir, alors pourquoi, pourquoi cette présence? La femme d'un autre temps compte bien tirer tout ça au clair, Mr Turnbull est un homme visiblement complexe, à elle d'évaluer le danger qu'il représente. Invisible, ne faisant pas le moindre bruit, elle passe devant le bureau, la tentation d'y poser un mouchard est grande, mais elle préfère garder foi pour le moment. Debout devant la porte de sa chambre, elle sait qu'il dort à poing fermé, mais elle ne compte pas le réveiller avec une lame sous la gorge, pour l'instant celà reste une simple visite, elle doit cependant faire savoir à son hôte que son invitée est dans la place, sa main se lève et frappe trois fois sur la porte, sans violence, comme si quelqu'un venait le réveiller pour l'informer de quelque chose. Nul doute qu'il serait surpris de la vision de sa silhouette vêtue de noir et par sa tête évoquant un hiboux menaçant, mais elle comptait sur cet effet de surprise pour briser la glace.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Le silence est assourdissant dans la demeure Turnbull. Ton passage a des allures fantomatiques, et l'indifférence règne depuis ton retour de l'hôpital. Est-ce donc à ça, que ressemble la chute d'un piédestal ? Tu sais que ça finira par leur passer, que tôt ou tard ils auront besoin de toi, et qu'alors le jugement muet se transformera en quelque chose d'autant plus sournois. Instrument de leur vengeance obsessionnelle qui a osé se rebeller. Non, pire encore, qui a osé échouer. A leurs yeux, renoncer à la tuer revenait à renoncer à eux. Mais ça n'a jamais été le cas. Jamais tu n'as voulu choisir. Jamais tu n'as voulu sacrifier l'un pour préserver l'autre. Quelle naïveté que de penser que tu aurais pu tout avoir. Ta famille, et Jinny. Tu n'as rien d'un Roméo, elle n'a rien d'une Juliette, mais l'histoire prend un tournant tout aussi tragique que celle des Montaigu et des Capulet. Une Vérone transformée en Nouvelle-Orléans, où dans le salon, pour la première fois depuis longtemps, tu te retrouves face à ton frère, Isaiah. Il te dévisage, un sourire satisfait dessiné aux coins des lèvres. Il sait tout. Ils l'ont bien évidemment prévenu. Le cadet a échoué, alors maintenant tous les espoirs sont entre les mains de l'ainé. « Depuis quand t'es rentré ? » Voilà bien longtemps que tu ne l'avais pas vu, ce frère que tu as trahi, que tu as brisé, et qui a maintenant la joie de te voir dans une impasse semblable. Tu lui as tant volé sans le moindre scrupule, maintenant c'est à son tour. La roue finit toujours par tourner. Ton heure à toi s'est envolée. « Depuis que j'ai appris pour Jinny Hex. » Difficile de masquer ton trouble. Tu sais pourquoi il est là, pour finir ce que toi tu n'as pas pu achever. Il vient mettre les derniers coups de pinceau au triste tableau de votre vendetta calamiteuse et désespérée. « C'est eux qui t'ont demandé de venir ? » Eux, vos parents. Ceux qui t'ont laissé moisir dans une chambre d’hôpital, te faisant ressentir la profondeur de leur déception. Ils savent que t'as protégé Jinny, et ça, ils ne te le pardonneront jamais. « A ton avis ? » La rivalité est née très rapidement entre vous, sans cesse poussés à emprunter le chemin tortueux de la compétition fraternelle. Elle a été plus loin que prévu. Beaucoup trop loin. Et aujourd’hui, les seuls qui en tirent profit, sont les membres du clan Turnbull et leur machinations. « Tu m'excuseras, petit frère, mais j'ai du travail qui m'attend. » Il passe à côté de toi en te frôlant, pour te laisser bien soin de distinguer son rictus d'homme déjà victorieux. Les ongles mordent ta chair quand ton poing se referme. Ce n'est pas un chemin, finalement, c'est un cercle sans fin. Si ce n'est pas toi, ce sera un autre. Et tu ignores comment mettre un terme à cette folie sans y laisser toutes tes plumes.

Depuis ta mésaventure au motel de Jinny, tu n'as pas oublié une seule fois de prendre tes médicaments. Ce brave Dr Midnite ne ce sera pas déplacé pour rien. Et face au miroir, tu soulèves ton tshirt pour contempler la blessure qui enfin commence à ressembler à un truc un peu plus potable. Bien sûr, la cicatrice ne disparaitra jamais, éternel rappel de l'erreur commise, mais au moins, la plaie semble doucement se refermer. Epuisé et encore chamboulé par les retrouvailles, c'est à une heure plus que correcte que tu rejoins les bras de Morphée pour une nuit paisible. Ou presque...

Les trois coups te réveillent en sursaut, sommeil léger d'un homme dernièrement aux aguets. Pas besoin de la lumière pour distinguer la silhouette terrifiante qui se tient dans le coin de ta chambre, drapée en hibou, mais dont tu devines le regard intense malgré le masque qui cache ses traits. Bordel de merde. « Vous êtes qui ? » Tu t'extirpes du lit pour paraître un peu moins vulnérable, et malgré le ton sec de ta question, difficile de faire taire la peur qui te gagne brutalement. Ton cœur bat la chamade, et tu restes à l'affût du moindre signe de danger. Si ce taré t'approche, t'es déjà prêt à te téléporter loin de cette chambre devenue un piège à rat. Allez, faut que tu retrouves tes esprits. S'il te voulait mort, sans doute le serais-tu déjà. Alors qu'est-ce qu'il veut ? Qu'est-ce qu'il attend de toi ? Dans quels draps tu t'es encore fourré. Le frère d'une conquête venu la venger ? Un concurrent qui t'envoie l'un de ses sbires ? T'en sais foutrement rien, mais tu sais que le prochain quart d'heure risque d'être compliqué pour toi. « Qu'est-ce que vous me voulez ? » Quel con, t'as même pas d'arme à proximité. Dès demain, tu suis l'exemple de Jinny, et tu planques un flingue sous ton oreiller.

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Bien, il avait peur, son corps ne bougeait pas, seule sa cage thoracique bougeant au rythme de sa repiration trahissait la vie l'animant, elle observait Cain bizarrement il ne cherche pas d'échappattoir du regard, comme si en avait déjà une, étrange, elle sait que dans cette chambre il est coincé, l'animal coincé cherche toujours une échappatoire avant de sortir les crocs. Malgré tout ses questions son classiques, il se demande selon toute évidence qui pourrait venir ici ainsi vêtu en plein milieu de la nuit et dans son sommeil, Mei Ling ne réponds pas tout de suite, elle est intriguée, elle se serait attendu sans doute à une réaction plus vive, après tout ce jeune homme n'est pas un soldat ou un combattant, pourtant il semble faire face : étrange. Elle sembla soudain s'animer comme une statue sortie d'un trop long sommeil, ses pas feutrés sur le sol n'émettent aucun son. Qui elle est? Question intéressante qui n'aura pour l'instant pas de réponse, pas une vraie en tout cas. Sa voix était perceptiblement calme à travers le vox de son masque.

-Je suis un fantôme du passé, Mr Turnbull, mais je ne suis pas là pour vous faire du mal.

Non, elle était ici, pour le questionner, pour avoir des informations. Quel était son niveau de menace? Que voulait-il à Jinny? Pouvait-il l'aider? Et des milliers d'autres, elle s'était renseigné, c'était un entrepreneur, un chef d'entreprise, on pouvait le voir à toute sortes de fêtes et d’événements, alors pourquoi tournait-il autour de sa descendante? La vengeance? Probable, les Turnbull avaient conservés une sinistre réputation et s'étaient accrochés quelques fois avec les Hex dans les années séparant ce soir crucial de son intégration totale à la cour. Elle sortit un portable de sa poche et montra la photo de Jinny qui se trouvait dessus, une photo d'elle visiblement prise de loin et à son insu.

-Je suis ici pour elle, je sait que vous êtes en contact avec Jinny Hex. Considérez-moi comme son ange gardien.

Elle remit le portable à sa place, toujours sans quitter Cain des yeux, lui laissant quelques secondes pour digérer l'information, si il était hostile à Jinny, il devrait sérieusement commencer à paniquer, c'était l'objectif en tout cas, elle ne montrait cependant aucune agressivité dans sa posture, comme si elle était venu boire un café avec lui, sa pose était en apparence détendue, mais en réalité chaque fibre de son être était prête à passer à l'action comme un félin prêt à bondir pour massacrer sa proie, elle était forte pour camoufler ses vrais intentions jusqu'au moment fatidique, elle savait qu'elle n'aurait pas à tuer Cain quelque soit sa réponse, il n'avait pas ce qu'il fallait pour s'opposer à elle.

-Si vous le voulez bien, je vous propose de vous installer confortablement, nous avons beaucoup à nous dire je pense.

Elle fit un geste ample de la main vers le lit.

-Et si vous le voulez bien, j'aimerais que vous commenciez par me dire par quel jeu du destin peu hasardeux vous avez fait sa rencontre. Et ne me mentez pas s'il vous plaît, vous marchez sur une très fine couche de glace.

Elle ne le perdait pas des yeux, ses larges optiques ronds le fixant avec intensité.

-Si vous faire du mal n'est pas mon objectif, cela ne veux pas dire que j'hésiterait à agir.

Un mensonge, mais ça il n'avait pas besoin de le savoir.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Un fantôme du passé ? C'est quoi maintenant ce bordel, c'est une nouvelle version de Scrooge ? Et tu vas bientôt voir débarquer le fantôme du présent et du futur ? Okay, t'en as fait pas mal des conneries, mais de là à voir débarquer un hibou sur patte dans ta chambre, quand même pas. Encore à moitié endormi, t'as du mal à distinguer distinctement la silhouette menaçante, mais dans sa voix tu ne perçois pour l'instant aucune dangerosité. Sans doute qu'une simple apparence, car tu n'as pas besoin de réfléchir trop longtemps avant d'en venir à la conclusion que cette étrangère pourrait te tuer en une seule seconde si tu venais à commettre une erreur. Tu peux pas voir son visage, mais tu sais que c'est écrit dessus. Bon, il faut rester calme, ne pas laisser la peur te submerger, et garder tes idées claires pour au cas où il te faudra te téléporter très vite. Un dénouement qui pourrait se jouer sur la rapidité, alors va falloir que tu sortes un peu du coltard. Pas là pour te faire du mal, étrangement t'en doutes un peu. Elle pouvait pas faire comme tout le monde et prendre rendez-vous ? Ou te proposer de boire un café ? Généralement, les gens qui débarquent à l'improviste en pleine nuit c'est pas franchement bon signe. Sans avoir les réponses à tes questions, t'as malgré tout un début de piste sur le pourquoi du comment de sa présence ici, et ce qu'elle t'avoue te laisse... interloqué. « Jinny Hex ?! » Encore pire que ce que t'imaginais. C'est ce hibou son ami de Gotham dont elle te parlait ? Ou est-ce qu'elle a une dizaine de gardes du corps qui veillent sur elle, la cowgirl ? « Génial. » L'ange gardien risque de très vite t'en coller une, parce qu'elle ne peut pas être là par hasard. Elle doit savoir pour ce duel sur les docks sur Gotham, c'est la seule explication qui trouve son chemin dans ton esprit embrumé. Et tout ceci a un goût très désagréable de vengeance.

Confus et mal à l'aise, tu laisses échapper un bref ricanement quand elle te propose de t'installer confortablement sur le lit. T'as l'impression d'être dans une pièce de théâtre absurde, à la fois acteur et spectateur de cette scène pour le moins désespérante. Et terrifiante. « Sans vouloir vous offenser, ça pouvait pas attendre demain matin ? » Loin de toi l'envie de jouer les sales gosses arrogants, mais en toute honnêteté, si elle voulait connaître la nature de ta relation avec Jinny, elle n'était pas obligée de se lancer dans une telle mise en scène. Parce que là, la dernière chose que t'as envie de faire, c'est de discuter de tout ça avec elle. D'autant que t'as parfaitement conscience que le moindre mot de travers pourrait beaucoup te coûter. Elle te dit qu'elle veut parler, mais en vérité, elle attend surtout de savoir quand frapper. Ce qui infirme ta supposition de tout à l'heure. Elle ne sait rien. Sinon tu ne serais déjà certainement plus de ce monde. Conscient d'être dans une position de faiblesse, tu finis par t'exécuter sans broncher plus longtemps, et viens t'installer sur le lit. Physiquement, elle a pas un gabarit bien imposant ou impressionnant, mais tu sais qu'il ne faut jamais se fier aux apparences, pas besoin de soulever de la fonte pour être terriblement létal.

Votre rencontre, hein ? Bon sang. Elle pouvait pas poser pire question. Et en quoi ça l'intéresse, en plus ? « Si vous êtes vraiment son ange gardien, pourquoi vous n'allez pas directement lui poser la question ? Pourquoi c'est moi que vous venez voir ? » Y a un truc qui cloche dans cette histoire. Pour quelqu'un qui semble en être proche, elle n'a pas l'air beaucoup renseignée. « Je l'ai rencontrée à Metropolis. » Tu laisses pour l'instant tes suspicions de côté, commençant l'histoire par là où elle a réellement commencée. La suite risque d'être fatidique. Mentir ou ne pas mentir ? As-tu seulement la moindre chance de t'en sortir, qu'importe le choix que tu feras ? Après une longue hésitation, tu finis quand même par opter pour la vérité, non sans avoir le cœur qui menace de s'extirper de ta  poitrine. « Au début, je lui voulais du mal. Et puis tout a changé. » T'es tête brûlée, mais pas au point de jouer aussi dangereusement avec le feu. Ses menaces sont réelles. Tu sens qu'elle les mettra à exécution si elle perçoit que tu cherches à la baratiner. Alors tant pis, tu prends le risque de déballer la vérité vraie. « Je lui ai tiré dessus, elle m'a tiré dessus. Voilà, fin de l'histoire. » Et ce passage est toujours douloureux à raconter. Le regret te mord toujours l'âme. Mais ça, tu ne lui diras pas. Non, tu ne lui feras pas ce plaisir. T'es peut-être à sa merci, mais tu ne te mettras pas à genoux devant elle pour autant. Ta fierté te jouera un jour un sale tour. En espérant que ce ne soit pas cette nuit.

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Mei Ling ne perdait pas le jeune Turnbull des yeux, elle n'était pas un détecteur de mensonge humain, elle n'avait pas le pouvoir de sonder l'âme et l'esprit du jeune homme, mais si il était à peu près à moitié aussi malin qu'elle se l'imaginait, il comprendrait que mentir était une terrible option. Elle s'était attendu à quelques scénarios possibles, le plus probable étant de voir le jeune homme supplier pour sa vie, mais il semblait au moins avoir suffisamment d'amour propre pour ne pas se livrer ainsi en spectacle, il choisissait visiblement ses mots avec soin, ce qui permettait de mieux lire son visage quand il parlait, en situation de stress cacher une émotion relève de l'exploit quand on est pas formé à ça, et elle doute que le cursus Turnbull vise à former des assassins sans remords, surtout quand leur cible est l'ennemi de la famille. Elle compte bien déchiffrer le puzzle, voir l'image d'ensemble et poser un jugement sûr sur ce jeune homme, car rien n'a de sens : ses déplacements, ses activités, sa vie. Mei Ling ne peu pas se permettre d'avoir un clé à molette dans les rouages de son plan, il pose beaucoup de questions aussi. Quand il demande si le talon n'aurait pas put attendre une heure plus propice ou venir le voir comme une vraie personne, elle ne dit rien, mais ses épaules s'agitent d'amusement, ce serait typiquement le genre de chose que Jonah dirait à un agresseur nocturne, il n'était pas vraiment un grand fan de ce genre de personnes et avait d'ailleurs tout un tas de contre-mesure, elle se souvenait des matelas proches des portes, des objets en équilibre et tout un tas d'autres trucs, apaches pour certains.

Son humeur changeât par contre quand il mentionna les coups de feu, son corps semblait se raidir et elle sentait cette pulsion maternelle qui lui disait d'éliminer le danger potentiel, ses poings se serraient, mais elle refusait d'agir avant d'avoir toute l'histoire, pas avant de savoir ce qui se passait exactement dans cette maison de fous. Elle conserva au mieux sa posture calme, mais il était difficile de contrôler les mouvements de ses doigts qui formaient un poing, rien qu'imaginer Jinny blessée, même si ça expliquait sa disparition des radars, ça lui retournait l'estomac,  étrangement il n'avait aucune animosité, aucune fierté, aucun sentiment en disant ça, comme si c'était un fait, quelque chose qu'il avait accepté sans s'en réjouir. Cela cachait évidement autre chose et elle comptait bien savoir quoi, elle laissa quelques secondes flotter avant de s'approcher de nouveau de Cain et de s'asseoir à ses côtés sur le lit, une jambe repliée et ramenée vers elle entre ses bras, le pied appuyé sur le bord du sommier, et l'autre jambe tendue devant elle, le masque tourné vers Cain était désormais un peu penché, un signe manifeste de curiosité.

-C'est... très honnête de votre part. Je vous remercie et m'excuse pour le dérangement, je devait m'assurer de votre coopération d'entrée de jeu. Mais dire ça à un potentiel agresseur, je sait que vous n'essaierez pas de me mentir maintenant.

C'était aussi simple que ça, Cain avait mérité sa confiance, pour l'instant.

-Le travail d'un ange gardien se fait aussi dans l'ombre monsieur Turnbull, je ne peux pas être en contact avec Jinny pour le moment, c'est trop dangereux pour elle. Vous n'êtes pas le seul ennemi qui rôde dans les ombres, et votre famille est loin de représenter une menace sérieuse, je voulait surtout jauger votre motivation.

Elle eut un léger rire.

-Et à vous entendre vous semblez peu motivé à recréer des soucis, je ne peux que vous conseiller de profiter du fait qu'elle soit différente de Jonah et vous ais laissé la vie sauve, c'est un cadeau qu'il ne faisait pas souvent et que je ne suis pas sûr de faire si vous récidiviez. J'espère qu'elle saura vous pardonner, il le faudra si vous voulez vous pardonner vous même.

Il n'avait pas la tronche du tueur endurci à bien le regarder ce jeune homme, il lui semblait presque sympathique à vrai dire.

-Comme vous pouvez le voir, je suis un ange gardien, mais un être assurément de chaire et de sang.

Avec quelques subtilité depuis qu'elle était devenu un talon.

-Dites moi monsieur Turnbull, que diriez vous d'avoir l'occasion de prouver que tout a changé?

Les optiques semblaient toujours le sonder jusqu'au tréfonds de son âme mortelle, leur lueur presque fantomatique fixé dans les pupilles de Cain.

-Que diriez vous de m'aider?

Elle le laissa digérer quelques secondes.

-Je sait que si vous semblez apaisé, votre famille n'abandonnera pas, ne pas avoir à me renseigner sur eux en permanence, des informations de l’intérieur, voilà qui m'aiderait. Si vous pensez pouvoir le faire bien sûr, je ne vous forcerait à rien.

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Tu ne dis rien quand elle se rapproche, mais tu restes toujours concentré sur ses mouvements, prêt à te téléporter au moindre geste trop brusque. Tu commences d'ailleurs doucement à te réveiller, et aiguiser à nouveau tes réflexes, première étape fondamentale pour ta propre survie. T'as été honnête dans ta démarche, honnête dans le résumé de votre relation, et t'attends maintenant le verdict. Est-ce que c'est ce qu'elle attendait de toi ? Ou est-ce qu'elle va te punir pour avoir osé lever la main sur sa protégée ? Alors que tu anticipais un lame froide et aiguisée sur la nuque, c'est finalement des mots d'excuse qui franchissent la barrière de ses lèvres. Le hibou semble apprécier ta franchise, et doucement, tu relâches un peu tes épaules, satisfait d'avoir fait le bon choix, malgré le risque périlleux. Par contre, l'ange gardien, il se plante sur toute la ligne, et tu ne peux t'empêcher de laisser un rire un brin moqueur s'échapper de ta gorge. Les Turnbull loin de représenter une menace sérieuse ? Elle a mal fait ses devoirs. Pour quelqu'un qui semble tant s'intéresser à Jinny, elle néglige justement le pire danger qu'elle puisse encourir. « Non, je crois que vous ne comprenez pas bien. Ma famille est précisément la pire menace qui soit. » Quelle grave erreur de les sous-estimer. Cette guerre perdure depuis des générations, des gens sont déjà morts par sa faute, et si tu ne fais pas en sorte de les arrêter, tu sais que quelqu'un d'autre réussira là où toi tu as échoué. « Vous n'avez pas idée de ce dont ils sont capables, et croyez-moi, vous ne pouvez pas commettre pire erreur que celle-ci. » Pas besoin de pouvoirs pour parvenir à ses fins, ils ont réussi à modeler leur propre fils depuis sa naissance, sacrifiant ses propres besoins et son bien être au profit de la vengeance, alors écraser la descendante d'un homme qu'ils haïssent profondément, aucun problème pour eux.

Tu viens de lui dire, t'as tiré sur Jinny. Tu t'es rapproché d'elle pendant des mois et tu lui as tiré dessus. Et si toi tu y es parvenu, ça veut dire que d'autres pourront le faire aussi. Peut-être différemment, parce que tu sais que jamais elle ne se ferait avoir deux fois, mais ils pourraient réussir, d'une manière ou d'une autre. Alors son histoire d'ennemis dans l'ombre c'est des foutaises, le pire est là, sous ses yeux, dans une demeure à seulement quelques mètres de vous, et elle ferait bien de prendre la menace au sérieux si elle espère réellement protéger Jinny. « Ouais, pour le pardon, on verra. Mais votre message est bien passé, vous inquiétez pas. » T'as bien compris que t'as plutôt intérêt à te tenir à carreaux, et elle semble elle avoir bien compris que tu ne recommenceras pas. Le souvenir de votre nuit sur les quais est toujours douloureux, et quand tu baisses un tout petit peu ta garde pour te concentrer sur la cowgirl, tu sens qu'il est toujours aussi vif chez elle également. Vous vous êtes faits du mal. Et tu ne parles pas des blessures sur votre chair. C'est tout ce que vous avez perdu et tout ce que vous auriez pu avoir qui fait vous fait souffrir. Et ça, tu crains que même son ange gardien ne pourrait le comprendre. C'est comme un secret qui vous lie, et que vous seuls pouvez réellement mesurer dans toute son entièreté, le bon comme le mauvais.

Est-ce qu'elle va encore durer longtemps, cette conversation ? Fixant son masque du regard, tu cherches une réponse que tu ne pourras jamais lire sur son visage. Qui est-elle ? Elle peut en tout cas être certaine d'une chose, dès lors qu'elle quittera ton loft, tu te jetteras sur ton ordinateur pour faire tes recherches sur des tueurs déguisés en hibou. Et tu finiras par savoir qui elle est. « Mon aide ? Pour faire quoi ? » Si elle compte te prendre sous son aile pour faire de toi son Robin version hibou, qu'elle oublie. En revanche, ce qu'elle te propose réellement t'intéresse beaucoup plus. Lui fournir des informations sur ta famille pour essayer d'en protéger Jinny, ça, tu peux le faire. C'est de toute façon ce que tu fais déjà, tendant l'oreille dès que tu le peux pour essayer d'obtenir des bribes de conversation qui pourraient te mener à percer les mystères de leur prochain plan. « Je peux essayer. Mais le problème, c'est qu'ils ne me font plus confiance. » Et pour cause, t'as lamentablement échoué. Non seulement tu l'as pas tuée, mais en plus t'as refusé de leur dire qu'elle est celle qui t'a tiré dessus cette nuit-là. T'as pas voulu que les flics remontent jusqu'à elle, alors tu leur as menti. Et ils le savent. « Comment je prends contact avec vous ? J'aime pas l'idée de ne rien savoir de vous pendant que vous vous savez tout de moi. » T'es un homme d'affaire, c'est ton boulot de marchander, et dans tes relations avec les autres c'est un peu le même fonctionnement. T'aimes pas donner sans recevoir. Oh, et t'as une condition, évidemment. « Et je vous préviens, aucun mort. Plus aucun mort. » Cette guerre a fait assez de victimes, et si tu acceptes d'aider le hibou, tu refuses en revanche de sacrifier ta famille.

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Pauvre gamin, bon il n'en était plus vraiment un, mais il avait toujours en lui cette petite pointe d'impulsivité de la jeunesse, elle regrettait vraiment de lui infliger tout ça, de ne pas pouvoir se comporter avec lui comme une vraie personne, car il le méritait, car il méritait de savoir ce que ça faisait que d'avoir de vrais rapports humains. Quand elle l'observait, elle voyait tout le déchirement qui l'animait, tout la souffrance que lui avait infligé les siens. Son instinct maternel lui donnait presque envie de prendre Cain dans ses bras et de lui dire que tout irait bien, qu'il n'avait pas à s'en faire, le manque affectif pouvait être plus destructeur que la violence physique et elle savait ce que c'était que le remords, ce fardeau qu'elle portait pour tant de visages déformés par la peur ou la colère, elle maintint ses distances malgré tout, il devait continuer pour l'instant à la percevoir comme une menace potentielle, tant qu'elle n'était pas sûre de lui, la peur serait malheureusement un outil de coercion plus efficace. Cain avait certes perdu les bonnes grâces de sa famille, mais il avait toujours accès à leur personne et si il avait trompé sa fille, il était malin.

-Faites de votre mise au ban une arme, disparaissez, devenez invisible pour eux, faites les vous sous-estimez, paraissez faible, vous obtiendrez tous les bénéfices à faire en sorte qu'ils vous ignorent, ils baisseront la garde et vous pourrez les surprendre.

Le moyen le plus simple d'atteindre sa cible était encore de ne pas exister à ses yeux. Elle ne fut pas surprise de sa demande concernant le meurtre, visiblement le jeune homme avait encore des doutes sur les intentions de son mystérieux visiteur. Difficile de le blâmer et si elle n'aimait pas cela, Mei Ling restait un assassin de la cour, une personne avec du sang sur les mains bien mal placée pour demander à Cain de la considérer comme amicale, elle ne pouvait qu'espérer que leur relation s'améliorerait, il semblait vraiment regretter de s'en être pris à Jinny et vu qu'elle comptait tester la confiance qu'elle pouvait lui porter, il serait malheureux que cette perception handicape cette rédemption. Elle sortit un portable jetable d'un rangement à sa ceinture et le tendit à Cain.

-Vous pourrez me contacter avec ce téléphone, il n'y as qu'un seul numéro d'enregistré faites en sortes que personne ne le trouve et ne l'utilisez pour rien d'autre. Et ne vous inquiétez pas pour votre famille, je ne leur veux aucun mal, malgré le passif qui nous lie tous.

Elle se leva ensuite dans un geste d'une grande souplesse et se mit de trois-quart, considérant un instant Cain et ce que son implication dans tout ça représentait comme potentielle fuite, elle devait s'assurer qu'elle pouvait lui faire confiance, elle retira la capuche renforcée, laissant apparaître ses cheveux noirs, puis ses mains saisirent le masque et le retirèrent.

-Vous ne me connaissez pas Mr Turnbull, mais j'ai connu le patriarche de votre famille : Quentin Turnbull.

Elle ne laissa pas aux rouages de son esprit le temps de comprendre l'étendue de la révélation et enchaîna.

-Je suis Mei Ling Hex, veuve de Jonah Hex, vos prédécesseurs et mes descendants s'affrontent depuis trop longtemps, mais je ne compte pas terminer ceci dans la violence. J'aurait put tous vous éliminer, mais cela n'apporterait aucun bien, ni à vous, ni à nous, Jinny mérite mieux dans son entourage que des meurtriers.

Elle imaginait bien le choc et l'incrédulité qui devait l'envahir, une des raisons pour lesquelles elle se révélait était sa parfaite conscience que personne ne pourrait le croire, lui-même devait avoir du mal, après tout elle aurait bien put lui dire qu'elle était une divinité que ça aurait eut le même niveau de probabilité.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Tu prends note des conseils de l'inconnue, sans savoir si tu peux réellement les qualifier de conseils d'amie. T'as bien compris qu'elle cherche absolument à protéger Jinny, mais en ce qui concerne ta famille, t'en es un peu moins sûr. Vous êtes les ennemis naturels des Hex, et si tu es désormais inoffensif, ça ne sera jamais le cas des autres membres du clan Turnbull. Une vérité dont elle a conscience, mais qui visiblement, ne la poussera quand même pas à passer à l'acte. De quoi te laisser perplexe. Cette femme dressée dans un costume de hibou, aux capacités létales plus qu'évidentes sans qu'elle n'ait besoin de te les montrer, te certifie qu'elle ne veut aucun mal à ta famille. Cette famille même qui veut absolument enterrer six pieds sous terre sa protégée. Tu sais que tu ne devrais pas lui faire confiance, mais pourtant, il y une honnêteté dans le son de sa voix qui te pousse à le faire. Tu attrapes le téléphone qu'elle te tend, reconnaissant qu'elle accepte de faire la moitié du chemin. Okay, alors te fondre dans la demeure, rester discret, faire en sorte qu'il t'oublie et récolter un maximum d'informations pour ensuite les délivrer au hibou mystérieux. Y a que Jinny pour te mettre dans une telle situation. Et tu dois bien l'avouer, depuis qu'elle est rentrée dans ta vie toute ton existence a pris un drôle de tournant. Pour le pire comme pour le meilleur. C'est toi qui a provoqué cette rencontre, mais tout ce qui s'est passé ensuite a échappé à ton contrôle. Et bien plus que tu ne l'aurais imaginé. « Okay, vous pouvez compter sur moi. » T'es un homme de parole. Un homme qui va toujours au bout de ce qu'il entreprend. Alors si tu acceptes de t'engager dans cette mission, tu le feras avec toute la détermination et l'implication qui te sont propres. Pour Jinny. Ça ne rachètera pas ton erreur, mais tu peux au moins essayer de la protéger toi aussi.

Tout aurait pu se terminer là, sur cette conclusion d'échange d'informations. Mais non. Dans une autre tentative de gagner ta confiance, le hibou fait tomber le masque. Un visage qui ne te dit rien, mais tu sens que tout ça va bien au-delà de traits qui ne te sont pas familiers. Et quand elle prononce le nom de cet ancêtre par qui tout a commencé, tu restes interloqué, les sourcils froncés par la surprise et l'incompréhension. « Comment ? » Question légitime, la seule qui te vient à l'esprit alors qu'un fantôme du passé se présente à toi. Qui connait Quentin Turnbull plus que de nom aujourd'hui ? C'est impossible. Et pourtant, encore une fois, tu sens parfaitement qu'elle ne ment pas. Tête entre tes mains, t'essayes d'encaisser cette révélation inattendue. Bordel. Depuis cette histoire de lien chez la voyante, tu pensais avoir tout vu, et voilà qu'on vient déjà te donner tort. La veuve de Jonah Hex. C'est complètement dingue. Un rire jaune pour seule réaction, comme unique défense face à ce qui t'échappe complètement. Encore. « Merci d'avoir été honnête. » Qu'est-ce que t'es censé dire d'autre ? Pourtant, il y a tellement de choses que tu aimerais pouvoir lui demander. Des histoires que tu aimerais qu'elle te conte. Tu veux comprendre. Tu veux savoir pourquoi les choses en sont arrivées là. Qu'est-ce qui s'est passé pour que ta vie soit encore chamboulée par des actes qui se sont déroulés il y a des décennies ? « Le téléphone, il sert vraiment qu'à ça ou je peux vous appeler pour vous poser quelques questions ? Vous comprendrez que ce que vous venez de me dire est totalement déroutant. » Et peut-être même qu'elle pourrait t'aider à percer certains mystères, comme ce don que tu possèdes ou le lien étrange qui t'unie à Jinny. Tu ne devrais pas mettre tant d'espoir en Mei Ling Hex, mais si elle ne peut pas vous aider, qui le pourra ?

En parlant de Jinny, il y a comme une évidence qui te frappe. Si elle ne t'a pas révélé son identité tout de suite, c'est peut-être pour une raison bien précise. « Jinny, elle le sait pas encore, pas vrai ? » Question purement rhétorique, évidemment qu'elle ne le sait pas. Ce qui te met un peu dans l'embarras. Comment lui cacher un tel secret ? Comment ne pas lui dire que son ancêtre est toujours en vie ? Tu t'es juré de ne plus jamais lui cacher la vérité, mais là, tu sens que tu n'as pas d'autres choix. Ce n'est pas ton rôle. Ce n'est pas ton histoire, malgré ton rôle à y jouer. « Je lui dirai rien. Ou du moins, je m'en tiendrai au strict minimum. J'ai plus envie de lui mentir. » Et ça, elle devrait pouvoir le comprendre, puisqu'elle sait maintenant tout ce qui s'est passé entre vous. « Mais je ne lui dirai pas qui vous êtes. Ce n'est pas à moi de le faire. » Et t'espères qu'elle n'en attendra pas plus de toi, pas vraiment un mensonge, mais pas vraiment une vérité, c'est l'accord que tu lui proposes. Tu lui laisses le temps de prendre les devants et de tout lui avouer d'elle-même. Elle le mérite, la cowgirl. Tu ne supporterais pas qu'il en soit autrement. « Si vous voulez vraiment la protéger, allez tout lui dire. » Et ce que tu ne dis pas mais qu'elle devinera sans doute par elle-même, c'est que tu lui accordes un peu de temps, mais rien d'éternel. Si elle ne le fait pas, un jour, que ce soit ton droit ou pas, tu le feras. Toujours par crainte de commettre la même erreur que la première fois.

AVENGEDINCHAINS

The visit

Il n'est pas si méchant que ça finalement le bad boy du bayou. Drapeau confédéré ou pas, ce garçon est tout sauf une menace désormais, il as rejeté la violence et ça elle ne peut que le respecter, mais ce qu'elle sent derrière tout ça c'est la recherche de lien, de connexion, ce portable n'est peut-être pas qu'un simple moyen de communication pour lui, Mei Ling est sans doute la première personne à faire preuve d'autant d'honnêteté avec lui depuis longtemps. Non, Cain n'est pas si méchant que ça, un peu ébréché par ci par là, mais il y as du bon en lui, elle peu le voir aussi clairement que si il lui servait le thé en plaisantant. Il veut des réponses, mais aussi des gens sur qui il peu compter, depuis combien de temps se sent-il aussi seul et isolé? Il gère un empire à son âge, mais il est seul en haut de la montagne et même sa famille l'a rejeté, elle peu comprendre ça, nos proches ont tendance à projeter un peu trop loin leurs envies nous concernant. Qu'est-ce qu'on lui as dit au jeune Turnbull pour lui mettre un pistolet entre les mains et le pousser au meurtre? La pression sociale peu ravager plus assurément que la violence physique, il as l'air d'avoir souffert le pauvre, soldat d'une guerre qu'il ne comprends pas.

-Je ne peux vous promettre d'être toujours disponible, mais vous pouvez compter sur moi pour vous en dire plus si vous le souhaitez. Je maintiendrait le contact tant que je le pourrait donc n'hésitez pas.

Sa question suivante la glaça, bien sûr que Jinny ne savait pas, ne devait pas savoir, son honnêteté sur le sujet était louable et une belle preuve de loyauté de sa part, ça avait beau être le but initial, tester sa capacité à lui venir en aide, l'entendre mentionner la possibilité que sa descendante sache était proprement terrifiante. Il avait sans doute raison, mais une peur primale l'empêchait d'envisager la possibilité de le faire, elle pensait que le plan n'atait pas prêt, mais c'était elle qui ne l'était pas, chaque jour ou Jinny ne savait pas était un jour de plus ou elle n'avait pas à lui retirer une grande partie de ce qu'elle aimait, ou elles ne partaient pas en cavale sans se retourner. Car c'était malheureusement tout ce qu'elle avait à lui offrir, une pensée douloureuse pour elle. Jinny méritait mieux que de fuir toute sa vie un ennemi invisible. Elle ne répondit pas tout de suite, c'était difficile pour elle de devoir faire tout ça, malgré la nécessité.

-Elle le saura en temps voulu, mais vous savez qu'elle réagit toujours très vite, elle n'est pas du genre à laisser traîner les choses, j'ai besoin de temps, j'ai besoin de me préparer. Tout ça est loin d'être terminé, la cours des hiboux ne va pas respecter mon choix. Vous êtes quelqu'un de bien Mr Turnbull, Jinny as de la chance de vous compter dans son camps, qu'elle en ais conscience ou non. J'espère juste que le lien entre vous est destiné à se renforcer, le pardon est à la portée de tous, il suffit de faire amende honorable.

Mais ça il devait déjà le savoir, il était plus malin qu'il ne voulait laisser les autres le penser, sinon il ne serait jamais devenu quelqu'un, elle ramena la cagoule sur son visage avec un certain regret, elle n'aimait pas cette tenue après tout. Se levant d'un geste souple, elle prit un dernier moment pour se tourner vers Cain, le considérant avec attention, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait vraiment confiance à quelqu'un, ça faisait du bien, elle eut un sourire amusé sous le masque.

-Merci... pour tout.

tel un spectre, ses pas la menèrent sur le balcon et ensuite dans les ténèbres nocturnes de la Nouvel-Orléans tel un mystique esprit invoqué par un sorcier local.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Oh, il semblerait que tu viennes de toucher un point sensible, à en juger par le moment de doute qui submerge l'inconnue. Avouer la vérité, tu sais à quel point ça peut être difficile, et tu ne seras pas celui qui la jugera. En revanche, tu es bien placé pour savoir que les conséquences peuvent être terriblement amères. Tu ne serais pas là, à te morfondre dans ton loft, si tu avais eu le courage de tout lui dire avant qu'il ne soit trop tard. Toi aussi t'as préféré attendre, toi aussi tu voulais trouver le parfait timing, mais tu sais maintenant qu'il n'existe pas, que ce n'est qu'une excuse pour repousser ce qui nous terrifie. La fatalité t'a finalement coupé l'herbe sous le pied, sans que tu n'aies la chance d'aller jusqu'au bout de tes intentions, et t'as payé le prix fort de ton mensonge. Un prix qui n'a rien à avoir avec la blessure que tu arbores à ton abdomen, et qui mettra beaucoup plus de temps à guérir. Tu l'as trahie, tu l'as déçue, est-ce que Mei est prête à vivre avec ça ? Parce que toi, tu crains de ne jamais pouvoir y arriver. Tu t'es laissé embrigader dans cette guerre, parfait soldat qui ne posait pas de questions, jusqu'à ce qu'un putain de lien ne vienne bousculer toutes tes convictions. Qu'elle te regarde, qu'elle admire ce que le mensonge peut coûter à un homme. Et tu ne parles pas seulement de perdre Jinny, mais aussi d'être aujourd'hui incapable de te regarder dans le miroir. La honte d'avoir franchi les limites, le dégoût d'être devenu quelqu'un que tu n'es pas, et tout ça pour satisfaire une famille qui n'a jamais réellement voulu ton bien. Elle a trouvé le bon allié dans cette nouvelle guerre, mais qu'elle ne s'y méprenne pas, tu ne commettras pas les mêmes erreurs deux fois. Désormais, tu feras ce que toi tu veux, ce que tu estimes juste et nécessaire. Tant que vos intérêts iront dans le même sens tu seras ravi de l'aider à faire tomber les ennemis de Jinny, mais tu n'obéiras plus aux ordres de qui que ce soit. Ça, c'est une certitude.

Quelqu'un de bien. Oh. Wow. Ses mots te touchent plus que tu ne l'aurais envisagé. Sans doute parce que c'est exactement ce que tu avais besoin d'entendre. A cette période compliquée de ton existence, en te levant sans ne plus savoir très bien qui tu es, voilà que cette femme énigmatique débarque dans ta chambre au beau milieu de la nuit pour t'aider à te relever et à redessiner ton reflet. Est-ce qu'elle a seulement conscience de la portée de ce qu'elle te dit ? Avoir quelqu'un qui croit en toi, réellement en toi, malgré tout ce qui s'est passé dernièrement, c'est carrément inespéré. Elle sait ce que t'as fait à Jinny, elle sait que tu es responsable de sa souffrance, mais elle prend quand même le temps de te redonner espoir. Et quand tu l'écoutes, t'as presque envie d'y croire toi aussi. « Merci. » Que dire de plus ? C'est un mot simple mais terriblement sincère. Et tu ne doutes pas une seule seconde qu'elle saura lire en plus à travers tes traits et tes gestes. Tu lui es reconnaissant, elle ne pourra pas manquer cette évidence. « Si elle m'accorde une seconde chance, je ne la gâcherais pas. » Cette confrontation entre elle et toi a été douloureuse, mais peut-être qu'elle était nécessaire ? Tu as tiré des leçons de cette nuit là, et sans elles, tu n'aurais certainement pas passé un pacte avec un hibou pour protéger Jinny de ta famille. Maintenant, tu sais pertinemment ce que tu es censé faire, et ça commence par ramasser les pots cassés, et essayer de les recoller du mieux que tu le pourras. Ce n'est pas qu'une question de lien qui vous unit, mais aussi d'une volonté d'emprunter ton propre chemin, pour la première fois de ta vie.

Il y a tellement de choses qui passent à travers sa façon de se mouvoir et d'imposer ces silences parfois involontaires. Tu ne saurais dire pourquoi, mais t'es presque déçu que l'entretien s'arrête ici. Tout a plutôt mal commencé, mais étonnement, vous êtes parvenus à très vite vous apprivoiser. Vous avez tant à vous dire, tant à parler, et voilà qu'elle s'éclipse déjà, te laissant à nouveau seul avec toi-même, mais en étant moins effrayé de l'être. « A bientôt. » Quelle étrange rencontre. Brève mais tellement riche. Tu ignores ce qu'elle fera par la suite, si elle se révélera à Jinny tôt ou tard, mais t'espères sincèrement qu'elle saura opter pour les bons choix. Et en attendant que Mei Ling Hex se présente une seconde fois à toi, tu vas t'atteler à percer les intentions du clan Turnbull. Cette famille à qui tu as tout donné, et à qui tu vas désormais tout reprendre. Et ce, dans l'unique intention de protéger celle que tu avais pour but de tuer. Qui l'aurait cru.

AVENGEDINCHAINS