dark paradise (jason)

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Une semaine, c'est peu de temps. Ou une éternité, quand chaque minute est un combat pour la survie. Le désert ne pardonne pas, ceux qui le arpentent non plus. Trouver une personne de confiance, avec laquelle on se sent bien, c'est inespéré. Ça l'était d'autant plus pour Diana, tout juste échappée de la Citadelle, avec sur sa tête une offre de récompense qu'il aurait fallu être fou pour refuser. Fou... Ou encore pourvu d'un peu d'humanité. C'est étrange, mais Diana fait confiance à Jason, et elle n'a pas peur de lui. Elle n'a pas peur d'être aussi proche de lui, elle ne frissonne pas de dégoût quand il la touche. Il est le parfait opposé de son bourreau, répugnant des pieds à la tête. Quand elle sent le souffle chaud de Jason sur sa peau, elle n'a pas envie de s'écarter brusquement, dégoûtée par tout son être. Non, bien au contraire, elle aspire à davantage de proximité, et cela pour la première fois de sa vie. Peut-être est-ce l'adrénaline qui n'est pas encore redescendue. Peut-être est-ce le besoin de ressentir un contact humain significatif qui ne soit pas baigné dans la violence. Ou peut-être est-ce encore autre chose, quelque chose qu'elle ne comprend pas encore. Il prononce son prénom comme une mise en garde mais elle ne s'écarte pas, elle se rapproche encore un peu. Elle n'est pas certaine d'agir comme il le faut, c'est bien la première fois en vingt-huit années qu'elle initie un tel rapprochement. Alors quand Jason glisse sa main sur sa nuque et lui dit de fermer les yeux, elle s'exécute. Son cœur loupe un battement quand elle sent ses lèvres se poser sur les siennes. Le contact est doux, chaud, plaisant. Nouveau. Quand il s'écarte, elle bat des paupières, un peu bêtement. Lâcher prise... Elle ne sait pas ce que c'est. Elle a vécu en jetant constamment un regard par dessus son épaule, en se méfiant de son ombre et en ne faisant confiance à personne. Lâcher prise, c'est se rendre volontairement vulnérable. C'est dangereux. Pourtant elle se force à ignorer ses instincts les plus profondément ancrés en elle pour profiter davantage du second baiser qu'ils échangent. Un baiser plus poussé, un peu maladroit en ce qui la concerne, mais encore plus agréable que le premier. Elle ose se laisser aller un peu contre lui, à la recherche de son contact. Les sensations qu'il lui procure sont encore inédites, elle découvre enfin que l'intimité physique n'a pas à être sauvage et imposée. Il ne la force à rien, il n'a pas plaqué ses lèvres contre les siennes de force, n'a pas cherché à glisser sa langue dans sa bouche contre son gré, ne serre pas ses membres pour l'empêcher de bouger tout en essayant de lui arracher ses vêtements et en marquant sa peau d'hématomes. Jason ne lui impose rien. Mais malgré sa douceur et sa prévenance, il ne peut rien contre les souvenirs vicieux qui s'insinuent en elle. Probablement se demande-t-il pourquoi elle le regarde si étrangement après leur baiser, une lueur de peur au fond des yeux. « Je... Je ne pensais pas que ce puisse être aussi agréable... » En quelques mots, elle en dit beaucoup. Elle résume toutes ces fois où Immortan a tenté de s'imposer à elle, toutes ces fois où elle a lutté pour lui échapper. Peut-être a-t-elle réussi à éviter le pire, mais il en a assez fait pour qu'elle ne soit plus capable de profiter de la tendresse d'un homme sans penser à lui. Il l'a souillée, comme les autres avant elle. « Je suis désolée... » Elle s'écarte, doucement pour ne pas le blesser, et remonte la couverture sur ses épaules. Elle a beau être couverte, elle se sent vulnérable. Comme si Immortan allait surgir de nulle part pour tenter d'abuser d'elle une fois de plus, une fois de trop. « C'est lui que je vois, à chaque fois que je ferme les yeux... Quand ce n'était pas moi, c'était les autres... Je pouvais les entendre hurler... Toutes les nuits. Toutes les nuits... » Elle frissonne, lutte pour contenir les larmes qui s'accumulent aux coins de ses yeux, en vain. « Je suis désolée, j'ai besoin d'encore un peu de temps... » Pour se défaire du poison qui coule encore dans ses veines malgré ses efforts de s'en débarrasser. « Je suis désolée. Je voulais vraiment t'embrasser, c'est juste... Je refuse de t'associer à son souvenir. Je ne veux pas. Tu es différent. Je sais que je ne crains rien avec toi. Il faut simplement que parvienne à en convaincre tout mon être. »

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As-tu finalement, plus d'expérience qu'elle ? Pas tant que ça. Tes précédents contacts n'étant que pure satisfaction physiques. Des rapprochements consentis mais totalement superficiels. Des baisers sans saveurs. Des caresses hâtives. Aucun regard qui s'échange réellement. Avec Diana, en seulement deux minutes, tout a été différent. Plus beau. Plus vrai. Tu n'es pas doux, mais avec elle, cette prévenance est terriblement naturelle. Tu n'as pas à te forcer, tu as réellement envie de la protéger. Envie qu'elle se sente bien. Envie de l'embrasser. Vraiment. Mais tu sens qu'elle t'échappe. Ses séquelles sont encore bien trop présentes, trop vives. C'est la première fois qu'elle ressent un peu de plaisir, et c'est à la fois un soulagement et terriblement triste. Elle n'est pas prête, pas encore. Et même si ça te fait du mal de ne pas être parvenu à être le seul qui occupe son esprit quand vos lèvres se sont touchées, tu le comprends. L'enfer ne s'oublie pas comme ça. Ça demande du temps, de la patience. Elle s'excuse, tu secoues la tête. Elle n'a pas à le faire. Tu aurais dû attendre. Ce baiser qui se voulait réparateur a finalement ravivé les traumatismes. Tu ne lui dis pas, mais ces cris qu'elle entendait la nuit, tu les connais bien. Tu as vu ces actes écoeurants, sous tes propres yeux, avec la dernière qui comptait. Ses hurlements, ses tentatives de leur échapper, puis l'horrible résignation. C'est des choses que tu n'oublieras jamais, alors tu ne peux pas lui demander de le faire. « Arrête de t'excuser, ce n'est pas ta faute. » Evidemment que tu aurais préféré que les choses se passent mieux, qu'elle réussisse à se laisser aller, mais tu ne lui en veux pas de ne pas y être parvenu. La personne à blâmer dans cet échec, c'est ce monstre. Pour lui avoir fait croire que les rapprochements ne pouvaient qu'être sales et forcés. Qu'il n'y a aucun plaisir à en tirer. « C'est pas grave, Diana. » Elle voulait t'embrasser. Elle le voulait. Qu'est-ce que cela signifie ? Que va devenir cette relation désormais ? Vous en avez eu envie une fois, et tu sais qu'il y en aura d'autres. Maintenant que tu as goûté à ses lèvres et que tu as ressenti tout le bien être que cela t'a procuré, comment vas-tu faire pour y renoncer ? Impossible. Il y aura des moments de flottement, de silence, où tu sais déjà que tu ne penseras qu'à ça. Où ton regard va dévier vers sa bouche, et où tu vas devoir te faire violence pour ne pas y céder. « On pourra réessayer quand tu seras prête. » C'est une promesse. Celle d'attendre. Tout le temps qu'il faudra. Tu ne peux plus supporter ces larmes et rester sans rien faire, alors à nouveau, tu passes ton bras autour de ses épaules pour la rapprocher de toi. Pour tenter de lui apporter le réconfort dont elle a besoin. Un baiser sur sa tempe, pas plus. « Je refuse d'être une passerelle entre lui et toi. Je ne veux pas qu'il ait sa place dans nos moments partagés. Je suis prêt à attendre. Ça va aller, tu verras. » Une semaine, c'est peu. Et même si le contexte favorise le rapprochement, ce n'est pas suffisant pour faire disparaître les fantômes. Tu as été bête d'y avoir cru. « Donne-moi ta main. » Tu demandes, c'est quelque chose de normal, de simple, mais qu'elle n'a jamais connu. On ne lui a pas demandé son avis avant d'essayer de l'embrasser. Ou pire. Personne ne devrait forcer une femme à faire quoi que ce soit. Y compris prendre sa main. Quand elle le fait, tu remontes doucement sa manche pour découvrir le haut de son poignet, pas au-delà. Et doucement, tu caresses sa peau. Tu frôles le long de ses doigts, l'intérieur de sa main, son poignet. C'est dur, d'ignorer les marques rouges des entraves. Tu ne dis rien, mais tu t'y attardes, comme si ça allait suffire à les faire disparaître. « Le contact peut être agréable, t'as vu ? Tu aimes ? » Tu continues de laisser des traces invisibles sur sa peau, partout. Des caresses pour exorciser un peu ses démons. Pour malgré tout, lui apporter du bien être. De ta main libre, tu remontes sa couverture pour qu'elle se sente bien, protégée et au chaud. Tu pourrais rester ainsi toute la nuit, à simplement la choyer.

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Elle en avait réellement envie. Elle voulait l'embrasser, elle voulait partager ce moment d'intimité avec lui. Elle le voulait vraiment. Mais ses démons ont finalement eu raison d'elle, raison de leur moment. Et Diana ne peut s'empêcher de se sentir coupable, désolée de mettre un terme à leur échange alors qu'ils en ont tous les deux envie. Impossible cependant d'ignorer les images qui défilent encore derrière ses paupières à chaque fois qu'elle ferme les yeux, et elle ne veut pas penser à Immortan ou à qui que ce soit d'autre quand elle embrasse Jason. Et il ne le veut probablement pas non plus. Désiré ou non, c'était trop tôt. Réessayer plus tard ? Elle acquiesce doucement, timidement, soulagée qu'il ne lui en tienne pas rigueur. Il passe ensuite son bras autour d'elle et Diana se laisse aller contre lui en souriant quand il dépose un baiser sur sa tempe pour la rassurer. Elle a de la chance d'avoir quelqu'un comme lui. Jason sait-il à quel point il est exceptionnel ? « Et je refuse de le laisser continuer à parasiter ma vie. Je te promets qu'il finira par quitter mes pensées... C'est juste encore un peu tôt. » Mais tout ira bien, comme il le dit lui-même. Tout ira bien parce qu'elle n'a pas la moindre raison d'avoir peur de lui. Alors quand il lui demande de lui donner sa main, elle le fait sans hésiter. Elle lui fait confiance, elle ne sait pas réellement pourquoi, mais elle lui fait confiance. Aveuglément. Il découvre son poignet et elle l'observe un peu étrangement, peu sûre de ce qu'il veut faire, jusqu'à ce qu'il commence à caresser doucement sa peau, comme personne ne l'a jamais. C'est doux, tendre et inédit. Il ne cherche pas à prendre, il donne. En tous points, il est différent d'Immortan, son parfait opposé. Comment ne pas tomber sous son charme ? « C'est délicat. Plaisant. » Presque hypnotisant tant c'est apaisant. Sa douceur la pousse à se laisser aller complètement contre lui, elle enfouit sa tête dans son cou, rassurée par sa présence et la chaleur qui se dégage de lui. Une chaleur qui n'est pas seulement physique, mais émane de tout son être. La dernière personne à l'avoir fait se sentir ainsi en sécurité était sa mère. Morte, et probablement pas enterrée. Diana frissonne, tant à cause du souvenir qu'à cause des températures qui chutent rapidement une fois le soleil couché. Un contraste saisissant avec la journée, qui peut s'avérer mortel pour quiconque n'y est pas habitué. « Nous ferions peut-être mieux de rentrer, il gèle parfois dans les hauteurs, et sans feu la nuit promet d'être glaciale. » Le désert ne pardonne pas, ni le jour, ni la nuit. Diana se relève sans le faire de façon pressée, pour ne pas risquer faire croire à Jason que leur étreinte la dérange. Elle ouvre ensuite la portière avant côté passager pour que le chien rentre et s'installe sur le siège, avant de s'installer à son tour sur la banquette arrière, où Jason la rejoint bientôt. Elle fait attention à ne pas heurter son épaule quand elle l'enlace, un bras autour de sa taille et sa tête contre son torse. Il est rassurant, elle ne cesse de s'en étonner. Que diraient sa mère, sa tante, ses sœurs, si elles la voyaient ainsi blottie dans les bras d'un homme ? Elles ne comprendraient probablement pas. « Nous devrions sans doute faire profil bas pour les jours à venir. Immortan va envoyer d'autres War Boys à notre recherche, j'en suis certaine. Nous avons assez d'eau et de nourriture pour tenir quelques jours. Nous pourrions peut-être rester ici, cachés entre les roches... » Rien qu'elle et lui – et le chien. Pas de courses mortelles, pas de route sans fin, quelques jours de calme et de repos. Un luxe, dans leur monde. Elle se redresse légèrement, pour déposer un baiser sur sa joue. Elle ne renonce pas à cette alchimie inexplicable qu'elle sent entre eux. À ce drôle de sentiment qui lui étreint le cœur quand leurs regards se croisent. Elle ne renonce à rien, elle a juste besoin d'avancer pas à pas, sans se précipiter pour éviter une chute trop rude. « Qu'en penses-tu ? »

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Bien sûr qu'il est trop tôt, c'est pour cette raison que tu ne te sens pas rejeté ou offensé. Et que tu te contentes de lui caresser la main. Un contact pour qu'elle s'habitue, prenne confiance. Pour qu'elle comprenne que ce n'est pas que cris et larmes. Que l'affection peut remplacer le supplice. Tu sens dans sa façon de réagir qu'elle se sent à l'aise, et que cette fois, ton but est atteint. L'étreinte se resserre, et elle n'a aucun mouvement de recul. Vous vous apprivoisez dans la douceur, prenez du plaisir à sentir l'autre contre soi. Mais la nuit vous rattrape. Et il va falloir songer à vous mettre à l'abri pour minimiser le froid. Tu te lèves à ton tour, récupères les couvertures, et la rejoins rapidement dans la voiture. Pour la première fois depuis votre rencontre, vous allez partagez votre chaleur. Il n'est plus question d'être à part, de dormir chacun de votre côté. Tu allumes le chauffage pour être certain qu'elle se sente au mieux, et qu'elle puisse passer la meilleure nuit possible. En sécurité. Dans tes bras. Assis sur la banquette à ses côtés, tu la serre quand elle vient se blottir contre ton torse. Tout est tellement naturel que ça en devient perturbant. Vous venez de vous raconter votre histoire personnelle, pourtant, t'as l'impression de la connaître depuis longtemps. De l'attendre depuis longtemps. Les gestes tendres n'ont rien de forcés, ils sont même nécessaires. Vous avez eu envie de vous embrasser, et désormais, vous avez envie de vous sentir l'un contre l'autre. « C'est une bonne idée. Si on reste caché assez longtemps, peut-être s'imaginera t-il que nous avons fuit la région. » Et il pourrait finir par abandonner. Renoncer à elle. L'espoir est permis, et c'est bien tout ce qu'il vous reste. Mais pour l'heure, il va falloir trouver un peu de repos. Ce nouveau baiser sur ta joue, c'est tout ce dont tu avais besoin pour te sentir bien. Trop bien même. Au point d'en oublier dehors et ses horreurs. Evidemment, que tu es prêt à passer ces quelques jours avec elle, à simplement vivre un peu normalement, sans avoir à regarder derrière ton épaule. Tu lui rends son baiser, que tu déposes au-dessus de sa tête, et caresses cette fois-ci son bras par dessus le tissu. « Essaye de dormir. » A vous regardez, comment ne pas croire en l'évidence ? Un acte manqué, mais tellement d'autres pour compenser.


Ton entretien avec Entity s'est parfaitement déroulé. Tu sais que tu peux lui faire confiance, et vice versa. Un pacte qui vous lie depuis maintenant plusieurs années, et qui se renforce avec le temps. Elle n'est pas ton amie. Ni ta partenaire. Vous vous rendez mutuellement service. Donnant-donnant. Aujourd'hui encore, vous venez de trouver un terrain d'entente. En échange d'un peu d'essence et de nourriture, tu vas aller éliminer le leader d'un gang ennemi. Rien de bien compliqué. D'après ce qu'elle t'a dit, leur campement est basique, et leurs rangs peu développés. Une mission de pas plus d'un jour ou deux. Mais c'est un jour ou deux loin de Diana, et c'est précisément ça qui te dérange le plus. Avant, tu n'avais personne. Tout était beaucoup plus simple. Désormais, t'as le cœur qui se serre à cette simple perspective de devoir partir. Un peu plus d'un mois s'est écoulé depuis votre rencontre, un mois où vous avez appris à vivre ensemble. Et à vous apprécier. C'est elle que tu rejoins, déjà prêt à remplir ta mission, la voiture dehors. Mais non sans l'avoir prévenue. Ni dit au-revoir. C'est dans votre chambre que tu la retrouves. Bien que le mot chambre soit peu approprié. C'est plus une pièce, avec un matelas sur le sol, et quelques meubles rafistolés. Malgré le côté sommaire, c'est un luxe que tu n'avais pas eu depuis longtemps. Et t'es heureux de laisser Diana en profiter. Elle a encore besoin de repos. De vraies nuits de sommeil sans avoir peur de qui pourrait la trouver. « Diana ... » Tu ne veux pas être alarmant, ou lui donner des raisons de s’inquiéter. « Entity m'a demandé d'aller exécuter un chef de gang qui lui cause des soucis. En échange de vivres. On pourrait être tranquille un bon moment grâce à ça. » Ici, ce sont des pratiques très courantes. Il faut juste accorder sa confiance aux bonnes personnes. « Il faut que je parte, deux jours maximum. » Deux jours, et Clébard restera avec elle. Peut-être se sentira t-elle plus à l'aise si il est auprès d'elle. « Je te promets que tu es en sécurité ici. Tu pourras dormir sereinement et manger à ta faim le temps que je revienne. » Puisqu'il est bien évidemment hors de question que tu l'entraines dans cette vendetta. Tu ne pourras être pleinement efficace si tu t'inquiètes sans cesse pour elle.

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Diana n'aime pas ça. Les bras croisés sous sa poitrine, elle observe Jason les sourcils froncés, sans trop savoir quoi lui dire. Elle sait qu'elle devrait être reconnaissante. C'est lui qui a négocié ce deal avec Entity, grâce à lui que depuis plusieurs jours ils mangent à leur faim et dorment sans avoir besoin de veiller chacun leur tour. Elle le sait et pourtant, elle ne parvient pas à apprécier leur confort. Encore moins à faire confiance à Entity, qui veut forcément quelque chose en échange. Cette femme, elle la connaît à travers sa mère, elle n'est pas de nature généreuse. Avec elle, c'est donnant-donnant. Quand Jason prononce son prénom sur un ton hésitant, elle devine que la nouvelle qu'il va lui annoncer n'est pas bonne. Et quand il poursuit, elle secoue la tête et ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. Elle veut qu'il aille assassiner quelqu'un pour elle. De sang froid, en échange de vivres. Diana secoue la tête, mais il n'a pas terminé. Deux jours... Il dit ça comme si ce n'était rien. Comme si le pire ne pouvait pas arriver en quarante-huit heures. Comme si elle allait réellement être en sécurité dans l'antre d'Entity. « Tu te moques de moi ? » Une fois de plus, elle secoue la tête. « Elle se sert de toi ! Elle se sert de toi pour aller tuer ce type ! Comme si elle n'a pas une dizaines de mercenaires prêts à le faire pour elle ! Elle se fiche de toi. » Diana fait les cent pas dans la pièce, le chien observe son manège en remuant la queue. « En deux jours, tu pourrais... Il pourrait t'arriver n'importe quoi ! Est-ce qu'elle a au moins pris la peine de te dire combien ils sont dans ce gang ? Comment peux-tu être certain qu'elle ne cherche pas simplement à se débarrasser de toi ? » Un sifflement furieux lui échappe. Elle n'est pas en colère après lui. Mais elle pourrait aller étrangler Entity de ses propres mains dans la minute si Jason ne se tenait pas juste en face d'elle. « Je ne serai pas en sécurité ici ! Je ne serai pas son invitée, je serai son otage ! » Elle se mord la lèvre, ses expressions sont changeantes, elles passent de la rage à l'inquiétude, de l'inquiétude à la tristesse. « Comment peux-tu être certain qu'elle ne sait pas qui je suis, d'où je viens ? Qu'elle ne va pas chercher à me revendre à ce porc d'Immortan dès que tu seras parti ? Peut-être que le vrai deal a été passé avec ce gang vers lequel elle t'envoie, peut-être qu'elle... » Elle ne sait pas si elle est devenue complètement paranoïaque, ou si elle a des raisons de douter. Et quand bien même elle ferait fausse route... « Et si je me trompe, je reste une garantie pour elle que tu feras ce qu'elle te demande, je suis une sécurité que tu reviendras... Bon sang, tu... Tu ne peux pas aller tuer quelqu'un de sang froid pour elle, Jason... On peut continuer à faire ce qu'on fait depuis le début, nous n'avons pas besoin d'elle... S'il te plaît, n'y va pas. » C'est beaucoup trop risqué. Quelques provisions ne valent pas la peine qu'il se mette ainsi en danger, les risques encourus sont trop importants, la récompense trop maigre. Elle ne peut pas le perdre. « Ou laisse-moi au moins venir avec toi... » Elle doute qu'il cède, mais elle essaie. Parce que l'idée d'être retenue contre son gré lui est insupportable, elle préfère encore risquer sa vie à ses côtés. Parce qu'elle ne peut pas le perdre. Elle se rapproche de lui, prend son visage entre ses mains, caresse presque nerveusement ses joues. « S'il te plaît, Jason. Je sais que tu est parfaitement capable de te défendre, mais je t'en prie. C'est trop dangereux, tu ne sais pas de quoi ce gang est capable... C'est beaucoup de risques pour pas grand chose, allons nous en. Je n'aime pas Entity, je ne lui fais pas confiance... Je sais que vous avez passé des accords par le passé, mais s'il te plaît, s'il te plaît... Ne me laisse pas ici toute seule. »

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Diana ne met que très peu de temps à réagir. Au quart de tour. Evidemment, tu te doutais qu'elle ne prendrait pas la nouvelle avec le sourire. Et toi non plus, tu ne t'es pas engagé de gaité de cœur. Mais les faits sont là. Immortan est à vos trousses, et vous n'avez pas d'autres choix que de passer plusieurs jours à vous cacher. Ce qui signifie éviter de parcourir le désert en quête de nourriture. Ce que vous propose Entity est alléchant, des vivres conséquents. Ce n'est pas quelque chose qui se refuse. Pas dans ce monde de merde. « C'est comme ça que ça marche, Diana ! Parfois il faut prendre des risques pour avoir une chance de survivre ! » Tu te fais violence pour ne pas hausser le ton. Tu n'es pas en colère contre elle, pas du tout, et tu ne veux pas qu'elle en ait l'impression. T'as conscience de ce que tu es sur le point de faire. Des conséquences qu'il pourrait y avoir. Mais tout ça, tu le fais pour elle, pour vous. Pour que vous puissiez vivre décemment. Qu'elle mange à sa faim, qu'elle n'ait pas froid la nuit, pour fuir cet endroit et laisser Immortan derrière vous. Tu entends ses craintes, ses inquiétudes. Et bien sûr qu'elle n'a pas tort ! Bien sûr que risquer ta peau pour une inconnue est complètement stupide. Pourtant, tu vas le faire. Parce que tu ne peux pas passer à côté de cette chance d'être un peu en paix. Là où tu ne peux lutter, c'est quant à sa sécurité ici. Même si tu connais Entity depuis des années, et que tout s'est toujours bien déroulé, tu ne peux être complètement certain qu'elle ne te trahira pas un jour. Est-ce que tu es prêt à mettre ainsi la vie de Diana en danger ? Non, certainement pas. En un peu plus d'un mois elle est devenue ce qui t'est le plus précieux. « Je dois le faire. » Tu vois qu'elle est terrorisée. Et même si tu ne changeras pas d'avis, il t'est impossible de rester insensible à sa détresse. Il va te falloir trouver une autre solution, un compris, pour qu'elle ne se sente pas en insécurité. Quand elle se rapproche et caresse tes joues, tu poses tes mains sur ses poignets. Elle refuse que tu partes. Elle te supplie presque de ne pas le faire, et ça te fend le cœur. T'aimerais tellement lui offrir quelque de bien, de mieux. Ce n'est pas une vie de fuite que tu veux pour elle. Ce n'est pas assez. Elle mérite le centuple de tout ce que tu lui as déjà donné. « Diana, avec tout ça, on pourrait partir, rien que toi et moi. Fuir la région ! On aurait assez d'essence et de nourritures pour se le permettre. Et tu n'auras plus à vivre dans la peur. C'est pour nous que je fais tout ça. » Même s'il est difficile pour toi de l'admettre, toi aussi t'as peur de la perdre. Alors tu cherches son regard, imprime ses traits dans tes rétines. Elle est tellement belle que ta poitrine se compresse. Ton front s'appuie sur le sien, et c'est à ton tour de caresser ses joues. Tu tiens à elle, trop. Tu devrais partir, sans te retourner, honorer ta part du marché, mais t'en es incapable. Pas quand Diana est dans un tel état. Tu n'arrives plus à jouer les égoïstes. C'est elle avant toi désormais. C'est fou, insensé, mais elle est devenue ta raison d'avancer. Tu ne contentes plus de vivre au jour le jour, tu te projettes plus loin. Depuis qu'elle est là, l'avenir est moins effrayant. « Tu peux venir avec moi, mais tu resteras à l'écart dans la voiture. » C'est le deal que tu lui proposes, et il n'y en aura pas d'autres. Elle n'ira pas au-delà, elle n'affrontera pas ce gang.  « Tu dois me le promettre. Je refuse que tu m'accompagne plus loin. Sinon je vais trop m’inquiéter pour toi. » Et si tu fais plus attention à sa sécurité qu'à ton objectif, il y a de fortes chances pour que la mission échoue. Tu sais que c'est un peu hypocrite, puisqu'elle s'inquiètera elle aussi pour toi. Mais tu n'as rien d'autres à lui proposer. T'as déjà fait la moitié du chemin, tu n'iras pas plus loin.

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Diana refuse de rester seule, à la merci du bon vouloir d'Entity. Elle refuse de rester en arrière comme une incapable, elle refuse de laisser Jason se jeter dans la gueule du loup sans au moins pouvoir assurer ses arrières. Après tout ce qu'ils ont traversé ensemble, elle ne peut pas, et elle ne veut pas. Peu importe si elle semble être devenue hystérique, c'est plus fort qu'elle, elle refuse de se plier à sa volonté, pas cette fois-ci. Quel genre de compagne ferait-elle si elle acceptait de le laisser aller risquer sa vie pour eux, pour elle sans au moins protester ? Une bien piètre, et un tel comportement ne lui ressemble pas. Elle se moque de paraître ingrate, elle se moque de froisser Entity, ce n'est pas ce qui lui importe. « On ne pourra fuir nulle part si tu te fais tuer. » Elle préfère encore avoir peur d'Immortan que de risquer de le perdre. C'est trop dangereux, c'est trop de choses différentes à la fois. N'est-ce pas évident, qu'elle est morte de peur à l'idée de se retrouver sans lui ? « C'est trop dangereux, je t'en prie, Jason... » Qu'au moins, il la laisse venir avec lui. Leurs regards s'accrochent, et son cœur se serre. C'est irrationnel, ce qu'elle ressent pour lui. Cet attachement qui s'est formé entre eux, une évidence pourtant inattendue. Il accepte de la laisser l'accompagner, est-ce une victoire ? Pas entièrement, il veut qu'elle reste à l'écart et l'attende dans la voiture. Mais Diana n'est pas idiote, elle sait que protester ne ferait que lui faire perdre cette proposition. Il a accepté de faire une concession, elle doit le faire aussi, alors elle acquiesce doucement. « Je te le promets. » Je te promets de rester à l'écart tant que j'ai la certitude que tu vas bien. Et je te promets de manquer à cette première promesses si tu mets trop de temps à me revenir. « Et toi, tu dois me promettre d'être prudent. Je sais à quel point tu peux être téméraire... Ne le sois pas, pas cette fois. » Ce n'est pas une demande déraisonnable, n'est-ce pas ? Lui demander d'être prudent, de faire attention... Afin qu'elle n'ait pas à faire à son tour quelque chose d'insensé pour lui. Elle n'hésiterait pas une seule seconde, le sait-il ? Diana soupire et l'enlace étroitement en posant sa tête contre son épaule. Elle peut entendre son cœur battre bruyamment et le sentir cogner durement dans sa cage thoracique. « Je ne peux pas te perdre, Jason. Tu es tout ce que j'ai, tout ce qu'il me reste. » Pas tout à fait une déclaration, mais bien davantage qu'un simple aveu. Il n'est pas seulement l'homme qui l'a sauvé, il est celui qui prend soin d'elle depuis le premier jour, celui qui a manqué de mourir pour elle. Celui qui une fois encore accepte de prendre des risques inconsidérés pour lui offrir une vie meilleure. Et que lui a-t-elle offert en échange ? Trop peu de choses. Diana s'écarte sans le lâcher, les sourcils encore froncés par l'inquiétude. « Je ne peux pas te perdre. Je ne veux pas te perdre. » Pas maintenant, pas déjà. Elle sait que chaque minute de vie est presque comme une minute volée. Que chaque jour est à la fois une victoire et un combat de tous les instants. Elle le sait, l'a toujours su, mais tout est différent depuis qu'il est entré dans sa vie. Grâce à lui, elle a retrouvé l'envie de vivre, de sourire, de rire, de faire toutes ces choses qui n'avaient plus la moindre importance à la Citadelle. « Il faut que tu vives, Jason. Peu importe... Peu importe ce qu'il te faille faire, il faut que tu vives. » C'est horrible, n'est-ce pas ? Lui demander de faire n'importe quoi, du moment qu'il lui revienne. Elle ne devrait pas, mais elle le fait. Sans savoir si c'est égoïste, ou tout le contraire. « J'ai besoin de toi. » Pour un millier de raisons encore trop floues dans son esprit, mais qui affolent son palpitant – il a déjà compris. « J'ai encore une chose à te demander... » Elle ne lâche plus son regard, comme hypnotisée. Ses mains glissent sur son torse et s'accrochent au cuir de sa veste. « Embrasse-moi. »

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

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Son regard sur toi provoque un paradoxe dans ton esprit. Tu te sens à la fois plus fort et plus faible. Ce que Diana te fait ressentir, tu ne l'avais jamais éprouvé auparavant. Tu sais que c'est réel. Même si ça peut donner une impression de deux êtres qui s'accrochent en plein chaos, en quête de réconfort, tu sais que c'est beaucoup plus que ça. Et tu ignores comment gérer ces nouvelles émotions, aussi intenses que déroutantes. Il n'y a pas si longtemps, tu serais déjà en route, déterminé par l’appât du gain et de ce besoin d'adrénaline que tu n'assumes qu'à moitié. Mais aujourd'hui, tu serais prêt à céder, à ne pas y aller, juste parce qu'elle te l'a demandé. Vous êtes tout l'un pour l'autre. Littéralement. Ta dernière attache à l'humanité. Ta motivation de continuer. Ton espoir de construire. Jamais tu n'aurais pensé avoir la place pour ce genre de sentiments. Pourtant ils sont là, ils te frappent en pleine face. Si bien que tu dois détourner ton regard du sien, pour ne pas fléchir. Pour ne pas simplement rester dans cette chambre avec elle. Ta poitrine se soulève de plus en plus fort, comme si tu luttais pour respirer. Chaque fois que tu poses tes yeux sur elle, tu manques d'air. « Je te promets que je vais revenir. Je ne t'abandonnerais pas. » Elle. Vous. Cette chose qui s'embrase et qu'il est impossible d'ignorer. C'est tellement précieux que tout le reste te paraît vain. Cette étreinte est différente des autres. C'est une supplication, une promesse, une peur, de l'amour. Voilà, il traverse enfin ta tête, ce mot que tu as jusqu'à présent pris soin d'ignorer, par peur de te brûler. L'amour. C'est lui qui vous unie, s'exprime à travers vos craintes. Tout ce qu'elle te dit, c'est son œuvre. Tu devines où tout ça va te mener. Il est déjà trop tard. T'es déjà sous le charme. Elle a besoin de toi, mais a t-elle seulement idée d'à quel point tu as besoin d'elle ? Elle a complètement changé ta vie. Quand tu as freiné sec pour éviter son corps sur le sable. Toute la nuit qui a suivi, où sa méfiance à son égard ne t'a pas découragé. Finalement, peut-être que c'est là depuis le début. Qu'à l'instant même où vos regards se sont échangés, tu étais condamné. « Quoi qu'il arrive, on se retrouvera. On se retrouvera, Diana. » Ce n'est pas au revoir. Ce n'est qu'une brève séparation. Tu vas te battre comme jamais tu t'es battu pour vite la retrouver. C'est à ça que tu vas penser quand tu vas affronter ce gang, à son sourire. A ce besoin d'être avec elle. Vos corps se rapprochent, ta respiration est presque bruyante tant ton cœur s'emballe. Elle s'accroche à ta veste, tu en fais de même avec la sienne. Agrippés l'un à l'autre. Une dernière chose à te demander. Qu'importe. Là tout de suite, tu pourrais tout accepter. « Tout ce que tu veux. » Boom. Ce battement plus fort que les autres. Si fort que tu crains qu'elle ne l'entende. L'embrasser, tu n'attends que ça. Et ce depuis que tu as goûté une première fois à ses lèvres il y a un mois de ça. Trop tôt, mais déjà si important. Que va t-il en être maintenant ? Si elle t'en fait la demande, c'est qu'elle se sent prête. Que tu es le seul qui occupe ses pensées. Pas de fantôme dans le placard. Juste elle et toi. Ton visage se rapproche, doucement. Comme si tu allais donner là ton premier baiser. C'est un peu le cas. Tu n'avais jamais embrassé qui que ce soit avec une telle envie, un tel désir. Quand tu t'empares de ses lèvres, c'est sans retenue. Ce n'est plus ce chaste baiser, cette tentative de la mettre à l'aise. Cette fois, quand tu l'embrasses, tu laisses tes sentiments te contrôler. Ou plutôt, te faire perdre le contrôle. Ta main accroche sa nuque que tu caresses du bout des doigts. C'est doux, oui, mais tout aussi fougueux. Incapable de te contenter de peu. C'est beau, évident. C'est passionné et délicat. C'est tout ce que représente cette relation. Quand tout prend fin, tu gardes la proximité en consolation. Et la seule chose à laquelle tu penses, c'est recommencer. « Si on ne part pas tout de suite, j'ai peur de ne pas pouvoir m'arrêter. » Cette seconde tentative a été concluante, pas vrai ? Un frisson de contentement te parcoure l'échine, et sans chercher à lutter plus longtemps, tu happes à nouveau ses lèvres. Le manque de souffle n'est en rien un frein. T'as besoin de la sentir, toujours plus, alors tu passes tes bras autour de sa taille pour la maintenir contre toi. Tu redoutes le moment où il te faudra la laisser. Parce que t'es désormais certain que chaque minutes éloignée d'elle sera une minute de torture.

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Supplique, aveu, ordre ? Savant mélange des trois. Elle ne veut pas qu'il s'en aille, elle ne comprend pas ce qu'elle ressent pour lui, elle veut sentir ses lèvres contre les siennes. Avec cette fois la certitude de penser à lui, et rien qu'à lui, sans aucune pensée parasite. Elle ne parvient plus à décrocher son regard du sien, hypnotisée, envoûtée. Ce baiser, Diana le veut plus que le premier, plus que n'importe quoi d'autre. Leurs visages se rapprochent presque lentement, les battements de son cœur accélèrent, son souffle se fait court, impatient. Elle est presque surprise quand il plaque ses lèvres contre les siennes avec une avidité qu'elle ne lui connaissait pas, déstabilisée un instant par ce qu'elle ressent, avant de pouvoir enfin répondre à son baiser. D'abord un peu maladroitement, puis avec davantage de fougue et d'entrain, elle passe ses bras autour de son cou et se serre contre lui, sa poitrine contre son torse. C'est la première fois qu'elle a un contact aussi intime avec un homme, un contact aussi ardemment désiré. Ce n'est que lorsque Jason s'écarte que Diana réalise qu'elle commençait à manquer de souffle, mais peu lui importe. « Alors ne t'arrête pas. » Elle se mord la lèvre, elle a presque honte de le tenter, mais ne regrette pas une seconde son habile stratagème quand il l'embrasse une fois de nouveau, avec encore un peu plus d'ardeur. Diana est tentée, terriblement tentée, de laisser ses mains vagabonder sur son corps mais elle n'ose pas, à moitié parce qu'elle ignore si elle en a le droit, à moitié parce qu'elle craint de déclencher quelque chose qu'ils ne parviendront ensuite pas à arrêter. Elle ne sait déjà pas comment elle saura mettre un terme à leur baiser, cesser de l'embrasser sans avoir envie de recommencer immédiatement. Comment vouloir mettre un terme à cette étreinte et à tout ce qu'elle lui fait ressentir ? L'air lui manque, peu importe, elle ne parvient pas à se détacher de lui. C'est bien plus qu'un baiser qu'ils échangent, plus rien n'existe autour d'eux. Et c'est dangereux, plus les secondes passent et plus Diana sent cette faim dévorante s'emparer d'elle et menacer de la saisir toute entière. Si elle ne met pas un terme à cette étreinte immédiatement, elle ne le fera jamais. Elle se fait violence pour s'écarter, et même quand elle le fait, ses lèvres effleurent encore les siennes. Sa poitrine se soulève rapidement, elle met un instant à retrouver ses esprits. « Nous... Nous devrions y aller... Avant de ne plus en avoir le courage. » A regret, à contrecœur, elle s'écarte d'un pas et réajuste avec tendresse le col de sa veste. « Je suppose que ce gang n'est pas exactement la porte à côté. Tu as parlé de deux jours... » Diana tente, avec peine, de reprendre le fil de ses pensées, sans réel succès. Son regard vagabonde sur ses lèvres rougies par leur baiser, elle se détourne pour éviter de lui sauter au cou. « Et... Tu as mis au point une stratégie efficace pour ne pas te faire tuer... N'est-ce pas ? » Elle pourrait lui poser un millier de questions pour le retenir le plus longtemps possible, mais à quoi bon repousser l'inévitable ? « J'espère que ce qu'Entity t'as promis vaut la peine que tu prennes tous ces risques. » Qu'elle vaut la peine qu'il prenne tous ces risques. Quitter la région, ne plus craindre de tomber sur les War Boys d'Immortan jour après jour, vivre heureux ensemble pour le reste de leurs jours... Oh, cela paraît idyllique. Et trop beau pour être vrai, dans leur monde, de tels destins sont rares. « Nous ferions mieux d'y aller. Enfin... Tu y vas, et je t'attends dans la voiture, comme promis. Je ne bouge pas. » Un crève-cœur davantage qu'une promesse, qu'elle va pourtant devoir tenir pour ne pas risquer de le mettre en danger en devenant un sujet d'inquiétude. Mais elle sait déjà que s'il tarde trop à lui revenir, elle faillira à sa parole.

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Ne pas t'arrêter, comme elle te le suggère, c'est dangereux. Puisque tu ignores jusqu'où ce nouveau bien être pourrait te pousser à aller. Tu dévores ses lèvres avec une convoitise certaine, tout en plaquant ton torse contre sa poitrine. Tu dois te retenir de glisser tes mains sous ses vêtements pour sentir sa peau. Cette peau qui te donne envie, que tu aimerais plus longuement découvrir. Plus que ces quelques chastes caresses que tu lui offres parfois. C'est difficile, mais tu te retiens. Parce que tu ne veux pas la braquer, pas qu'elle se m'éprenne sur tes intentions. Pas maintenant que vous semblez avoir trouvé un équilibre. Ce baiser est authentique, sans aucun artifice. Et ce que tu ressens quand vous cherchez à l'approfondir c'est presque trop beau pour être vrai. Tout cet émoi, cette chaleur dans le bas ventre, ce cœur que tu sens battre dans ta poitrine. Tu sais ce que ça se représente pour elle aussi. Que ce contact n'est pas à prendre à la légère. Elle te fait confiance. Elle t'embrasse. C'est nouveau pour elle. Une proximité avec un homme, désirée, qu'elle n'avait jamais connu auparavant. C'est à toi que revient la tâche – et l'honneur, de ton point de vu – de lui prouver qu'un rapprochement physique peut être agréable. Qu'elle peut en tirer du plaisir. En avoir réellement envie, sans cette peur qui la tiraille. Ou ce dégoût qui s'anime, par la manifestations de ses précédentes expériences traumatisantes. Quand elle se détache, tu te fais violence pour ne pas rattraper ses lèvres. C'est encore trop peu. Cette mission t'attend, mais elle te paraît bien futile après tout ce que vous venez de partager. En te questionnant, elle t'oblige à redescendre sur terre. Et c'est brutal. « Ce n'est pas très loin, mais j'ai besoin d'un moment d'observation. » Tu soupires, peines à retrouver tes esprits. Mais il va falloir, si tu veux mener cet objectif à bien. Maintenant qu'elle sait qu'elle va t'accompagner, Diana semble un peu plus sereine. Trop ? Tu redoutes qu'elle ne te cache quelque chose, mais tu ne dis rien, malgré tes regards suspicieux. « Oui, oui, j'ai un plan. » Tu réponds presque mécaniquement, sans réelle conviction. C'est même un peu un mensonge. Parce que tout ça, tu t'en fiche. Tu es plus concentré sur comment éviter de plonger dans ses yeux et t'y perdre, que chercher à te sortir sans encombre du pétrin dans lequel tu vas te fourrer. Cette chambre est une tentation contre laquelle tu combats. Ce lit une incitation à tout laisser tomber. « Quittons cette chambre. » Avant que tu ne deviennes fou. Diana et Clébard à tes côtés, tu traverses les couloirs scabreux pour rejoindre la voiture qui t'attend dehors. Non sans passer devant Entity, les bras croisés, qui semble à la fois agacée et impatiente. Son regard s'appuie sur vous, avec insistance, au point de te mettre mal à l'aise. Et de profondément t'énerver. « Tu pars donc avec elle. » Tu serres les poings, essayant tant bien que mal de maitriser ta colère. Tu la connais. Tu sais ce qu'elle sous-entend. Diana l'ignore, mais elle et toi, de temps à autre, vous partagez la même couche. Rien de sérieux, un réconfort et un besoin charnel. Juste deux corps qui se lient dans la superficialité la plus absolue. Mais visiblement, c'est suffisant pour qu'elle se permette de jouer la femme bafouée. « Je comprends maintenant pourquoi tu n'as pas daigné accéder à ma requête hier soir. » Sa requête, ou son appel à rejoindre son lit. Que tu as refusé sans la moindre hésitation. Parce que tu n'en avais pas envie. Parce que tu ne t'en sens plus capable. Pas quand une autre accapare ton esprit. « Prépare déjà ce que tu m'as promis. On sera de retour dans quelques jours. » D'un sourire provoquant, tu prends soin de ne pas répondre à sa querelle, avant de monter dans la voiture. Le moteur vrombit, et vous quittez le repaire d'Entity. Sur la route, tout est plutôt calme. Trop calme. Surtout entre vous. « T'avais raison, te laisser seule ici aurait été une mauvaise idée. » Même si tu restes persuadé qu'Entity ne lui aurait fait aucun mal, il existe bien des façons de tourmenter quelqu'un. Tu ignorais que cette relation qui vous unie se constatait aussi clairement. Et qu'elle pourrait vous causer des ennuis. « Entre elle et moi, c'était rien. Vraiment rien. » Tu te sens obligé de te justifier, même si elle ne te le demande pas. Tu veux juste qu'elle sache que ce que tu ressens pour elle, tu ne l'as éprouvé pour personne d'autre auparavant. Elle est la seule. Et la première sur de nombreux points.

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Diana n'a plus qu'une envie, en finir au plus vite avec cette maudite mission, quitter le repère de cette Entity pour ne plus jamais y revenir, et abandonner la région pour se mettre définitivement hors de portée d'Immortan. Alors elle attrape son sac et suit Jason dans les couloirs du bastion de cette femme en laquelle elle n'a aucune confiance, le regard rivé au sol pour éviter les regards insistants qu'elle sent sur elle. À chaque fois, la même rengaine. Devine-t-on qui elle est ? La reconnaît-on ? Ont-ils été suivis ? Une paranoïa autant qu'un réflexe de survie, dont elle ne parviendra probablement jamais à se débarrasser. Diana manque de sursauter quand, dehors, ils tombent nez à nez avec Entity. Elle tente de conserver un air neutre, mais son expression désenchante radicalement quand la femme ouvre la bouche, non sans lui avoir jeté un regard condescendant au possible. D'abord l'incompréhension, puis la stupeur qui la frappe quand elle comprend, son regard fait un aller-retour rapide entre Jason et Entity, elle blêmit, avant de finalement aller jeter son sac dans la voiture et prendre place côté passager, en claquant la portière presque malgré elle. Toute expression sur son visage a disparu sur son visage quand il la rejoint, elle ne dit pas un mot, ne lui accorde pas un regard, rien. Elle fixe un point distant à l'horizon, les doigts crispés sur le tissu déjà bien abîmé de son pantalon, anormalement silencieuse et tendue. Quand Jason brise enfin ce silence gênant, elle le dévisage aussitôt, sans même s'en rendre réellement compte, sur la défensive comme un animal trop habitué à prendre des coups. « Oh, oui, une très mauvaise idée. Je ne sais pas à quoi elle pensait. M'étrangler dans mon sommeil ou me revendre à Immortan pour un bon prix. Je suis sûre qu'entre les deux, son cœur balançait. » La répartie glaciale comme unique arme. Diana détourne les yeux, en espérant qu'il n'ajoute rien, parce qu'elle ne veut pas s'emporter, parce qu'elle ne veut pas passer pour une folle hystérique qu'elle n'est pas. Parce qu'elle ne veut pas laisser ses démons, ses traumatismes et ses préjugés obtenir le meilleur d'elle-même. Mais il le fait, ce maudit commentaire qui met le feu au poudre. Tu n'as pas à te justifier. Elle le pense, elle a envie de le dire, mais ce sont des mots bien différents qui franchissent ses lèvres. « Tu comptais me le dire avant ou après avoir couché avec moi aussi ? » Diana n'est pas stupide, encore moins insensible. Elle sait très bien ce qu'ils auraient fini par faire si elle n'avait pas mis fin à leur baiser pour qu'il puisse s'acquitter de sa mission au plus vite. Elle le sait, parce qu'elle en avait envie. « Après avoir fait le sale boulot pour elle, peut-être ? » Jason est différent des autres, elle ne l'ignore pas. Mais elle n'ignore pas non plus que beaucoup d'hommes sont prêts à faire n'importe quoi pour obtenir des faveurs charnelles, encore plus celles d'une femme en position de pouvoir. C'est plus fort qu'elle, elle se sent trahie. S'il le lui avait immédiatement dit, elle n'en aurait pas fait grand cas. Bien, il a eu une vie avant elle, elle ne peut pas le lui reprocher, ses relations avec les autres n'ont pas toujours baigné dans le sang et la violence, tant mieux. Mais il n'a rien dit. A-t-il réellement pensé qu'elle ne l'apprendrait pas ? Qu'Entity ne leur ferait pas une scène ? Consciemment ou non, volontairement ou non, il a mis sa vie en danger. Cette femme sait pertinemment qui elle est, impossible qu'elle l'ignore. Elle est sans doute déçue de ne pas avoir pu disposer d'elle comme elle l'entendait pendant qu'il réglait ses problèmes. Mais ce n'est même pas ce qui la rend aussi triste et en colère. C'est de savoir qu'elle aurait été parfaitement capable de se donner entièrement à lui sans avoir la moindre idée de ce qui se tramait réellement et le découvrir ensuite, c'est de lui avoir demandé de l'embrasser peut-être à l'endroit même où lui et cette femme ont partagé des moments brûlants. Diana est blessée, la confiance qu'elle lui a accordé bafouée. En fin de compte, ce baiser n'avait peut-être pas grand chose de spécial. Pour lui.

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Il n'y a pas d'affection dans ce monde. Pas de sentiments. Ton histoire avec Entity n'en est pas une. Ce ne sont que des brefs moments entre deux escapades. Plus par besoin que par réel envie. Même pas un réconfort, finalement, plus l'assouvissement d'un instinct charnel et naturel. Tu ne l'as jamais prise dans tes bras. Jamais embrassé comme tu as embrassé Diana. Ton cœur n'a jamais battu pour elle. Tu n'es même jamais resté la nuit entière à ses côtés. Tu prenais la fuite, une fois comblé. Ton comportement fait probablement de toi un homme détestable. Mais tu l'assumes complètement. Et il est à l'opposé de celui que tu adoptes avec Diana. Ce qui vient de se passer avec Entity t'a un peu pris de court, tu ne t'attendais pas à ce qu'elle exprime une quelconque jalousie. Même si tu restes persuadé que ce n'est pas de ça qu'il s'agit. Tu n'étais pas son petit-ami. Juste un amant passager. Un amant parmi tant d'autres. Ce qui la dérange, c'est de sentir que tu lui échappes, et que tu ne répondras plus à ses demandes. Elle voit en Diana une femme qui s'assoit sur son pouvoir et sa volonté. Rien de plus. Elle n’éprouve rien pour toi. Comment le pourrais t-elle, tu ne lui as jamais dévoilé quoi que ce soit. Elle ne connait ni qui tu es, ni d'où tu viens. Une relation dans la superficialité la plus extrême. Tu aurais pu passer outre son égo mal placé, si Diana n'en avait pas été atteinte. Le silence est révélateur. Ce qui s'en suit d'autant plus. Mais tu ne jetteras pas de l'huile sur le feu, en insistant sur la fiabilité d'Entity malgré ses provocations. Elle a trop peu d'alliés pour se permettre de les perdre. Et même si Immortan lui promet monts et merveilles, elle sait qu'il est tout ce qu'il y a de plus instable dans ce monde, et qu'il pourrait facilement la trahir ou lui mentir. Entity préfère l'acquis, là où le risque encouru est le plus réduit possible. Mais tout ça, Diana ne l'entendra pas. Elle est blessée. Ses mots te touchent, ils t'écorchent. Tu tournes un instant la tête vers elle, observe sa colère et sa nervosité, avant de te reconcentrer sur la route. Tu n'es pas en colère, juste secoué par la fissure qui déchire ton palpitant. « Je ne comptais pas te le dire, du tout. Je te l'ai dit, j'en ai rien à foutre de cette fille. » Si bien que tu n'as même pas songer à le lui confier. Entity n'a aucune importance à tes yeux, tout comme les moments que vous avez partagé. Ils sont insignifiants à côté de ce que tu as avec elle. Avais ? Même si tu t'efforces de ne pas le montrer, t'as peur. Peur de la perdre. L'image qu'elle te renvoie de toi-même est écorchée, abîmée par un mensonge qui n'en était pas un. Tu sens la confiance si durement acquise s'envoler. Et ça fait mal. Elle attaque, elle se défend d'un affront que tu n'as pas voulu lui infliger, sans que tu ne puisses trouver les mots qui pourront l'apaiser. « Je ne suis pas l'homme pour lequel tu veux me faire passer. » Tu connais son histoire, son passé, ses blessures. Et sans nul doute qu'ils jouent tous un rôle important dans votre querelle de maintenant. Tu sais que si elle s'était donnée à toi, elle l'aurait fait par amour, fort, pur et sincère. Vous étiez à deux doigts de franchir le pas. A deux doigts de céder. Vous en avez tous les deux parfaitement conscience. Et vous en aviez tous les deux envie. « J'ai couché avec des femmes, avant. Mais je n'ai jamais fait l'amour. » Ça peut paraître facile, un peu cliché, mais c'est la vérité. Ce n'est pas une tentative de te rattraper aux branches. Tu ne sais pas plus qu'elle ce que c'est que d'être en communion avec l'autre. Tu ignores ce qu'on ressent lorsque l'être aimé vous regarde et vous caresse avec affection pendant l'union totale. Tout n'a été que mécanique, robotisé. Parfois même brutal. Alors que la douceur aurait été omniprésente avec elle. Non loin de la destination, à une distance raisonnable, tu arrêtes la voiture dans un coin un peu en retrait, pour ne pas vous faire repérer. Il va falloir que tu partes. Mais ton cœur est lourd. « Diana, je ne voulais pas te blesser. Ou que tu t'imagines de fausses vérités. Je n'ai jamais voulu t'utiliser, ou profiter de toi. T'es la seule qui compte. La seule qui m'importe. J'espère que tu finiras par le réaliser. » C'est pour elle, que tu es ici même, prêt à aller affronter un gang dangereux. Pour elle que tu vas te battre. Pour lui offrir une vie un peu meilleure. T'es terrorisé par l'idée que tout se termine aussi abruptement. Déjà. Aussi tôt. Alors même que tu commençais à te sentir bien avec elle. « Je dois y aller. » T'attends quelques secondes. Parce que quelque part, t'espères qu'elle te retiendra. Ou qu'elle te donnera de la force et de la motivation. Tu redoutes de partir sur une note aussi déchirante, mais tu crains qu'il n'y ait pas d'autres issues.  

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Il est probablement plus facile d'exprimer la colère que la tristesse. Sortir les griffes, montrer les crocs, cracher son venin, c'est plus aisé que laisser son cœur parle. C'est tout ce que Diana sait faire à présent, trop abîmée par la vie pour pouvoir encaisser sans broncher même les plus petits désagréments. Elle est comme un incendie à peine maîtrisé qui menace de reprendre au moindre souffle d'air, une grenade dégoupillée, une bombe à retardement. Elle est blessée, alors elle réagit mal, sans se douter de l’irrationalité de ses réactions et de l'agressivité de ses propos. Tout le mépris qu'elle éprouve pour les hommes remonte brusquement à la surface, malgré tous ses efforts pour surmonter les préjugés et être plus forte que ce que la vie a tenté de faire d'elle. Diana se sent trahie, et c'est douloureux. Elle ne veut pas songer à Jason et Entity, à Jason avec Entity mais les images s'imposent d'elles-mêmes. Elle ne sait pas si c'est de la jalousie, autre chose, le fait de réaliser qu'elle n'est peut-être pas aussi spéciale pour lui qu'elle pensait l'être. Il lui répète que cette femme ne représente pour lui, mais Diana ne peut s'empêcher d'en douter. Combien d'hommes lui ont menti   en la regardant droit dans les yeux ? Combien encore se sont comportés comme des anges avant de révéler leur vrai visage ? Jason n'est pas comme ceux-là, mais difficile de ne pas faire l'amalgame quand il est littéralement l'exception qui confirme la règle. Elle entend à peine ce qu'il lui dit, ne comprend pas le message qu'il essaie de lui faire passer, elle est comme sourde, aveugle, incapable de démêler le vrai du faux. C'est difficile, de se retrouver à la merci de sentiments auxquels elle ne comprend absolument rien. Plus difficile encore de prétendre être de marbre alors qu'elle meurt d'envie de fondre en larmes et d'aller frapper sa poitrine de ses poings en hurlant. Quand il arrête finalement la voiture, à une distance raisonnable de sa destination, Diana ne se tourne pas vers lui. Elle continue, persévère à observer un point invisible loin devant elle, parce qu'elle ne sait pas quelle sera sa réaction si elle vient à croiser son regard. « J'ai été entièrement honnête avec toi. Depuis le premier jour. » Sa voix est rauque, brisée par l'émotion. « Je ne t'ai rien caché. Rien du tout. Tu en sais plus à mon sujet que n'importe qui d'autre. J'ai été honnête. Tout ce que j'attendais de toi, c'était que tu fasses la même chose. Rien de plus. » Elle ne se serait pas permise de juger, ni même de critiquer. Mais elle avait su, elle n'aurait pas eu l'impression de prendre une gifle monumentale en l'apprenant de la bouche d'une femme qui lui est tout, sauf sympathique. Était-ce réellement trop lui en demander ? Elle ne voulait pas de détails. Rien qu'une mise un garde, dix secondes de sincérité avant qu'ils ne gagnent l'antre d'Entity. Diana n'en aurait pas fait grand cas. Mais il ne lui a rien dit, il n'a même pas eu l'intention de le lui dire. Ce qu'il n'a pas jugé important brise ce cœur qu'elle commençait tout juste à comprendre et à apprivoiser. Alors bien sûr, elle lui en veux. « Eh bien va-t-en. Tu as une importante tâche à accomplir, non ? » Non. Je suis désolée. Reste, ne t'en va pas. « Va-t-en. » Diana ne bouge pas de son siège, ne relève pas les yeux. Elle se contente de ramener ses jambes contre sa poitrine et dépose son menton entre ses genoux. Feindre l'indifférence, c'est facile. Beaucoup plus facile que tout le reste.

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Va t-en. Les mots sont durs, froids. Pas du tout ceux que tu espérais. Tu ne sais pas quoi lui répondre, alors tu te contentes de sortir de la voiture. Tu ordonnes à Clébard de rester avec elle, et une fois correctement armé, tu t'éloignes à regret. A contre-coeur. Avec cette dévorante envie de faire demi-tour, de t'excuser et de l'embrasser. Tu n'as pas été honnête avec elle, ce que tu ne considérais pas comme un mensonge en était peut-être un. Son passé avec les hommes ébranle sa confiance, le moindre faux pas la rend fébrile, l'oblige à dresser les barrières pour se protéger. Tu ne lui en veux pas, capable de comprendre le traumatisme, mais ça reste douloureux. A mi-chemin, t'hésites. Tu t'arrêtes en plein milieu du désert, et tu te retournes. La voiture est beaucoup trop loin là où tu es, elle ne représente même pas un point à l'horizon, mais tu sais qu'elle est là. Que tu pourrais la rejoindre, que vous pourriez partir loin, très loin. Faire en sorte de réparer ton erreur, et donner une autre chance à votre histoire. Est-ce que c'est la fin ? Est-ce que ce va t-en signifiait également l'impasse de votre couple – bien que le mot soit un peu fort ? Tu n'as pas le temps d'y réfléchir plus longtemps, car aussitôt, te voilà encerclé de plusieurs motos vrombissantes, chevauchées par des hommes équipés d'arcs et de flèches. Impossible de fuir. Tu lèves les mains en guise de drapeau blanc. T'as été stupide. Tu ne t'es pas faufilé à travers les rochers. L'esprit ailleurs, tes pas t'ont guidé à travers le sable sans que tu ne réalises ta connerie. T'étais à la merci de tous, le premier guetteur du coin n'a probablement pas eu de mal à te repérer. Maintenant, tu vas en payer le prix. Le coup que tu prends derrière le crâne te fait chanceler. Tu luttes, mais c'est un effort vain. A genoux, tu t’effondres, inconscient. La dernière chose à laquelle t'a pensé, c'est Diana, et à quel point tu étais désolé de l'avoir blessé.

Assis contre le mur de ta minuscule cellule, tu attends la nouvelle venue de ton geôlier. Tantôt pour te soutirer des informations que tu refuses de lui donner, tantôt pour t'exploiter. Ici, tout le monde participe aux tâches, surtout les hommes forts. Tu soulèves des roches énormes et façonne les murs de défense de leur communauté. Entity t'a raconté des conneries, ils ne sont pas qu'une poignée, ils sont beaucoup. Trop pour que tu puisses espérer t'en sortir aisément. Elle espérait qu'en anéantissant le chef, le reste s'écroulerait. Mais ils sont trop nombreux, un autre prendrait la relève. Quand un pion tombe sur l'échiquier, il est aussitôt remplacé. Aucun effet dominos possible. Cinq jours que tu es là. Cinq jours loin d'elle. T'as horriblement peur. Pour Diana, pas pour toi. Si quelque chose lui est arrivé, si quelqu'un lui a mis la main dessus, tu ne te le pardonneras jamais. Tu lui avais promis de revenir, et tu n'as pas su tenir ta promesse. T'aimerais revoir son visage, rien qu'une fois. Mais tu crains que ce ne soit pas aujourd'hui. Il arrive, tu entends les portes métalliques glisser, un son désagréable auquel tu t'es déjà accoutumé. Quand il te tire hors de la cellule, tu exerces toujours cette même résistance, malgré tes poings liés, pour lui montrer que tu n'es pas faible, et que jamais il n'obtiendra ce qu'il veut de toi. « Qui t'a envoyé ? D'où tu viens ? Es-tu accompagné ? » Ces trois même questions qu'il répète inlassablement, sur le même ton, pour te rendre fou. Mais il ne te brisera pas, pas comme ça. « Va te faire foutre. » Toujours la même réponse. Ce même mépris. Cette même provocation. Et la suite, tu la connais. Il ne te tuera pas, parce que tu es un trop bon élément pour son esclavage, mais la punition va être rude. Tu redoutes déjà la douleur, tu la connais désormais que trop bien. Un de ses lieutenants t'oblige à mettre les genoux au sol. Tu serres les dents, et le premier coup part. Le fouet lacère ton dos. Il te voit comme un animal qu'il parviendra à dompter. Trois coups, pas plus. Assez pour écorcher ta peau, mais pas suffisant pour te priver de tes forces. Un. Deux. Trois. Tu ne cries pas parce que tu es trop fier. Tu te focalises sur ta rage, et cette promesse de le tuer, un jour ou l'autre. Tu ne diras rien. Pas pour protéger Entity, mais pour la protéger elle. Si jamais elle y est retournée pour chercher de l'aide, ou si ils se mettent à fouiller le désert en quête de ta partenaire. Tu ne céderas pas. Peu importe le fouet, tu ne céderas pas. Plutôt mourir que de lui révéler son existence. Tu n'as plus de tissu sur le dos, il a été mis en lambeaux, et c'est en sang et la chair à vif qu'il te jette dans la cellule. Dans trente minutes, il t'enverra porter les pierres pour construire le mur. Et demain sera semblable à aujourd'hui.

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La colère fait dire des choses stupides, blessantes et irréfléchies. Diana regrette ses paroles à peine Jason a-t-il tourné le dos pour s'éloigner, mais il est déjà trop tard. Elle sait qu'elle devrait chercher à le rattraper mais le mal est fait, elle est paralysée, incapable d'agir. Elle le regarde disparaître à l'horizon, jusqu'à ne plus le voir du tout. Commence une longue attente, interminable et insupportable. Des heures passées dans la chaleur étouffante du désert, puis dans son froid mordant, avec pour seule compagnie le chien qui tourne en rond autour du véhicule en jappant doucement. Quand Diana finit par s'endormir, c'est épuisée et après avoir perdu sa lutte contre le sommeil. Elle se réveille en sursaut quand les premiers rayons de soleil frappent son visage, elle est immédiatement sur ses gardes, à la recherche du moindre signe que Jason soit de retour... Mais rien.  Elle tente de se persuader de ne pas s'agiter trop vite, après tout il a parlé de deux jours, elle peut encore attendre la journée. Ce qu'elle fait, angoissée, nerveuse au point d'inquiéter l'animal à ses côtés. Finalement, la nuit tombe, et Diana n'y tient plus. Elle récupère une arme, et accompagnée du chien elle prend la même direction que Jason la veille, en faisant toutefois attention à rester le plus dissimulée possible, faisant attention aux réactions de son compagnon pour éviter tout guetteur éventuel. Elle finit par trouver un point d'observation dans les rochers, à l'abri des regards, et son sang ne fais qu'un tour. La garce. Ce n'est pas un petit gang désorganisé, c'est une véritable forteresse, les hommes sont nombreux et armés jusqu'aux dents. Comme elle le pensait, Entity leur a menti, elle les a envoyés dans la gueule du loup en toute connaissance de cause. Qu'est-il arrivé à Jason ? Si par malheur... Non, elle ne peut pas penser à cela. Elle ne peut pas penser à ce qu'auront été ses derniers mots s'il lui est arrivé quelque chose. Si elle veut espérer pouvoir le sauver, elle doit agir intelligemment, et pas sur un coup de tête malgré l'envie impérieuse d'aller simplement frapper à leur porte pour tenter de le retrouver. Le cœur serré, elle revient sur ses pas et retourne à la voiture, qui démarre en trombe quelques instants plus tard. Diana est furieuse, terrifiée et rongée par la culpabilité. Elle rejoint le quartier général d'Entity, les traits déformés par la colère elle traverse l'antre de la garce, laquelle attend à l'intérieur, flanquée de ses chiens de garde, un petit sourire suffisant accroché aux lèvres, presque comme si elle savait. « Espèce de salope ! » Son sourire, Diana le lui enlève en envoyant son poing dans son visage. Ses phalanges craquent contre la mâchoire, elle hurle de rage avant d'être maîtrisée par deux pseudos gardes dont elle pourrait aisément se défaire si elle le voulait. « Tu savais exactement dans quoi tu l'envoyais ! Tu lui as menti, tu as joué avec sa vie ! Je te jure que s'ils lui ont fait quoi que ce soit, je te je ferai regretter ! » Elle est furieuse. Peut-être plus après elle-même qu'après Entity, mais puisqu'elle est en face d'elle elle en profite pour cracher son venin. « Il était prêt à risquer sa vie pour toi, et tu as joué avec comme si ce n'était rien ! » « Pour moi ? » Entity éclate de rire, ce qui donne envie à Diana de lui arracher les yeux pour ensuite les lui faire avaler. « C'est pour t'emmener loin d'Immortan qu'il est venu me trouver, non ? Je ne donne rien sans rien, il savait dans quoi il s'engageait. » « Il l'aurait su si tu avais dit la vérité, sale garce ! » « Tiens ta langue. Je pourrais te déposer au pied de la Citadelle et régler bien des problèmes en te rendant à ton maître, ne me tente pas... Qui sait, je vais peut-être même y penser ! Et toi, en attendant, tu vas aller te calmer un peu. » Diana hurle, se débat, mais ils sont plusieurs à la traîner jusqu'à cette même chambre qu'ils ont partagé. La porte claque, est verrouillée. Elle frappe le métal de toutes ses forces jusqu'à en avoir les poings en sang, mais rien n'y fait. Elle est prise au piège.

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Il lui faut trois jours pour apprendre par cœur la rotation des gardes. Celui qui lui apporte son maigre repas du soir est un imbécile doublé d'un pervers, impossible de se méprendre quand elle voit le regard envieux qu'il pose sur elle. D'ordinaire, elle déteste ce genre d'attitude, mais pour une fois, elle lui servira. Ce soir là, elle attend qu'il vienne, étendue de façon exagérément suggestive sur le lit. Elle attend, et quand il entre avec la nourriture, il lui suffit d'un coup d'œil pour avoir la certitude que son plan, pourtant simpliste, va fonctionner. « Je m'ennuie... » Un regard lubrique, et il passe la tête par la porte pour s'assurer que personne ne vient. Puis il referme la porte, abandonne son assiette sur un meuble et se précipite vers elle, une fièvre perverse dans le regard. Diana le laisse s'approcher près, très près, trop près. Dès qu'elle sent ses mains se poser sur elle, elle frappe. Elle attrape son crâne et le cogne si violemment contre le mur derrière elle qu'il perd connaissance immédiatement, sans avoir eu le temps de comprendre quoi que ce soit. Elle le repousse, l'attache et le bâillonne avec ce qu'elle a à sa disposition pour éviter qu'il ne donne l'alerte, et récupère ses armes et le trousseau de clés qu'il porte. La nuit est tombée, alors les couloirs sont plus ou moins déserts. Diana avance lentement et avec précaution, mais la sécurité n'est en rien comparable à celle de la Citadelle, c'est presque un jeu d'enfant. Elle songe, très sérieusement, à aller étouffer Entity dans son sommeil, mais elle n'a pas le temps. Elle se retrouve rapidement à l'extérieur, là où les véhicules sont garés. Ces imbéciles ont laissé le chien dans la voiture, elle peut l'entendre aboyer de temps à autre. Probablement croient-ils qu'il les alerterait d'une présence étrangère. Sauf que Diana n'a rien d'une étrangère, l'animal la laisse approcher, assez près pour que Diana puisse abattre les deux gardes sans être vue. Avant de presser la détente, elle hésite. Tuer de sang froid ne lui ressemble pas. Elle ne devrait pas... Mais elle le fait. Elle le fait, rapidement, sans flancher, avant de reprendre la voiture qui ne leur appartient pas, et le chien avec. Si Entity décide de la faire suivre, elle sera confrontée à ce gang qui lui pose tant de problèmes. Encore que, si Jason est blessé, ou pire... Il sera le dernier de ses ennuis.

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« Je suis... Un cadeau. Un cadeau d'Immortan. Pour votre leader. » Il lui fallu un temps de réflexion, pour se convaincre d'user de cette stratégie. Pour accepter de découvrir sa peau, se présenter comme ni plus ni moins qu'un morceau de viande, en espérant que sa stratégie fonctionne, en espérant être conduite auprès de Jason. « Et pourquoi il enverrait une de ses épouses, hein ? On sait à quel point il tient à ses jouets. » Diana doit se retenir de cracher au visage du porc qui lui tourne autour, comme pour évaluer la marchandise. « Je suis stérile. Donc, inutile. » Réponse inattendue. Réponse convaincante ? Pour parfaire son jeu, Diana dévoile la cicatrice de la brûlure sur son cou. Impossible pour ces hommes de croire qu'elle a pu volontairement vouloir s'infliger une telle douleur pour se débarrasser du symbole de son bourreau. Non, elle voit à leurs regards qu'ils s'imaginent qu'elle a été répudiée, mise de côté par incapable de satisfaire l'obsession d'Immortan. « Il a un marché à proposer à votre leader. Pour qu'ensemble, vous puissiez vous débarrasser d'Entity. Je suis... Une preuve de sa bonne volonté. » « Ouais, ouais... On va voir ce qu'en pense le boss. » Un grand blond borgne l'attrape sèchement par le bras pour la traîner à l'intérieur de leur repaire – gagné. Diana remarque très vite qu'il n'y a que des hommes dans ce gang, et c'est très probablement la raison pour laquelle ils ne se méfient pas d'elle, et ne la fouillent pas non plus. Après tout, quelle arme pourrait-elle cacher sous de si légers vêtements ? Ils la conduisent à leur chef, non sans se priver de laisser leurs mains se balader sur son corps, Diana réprime bien difficilement son dégoût, pour ne surtout pas risquer de casser l'image de son personnage. Leur leader est... beaucoup moins impressionnant que ce qu'elle attendait. Une quarantaine d'années, une balafre qui barre son visage, pas très grand... Mais elle reste méfiante. Dans leur monde, un empire ne se battit pas sans heurts. Cet homme est dangereux, preuve en est que les hommes à sa botte n'ont pas pris le risque de l'abîmer avant de la conduire à lui. Et puis, elle a bien remarqué tous ces hommes en chaînes qui lui servent de main d'œuvre. Un misogyne doublé d'un esclavagiste ? Tout ce qu'elle déteste.

En bonne comédienne, Diana joue son rôle à la perfection, sans oublier de jouer de ses charmes – c'est presque trop facile, dans un environnement exclusivement masculin – pour convaincre. Avoir été au cœur de la Citadelle rend son récit trop crédible pour qu'il puisse être ignoré. Et quand l'homme finit par se rapprocher d'elle avant d'annoncer qu'il veut discuter "en privé", elle sait qu'elle a gagné. Il est convaincu, maintenant il veut profiter de son cadeau. Diana devine bien vite qu'elle n'aura pas grande marge de manœuvre pour agir et éviter que son plan ne se retourne contre elle. Si c'est le cas, ce sera bien mérité, n'est-ce pas ? Elle a encore l'élément de surprise, il faut qu'elle le conserve. Alors une fois qu'ils sont seuls, elle laisse cet homme tourner autour d'elle, écarter ses cheveux de ses épaules, caresser sa peau... Elle attend la dernière seconde, pour être certaine de le prendre au dépourvu, s'assurer qu'il ne la verra pas tirer la lame du tissu noué plusieurs fois autour de sa poitrine. Et elle le poignarde. Déchire sa carotide sèchement, le sang gicle, il porte ses mains à son cou pour tenter de contenir l'hémorragie, sans succès, et bientôt il s'étrangle avec son propre sang. Ce n'est pas propre, mais c'est rapide. Il n'y a bientôt plus qu'un cadavre baignant dans une flaque écarlate à ses pieds. Diana attrape un vêtement au hasard pour essuyer le sang qui l'a éclaboussée, et puis... Elle attend. Elle attend que la nuit tombe, elle attend que les habitants de cette petite forteresse s'endorment. Personne ne vient frapper à la porte, ils s'imaginent que leur chef prend plaisir à s'imposer à une femme qui ne veut pas de lui. Diana en profite pour fouiller dans la pièce, récupérer quoi que ce soit qui puisse lui être utile. Deux armes à feu, qui seront utiles uniquement si elle parvient à retrouver Jason. Des clés, certainement pour accéder à tous les endroits du bâtiments. Des... Vêtements de femme ? Diana blêmit quand elle comprend que cet homme est un collectionneur, qu'il garde des trophées. C'est plus fort qu'elle, elle crache sur son cadavre, en lui souhaitant de pourrir comme le déchet qu'il est.

Il est tard quand Diana ose enfin sortir de la pièce, qu'elle prend soin de verrouiller derrière elle. Comme elle l'a remarqué à son arrivée, si ces hommes assurent la sécurité extérieure de leur antre, celle de l'intérieur laisse à désirer. Voilà où conduit trop d'arrogance... Le cœur battant, Diana entame ses recherches. En se faisant le plus discrète possible, elle fouille l'endroit, passe d'étage en étage après avoir tout passé en revue, jusqu'à trouver les geôles. Elle décide, sur un coup de tête, d'user des clés pour ouvrir toutes les cellules – quitte à être là, autant libérer tous les prisonniers et créer le chaos. Première porte. Deuxième porte. Troisième porte. Les clés tournent, encore et encore, mais elle ne le trouve pas. Elle commence à paniquer, mais elle n'abandonne pas. Il en reste encore une, mais la serrure fait de la résistance. Diana s'acharne, folle de rage, elle cogne violemment contre la porte – comme si cela allait faire céder le métal. Elle doit manquer de se briser les doigts à tourner la clé, jusqu'à entendre le clic tant espéré. Elle prend quelques secondes pour prendre une profonde inspiration, avant de pousser la porte. « Oh non... Oh mon dieu, Jason... » Si elle n'avait pas craint d'alerter quelqu'un, elle aurait hurlé. Au lieu de cela elle se précipite vers lui, à la fois soulagée de le retrouver en vie et horrifiée par son état. « Je vais te sortir d'ici, ça va aller... Je suis là... » Mais le plus dur reste à faire, n'est-ce pas ? Sortir de ce maudit endroit, surtout à présent que tous les prisonniers sont libres et qu'elle a littéralement saigné le leader de ces hommes comme le porc qu'il était. « Je suis désolée, je suis désolée, je suis tellement désolée... » Ils n'ont pas le temps pour ça. Plus tard, quand ils seront en sécurité. Mais elle doit le dire. Tout est de sa faute, entièrement de sa faute.

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

Where must we go, we who wander this wasteland, in search for our better selves.

Dehors, la pluie ruissellent sur tes plaies, rougissant les flaques à tes pieds. Torse nu, les mains toujours enchainées, tu soulèves le bloc de béton et le cale sur ton épaule. Tu es de loin le plus robuste des esclaves. Tu les vois tous, s'effondrer dans la boue, puis se relever sous les coups de fouet de leur tortionnaire. Le mur en est encore qu'à ses prémices, et tu es certain que la majorité de ces hommes n'en verront pas la fin. Le travail est harassant, pénible, en pleine chaleur ou sous l'orage, vous être contraint de vous hâter. Tes dents se serrent sous la souffrance de tes camarades, certains supplient, d'autres cachent leurs larmes sous la pluie. Tant de misère, pour la satisfaction d'un monstre. Voilà l'humanité, rendue à ses plus bas instincts. Elle n'a rien appris du passé, elle n'a fait que répéter les mêmes erreurs, inlassablement. Une boucle contre laquelle tu ne peux pas lutter. Même si tu le veux, tu ne peux pas sauver ces gens. Tu n'as rien d'un sauveur, rien d'un élu. Tu ne changeras pas leur vie, incapable de changer la tienne. Tu aurais pu, avec Diana. Mais t'as tout gâché. Tu lui as fait du mal. Et tu ne peux pas revenir en arrière. Tu n'as rien d'un héros, tu n'as pas su protéger ceux que tu aimais, alors comment pourrais-tu faire quoi ce soit pour eux. Comment pourrais-tu inciter Diana à te pardonner. Un homme, le plus âgé d'entre vous, ne se relève pas même sous les coups, et te tire de tes sombres pensées. Le fouet martyrise sa chair, mais il ne bouge pas. Furieux, tu lâches la pierre qui manque de peu d'écraser ta botte. « ARRÊTEZ ! » Tu hurles, pour te faire entendre, mais aussi parce que la haine coule dans tes veines. La haine et l'incompréhension. « Vous voyez bien qu'il n'y arrive plus ! » Avoir survécu tout ce temps et finir ici, sous le joug de psychopathes. Il ne mérite pas ça. Aucun d'eux ne méritent ça. Le chef, assis sur son trône grotesque, se lève et prend la parole, en te fixant du regard. Il se veut menaçant, mais tu n'as pas peur de lui. En combat à mains nues tu en viendrais vite à bout. Mais il est trop lâche pour t'accorder cette équité. « Je l'épargne, si tu accomplis sa tâche à sa place. » Deux fois plus de pierres, deux fois plus de charge, deux fois plus d'épuisement et de muscles qui hurlent. Ton dos te fait déjà horriblement souffrir, à vif. Et demain d'autres lacérations viendront compléter ton triste tableau. Mais as-tu d'autres choix ? « Très bien. » Tu ne dis pas un mot de plus, et récupère la pierre que le vieil homme a lâché dans sa chute. La première d'une longue journée. Ta détermination et ta force, tu les trouves dans l'espoir de retrouver Diana. Et déjà, tu as entrepris d'enregistrer l'extérieur dans ton esprit, chaque recoin par où tu pourrais t'enfuir. Ce n'est qu'une question de temps avant que tu ne lui reviennes.

Adossé contre le mur de ta cellule, le froid te secoue, des frissons te parcourent l'échine. Ils ne t'ont donné ni de quoi te couvrir le buste, ni couvertures. Tu as tenu ta parole, tu as accompli le travail de deux hommes aujourd'hui, et ton corps est plus douloureux qu'à l'habituel. Les blessures, l'épuisement, le froid, tous te prennent d’assaut, et tu n'as plus assez de force ce soir pour les repousser. Quand des pas se rapprochent de ta prison, tu n'y prêtes pas attention, persuadé qu'il s'agit seulement d'un soldat en pleine ronde nocturne. Alors quand le visage du vieil homme se dessine dans l'ombre, la surprise te frappe un instant. Que fait-il ici ? Il est en vie, et il semble avoir un peu récupérer, ce qui suffit à te redonner un peu d'énergie. Un peu d'espoir. Ses bras décharnés passent aisément entre tes barreaux, il te tend quelque chose. « Non, non, je ne veux rien. » Il insiste, alors tu te lèves, te rapproches de lui. Et tu comprends. La vérité te serre le cœur. Le vieil homme n'a rien à t'offrir. Il ne possède rien. Si ce n'est ses mains. Tu l'observes un instant, brisé par sa misère, et tu serres ses doigts dans les tiens. Il sourit. Son sourire est cassé, mais il sourit. Il te donne un peu de réconfort, sa façon à lui de te remercier. Tu vois les larmes perler dans ses yeux, il s'accroche à toi, comme s'il craignait que tu te recules trop vite. Il n'arrive plus à parler, mais il n'en a pas besoin. Tu devines aisément ce qu'il essaie de te faire comprendre. Voilà bien longtemps que quelqu'un n'avait pas fait quelque chose pour lui. Tu t'en es soucié, et pour la première fois depuis longtemps, sans doute a t-il eu l'impression d'exister. Il fait terriblement froid ce soir, mais ton cœur s'est un peu réchauffé.

Le sommeil t'a finalement happé, et tu reposes dans les bras d'un Morphée irrité. Il se joue de toi. Se moque de son absence, et du manque douloureux qui en découle. Tu entends sa voix. La voix de Diana. Rêve ou bien cauchemar, tu ne devrais pas tarder à le savoir. Combien de fois as-tu rêvé d'elle cette semaine ? Comment se terminera celui-ci ? Mais ce soir, ce que tu penses être un énième songe n'en est pas un, et le contact sur ta peau te tire du repos en sursaut. Il faut quelques secondes à tes yeux pour s'habituer à la pénombre, avant de voir son visage, face au tien. Elle est bien réelle. « Diana. » Elle est là, elle est venue pour toi. C'est insensé, comment a t-elle pu te retrouver ? Elle s'excuse, mais ce n'est pas à ses mots que tu prêtes attention, tes mains viennent caresser son visage, frénétiques, à la recherche d'une plaie, d'un bleu, de quoi que ce soit. Si ils ont osé la blesser, tu les feras tous souffrir avant de les exécuter de sang froid. Et ce serait encore bien trop généreux. Tu te relèves avec son aide, sans cesser de l'observer. T'arrives pas à croire qu'elle est vraiment là, avec toi. « Est-ce que tu es blessée ? Ils t'ont fait du mal ? Ils t'ont touché ? » C'est bien tout ce qui t'importe présentement. Pas même de fuir. Tu veux d'abord t'assurer qu'elle va bien. La douleur dans ton dos est intense, mais tu refuses de lui montrer, pour ne pas qu'elle ne s'inquiète d'avantage. De toute façon, vous n'avez pas le temps de vous apitoyer sur ton sort, tu entends les hommes du monstre se hâter dans votre direction. Tu attrapes sa main et l'entraine contre le mur, dos à lui, juste à côté de l'ouverture. D'ici, vous allez pouvoir leur tomber dessus dès qu'ils pénétreront dans la pièce. D'un regard entendu, tu comprends qu'elle est prête. Le premier arrive, tu fais passer tes chaines devant son cou, pour exercer une emprise sur lui. Tu serres, fort, assez pour qu'il finisse par étouffer, tandis que Diana s'occupe du second. Cette femme ne cessera jamais de t’impressionner. Elle s'est faufilé jusqu'ici pour te sauver. Elle a risqué sa vie pour toi. « Je suis désolé. Je suis désolé. » A ton tour. Désolé de beaucoup de choses. De ce que tu ne lui as pas dit, de lui avoir fait du mal, et de ne pas avoir tenu ta promesse, celle de vite revenir.

Maintenant, il va falloir sortir d'ici. Ils sont nombreux, mais rien d'impossible, tu as mémorisé toutes les sorties. Les cellules sont vides, Diana les a tous libérés, et tu ne peux t'empêcher de ressentir un sentiment de victoire. Qu'ils puissent ne jamais retomber dans les filets d'un tyran. Qu'ils parviennent à s'envoler et à survivre dans ce monde de fous. « T'as une arme pour moi ? » Evidemment. Tu lui souris, en guise de remerciement, bien que ce ne soit pas suffisant. Quand vous sortirez d'ici, tu feras beaucoup mieux. Les chaines paralysent un peu tes mouvements, mais pas assez pour bloquer tes tirs. Ce n'est pas les premières que tu portes. Et elles ne seront probablement pas les dernières. Tu es déterminé à te barrer de ce trou à rats, si bien que l'adrénaline anesthésie les blessures de ton dos. Rapidement, vous quittez les geôles, parcourez plusieurs couloirs dans le silence le plus absolu, avant de passer devant une porte ouverte, où la lumière des bougies brillent encore et attire ton attention. Tu ignores si c'est par curiosité ou pas instinct, mais tu jettes un œil à l'intérieur. Quelle erreur. Ce que tu y vois te remue les entrailles. Le vieil homme, les poignets sanglés, mort. Torturé jusqu'à son dernier souffle. Le sang coule tout le long de son corps, goutte sur le sol. C'était un adieu. Il savait ce qui l'attendait, mais il est quand même venu te remercier d'avoir fait preuve d'un peu d'humanité. C'est sur cette note d'espoir qu'il s'en est allé. Tu devrais te sentir légèrement soulagé, mais ce n'est pas le cas. Tu les hais. Tu les hais tous profondément. « On nous a forcé à construire un mur, à soulever des pierres d'une centaine de kilos. Il était avec moi. J'ai essayé de le sauver. » Mais tu as échoué. Son destin était scellé l'instant même où il s'est écroulé. Quelle naïveté. Quelle stupidité. La pitié et la compassion n'existent plus, comment peux-tu encore en douter. « Comment j'ai pu croire une seule seconde qu'il allait s'en tirer. » D'un geste de la main, tu fermes ses paupières encore ouvertes. Tu clos son regard déjà presque blanc. Qu'il puisse reposer en paix, au Valhalla ou ailleurs. « Je veux qu'ils meurent. Tous. Et aller récupérer ma putain de marchandises chez l'autre poufiasse. » Des flammes de rage s'animent dans tes yeux ambrés. Entity t'a fait une promesse. Et tu comptes bien la lui faire tenir. Tu n'es pas mort, et tu peux encore les exterminer. Avec l'effet de surprise et Diana, vous pouvez y arriver. « T'es avec moi ? » Est-ce qu'elle te suivra, n'importe où ? Est-ce qu'elle sera à tes côtés, quoi qu'il advienne ?

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Le plus dur n'est pas encore fait. Ils doivent à présent sortir de cet endroit, Diana espère profiter de la confusion pour y parvenir sans trop de heurts. Jason est blessé, visiblement affaibli, elle refuse de prendre davantage de risques. Ce qui est arrivé, c'est déjà beaucoup trop.  « Je vais bien, ne t'en fais pas pour moi, il ne m'est rien arrivé... » Du moins, rien qu'elle n'ait pas indirectement décidé, d'une certaine façon, pour parvenir à le secourir. Tout ce qu'elle veut à présent, c'est mettre autant de distance que possible entre eux et ces monstres. Deux d'entre eux approchent, alors elle se plaque au mur avec Jason pour leur tendre un piège. Si Jason étrangle le premier avec ses chaînes, Diana parvient à briser la nuque du second avant qu'il n'ait pu réellement se débattre – les enseignements de sa défunte tante continuent à porter leurs fruits.  « Ce n'est rien... Allons-nous en, je t'en prie... » Elle lui tend une arme, et ils peuvent se lancer dans leur course contre la montre. Les balles fusent, les corps s'écoulent, ils avancent sans regarder en arrière. C'est le chaos, elle a déclenché une véritable panique générale, sans même le réaliser pleinement. Ont-ils déjà retrouvé le corps de leur chef ? Elle essaie, en vain, de convaincre Jason de continuer à avancer mais il tient absolument à entrer dans une pièce ouverte, de laquelle leur parvient une faible lumière. Le spectacle est désolant, il donne à Diana envie de vomir tant c'est effroyable. Qu'a bien pu faire ce vieil homme pour mériter de mourir ainsi ? Elle se mord la lèvre quand Jason le lui explique, et si elle est sincèrement, profondément désolée, et rendue malade par tant d'injustice...  « Jason, s'il te plaît, partons... » Avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'ils ne les rattrapent et qu'ils ne se retrouvent à la place de ce malheureux. Il est furieux, blessé, il veut se venger et elle le comprend. Plus qu'il ne peut l'imaginer, mais elle ne peut pas accepter de le suivre dans cette vendetta. S'échapper est une chose, tuer un à un les membres de ce gang en est un autre, irréalisable d'après elle.  « Non... Non, Jason, je suis désolée, mais on ne peut pas... » Elle a donné un coup de pied dans la fourmilière, et à présent toutes les fourmis sont de sortie.  « On ne peut pas... Ils sont trop nombreux, et d'ici à ce qu'ils retrouvent un semblant d'unité... Il faut que nous partions. Je t'en prie. Je t'en supplie... » Diana secoue la tête et se rapproche, elle prend son visage entre ses mains pour qu'il la regarde, et oublie un instant ce qui les entoure.  « On ne peut pas sauver tout le monde, on ne peut pas tuer tout le monde.. Il faut que nous partions... Leur leader est mort, je l'ai tué. Ils pensent qu'Immortan est à l'origine de tout cela, je leur ai menti, j'ai initié une guerre entre leur gang et la Citadelle, ils vont forcément s'entretuer... Mais si nous restons plus longtemps, si nous faisons quoi que ce soit de plus... Nous allons mourir. Nous allons mourir, ou pire. » Diana sait très bien ce qu'il lui feront s'ils mettent la main sur elle. Et ils le forceront à regarder, impuissant, le forceront à l'entendre hurler sans rien pouvoir faire pour l'aider. Pour lui, ce sera une torture sans nom, et pour elle un supplice pire que la mort. Là encore, elle préférera braquer le canon de son arme contre sa tempe plutôt que d'endurer de telles choses.  « S'il te plaît. Je sais que tu veux aider tous ces gens et tuer ces ordures, mais on ne peut pas le faire sans y laisser nos vies... Là, maintenant, j'ai besoin de toi plus que n'importe laquelle de ces personnes. » Ils ne peuvent pas mourir là, pas après avoir tant traversé. Pas après s'être quittés aussi violemment. Elle sait à présent qu'elle ne peut pas le perdre. Leur séparation lui aura au moins permis de le réaliser, elle n'a jamais eu aussi peur de toute sa vie. Elle a tué pour lui. Sans regrets, sans arrière-pensées, uniquement pour arriver jusqu'à lui.  « Je veux partir, Jason. S'il te plaît... »

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

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La vengeance t'anime. Tu n'as qu'une seule envie, tous les égorger. Le vieil homme méritait mieux. Tous, méritent mieux que d'être asservis, à la solde d'un monstre despotique. Peut-être que ça parait insensé, suicidaire, mais ce ne serait pas la première fois que tu éradiques un gang à toi seul. C'est ton quotidien depuis de longues années. Tu vends tes talents au plus offrant, mercenaire du désert qui va là où on a besoin de lui. C'est un travail dangereux, mais qui peut rapporter beaucoup, et qui t'a permis de survivre sans souffrir de famine ou de déshydratation, comme la plupart des nomades de la région. Tu peux les tuer. Tu peux y arriver. Mais Diana n'est pas de cet avis. N'est-ce pas égoïste, que de l'entrainer dans une vendetta au péril de sa vie ? De la mettre en danger pour assouvir ta rage ? Si, de toute évidence. Tu n'as pas encore les bons réflexes, ceux d'un homme qui ne dépend plus que de lui-même. Diana est avec toi, elle est ta responsabilité, tu ne peux plus faire passer tes besoins avant les siens. Encore moins si tu l'entraines dans des dommages collatéraux qu'elle n'a pas demandé. Tu lis la peur dans son regard, tu ressens sa détresse, et cette nécessité impériale de quitter au plus vite le camp. Elle pose ses mains sur tes joues, t'oblige à te focaliser sur elle. Et ça fonctionne. Tu te perds un instant dans ses yeux, un instant où tu abandonnes définitivement ton idée saugrenue. Elle a raison, tu ne peux pas sauver tout le monde. Et très clairement, tu serais prêt à tous les sacrifier pour la sauver elle. « Tu as fait tout ça ? » De tes poignets enchainés, tu poses toi aussi tes mains sur son visage, à la fois impressionné par sa ruse, et touché par ce qu'elle a été prête à faire pour te sauver. Grâce à elle, ce gang n'a plus que quelques jours à vivre. Le compte à rebours a été lancé au-dessus de leurs têtes. C'est Diana, qui a accompli cette mission avec succès. En plus de t'avoir secouru. Maintenant il est temps de partir. Tu acquiesces, abdiques aisément face à ses supplications qui soulèvent des traumatismes, chez elle comme chez toi. Tu ne laisseras personne la toucher, tu ne peux pas prendre ce risque. Si on venait à lui faire du mal par ta faute, il te serait impossible de vivre avec cette culpabilité.  « On s'en va. On part d'ici. » Tu déposes un baiser sur son front qui se veut rassurant, et la guide vers l'une des sorties que tu as soigneusement mémorisée. Les cadavres jonchent déjà le sol, et vous en rajoutez quelques uns avant de réussir à rejoindre l'extérieur, par une porte réservée aux membres du clan. Tu les as vu une bonne dizaine de fois entrer et sortir, pendant que l'un d'entre eux te ramenait chaque fois à ta cellule. Grâce à Diana, la plupart doit essayer de maitriser et capturer les prisonniers qu'elle a relâché, ce qui vous offre l'occasion parfaite pour fuir sans vous faire trop repérer. Ils vont contenir l'émeute avant de s'assurer que chaque homme est bien là. T'as un pincement au cœur, à laisser tomber tes camarades de galère, mais tu n'as pas d'autres choix, si tu veux que Diana reste sauve. Et rien ne t'importe plus qu'elle.

Une fois arrivés à la voiture, qu'elle a savamment caché à l'abri des regards, tu ouvres la portière à Clébard qui ne perd pas une seconde pour te sauter dessus. Malgré ta grande taille, ses pattes avant t'arrivent au niveau du torse, et affaibli, tu manques presque de perdre l'équilibre. Il est heureux de te retrouver, lui aussi a bien cru t'avoir perdu. « Oui, moi aussi je suis content de te revoir. » Tu le caresses, lui gratouille la tête, tout sourire de partager ce moment de complicité avec ton fidèle compagnon à quatre pattes. « Il y a une pince dans le coffre, si tu veux bien. » Tu lui montres les chaines qui lient encore tes poignets, et que tu désespères d'enlever. Chose rapidement faite. Deux coups de cisaille et tes bracelets de geôle tombe par terre. Maintenant libres de toute menace immédiate, vos regards s'accrochent. Vous vous êtes quittés en mauvais terme, après que tu aies caché la nature de ta relation avec Entity. Tu lui as fait du mal, et tu t'en veux terriblement pour tout ça. Mais si elle est venue te chercher, si elle a tout risqué pour te sauver, c'est qu'elle tient encore à toi, pas vrai ? Le silence devient un peu gênant, il est la preuve concrète que vous ignorez comment vous comporter l'un avec l'autre, maintenant que vous êtes à nouveau seuls. « Merci d'être venue me chercher. Je sais pas ce que je serais devenu sans toi. » Peut-être que tu serais parvenu à t'échapper. Ou peut-être pas. Ce qui est certain, c'est qu'elle a limité la casse. Les blessures que tu arbores sur ton dos auraient pu n'être que le début d'une longue série de tortures. « Qu'est-ce que tu as dû faire pour arriver jusque là ? » Tu sais qu'il y a toujours un prix à payer. Tu fais quelques pas vers elle, toujours incertain quant à la façon de te comporter avec elle, mais incapable de maintenir cette distance. « Tu as prévenu Entity ? Comment ils t'ont laissé entrer dans leur forteresse ? Comment tu as atteint leur chef ? » T'as besoin de savoir. Tu comptais déjà te rendre chez Entity récupérer les gains qu'elle vous doit, mais reste à savoir à quel point la mise au point va être sévère.

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Oui, elle a fait tout ça. Pour le libérer, pour qu'ils puissent quitter cet endroit au plus vite avant d'être de nouveau enfermés comme des animaux, pour ensuite être torturés par des individus inhumains. Elle veut partir, simplement partir, et ne plus jamais revenir. Cet endroit lui rappelle bien trop la Citadelle, ces hommes et leur leader les War Boys et Immortan. Il lui en a beaucoup coûté de les laisser s'approcher d'elle à ce point, mais elle l'a fait pour lui, pour eux. Elle laisse échapper un soupir de soulagement quand Jason cède à ses supplications et la conduit jusqu'à l'une des sorties qu'il a certainement repéré lorsqu'il était leur prisonnier. Peut-être est-ce égoïste, mais Diana ne regrette pas de laisser ces gens à leur sort, tout ce qu'elle veut c'est mettre autant de distance que possible entre eux et ce terrible endroit qu'elle espère ne jamais revoir un jour. Elle a l'impression que le trajet jusqu'à la voiture leur prend une éternité, elle se découvre épuisée après tant d'émotions fortes, l'adrénaline retombe enfin et ne reste plus qu'un corps et un esprit éprouvés par les angoisses des jours passés. Quand ils arrivent enfin au véhicule, elle a besoin de s'y appuyer un instant, pour reprendre son souffle, et surtout ses esprits. Le chien est évidemment heureux de retrouver son maître, lui non plus n'a pas eu une semaine facile, entre l'attente interminable et les hommes d'Entity qui l'ont gardé enchaîné pendant des jours. Diana bat des paupières quand Jason lui demande de prendre la pince dans le coffre pour ensuite couper ses chaînes. L'exercice est un peu laborieux, elle peine à couper le métal tant elle est fatiguée, mais y parvient finalement. Leurs regards se croisent ensuite, mais rien de plus. Elle ne sait pas comment se comporter avec lui, et de toute évidence il n'ose pas l'approcher non plus. « Je suppose que tu aurais fini à la place de ce vieil homme, un jour ou l'autre... » Le connaissant, il n'aurait pas tenu bien longtemps avant de s'attirer des ennuis plus gros que lui. Il n'y a qu'à voir son état général pour comprendre qu'il était déjà en sursis après une poignée de jours seulement. « J'ai fait ce qu'il fallait faire. » Ce n'est une réponse qui n'est ni claire, ni satisfaisante, mais c'est pour le moment la seule qu'elle accepte de lui donner. Parce qu'il va lui falloir un peu de temps pour accepter tout ce qu'elle a fait ces derniers jours, pour accepter le dégoût et la culpabilité qui ont accompagné certains de ses gestes. Mais quand il évoque Entity, elle est incapable de se taire, la rage remonte brusquement en elle. « Elle savait. Elle savait exactement qu'elle t'envoyait dans la gueule du loup, mais elle l'a fait quand même. Avant de retourner la voir, je suis allée observer ces hommes... Rien à voir avec la dizaine promise, n'est-ce pas ? » Diana n'a pas envie de hausser le ton, ni même de se mettre de nouveau en colère, alors elle fait de son mieux pour se maîtriser, mais ses expressions ne trompent. « Elle a dit que tu savais dans quoi tu t'engageais. Et ensuite, elle m'a fait enfermer après m'avoir dit qu'elle songerait peut-être à me renvoyer à Immortan. Pour régler ses problèmes avec lui. » Comment ne pas avoir la rage au ventre ? Comment ne pas avoir envie d'étrangler cette vipère après avoir vécu un véritable enfer par sa faute ? « Il faut que je m'occupe de tes plaies. Elles risquent de s'infecter. » Une intonation mécanique, des paroles choisies avec soin, parce qu'elle ignore si elle est sur le point de fondre en larmes ou de se mettre à hurler comme une hystérique. Machinalement, elle ouvre le coffre de la voiture pour y récupérer ce qui fait office de trousse de soins, non sans d'abord récupérer sa veste qu'elle enfile à la hâte, pour couvrir son corps trop exposé à son goût. Peu importe qu'il n'y ait que Jason à ses côtés, elle a besoin de retrouver la sensation d'avoir le contrôle. Puis elle attrape un morceau de tissu propre, qu'elle imbibe d'alcool et présente à Jason d'une main tremblante, sans oser le toucher. « Ce sera douloureux. » Mais probablement peu, comparé à la conversation qu'ils auront forcément peu de temps après.

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Ce qu'il fallait faire. Voilà une réponse bien évasive, mais qui finalement, répond partiellement à ta question. Tu n'as peut-être pas besoin de plus, pour deviner ce qui s'est passé dans cette forteresse. Même si tu refuses de laisser de telles pensées te parasiter, tu vois bien la façon dont elle est habillée. Si peu vêtue. De quoi faire tourner la tête de n'importe quel homme, en particulier la leur. Le jeu de la séduction, le meurtre, pour te sauver, elle a été beaucoup plus loin que tu ne l'aurais souhaité. Par ta négligence, tu l'as poussé à faire face à ses démons. Ceux qui tu t’évertues à lui faire oublier. Entity savait. Inutile de le cacher, t'es surpris. Quel était son intérêt de te mener droit à la mort ? Pourquoi vouloir se débarrasser de toi ? Sans doute espérait t-elle que vous vous entretuiez, pour obtenir satisfaction de voir l'ennemi mort, mais également de conserver les vivres promis. Tu pensais pouvoir la compter parmi tes quelques rares alliés, mais tu t'es complètement planté. L'erreur est difficile à encaisser. Ton jugement a été faussé par cette envie de croire encore un peu l'humanité. Envie stupide, qui finira par te faire tuer. « Quoi ? » S'attaquer à toi est une chose, mais s'en prendre à elle, c'est mettre les pieds sur un terrain miné. Tu fais quelques pas vers Diana, les sourcils sévèrement froncés. Enfermée et menacée d'être ramenée à Immortan, c'est donc à cette personne que tu étais prêt à confier celle qui compte le plus à tes yeux dans ce foutu monde de merde ? Tu allais délibérément laisser l'ennemi la ramener à son bourreau ? Tu te fais violence, pour ne pas laisser la colère l'emporter, pour ne pas la laisser se manifester. Tu préfères la garder bien au chaud, pour qu'elle éclate au moment venu, dirigée vers la bonne personne. Entity ne va pas s'en sortir aussi aisément. Elle va payer les conséquences de ses actes. Durement. « Putain de merde. Cette salope va me le payer. » Le regard que tu adresses à Diana est profondément désolé. Pour tout. Pour ce que tu lui as caché avant que tout dégénère, pour l'avoir amené dans l'antre d'une femme malveillante à son égard, et pour lui avoir fait traverser toutes ces horreurs. Tu voulais la protéger, tu voulais lui donner le meilleur de ce monde, mais t'en es pas capable. Planté là, confus, c'est douloureux de ne pas pouvoir la serrer dans tes bras, alors que tu ne penses qu'à ça depuis d'interminables minutes. Tu en as oublié les plaies qui zèbrent ton dos, qu'elle veut maintenant désinfecter. Tu hoches simplement la tête en guise de réponse, incapable de dire quoi que ce soit de plus. Elle est fébrile, tout autant que toi. Elle va mal, tout autant que toi. « Je m'en fiche. » Oui, l'alcool sur ta peau t'arrache une grimace que tu t'efforces de contenir, mais elle n'est rien en comparaison de ce pincement au cœur qui s'intensifie chaque seconde. Est-ce que tu l'as perdu ? Est-ce qu'il est trop tard pour effacer les erreurs commises ? Une fois les soins prodigués, tu vas chercher un tshirt à enfiler. Le tissu sur les plaies est particulièrement désagréable, mais tu préfères éviter de te trimballer plus longtemps à moitié dénudé. « Diana ... » C'est un appel à discuter. Maintenant il est trop tard, il te faut assumer et parvenir à t'exprimer. Mais tu n'es pas à l'aise avec les mots, et quand tu lui fais finalement face, tu ne sais même pas par où commencer. De toute ta vie, tu n'as jamais fait ça, avec qui que ce soit. Ton cœur était anesthésié par les traumatismes du passé, et elle est venue le réveiller. Tu le sens battre férocement dans ta poitrine, chaque fois que vos regards se croisent. Et là tout de suite, il est à son paroxysme. « J'ai vu ce que c'était, que d'être séparé de toi. Et je ne veux plus jamais revivre ça. » Ces journées à t’inquiéter pour elle, ces nuits à rêver d'elle. Supplice bien plus éprouvant que le fouet sur ta chair. « Je suis désolé, pour tout ce qui s'est passé. Je m'en veux de t'avoir fait traverser toutes ces saloperies, vraiment. Mais je ne peux plus simplement rester là, à te regarder, à m'efforcer de garder mes distances, alors que tout ce que je veux c'est te serrer fort dans mes bras. » Tu ne peux pas lutter contre tes sentiments, ils sont devenus bien trop intenses pour que tu parviennes à les réfréner. « J'ai besoin de toi, Diana. Besoin de toi, sans retenue. » Sans ce malaise, sans avoir l'impression de ne l'avoir qu'à moitié. Tant pis si elle décide malgré tout de mettre un terme à votre histoire qui n'a même pas encore vraiment commencé, il faut que tu exprimes ce que t'as sur le cœur. Que tu lui confesses une partie de tes sentiments, pour ne rien regretter ensuite. « Et j'ai terriblement envie de t'embrasser, mais j'ignore si j'en ai encore le droit. » Tu demandes la permission, puisque tu ne pourrais pas simplement tenter ta chance, ce serait contre les principes que tu t'imposes. Tu refuses de la brusquer, ou lui donner l'impression de la forcer. Tu accepteras sa décision, même si ça signifie avoir le coeur un peu brisé. Même beaucoup.

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Ce sont d'abord ses mains qui tremblent, puis tout son corps. Elle fait de son mieux pour se maîtriser, mais ses gestes sont imprécis, un peu brusques lorsqu'elle presse le tissu sur les plaies de Jason. Elle grimace à la vue de sa peau déchirée par le fouet, les hématomes qui semblent avoir fleuri un peu partout sur sa peau oscillent entre le noir et le jaune violacé. Il doit souffrir le martyr mais il ne dit pas un mot, il la laisse faire et elle fait de son mieux pour faire au plus vite, pour lui épargner davantage de douleur. Elle s'écarte ensuite, le laisse mettre un vêtement propre, sans savoir si c'est réellement une bonne idée étant donné que la plupart des plaies sont encore à vif, et tout en sachant également que le tissu le protégera de la poussière et autres saletés dans l'air. Mais elle ne dit rien, elle s'appuie contre la voiture et croise les bras sur sa poitrine, recroquevillée sur elle-même à la manière d'une enfant à la fois honteuse et effrayée. Jason dit son prénom mais elle ne relève pas les yeux vers lui, elle fixe obstinément le sable à ses pieds, complètement désemparée par la situation. Un étrange frisson la parcourt quand il commence par lui dire qu'il ne veut plus jamais être séparé d'elle. Vraiment ? Alors que la dernière chose qu'elle lui a dit, c'est de s'en aller. Elle l'a chassé comme un malpropre, fait preuve de méchanceté gratuite, elle s'est laissée submerger par son passé et elle en est persuadée, c'est de sa faute si Jason s'est fait prendre. Elle a vu la détresse dans son regard quand il s'est éloigné, mais elle l'a laissé partir, trop aveuglée par sa colère pour chercher à le retenir. Elle s'en veut, apparemment bien plus qu'il ne lui en veut. Il est désolé. Il veut la prendre dans ses bras. Il... a besoin d'elle ? Diana relève finalement le regard, déconcertée par sa déclaration. Elle cligne bêtement des paupières, incrédule ; voilà qu'il veut l'embrasser. Les yeux un peu écarquillée, elle secoue la tête, parce qu'elle ne comprend pas. « Je t'ai chassé... Je t'ai dit de partir... J'ai été odieuse, à cause de moi tu aurais pu... Tu as failli... » Diana secoue doucement la tête, elle a bien du mal à trouver ses mots. Rejeter l'entièreté de la faute sur Entity serait facile, mais s'ils ne s'étaient pas disputés aussi bêtement, les choses se seraient peut-être déroulées autrement. Cela de change rien à la trahison de cette garce, mais Diana ne peut pas nier ses propres responsabilités. « Pourquoi voudrais-tu m'embrasser après ça ? » Elle se pose très sincèrement la question. Elle l'a blessé, aussi bien émotionnellement que physiquement. Peut-être n'est-elle pas celle qui a abattu le fouet sur son dos, ni ne l'a frappé de ses poings... Mais le résultat est le même. Sa respiration est bruyante et saccadée, elle renifle avant d'essuyer les larmes qui coulent sur ses joues avec la manche de sa veste. « Je suis désolée, tout est de ma faute... Je n'ai jamais voulu... Je ne pensais pas que tu... » Elle ne trouve plus les mots, et finit par éclater en sanglots. Tout ce qu'elle a fait ces derniers jours, elle l'a fait pour lui, elle était alors trop focalisée sur la certitude qu'il était envie et le besoin de le sauver pour se permettre de faire face à sa culpabilité. Et à présent, il lui semble que celle-ci lui a sauté à la gorge, accompagnée des regrets et de tous ces mauvais souvenirs qu'elle pensait être parvenue à oublier. « Je suis désolée, je suis tellement désolée... » A cause d'elle, il a failli mourir. Par sa propre faute, elle a manqué de perdre la personne la plus importante de son existence. Et c'est lui qui pense ne plus avoir le droit de l'approcher ? C'est à se demander s'il n'a pas en plus pris un mauvais coup sur la tête. Il aurait eu tous les droits d'être furieux, de ne plus vouloir rien avoir à faire avec elle, et au lieu de cela il lui annonce qu'il ne peut pas vivre sans elle et la réclame. Comment ne pas être égoïste et lui céder ? Une dernière fois, elle essuie ses larmes sur ses joues et franchit la distance qui les sépare pour se jeter dans ses bras. Elle s'accroche à lui en sanglotant et en murmurant de vaines excuses entre deux respirations saccadées.  Elle aussi a besoin de lui, besoin d'être à ses côtés, besoin de l'enlacer et de l'embrasser sans retenue. Elle relève la tête, plaque ses lèvres contre les siennes presque brusquement, avide de les retrouver, et leur baiser a un goût un peu étrange, un mélange de sel, de sang et de regrets.  

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Tu comprends la colère, elle fait partie de toi. Un sentiment qui peut pousser à dire des choses qu'on regrette aussitôt. Des mots crachés comme du venin, et qui peuvent avoir un effet tout aussi néfaste que le poison. Bien sûr que tu as souffert de sa réaction, que ton cœur en berne t'a poussé à commettre des erreurs que tu n'aurais jamais faites en temps normal, mais c'est terminé. C'était il y a une semaine, et entre temps, elle t'a terriblement manqué. T'as été séparé d'elle, tu t’inquiétais pour elle, t'as été torturé, comment après tout ça pourrais-tu éprouver la moindre rancoeur à son égard ? Dans les moments difficiles, ce ne sont pas ces choses là qui comptent. Ce n'est pas à ce va t-en que tu as sans cesse pensé, c'est à tous vos beaux souvenirs. Ce dernier baiser, surtout. T'as toujours cru que c'était de ta faute, et avant sa réaction que tu juges pour le moins surprenante, tu n'avais pas réalisé à quel point elle était rongé par la culpabilité. A quel point elle se sentait responsable de ce qui t'est arrivé. « Diana, tout va bien. » Est-ce la vérité ? Est-ce que tout va réellement bien ? Non, évidemment, ton dos est abîmé et portera pour toujours les séquelles de ta détention. Mais ça n'a aucune importance. Tu es en vie, elle l'est aussi, vous vous êtes enfin retrouvés. Tu ne veux pas que cette mésaventure ne prenne une place trop conséquente dans votre histoire. T'es tombé, tu t'es écorché, mais ce n'est pas la première fois. Tu n'as pas eu besoin des durs propos de Diana pour faire des faux pas. C'est dans ta nature de foncer tête baisée, de parfois faire passer tes émotions avant ta sécurité. Ce qui se passe entre vous, ce que vous avez, c'est beaucoup trop précieux pour être gâché par une seule erreur. Erreur que tu as d'autant plus déjà oublié. Ses larmes sont comme des lames de couteaux, c'est insupportable pour toi de la voir ainsi désemparée, mortifiée par une faute que tu ne lui reproches pas une seule seconde. Et enfin, alors que tu te rapproches un peu plus pour essayer de calmer ses sanglots, elle cède, et se jette dans tes bras. Le soulagement est immense, et tu la serres fort, très fort. Tu la berces presque, cherchant à apaiser ses maux. Les nombreux baisers que tu déposes sur le haut de sa tête sont affectueux, ils accompagnent ta demi-déclaration, viennent lui prouver combien tu tiens à elle. « Je ne t'en veux pas. Je ne t'en veux pas, Diana. » Tu l'enserres de tes bras, pour la protéger de sa tristesse, de ce monde infernal. Si seulement tu pouvais essuyer chacune de ses larmes, ôter chacun de ses traumatismes. Tu serais prêt à tellement donner pour parvenir à la soulager de son passé. Pour qu'elle t'appartienne, à toi, et au présent uniquement. Tu l'embrasses sur le front, puis finalement, elle franchit la dernière ligne, met fin à ton supplice. Vos lèvres se joignent à nouveau, dans un baiser teinté de passion, mais non dépourvue d'une amertume que tu cherches à faire disparaître. Ta main glisse le long de sa nuque, pour intensifier cette étreinte retrouvée. T'es incapable de t'arrêter. Chaque fois que tu reprends ton souffle, c'est pour mieux lui insuffler à travers un autre baiser. Et pendant quelques secondes, tu crains de ne jamais avoir le cœur à te reculer. « Tu m'as tellement manqué. » Quelques mots que tu parviens à articuler pendant un bref moment de répit, avant de redévorer ses lèvres avec convoitise. Tu la rapproches toujours plus contre toi, et ton autre main vient caresser le bas de son dos, sous la veste, mais pas sous le dernier vêtement, sachant pertinemment que ce serait trop dangereux. Que la tentation est déjà trop vive pour que tu oses l'intensifier. Tu t'efforces finalement à prendre un peu de recul, sans pour autant rompre l'étreinte. « Ne pleure plus. Je suis là. » Bien vivant, en un seul morceau, et votre histoire, contrairement à ce que tu redoutais le plus, n'est pas terminée. Bien au contraire, elle ne fait que commencer. « On va partir, juste toi et moi, d'accord ? Loin de toute cette merde, un endroit où on pourra faire notre vie comme on le veut, sans avoir à regarder par dessus notre épaule. » Prendre la fuite, comme deux amants hautement recherchés qui veulent simplement vivre une vie tranquille à deux. Rien ne t'attache à cette région. Tu veux recommencer à zéro quelque part, avec elle à tes côtés. « On prend Clébard, on prend la voiture, et on se casse. Tu veux bien ? Tu veux bien partir avec moi ? » Tes mains sur son visage, tu déposes un baiser sur ses lèvres, déjà en manque d'un contact rapproché. Si elle est d'accord, tu feras juste un détour par chez Entity, et vous serez libre de tout quitter. Tant qu'elle est avec toi, le reste tu t'en fiche, même si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.

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C'est beaucoup plus qu'un baiser, c'est une demande de pardon, pour effacer les horreurs des derniers jours et faire oublier les mots échangés. L'angoisse, la peur, la culpabilité, Diana veut mettre tout cela derrière elle et ne plus jamais revivre une telle épreuve. Elle s'accroche à lui avec la force du désespoir, oubliant presque ses blessures et se collant à lui comme il l'invite à le faire. Chaque seconde perdue à reprendre son souffle est une seconde de trop, Diana n'est pas certaine de savoir comment parvenir à mettre fin à ce baiser sans que ce soit un véritable crève-cœur. Elle soupire contre ses lèvres quand il glisse sa main dans son dos, c'est difficile de ne pas en désirer davantage, la tentation est grande. Mais malgré tout, l'endroit reste dangereux, elle imagine que les hommes du gang ne tarderont pas à partir à la recherche des fuyards après avoir achevé de remettre de l'ordre dans leur quartier général. Elle hoche doucement la tête lorsqu'il lui demande d'arrêter de pleurer ; ce n'est pas le moment de faire preuve de faiblesse, il faut qu'elle se reprenne. Elle acquiesce, elle veut partir avec lui loin de tout pour pouvoir prendre un nouveau départ et peut-être espérer être heureux, enfin heureux. Après l'enfer qu'ont été leurs vies, ne le méritent-ils pas ? Elle ignore où ils pourront bien aller, mais peu lui importe. Tout ce qu'elle veut, c'est être avec lui et ne plus avoir à subir pareilles atrocités. Encore une fois elle hoche la tête sans dire un mot, avant d'essuyer les quelques larmes qui roulent encore sur ses joues. Diana s'écarte de lui à contrecœur quand l'agitation semble se rapprocher, ils sont obligés de se séparer pour monter dans la voiture et ficher le camp de cet endroit au plus vite. Mais leurs tracas ne sont pas encore terminés, il leur faut encore retourner récupérer leur dû auprès d'Entity. Cette femme que Diana aurait préféré ne jamais revoir mais qui leur a trop coûté pour qu'ils puissent la laisser s'en tirer aussi facilement. Elle est tout aussi odieuse que les autres, et si Diana n'éprouve aucune sympathie pour le chef de gang qu'elle a tué, elle n'en éprouve pas davantage pour Entity, pas plus qu'elle ne comprend ses actions. Qui a dit que pour être un bon leader, il fallait être un tyran ? Diana reste silencieuse pendant tout le trajet, épuisée, mais elle laisse sa tête reposer contre l'épaule de Jason, sans se soucier des secousses du véhicule. Elle essaie de se persuader que ce n'est plus que leur unique épreuve à traverser, qu'après cette dernière confrontation ils pourront enfin vivre librement. Presque vidée de ses forces, Diana somnole durant le trajet, et sursaute lorsque la voiture s'arrête enfin, le cœur battant, avec l'impression d'avoir fait un horrible cauchemar en étant à moitié éveillée. Elle fronce les sourcils et se redresse, immédiatement sur ses gardes. Il lui suffit d'un regard pour comprendre qu'ils étaient attendus, plusieurs hommes les menacent de leurs armes pour les inciter à sortir de la voiture. Ce que Diana fait, lentement et les poings serrés. Quand elle aperçoit Entity, qui se donne des airs de reine au milieu de ses petits soldats bien obéissants, elle la foudroie du regard. Loin d'être idiote, Diana sait que cette dernière n'attend qu'un seul faux pas pour avoir une bonne excuse de la faire tuer alors elle ne prononce pas un mot, ni ne fait preuve d'agressivité, elle se contente d'aller se tenir auprès de Jason, sans quitter Entity du regard. « Ta petite putain a tué trois de mes hommes quand elle a décidé qu'elle n'appréciait plus mon hospitalité ? » Son hospitalité ? Diana se retient tout juste de lui rire au nez. Son hospitalité... Sa prison et ses menaces ? Oh, oui, elle a vécu dans un palace pendant que Jason se faisait torturer. C'est plus fort qu'elle, Diana a un claquement de langue agacé. « Je suis désolée... » Elle serre les poings si fort que ses ongles mordent sa chair. « Désolée de ne pas avoir pris une minute sur le chemin de la sortie pour t'étrangler dans ton sommeil, garce. » Elle aussi peut jouer à ce petit jeu. Après ce qu'ils viennent de vivre, ce ne sont pas quelques hommes armés qui l'impressionnent. Peut-être est-ce stupide de lui tenir tête, mais en fin de compte, Diana est incapable de courber l'échine face à cette femme qu'elle abhorre. Si elle avait été plus près, elle aurait pu lui cracher au visage.

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S'en est décidé, vous allez partir d'ici, tous les deux. Quitter Immortan, Entity, tous ces gangs, et construire votre propre monde. Mais avant ça, il va falloir lui rendre une dernière petite visite. Quand tu regagnes la voiture, tu vois bien que Diana s'y  installe le cœur lourd, encore perturbée par les menaces d'Entity. Elle est fatiguée, épuisée par ces derniers jours qui ont été plus qu'éprouvants, pour elle comme pour toi. Sa tête contre ton épaule, tu lui offres également ta main pour qu'elle puisse te sentir un peu plus près d'elle. C'est la dernière épreuve, la dernière avant d'en avoir terminé avec toutes ces conneries. A manger, à boire, de l'essence, assez pour tenir un bon moment sans avoir à vous arrêter. De ta main libre, tu conduis d'une traite jusqu'à la forteresse d'Entity, jetant de temps à autre des regards à Diana, prête à laisser le sommeil la gagner. Tu réalises à quel point elle a pris une place importante dans ta vie. Tes sentiments sont si forts qu'ils en deviennent un peu effrayants. Tu serais prêt à tellement de choses pour elle. Y compris à affronter une armée d'hommes pour la protéger. Peut-être ce que tu vas devoir faire, si la situation dérape avec ton ancienne alliée. Si un seul de ses cheveux est abîmé, tu les tueras tous, jusqu'au dernier. Une fois arrivé, comme tu t'y attendais, le comité d'accueil est peu chaleureux. Avant de sortir, tu serres les doigts de Diana, pour la rassurer, lui assurer qu'il ne lui arrivera rien. Pas tant que tu seras là pour la protéger. Quelques armes cachées sous les vêtements, et te voilà prêt à affronter la traitresse. Tu arbores un faux sourire et une démarche nonchalante, attitude qui contraste avec la colère qui bouillonne en toi. « Alors comme ça tu nous attendais ? » Etonnant, sachant qu'elle a planifié ta mort. La fuite de Diana l'a probablement conforté dans l'idée qu'elle allait te sortir de là, et que c'est à deux que vous alliez refaire votre apparition. Face à elle, tu ne fais plus semblant de rien, quand tu l'entends désigner ta partenaire du doux surnom de petite putain. Ton regard s'assombrit, il n'est pas menaçant, il est foudroyant. Voilà le dernier pas qu'il ne fallait pas franchir. Sa dernière erreur. Si Diana montre les crocs en première, à juste titre, tu ne manqueras pas d'y venir toi aussi. Pour l'heure, tu la laisses s'exprimer, espérant qu'elle se sentira un peu mieux après ça. Toi en tout cas, ça te fait foutrement du bien de l'entendre se lâcher. Bien que garce soit encore trop gentil. « Va chercher ce que tu nous dois. » Elle ne bouge pas, ne dit pas un mot. Par pure provocation. Tu fixes son regard, pour qu'elle comprenne bien que tu n'as pas peur, et que tu ne faibliras pas. Après un long moment d'attente, après ces secondes qui s'apparentaient à un duel armé en plein far west, elle cède. « Très bien, une promesse est une promesse. Et puisque tu es visiblement increvable, je n'ai pas d'autres choix que de m'y tenir. Allez chercher les caisses. » Les hommes armés s’engouffrent entre les portes qui mènent à l'intérieur de la forteresse, pour aller chercher votre dû. Vous voilà seuls avec elle. Enfin presque, tu sais bien qu'il y a des snipers qui rôdent dans les hauteurs, prêts à vous abattre au moindre faux pas. « Je te faisais confiance, j'étais prêt à la laisser ici. Quel idiot j'ai été. Ton hospitalité a été de l'enfermer contre son gré, en la menaçant de la ramener à son bourreau. » Vouloir ta mort, c'est une chose, ici c'est chacun pour sa peau, et la trahison se cache sous chaque dune du désert. Mais s'attaquer à elle, c'est une bêtise à ne jamais commettre. « Je vais te tuer, Entity. Peut-être pas maintenant parce que j'y laisserais ma peau, mais un jour ou l'autre, je reviendrais pour toi. Une promesse est une promesse. » Elle a fait de toi un ennemi, à l'instant même où elle s'en est prise à Diana. « Oh, tu penses vraiment m'intimider ainsi ? Avec des mots ? » Son rire est moqueur. Evidemment, en position de force, difficile de sentir la menace planer. Mais bientôt, avec le temps, elle rongera son esprit. Elle craindra les ombres qui se faufilent la nuit, et se retournera avec l'étrange sensation de se sentir observée. « Tu me connais bien maintenant, y a t-il un contrat que je n'ai jamais exécuté ? » Et elle vient prendre la seconde place de la liste. Juste après Immortan. Elle sait que tu dis la vérité, et placer un compte à rebours au-dessus de sa tête est bien plus efficace qu'une arme braquée sur elle. Tu la vois perdre son calme, le rire s'est effacé, ne reste que l'hystérie. « TU OSERAIS ME TUER POUR CETTE CHIENNE ?! » Tu siffles, et aussitôt, Clébard est devant vous pour vous défendre, les crocs dehors, les grognements menaçants. « Un seul signe de ma part et il t'arrache la jugulaire. Bien avant que tes snipers ne nous atteignent. » Le chien est enragé, il sent bien que cette femme est un danger pour vous. « Je te tuerais pour l'avoir ne serait-ce que regardé. » Avec ses yeux de vipères, prête à lui injecter son poison. « Quand tes hommes reviennent, dis-leur simplement de mettre les caisses dans le coffre de ma voiture et de retourner à leur poste. Si je te vois faire ou dire quoi que ce soit d'autre, je lui donne l'ordre de te réduire en charpie. » Ils ne tardent d'ailleurs pas à revenir, leurs armes dans le dos, les mains prisent par les vivres. Ils sont sans danger. Entity le comprend bien, et elle ne tente pas de les alerter, consciente qu'elle y perdrait la vie avant qu'ils n'interviennent. Comme ordonné, ils repartent, vous laissant à nouveau tous les quatre. « La tempête de sable approche. » Oui, tu l'as déjà repéré au loin, mais ce ne sera pas la première fois que tu en affrontes une. « Je préfère la tempête à une seule minute de plus avec toi. » C'est le signal pour que Diana remonte dans la voiture. Ensuite toi, puis Clébard. Vous sortirez tous indemnes de ce merdier.

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Diana n'a pas la moindre envie de partager le même air qu'Entity, mais ils ont besoin de ce qu'elle leur a promis. De ce qu'elle leur doit. À cause d'elles, ils ont tous les deux failli mourir, et pire encore ils ont failli se perdre. Elle aurait aimé pouvoir la tuer là où elle se trouvait, mais la garce est aussi vicieuse qu'elle est prévoyante, ses larbins sont certainement prêts à les abattre au moindre faux mouvement, ou si elle en a simplement envie. Cette femme est une plaie, au même titre qu'Immortan et que le leader de ce gang qu'elle vient de tuer. Un petit sourire étire ses lèvres quand Jason montre les crocs, et lui promet que son tour viendra. Ce n'est pas forcément la stratégie la plus sage à adopter, mais Entity se croit intouchable. Il est plus que temps de la refaire descendre sur Terre, cette garce odieuse qui s'imagine avoir un droit de vie et de mort sur les individus qui l'entourent. Voilà pourquoi elle ne prend pas tout de suite les menaces de Jason au sérieux, jusqu'à ce qu'il lui rappelle être un homme de parole, contrairement à elle. Et là, son expression et son attitude changent radicalement et elle perd son calme hautain. Diana, elle, laisse échapper un rire moqueur. Voilà son vrai visage, celui d'une femme terrorisée à l'idée de chuter de son piédestal pour retourner parmi les rats. Diana ne bouge pas quand Jason appelle le chien, qui vient s'interposer entre eux, prêt à sauter à la gorge d'Entity sans hésiter si son maître le lui demande. « C'est triste. Cet animal est plus loyal que tu ne le seras jamais. » Ce serait mentir que de dire qu'elle ne rêve pas de le voir lui arracher la jugulaire pour qu'elle meurt ensuite dans une flaque de son propre sang. Mais ses hommes reviennent avec leurs provisions à ce moment, ils les chargent dans la voiture et repartent aussitôt. Et la garce essaie de changer de sujet, pour reprendre le contrôle de la situation. C'est trop tard, ils ne sont plus sensibles à ses manipulations. À quoi s'attendait-elle ? À ce qu'ils demandent à profiter encore une fois de son hospitalité le temps que la tempête ne passe, pour qu'elle puisse disposer d'eux à sa convenance ? Si elle le croyait, alors elle est encore plus stupide que Diana ne le pensait. Les poings serrés et une expression sévère sur le visage, elle se rapproche d'Entity, pour qu'elle entende très précisément tout ce qu'elle a à lui dire. « Je pourrais te tuer. Là, maintenant, sans qu'aucun de tes petits esclaves n'ait le temps de te sauver. Cela ne me prendrait qu'une poignée de secondes. Exactement ce qu'il m'a fallu pour égorger ce chef de gang qui semblait te poser tant de problèmes. » La surprise qu'elle lit dans le regard d'Entity est des plus plaisantes. Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit elle qui tue le leader. Elle l'a sous-estimée, et sans doute prend-elle brusquement conscience de son erreur. « Mais tu ne mérites pas ça... Non. Tu mérites d'avoir peur, pour ce qu'il reste de ta misérable petite vie. Je veux que tu aies peur à chaque fois que tu verras une ombre bouger à côté de toi. Je veux que tu aies peur au moindre mouvement. Je veux que tu aies peur et sursaute au moindre son hors du commun. Je veux que tu aies peur de tout et n'importe quoi. Parce que tu sauras qu'un jour, nous reviendrons pour toi. Comme il l'a dit... Une promesse est une promesse. » Cette femme, elle la hait. Pour tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle représente. Une mort rapide serait bien trop douce pour elle, elle mérite de souffrir autant qu'ils ont souffert, et autant que tous les autres avant eux. Elle lui adresse un dernier sourire menaçant avant de tourner les talons et de monter dans la voiture. Ils lui ont accordé bien plus d'attention et de temps que nécessaire, à présent Diana veut simplement  qu'ils quittent cet endroit, cette région, pour enfin pouvoir commencer à vivre.

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La tempête fait rage. Extrêmement violente, elle les a rapidement forcés à devoir se réfugier dans la première grotte sur leur chemin, qui les abrite seulement du plus gros, notamment de la foudre et des tornades sablonneuses. Condamnés à rester dans la voiture jusqu'à ce que l'extérieur redevienne sûr, ils ne peuvent qu'attendre que la tempête passe. Seul réconfort, ils se savent en sécurité, personne ne pourrait survivre à l'extérieur tant c'est dangereux. Peu friand des tempêtes et autres orages, le chien s'est réfugié sous l'un des sièges avant de la voiture, et après quelques caresses rassurantes s'est endormi. Sur la banquette arrière, Diana est blottie dans les bras de Jason, sa tête contre son épaule. Après avoir manqué de le perdre le contact est nécessaire, presque vital. Ce n'est pas ainsi qu'elle aurait aimé prendre conscience de ses sentiments à son égard, mais cela a au moins eu le mérite d'être efficace. Terriblement efficace. Elle n'a pas dit un mot depuis de longues minutes, mais le silence n'est pas pesant, il a au contraire quelque chose de rassurant. Il n'y a qu'eux, perdus au milieu de nulle part, inatteignables. Pour la première fois depuis des mois, Diana se sent parfaitement en sécurité. Après un moment elle se redresse et passe ses bras autour de son cou avant de poser son front contre le sien. C'est étrange, elle se sent apaisée, et pourtant son cœur bat furieusement dans sa poitrine. « Jason, je... » Elle ne sait même pas par où commencer. Quoi lui dire, et comment lui dire. Elle n'a jamais fait de déclaration à quiconque, parce qu'elle n'a jamais rien ressenti de tel pour quiconque. Tout est nouveau, à la fois grisant et effrayant. Puisqu'elle ne parvient pas à trouver les mots adéquats, elle l'embrasse, plus familière avec cet exercice, et de plus en plus dépendante de ses lèvres et de leurs baisers. Elle l'aime. Elle ne sait pas comment le lui dire, mais elle l'aime.

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Certains diraient que dans un monde aussi chaotique que le votre, les sentiments sont décuplés, mais trompeurs. Qu'ils ne sont qu'une illusion, nés d'un besoin impérial de réconfort. Peut-être pour les autres, mais pas pour vous. Diana dans tes bras, ton cœur bat à tout rompre. Depuis votre départ de chez Entity, vous vous êtes réfugiés pour éviter le plus gros de la tempête. T'as bien compris à quel point son aversion envers ton ancienne alliée était coriace. Et même si t'as été impressionné par son mordant de tout à l'heure, désormais tu cherches avant tout à l'apaiser. Tes doigts glissent dans ses cheveux, tes lèvres viennent déposer quelques baisers sur son front et le dessus de sa tête. Tu es aussi doux que tu peux l'être. Tu veux qu'elle soit bien, qu'elle se sente protégée et en sécurité. Qu'elle sache que tu ne laisseras jamais rien lui arriver. Et ce à compter du jour où tu l'as rencontré. Quand tu l'as récupéré sur cette route, épuisée physiquement et mentalement, cible des menaces du désert. Tu revois ce flingue sur sa tempe, prête à tirer, à s'ôter brutalement la vie. Tu ignorais encore à côté de qui, et de quoi tu serais passé. Un bonheur qui se serait éteint avant même de naitre. A cette pensée désagréable, tu la serres encore un peu plus contre toi, pour t'assurer qu'elle est bien là. Tu sens son odeur, tu l'écoutes respirer, sa présence est indéniable, mais ce n'est pas assez. Tu as besoin de plus. Tu ne parviens plus à te contenter de ce que vous avez déjà. Quand elle se redresse pour poser son front contre le tien, ton cœur s'affole un peu plus. T'es presque certain qu'elle éprouve la même chose que toi. Cette épreuve a été fatidique. Vous avez été séparés, vous en avez terriblement souffert, mais la distance a aussi été révélatrice. Tu ne peux plus vivre sans elle. Après avoir passé un mois et demi à ses côtés, il t'est impossible d'imaginer un avenir où Diana n'y figure pas. Tu n'en veux, tu le refuses. Ta main glisse sur sa joue, juste avant qu'elle ne scelle vos lèvres d'un nouveau baiser. Tu l'embrasses avec douceur et sensualité, comme tu embrasserais celle que tu aimes. Et c'est exactement ce qu'elle est, pas vrai ? T'es tombé amoureux d'elle, tu t'es engagé sur un chemin sinueux à l'issue incertaine. Mais là tout de suite, tu te fiches bien des risques encourus. A mesure que le baiser se prolonge, il gagne en intensité, et c'est très compliqué pour toi de retenir tes gestes, de contenir tes émois. C'est pourquoi tu y mets fin, le moins brutalement possible. Tu dois d'abord être certain que c'est bien ce qu'elle veut. Quand tu plonges ton regard dans le sien, tu cherches à y trouver une réponse. Il n'y a que là que tu puisses la trouver. « Je sais. » Par là, tu entends beaucoup de choses. Tu sais ce qu'elle a cherché à te dire, puisque c'est aussi ce que toi tu ressens. Tu sais, et ce n'est pas grave si elle ne parvient pas encore à l'exprimer, tu ne lui demandes pas de le faire. Tu n'y arrives pas non plus. Ces sentiments sont forts, terriblement forts, et nouveaux pour vous deux. Ce n'est pas grave si vous êtes un peu confus. Vous apprenez seulement à les découvrir, et un jour vous parviendrez à clairement les confesser. Pour l'heure, vous savez. Tu sais ce qu'elle ressent pour toi. « Moi aussi. » Et maintenant elle sait ce que tu ressens pour elle. Si elle ne savait pas déjà. La réciprocité est évidente, mais désormais elle est annoncée. Pas besoin de mots pour vous comprendre, c'est l'une des plus belles facettes de votre relation. Comme si vous étiez liés par une force surnaturelle, ou du moins qui vous dépasse. Tout, tout est naturel. Pour la première fois depuis que vous vous êtes trouvés, tu vas lui donner plus. Et plus encore, si elle le veut bien. Cette fois tes lèvres ne viennent pas trouver les siennes, mais après avoir délicatement dégagé son cou, c'est là qu'elles se posent. Tu l'embrasses, déposes de brefs baiser sur sa peau, sur ces parcelles que tu n'avais encore jamais touché de tes lèvres. Une partie de son corps encore vierge, que tu découvres avec une envie certaine, mais aussi une douceur incontestée. Tu te presses contre elle, et t'autorises à laisser tes doigts s'engouffrer sous ses couches de vêtements, pour venir caresser son dos. Vous n'avez jamais été aussi loin, et si elle ne te retient pas, tu ne t'arrêteras pas là.

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Diana n'est pas certaine de savoir sur quel chemin elle vient de s'engager, mais ce dont elle est certaine, c'est qu'elle ne fera pas demi-tour. Ces derniers jours ont été éprouvants, mais à présent elle est sûre de ce qu'elle éprouve pour lui, sûre de ce qu'elle veut. Son rythme cardiaque accélère en même temps que leur baiser gagne en intensité, elle meurt d'envie de laisser ses mains se faire un peu plus aventureuses, sans encore oser le faire. Elle manque de souffle, mais ne le réalise qu'au moment où Jason met fin à leur baiser pour trouver son regard. C'est étrange d'être regardée ainsi. Nouveau, presque effrayant, mais terriblement grisant. Sans lâcher son regard, elle glisse sa main sur sa joue, un geste plein de tendresse, l'équivalent de tous les mots qu'elle ne parvient pas à prononcer. Il sait. Il a compris ce qu'elle essayait désespérément de lui dire sans y arriver, parce que tout est encore nouveau pour elle, elle apprend à maîtriser ces nouveaux sentiments, avec lesquels elle n'était pas familière avant de faire sa rencontre. Il sait, et il ressent la même chose à son égard. Plus que toute autre chose, c'est rassurant. Rassurant de se savoir aimée, protégée, respectée. Jason n'a jamais eu le moindre geste déplacé à son égard, pas même lorsqu'elle était au plus mal et qu'un autre aurait saisi l'occasion de profiter d'elle sans se poser de questions, comme tant d'hommes le font dès qu'ils croisent la route d'une femme en position de faiblesse. Jason n'est pas comme eux, il est différent, un parmi des milliers. Elle prend une profonde inspiration pour soulager sa poitrine comprimée par l'émotion et se redresse pour lui faire face, une lueur nouvelle dans le regard. Il écarte doucement ses cheveux pour dégager son cou, et elle frissonne quand il pose ses lèvres contre sa peau. Elle frissonne, parce que d'abord et bien malgré elle, elle se remémore ceux qui ont essayé de prendre de force ce qu'elle refusait de leur donner. Elle frissonne, parce que tous ces souvenirs odieux sont balayés par la douceur de Jason, la tendresse de ses baisers. Peu à peu elle se détend, se laisse aller contre lui et s'abandonne aux sensations qu'il lui fait découvrir. Jamais Diana n'aurait pu imaginer que les choses puissent être aussi... Agréables, quand elles ne sont pas forcées, imposées dans une violence extrême. Un peu hésitante, elle pose ses mains contre son torse avant de les glisser sous son t-shirt qu'elle soulève, sa peau est tiède, presque brûlante, ses muscles se tendent sous ses doigts. Il fait de même, ses mains glissent sur la peau de son dos, chaque caresse est une découverte, et c'est bien la première fois que lorsqu'un homme la douche, Diana en réclame davantage. Elle s'écarte un peu, d'abord incertaine, et puis retire sa veste, et le vêtement qu'elle porte dessous. C'est sa façon à elle, non seulement de signifier son consentement, mais de s'approprier le contrôle de la situation, contrairement à toutes les autres fois. Elle ne se débat pas pour échapper à des mains qui la dégoûte, elle se dénude pour le seul homme qu'elle ait jamais aimé. Parce qu'elle lui fait confiance, elle n'a pas peur de lui, elle ne craint pas qu'il lui impose quoi que ce soit. Et c'est justement la raison pour laquelle elle se sent à l'aise, à peine angoissée. Tout va bien, c'est ce qu'elle veut, ce dont elle a envie. En même temps qu'elle retourne l'embrasser, elle attrape le bas de son t-shirt qu'elle fait remonter sur son torse pour ensuite le lui retirer, et quand elle presse son corps contre le sien, sa peau contre la sienne, c'est sa façon à elle de lui dire que oui, elle veut franchir ce cap avec lui. Oui, elle en a envie et oui, elle l'aime et lui fait confiance au point de vouloir qu'il la lave de toutes les horreurs dont elle a été victime en lui appartenant pleinement, entièrement et sans conditions.

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Jamais tu ne t'étais senti aussi fébrile avec une femme. Ces gestes que tu exécutes d'habitude machinalement, avec empressement mais précision, deviennent presque maladroits. T'as conscience de ce que ça représente pour elle. Voici l'étape la plus importante de votre relation, celle qui vous liera pour toujours. Ne faire qu'un avec une autre personne, quand ce n'est pas qu'un simple assouvissement de ses besoins, c'est une preuve d'amour et d'appartenance. Dans le cas de Diana, c'est encore plus que ça. Après toutes les horreurs qu'elle a traversé, se donner à un homme est un petit miracle. Un miracle que tu n'as jamais eu pour but premier d'accomplir. Dans le fond, ce que tu veux vraiment, c'est son bien être, son bonheur, qu'elle se sente à l'aise avec toi. Evidemment, t'unir à elle t'as traversé maintes fois l'esprit, qui pourrait rester insensible à sa beauté ? Sans parler de ces sentiments croissants qui se sont ajoutés à l'équation et l'ont rendu soudainement bien plus compliquée. Mais cependant, malgré tout ça, tu aurais pu tenir encore plusieurs mois sans la toucher, à te contenter de vos baisers. Oui, c'est devenu de plus en plus dur. Oui, plus les jours passaient et plus tu devais te retenir de pousser tes caresses. Mais tu aurais compris qu'elle se refuse plus longuement à toi. Ces monstres ont martyrisé sa chair et son esprit, les souvenirs frappaient continuellement à sa porte jusqu'à ce que tu parviennes un peu à l'apaiser. T'as chassé les démons de son passé pour les remplacer par quelque chose de plus beau. Des caresses sur un bras, dans les cheveux, des étreintes pleines de douceurs, l'embrasser avec tendresse, toutes ces affections qu'elle n'avaient pas connu depuis bien longtemps. Qu'elle avait même oublié. Pour finalement en arriver là, dans cette voiture. Ton cœur n'a jamais battu aussi fort. Et quand tu sens ses mains vagabonder sur ton torse, s’engouffrer sous ton tshirt, ta respiration se saccade. La sensation est galvanisante. Finalement, n'aurais-tu pas besoin, toi aussi, d'être réconforté ? Après toutes ces années d'errance, à être rongé de culpabilité, accoutumé à la violence, Diana est une délivrance, une rédemption. Tu lui as dit que tu avais partagé les draps de plusieurs femmes, mais que jamais tu n'avais fait l'amour. Malgré ton expérience, ce qui est en train de se passer entre vous est nouveau. Toi aussi tu hésites. Toi aussi tu as un peu peur. T'aimerais tellement que tout se passe bien. Qu'elle y trouve du plaisir, et faire disparaître ses dernières craintes. Tu le veux tellement, que la pression est réelle et parfois paralysante. Sa veste et son premier vêtement tombent. Entre deux baisers, ton tshirt vient rapidement les rejoindre. Vos peaux se frôlent, elles se découvrent, s'adoptent déjà. T'es hypnotisé par son regard, incapable d'en décrocher. Tu détailles ses iris, et ta main vient naturellement caresser sa joue, pour ne jamais briser le contact. C'est insensé d'éprouver autant pour quelqu'un. Tu pourrais lui dire que tu l'aimes un millier de fois que ce ne serait pas suffisant, et à mille lieux de ce que tu ressens vraiment pour elle. Son consentement est précieux. C'est une responsabilité que tu vas pleinement assumer. Tu l'embrasses sur les lèvres, en guise de promesse d'être l'amant le plus doux et prévenant qu'il soit. Avec toujours cette même délicatesse, tu l'allonges sur la banquette arrière. Et pour ne pas presser les choses, tu déposes de multiples baisers sur son corps partiellement dénudé. T'aimerais savoir ce qu'il se passe dans sa tête. A t-elle quelques craintes, ou est t-elle aussi impatiente que toi ? Bien que les deux ne soient pas incompatibles, il y a forcément un état d'esprit qui prend le dessus sur tous les autres. Le confort est sommaire, mais il sera suffisant. Quand deux êtres se convoitent autant que vous, il en faut bien plus pour perturber l'étreinte. Tu déboutonnes son pantalon, et le fais glisser le long de ses jambes pour l'en défaire. Avec douceur, jamais d'empressement. Tu veux être le parfait opposé de tout ce qu'elle a vécu par le passé. Tu fais ensuite de même avec le tien, déjà serré dans ce tissu qui te comprime. Le désir que tu éprouves pour elle est désormais à son paroxysme. Pendant un instant, tu la détailles. Tes yeux parcourent son corps, et à nouveau, t'es frappé par sa beauté. Cette femme est de loin la plus belle que tu n'aies jamais vu. Chaque jour tu t'en étonne encore. « T'es magnifique. » Sur tous les points. Ce n'est pas d'une simple apparence dont tu es tombé amoureux, c'est de tout ce qu'elle représente, c'est ce qu'elle te fait ressentir, et tellement de choses encore. Quand tu t'allonges par dessus elle, tu prends soin de ne pas l'écraser de tout ton poids, et tu scelles vos lèvres, dans un baiser marqué par la même fièvre que vos peaux brûlantes. Ta main caresse sa jambe, remonte jusqu'à sa cuisse, et s'attarde un peu plus longuement entre elles. Tu joues, te calques sur ses réactions. Ça n'a rien de vulgaire, loin de là, c'est une façon pour toi de commencer à lui donner du plaisir. Tu fais le choix d'être un peu entreprenant, pour que tout se fasse naturellement. De toute évidence, quoi qu'il arrive, si quoi que ce soit ne lui convient pas, tu seras toujours à l'écoute, prêt à arrêter sur le champ. Pour l'heure, tu lui offres les caresses les plus osées de votre relation, sans rompre ce baiser qui monte en intensité. A nouveau, tu veux prendre ton temps, lui laisser l'occasion de découvrir ton corps, mais également le sien.

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Rien de tout cela n'est anodin pour Diana. C'est même, au contraire, une étape extrêmement importante qu'elle s'apprête à franchir avec Jason. Jusque là, aucun homme ne l'a touchée avec son accord, aucun n'a été tendre ou délicat. Elle se souvient bien trop clairement de ces luttes dont elle ressortait écorchée, la peau couverte d'hématomes et son estime de soi brisée. C'est un miracle qu'aucun ne soit parvenu à ses fins. Un autre encore qu'elle se sente suffisamment à l'aise avec Jason pour bien vouloir lui donner ce que d'autres ont essayé de lui arracher. Mais elle lui fait confiance, et elle espère qu'il mesure réellement l'importance de son geste, qui lui demande aussi une certaine dose de courage. Plus qu'une preuve de confiance, c'est une preuve d'amour, peut-être plus importante que toutes les autres. Sa façon de la regarder la fait frissonner, sa caresse sur sa joue la fait rougir. Il l'embrasse tendrement avant de l'allonger en douceur sur la banquette, et Diana constate avec soulagement qu'elle n'éprouve nulle envie de lui échapper, que ses réflexes de fuite semblent avoir disparu. C'est une victoire contre ses démons, elle s'est enfin réapproprié son corps, et avec lui la liberté de vivre comme elle l'entend. Elle laisse ses mains glisser sur Jason, sans oublier les plaies qui marquent son dos, elle doit lutter contre l'envie de le serrer contre elle pour ne pas risquer de lui faire mal, même s'il semble s'en moquer parfaitement. Elle retient son souffle quand il défait l'attache de son pantalon pour ensuite le lui retirer, dévoilant ainsi son corps presque entièrement. Puis sa respiration accélère, elle accompagne ses gestes quand il fait de même avec son propre vêtement, elle ressent un mélange d'impatience et d'appréhension, mais l'envie de le découvrir et de se découvrir avec lui est la plus forte. Le regard qu'ils échangent la fait frissonner, ses paroles lui font monter le rouge aux joues. Pour la première fois, ressentir le poids d'un homme sur elle est rassurant, ce n'est ni violent, ni effrayant. Elle noue ses bras autour de son cou pour le tenir contre elle quand il revient l'embrasser, et ce baiser là est encore plus intense que les précédents, la fièvre est commune, les envies partagées. Diana s'essaie finalement à quelques caresses plus osées, ses doigts vagabondent sur son torse pour découvrir ses muscles, puis un peu plus bas. Elle se tend sous son contact, une sensation de chaleur extrême envahit son bas-ventre, les sensations qu'il lui procure son inédites, et bien plus plaisantes qu'elle ne l'a jamais imaginé. Elle doit rompre leur baiser, pour laisser échapper un soupir mêlé à un gémissement, elle s'accroche fermement à ses épaules comme si elle craignait qu'il ne lui échappe. Elle a oublié la tempête qui fait rage à l'extérieur, malgré le sable qui cogne contre les vitres, les bourrasques assourdissantes. Il n'y a plus que lui, plus qu'eux, et leur étreinte. Un peu plus entreprenante, elle lui retire son dernier vêtement et le laisse faire de même avec le sien, puis elle retrouve ses lèvres pour un énième baiser passionné et langoureux. Malgré un désir de plus en plus pressant, elle tient à profiter encore un peu de lui de cette façon, ses doigts s'accrochent à ses cheveux, le laisse prendre place entre ses cuisses. Quand elle n'y tient plus, elle enfouit son visage contre son cou et dépose des baisers brûlants sur sa peau entre deux soupirs. Elle ne dit rien, parce qu'elle ne pense pas en avoir besoin. Elle se sent prête, elle a envie de ne faire qu'un avec lui, envie d'être aimée comme jamais auparavant. Parce que c'est ce dont elle a désespérément besoin, être aimée, simplement aimée.

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

Where must we go, we who wander this wasteland, in search for our better selves.

Tes muscles se contractent sous ses caresses, façonnant ainsi ton dos et ton abdomen. Des frissons te parcourent l'échine à chaque frôlement. Ton cœur est menacé d'imploser, tant la sensation est accrue. Sa peau est douce, du bout des doigts tu y dessines des motifs imaginaires, sans presque jamais la lâcher du regard. Il y a énormément de tendresse dans vos gestes, une complicité qui vous met à l'aise, et vous incite à oser un peu plus. Tu lui souris, de temps en temps, un rappel du lien qui vous unie, de la confiance qu'elle t'a accordé et que tu mesures à sa juste valeur. Il te revient la tâche ardue de la sauver d'elle-même et de son passé. De lui montrer qu'elle peut trouver du plaisir à s'étreindre avec un homme, quand tout est consentement. Mieux, entre vous, c'est de l'amour. Un amour qui guide votre conduite, moteur de vos actions. Etape après étape, minute après minute, tu pousses tes caresses, accentues tes ardeurs, et ta respiration s'amplifie, presque douloureuse. Ses lèvres, il t'est difficile de t'en passer. Elles sont charnues, un peu rougies par ta barbe et l'intensité de vos baisers. Tu t'en défaits, mais rapidement tu y cèdes à nouveau. Tu cherches sa langue, doucement, sans jamais forcer ce qu'il ne t'est pas autorisé. A la merci d'un désir de plus en plus fulgurant, tu peines à trouver l'air nécessaire, et tes soupires sont fréquents. Elle semble prendre plaisir de tes doigts qui s'agitent avec dextérité, ce qui t'incite à lui donner encore et encore, sans répit. Son premier gémissement accroit ta fébrilité. Tu sens déjà que tout ton corps est terriblement sensible. Un effleurement est déjà une incitation à la lascivité. Désormais entièrement nus, vous êtes si proches de vous unir. La lubricité vous frappe, dehors le monde n'est que chaos, mais il vous importe peu, puisque vous venez de créer le votre, dans cette voiture. Un monde de luxure, de passion et de désir. Les vitres, embuées, vous brouille la vue extérieur, comme si tout vous incitez à profiter de cet instant présent. Elle s'accroche à toi, dépose de sensuels baisers contre ton cou, et tu n'y tiens plus. Et tu sais, qu'elle en a tout autant envie – et besoin ? - que toi. Alors que tu assembles vos deux corps avec la précaution d'une première union, tu ne parviens pas à maintenir ton regard dans le sien, assailli par une première vague de plaisir. Paupières closes, tu ne retiens pas le gémissement qui s'échappe d'entre tes lèvres. La danse de ton bassin est maitrisée, toujours attentif à ses réactions. Tantôt lent, pour laisser le temps au contentement de s'imposer, tantôt plus rythmé, quand tu la sens s'abandonner chaque fois un peu plus. Elle comprend qu'il lui faut complètement lâcher prise, et c'est exactement ce qu'elle semble faire, à mesure que tes mouvements s'intensifient. Tu embrasses son cou, dévores ses lèvres, c'est elle toute entière que tu veux combler. Après quelques minutes, afin de ne pas lui imposer une domination trop longue, tu glisses ta main dans son dos, et la redresse en même temps que tu t'assois sur la banquette. Torse contre sa poitrine, tu la laisses prendre le contrôle de l'étreinte. Son rythme. Ses envies. Mais tu n'en demeures pas inactif pour autant, accompagnant ses mouvements, et murmurant son prénom à l'oreille d'une voix fiévreuse et essoufflée. Quand ce ne sont pas des gémissements incontrôlables que tu soupires contre son cou. Que tu étouffes contre sa bouche. Tes doigts agrippent sont dos, y laissent des traces de vous aimer trop fort. Votre osmose est totale. Et jamais tu n'avais éprouvé un tel plaisir à enlacer une femme. Tout ce que tu espères, c'est que l'enchantement est réciproque. Ou à défaut d'être à son paroxysme – ce qui serait normal de part cette première expérience – qu'elle y tire malgré tout une satisfaction et un bien-être jusqu'à présent inconnu. Ressens t-elle combien du l'aimes ? Mais l'aimes-tu seulement assez ? Correctement ? Dans le doute, tu te donnes encore plus. Toujours plus. Pour tenter, du mieux que tu peux, de correspondre à ses attentes. D'être celui qu'il lui faut. De devenir l'amour de sa vie. Comme elle est devenue le tien.