dark paradise (jason)

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Peu à peu, elle oublie tous les autres. Chacune de ses caresses est un baume sur les plaies de son esprit. Elle oublie ceux qui ont fait fi de son consentement. Ceux qui ont cru qu'elle n'était qu'un objet qu'ils pouvaient s'approprier sauvagement, brutalement. Ceux qui ont eu la certitude que son corps n'était qu'un moyen pour eux de prendre du plaisir, ou de s'assurer une descendance. Avec Jason, c'est différent. Elle s'offre librement à lui, et il ne demande rien de plus que ce qu'elle veut bien lui donner. Voilà pourquoi elle se sent à ce point rassurée avec lui. Dès le premier jour, il a respecté son intimité, ne l'a jamais touchée sans son accord. Alors elle se donne pleinement à lui, sans retenue. C'est un privilège, un véritable cadeau, qu'elle n'aurait offert à aucun autre que lui. Leurs corps sont brûlants, Diana a l'impression qu'un incendie ravage son bas-ventre ; elle n'y tient plus, elle ne veut plus faire qu'un avec lui, sentir l'homme qu'elle aime en elle. Elle veut qu'il soit le premier, que quoi qu'il puisse lui arriver, personne ne lui enlèvera cette victoire, celle de s'être offerte pour la première fois à l'homme de son choix. Elle s'accroche à ses épaules, enfonce ses ongles dans sa peau quand il s'unit à elle avec douceur, elle retient son souffle, anticipant une douleur... qui ne vient pas. Elle se mord la lèvre et bascule la tête en arrière quand il entame ses premiers mouvements, il lui faut un instant pour s'habituer aux sensations nouvelles procurées par leur étreinte. Ses ongles s'enfoncent dans sa peau, elle soupire de contentement, et resserre ses cuisses autour de ses hanches en même temps qu'elle l'enlace étroitement pour pouvoir enfouir son visage contre son cou. Encore novice, un peu maladroite, Diana laisse Jason la guider, contrôler leur étreinte, sans pour autant avoir l'impression qu'il lui impose ses propres envies. Il est attentionné, elle le ressent dans chacun de ses gestes. Quand il se redresse et l'entraîne avec lui, elle se retrouve assise sur lui, sa poitrine contre son torse. Instinctivement, elle se met à se mouvoir doucement, les paupières closes pour tout ressentir plus intensément. Entre deux soupirs, entre deux gémissements, elle va retrouver ses lèvres pour échanger avec lui des baisers langoureux. C'est bien plus intense et bien plus plaisant qu'elle ne l'imaginait, et sans doute que les sentiments qu'ils ressentent l'un pour l'autre y sont pour beaucoup. Ce qu'ils vivent est rare et précieux dans un monde comme le leur. Un monde où tout peu basculer en une minute, un monde où la survie est une lutte de tous les instants. Mais cette nuit, le monde s'est réduit à l'intimité de leur voiture, à leur étreinte, à leur amour. Ses caresses dans son dos la font frissonner, le moindre contact est électrisant. Elle n'a pas assez de souffle, ni même encore assez de courage pour lui avouer qu'elle l'aime, mais elle espère qu'il le ressent clairement à travers leur enlacement et ce don d'elle-même qu'elle lui fait. Après quelques instants, elle se rallonge sur la banquette et s'empresse de l'attirer de nouveau contre elle, pour l'embrasser, le sentir au plus près. Une fine pellicule de sueur recouvre leurs peaux, leurs soupirs se mêlent en même temps que leurs corps. Diana est bouleversée par ce qu'elle découvre, ce mélange parfait de plaisir et d'émotion, toutes ces choses qu'elles croyaient au pire inexistantes dans leur univers, et au mieux superflues. Elle s'est trompée, sur toute la ligne, et n'est pas mécontente d'apprendre de ses erreurs. Avec peine, elle met fin à leur baiser, parce qu'elle veut le regarder. Elle veut le regarder, alors elle prend son visage entre ses paumes, et ses prunelles accrochent les siennes. « Merci... » Le seul mot qu'elle parvient à articuler. De l'avoir sauvée, protégée. De l'aimer malgré son caractère qu'elle sait compliqué, malgré ses traumatismes qui la poussent souvent à avoir des réactions démesurées. Un mot, rien qu'un mot, mais lourd de sens.

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

Where must we go, we who wander this wasteland, in search for our better selves.

Jamais, tu n'avais connu de telles sensations. Ton corps tremble, pour la première fois sous le joug d'un plaisir aussi intense. T'aimerais pouvoir l'embrasser plus longuement, mais t'es incapable de clore tes lèvres trop longtemps, tes gémissements prennent le dessus sur tout le reste. Alors souvent, tu te rabats sur ses épaules, son cou, que tu couvres de baisers lascifs, et la soulève parfois pour pouvoir atteindre sa poitrine. Toute sa peau est un terrain de jeu, où tu te complais, sans te lasser une seconde. Ce n'est que votre première étreinte, il y a encore tellement de choses que t'aimerais lui faire découvrir, d'autres sensations, toutes ferventes et portes vers de nouveaux plaisirs. Tu fais écho à ses soupires, soulagé de l'entendre exprimer son contentement. Ta plus grosse crainte, celle que tu ne parviennes pas à la satisfaire, est balayée d'un revers. Votre force, et ce malgré ce manque d'expérience, c'est votre amour, indéniable, fort, puissant. Ses regards t'embrassent, ses caresses t'exaltent, ses baisers te font complètement perdre la raison. C'est une danse peut-être encore un peu maladroite, mais sensuelle, et pleine de passion. Vos positions s'inversent à nouveau, tu la surplombes, et reprends tes mouvements de bassin, toujours plus poussés, mais jamais au détriment d'une certaine douceur. Une tendresse qui ne t'est même pas imposée, elle te vient tout naturellement, désireux que tout se passe au mieux. Vous vous embrassez, encore et encore, malgré votre manque de souffle. Rien ne pourrait vous en empêcher. Et tu sais que même si cela devait vous coûter la vie, vous seriez incapable de vous en passer. Alors tu l'embrasses, ton corps pèse sur elle, répondant au besoin de la sentir contre toi. Quand vos regards se croisent, après qu'elle ait posé ses mains sur tes joues, tu ressens déjà ce qu'elle a besoin de te dire, désormais intimement lié à elle. Ce merci, il signifie un millier de choses, et il est réciproque. Avant Diana, tu n'aurais jamais pensé éprouver des sentiments aussi forts. Ni oser envisager un avenir plus serein. Tu t'étais toujours persuadé que ta vie allait se résumer à parcourir le désert, en quête de quoi survivre. Un au jour le jour un peu triste, sans véritable but. Mais depuis que tu l'as rencontré, tu vois les choses complètement différemment. Elle t'a fait croire au bonheur. Elle t'a prouvé qu'il était possible de vivre heureux, même si le monde autour est malade. Vous étiez destinés à vous trouver sur cette route. T'en es persuadé. Ça ne peut pas être plus clair que ça l'est maintenant, au paroxysme de votre intimité. Tu ne réponds pas, tu te contentes de lui sourire, touché et ému. Et si elle fait un peu attention, elle verra dans le fond de tes yeux à quel point tu lui cries je t'aime. Ce que tes lèvres ne parviennent à exprimer, ton regard le fait. Quand tu t'agites à nouveau, tu sais que tu n'en plus pour très longtemps. Alors tu fais tout ton possible pour lui faire ressentir encore un peu de plaisir – encore plus ?. Tu te redresses, prends appuie sur le haut des sièges, lui offrant ainsi tout le loisir de détailler ton corps. Tu sais que ça peut être terriblement excitant, et tu ne te prives d'ailleurs pas de faire de même. Tout est plus accru, les gémissements plus forts, plus rapprochés, jusqu'à la dernière vague. Au dernier instant, tu brises l'étreinte. C'est l'explosion de tous tes sens. Une sensation qui te fait vibrer, et que tu ne cherches pas à maitriser. En sueur, essoufflé, tu trouves malgré tout la force d'abattre un siège pour accéder au coffre, et en sortir de quoi vous rafraichir et vous couvrir. Seulement là, tu prends le temps de retrouver tes esprits. Ta respiration est haletante, mais t'es un homme comblé. Le regard et le sourire que tu adresses à Diana sont emprunt d'une forte complicité. « C'était ... » Tu cherches les mots, mais aucun ne te vient. Tu n'as pas besoin d'en trouver. Elle comprendra parfaitement où tu veux en venir. De la couverture que tu as récupéré, tu l'enroules avec précaution, pour ne pas qu'elle attrape froid, et l'incite à se loger contre toi. Si toi tu t'es senti plus vivant que jamais, t'espères qu'elle partage ton enthousiasme. « Est-ce que ça va ? Je ne t'ai pas ... » Fais mal ? Pas été trop brutal ? Sa virginité, ce cadeau qu'elle t'a fait, c'est important. Et tu réalises qu'elle est même plus primordiale que le plaisir que tu as pris pendant l'étreinte. Si elle l'a vécu différemment, pour toi, ça n'aura plus la même valeur. Si le partage n'a pas été total, la déception sera forcément de mise. C'est aussi un peu ça l'amour, toujours vouloir faire passer l'autre en premier.

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À peine en âge de comprendre quelle place occupe le sexe dans une société retournée à l'âge de pierre, Diana s'est fait la promesse de ne jamais laisser aucun homme s'imposer à elle. Plutôt mourir que de subir pareille torture. Des femmes violées, battues, humiliées, elle en a vu des dizaines. Certaines n'étaient plus que des coquilles vides qui ne survivaient plus que grâce aux miettes d'instinct qu'il leur restait. Un destin devenu malheureusement ordinaires pour les femmes, mais que Diana n'aurait pas pu supporter. S'offrir librement à Jason, c'est plus qu'un acte amoureux, c'est un choix. Un choix dont on a essayé de la priver tellement de fois qu'elle en a perdu le compte. Alors cette décision vaut tout pour elle. C'est ce qu'elle a voulu, et aucun homme ne pourra jamais lui arracher les souvenirs de ce moment. Un moment parfait, un mélange savamment maîtrisé de tendresse et de passion, les sentiments et les émotions se mêlent au plaisir qu'elle découvre et apprécie un peu plus à chaque mouvement, à chaque seconde. Son regard, ses baisers, ses caresses, tout la fait vibrer de contentement et la pousse à en réclamer toujours davantage. Elle s'accroche à ses épaules, puis laisse ses mains glisser sur lui quand il se redresse, exaltée par la vue de son corps au dessus du sien. Leur étreinte est de plus en plus intense, et même sans connaître encore assez bien ses propres réactions et besoins, elle comprend que leur union arrive à son apogée. Alors elle bascule la tête en arrière, se mord la lèvre avant de laisser échapper un long gémissement qui témoigne du bien-être et du plaisir qu'il lui fait ressentir. Essoufflée, en sueur et le corps encore brûlant, il faut à Diana quelques instants pour retrouver ses esprits, tant elle est bouleversée par leur étreinte et par tout ce que Jason lui a fait ressentir en l'aimant de la sorte. « Merveilleux... C'était merveilleux. » Des mots qu'elle n'aurait jamais cru prononcer un jour en parlant d'un acte charnel avec un homme. Mais merveilleux, ça l'a été. Au delà de tout ce qu'elle a un jour pu imaginer en songeant à cela, trop habituée aux terribles histoires de ses consœurs pour songer à l'amour et à la passion. Elle lui sourit, avant de se redresser pour qu'il puisse l'enrouler dans la couverture avec plus de facilité, et va se blottir contre lui. Elle l'enlace et pose sa tête contre son torse ; son corps cogne encore furieusement à l'intérieur de sa poitrine. « Non. Non, tu ne m'as pas fait mal. Tu as été parfait. » Elle relève la tête pour pouvoir déposer un baiser sur sa joue, pour le rassurer. Non, il ne lui a pas fait mal, il ne lui a pas fait peur, il ne l'a pas brusquée. À aucun moment elle ne s'est sentie en position de faiblesse, elle n'a pas eu l'impression qu'il lui imposait quoi que ce soit. Il a su balayer ses doutes et ses angoisses, faire du moment quelque chose de fort et de plaisant. « Je ne pensais pas que ce puisse être ainsi... » Parce qu'elle se souvient des mains sur son corps sans son consentement. Elle se souvient du dégoût éprouvé quand certains posaient leurs regards pervers sur elle. Elle se souvient des hurlements des autres épouses d'Immortan, de leurs corps meurtris après ses passages, de leurs sanglots incontrôlables ou de leurs regards vides. C'est de tout cela qu'elle avait peur, mais Jason a su quoi faire pour la mettre à l'aise, pour lui faire oublier les horreurs du passé. Et après tout ce qu'ils ont traversé, cette étreinte, c'est un baume sur tous ses maux. Ou presque. « Je suis désolée... A propos de tout. Je suis désolée, je n'ai jamais voulu que tout cela arrive... » Coupable, elle se serre un peu plus fort contre lui. Ce n'est pas ainsi que les choses auraient dû se dérouler, peu importe la certitude qu'elle aurait fini par succomber à ses sentiments pour lui. Elle a failli le perdre, ils ont failli se perdre. Pour des erreurs ridicules et des réactions démesurées. De petites choses sans réelle importance, mais qui dans leur monde peuvent leur coûter la vie très rapidement. « Promets-moi que ça n'arrivera plus jamais. Que nous ne laisserons rien d'aussi futile se remettre encore entre nous. Promets-le moi, Jason. »

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

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Merveilleux. C'est le premier mot qui lui vient pour décrire votre première fois. Et c'est un soulagement immense. C'est même au-delà de tout ce que tu aurais pu espérer. Ton expérience n'a pas beaucoup joué durant cette étreinte, tant tu étais angoissé par l'idée de faire mal. C'est tout de suite plus compliqué, quand c'est avec la femme qu'on aime, ça t'a donné l'impression de tout recommencer à zéro. Le cas de Diana est encore plus particulier, puisqu'elle revient de loin, ses relations avec les hommes ont toutes été écoeurement et traumatisme. Rien ne laisser présager que vous parviendrez à vous aimer autant, à vous unir corps et âme. Tu as fait de ton mieux pour être l'amant le plus doux qu'il soit, et il semblerait que ce soit une réussite. Tu ne peux pas t'empêcher de sourire. Un peu bêtement. Tu as été parfait, c'est elle qui le dit, et ça vaut tout le plaisir qu'elle t'a procuré durant votre instant charnel. L'osmose a été totale, tu l'a bien ressenti, mais la douleur aurait pu malgré tout jouer un rôle. Ça n'a pas été le cas. Tout ça rend le moment encore plus magique, et tu la serres un peu plus contre toi, après qu'elle ait déposé un baiser sur ta joue. Après la fougue, l'affection. Tu l'enserres, ta plus belle rencontre, celle qui fait tambouriner ton cœur. Tu veux la protéger de tout. Tu veux tout lui offrir. Tu veux tellement de choses pour elle. Pour vous. « La première fois est toujours la plus ratée, attends de voir la suite. » Tu ris, jovial, heureux. Parce qu'il y aura des prochaines fois, pas vrai ? Tu as encore tellement de choses à lui faire découvrir. Des expériences que tu veux absolument partager avec elle. Vous en êtes qu'aux prémices de cette relation, vous avez encore tant à faire ensemble. Après cette féerie, tu ne pensais pas qu'elle reviendrait sur ces jours de séparation. De torture. Tu as presque oublié que tout s'est déroulé il y a quelques heures seulement. La culpabilité la ronge toujours, alors que de ton côté, tout ça n'est plus qu'un mauvais souvenir. Bien sûr que les marques rouges dans ton dos ont été douloureuses pendant l'acte, mais pas assez pour t'importuner. Le plaisir, le désir, la passion, tout a été plus fort. « Je veux plus qu'on parle de ça. Tu n'as pas à t'en vouloir. » Ce n'est pas elle qui a lacéré ta peau, elle n'a fait que l'embrasser. Et elle ne t'a pas laissé pourrir dans toute cette haine, elle t'a aimé, elle est venue te sauver. Oui, il y a des responsables à tout ça, mais ils ne se trouvent pas dans cette voiture. Tu la sens un peu plus fébrile, perturbée, alors tu laisses glisser tes doigts dans ses cheveux pour la rassurer. « Je te le promets, Diana. Je te promets que rien ne viendra plus nous séparer. » La journée a été longue et chargée d'émotions. Le chien dort encore, peut-être que vous devriez faire de même. Mais avant ça, t'aimerais lui faire découvrir autre chose. « Dis-moi, tu as déjà écouté de vieilles chansons ? » Tout est devenu cendre et désolation avant que n'ayez pu profiter du monde tel qu'il était autrefois. Toutes ces choses que certains ont perdu, vous, vous ne les connaissez même pas. Un jour, tu as trouvé une vieille cassette, une compilation de chansons d'ici et d'ailleurs. Tu l'écoutes parfois, mais de moins en moins souvent. Le lecteur de ta voiture se fait fragile, et chaque fois que tu presses sur play, est un risque que cela soit la dernière fois que les mélodies raisonnent. Alors tu attends. Tu attends toujours de trouver une bonne occasion. Et ce soir en est une. « J'ai trouvé une vieille cassette un jour. Il y en a beaucoup que j'aime bien dessus. » Tu te défaits temporairement de son étreinte, le temps de te pencher pour la faire glisser dans la fente du lecteur. Pendant un instant, t'arrêtes de respirer, craintif qu'elle ne fonctionne déjà plus. Mais non. La musique commence. Et tu peux retrouver le réconfort de ses bras. Tu caresses sa peau, y dessine des motifs du bout des ongles, tandis que la première chanson, douce, apaisante, contraste avec la tempête de dehors. « Je ne comprends pas la langue, mais je crois que c'est une chanson d'amour. En tout cas, c'est comme ça que je l'imagine. » Peut-être parce que la situation est propice à se laisser aller à un peu de romantisme. Amusé par ton propre état d'amoureux transi, tu ne peux te retenir d'en rire. « Bon sang, je peux dire adieu à mon image de grosse brute sans cœur. Je t'interdis de te moquer ! » Ce que tu n'as jamais été, mais qu'il a été plus simple de montrer. Ici, la réputation compte beaucoup, c'est ainsi qu'on peut parvenir  à se faire respecter. Mais avec elle, tu es simplement toi-même. Et ça fait du bien.

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Diana a besoin d'être rassurée. Besoin de la certitude qu'après tout ce qu'ils viennent d'endurer, plus rien ne viendra les séparer. Ce moment de tendresse ne suffira pas à lui faire oublier qu'ils ont bien failli se perdre définitivement, bêtement, pour des raisons toutes plus stupides les unes que les autres. Jason ne veut plus en parler, mais il lui faudra davantage que quelques paroles pour oublier l'épreuve qu'ils viennent de traverser. Tout ce qu'elle veut, c'est qu'il lui fasse la promesse que tout ira bien à présent – aussi bien que possible dans un monde comme le leur. Tout juste apaisée, elle hoche doucement la tête quand il le lui promet. Elle lui fait entièrement confiance, ce sont les autres qui l'inquiètent. Mais le moment est mal choisi pour laisser ses craintes reprendre le dessus, une fois la tempête passée, elle en aura tout le loisir. « De vieilles chansons ? Une ou deux fois, je crois... » Mais pas davantage. La musique n'a jamais fait partie intégrante de son quotidien, et ce n'était pas une chose qu'elle recherchait particulièrement. Elle sourit quand elle comprend où Jason veut en venir, quand il s'écarte un instant pour mettre une cassette dans le lecteur de la voiture avant de venir se réinstaller contre elle. La mélodie ne tarde pas à résonner doucement dans l'habitacle, étouffant presque le vacarme causé par la tempête. « Je crois que c'est du français... Admettons que c'est une chanson d'amour. » C'est souvent sur ce sujet que les gens avaient pour habitude de chanter, non ? Un sourire aux lèvres, elle se blottit un peu plus dans les bras de Jason, désireuse de profiter de la chaleur de son corps. Ce peau à peau, c'est quelque chose d'inédit mais de plaisant, et elle risque d'y prendre goût très rapidement. « Sans vouloir te vexer... En ce qui me concerne, tu n'as jamais été très crédible dans ton rôle de grosse brute sans cœur. » Elle ponctue ses paroles d'un baiser et d'une caresse sur sa joue. Une brute sans cœur n'aurait pas pris le risque de sauver l'une des épouses d'Immortan, avec toutes les possibles conséquences qu'un tel acte aurait pu impliquer. S'il lui a parfois donné l'impression de n'être qu'un ours grognon, elle n'a jamais douté de l'existence de son palpitant. « Ton cœur est à la bonne place. Tu avais juste besoin de réapprendre à l'écouter. » Exactement comme elle. Serrée contre lui, elle ferme les yeux, davantage pour écouter les battements de ce même cœur que la musique qui s'échappe des enceintes de la voiture. Rien ne viendra plus les séparer. Il a promis.

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Quelque chose ne va pas. Ce mauvais pressentiment lui serre la gorge et elle a parfois la désagréable impression qu'il fuit son regard. Sans doute y a-t-il une très bonne raison à tout cela. Les journées anormalement chaudes, les nuits terriblement froides. Leurs réserves d'eau et de nourriture qui diminuent à vue d'œil, les affrontements inévitables avec ceux qui croisent leur route. Un quotidien marqué par la violence et l'inconnu. Chaque jour peut être le dernier. Des incertitudes qui à terme peuvent poser sur le moral de quiconque. Évidemment qu'elle s'inquiète aussi. Seulement, elle est peut-être un peu plus vocale que Jason sur le sujet. À moins que ce ne soit autre chose ? Lui en vent-il finalement pour tout ce qui est arrivé ? Sans doute est-ce sa paranoïa qui s'exprime encore à travers des pensées pleines d'angoisses ; tout cela pour rien. Mieux vaut se taire que dire des choses stupides, voilà la nouvelle bonne habitude qu'elle s'efforce de prendre depuis plusieurs jours, soucieuse de ne pas causer de nouvel incident parce qu'elle n'aura pas su gouverner ses émotions. Le soleil ayant commencé à se coucher, ils ont trouvé refuge entre d'imposants blocs rocheux, suffisamment à l'abri pour pouvoir allumer un feu sans se faire repérer. Enroulée dans une couverture et assise près des flammes, Diana attend que Jason vienne la rejoindre mais il se fait attendre, apparemment occupé à chercher quelque chose dans le coffre. Alors elle se relève et se rapproche de lui, pose une main sur son épaule. « Jason... Tout va bien ? »

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Ce monde n'est pas compatible avec ce que tu envisageais avec elle. Trop d'ennemis, trop d'ennuis. Quel idiot tu as été, d'oser imaginer une vie normale. Vous ne l'aurez jamais. Peu importe où vous fuirez, il y aura toujours  des êtres néfastes pour anéantir tout ce que vous chercherez à construire. Tu n'as rien à lui donner. Tu n'es pas fait pour tout ça. Tu ne parviens même pas à mettre un nom sur ce que vous êtes. Des amants ? Des amis ? Un couple ? C'est terrorisant d'aimer autant. Depuis la disparition de ta mère et de ta sœur, tu n'avais plus eu qui que ce soit sous ta responsabilité. Personne sur qui veiller, personne à protéger. Diana est entrée dans ta vie et elle a tout chamboulé. Pour le meilleur, évidemment. Ce que tu ressens pour elle est très réel, beaucoup trop réel, c'est là le problème. Ces derniers jours, ton inquiétude est viscérale. Quand tu la vois s'éloigner, même que de quelques mètres, ton cœur menace de s'arrêter. Dès que vous croisez une autre voiture, tes doigts se crispent sur le volant, paniqué. Si tu venais à la perdre, tu ne t'en remettrais jamais. Tu ne peux pas la perdre, comme tu as perdu ta famille. La douleur serait insupportable. Et c'est l'anticipation de cette douleur qui t'oblige – plus ou moins consciemment – à prendre tes distances avec elle. C'est un terrible paradoxe. T'es bien à ses côtés, heureux. Ses baisers sont des baumes sur les blessures, ses caresses ont un goût de paradis. Mais c'est précieusement ce bonheur là qui te paralyse et te panique. Parce qu'il ne sera pas éternel. C'est impossible ici. Tu la vois, assise prêt du feu, mais tu ne trouves pas le courage de la rejoindre. Lâche ? Probablement un peu, de te laisser ainsi guider par la peur. Une peur qui bien que légitime, n'est pas concrète. Le poids que tu portes sur tes épaules est énorme, mais tu es le seul à ajouter les charges. Elle ne t'a rien demandé. Elle ignore même toutes ces incertitudes qui assaillent ton esprit perturbé. Tu doutes de tout, sauf de tes sentiments pour elle. Alors pourquoi est-ce aussi compliqué ? Pourquoi tout est à ce point le foutoir dans ta tête ? Dans le coffre de la voiture, tu fais l'inventaire de ce qu'il vous reste. Plus grand chose. Bientôt, elle ne mangera plus à sa faim, et sa soif ne pourra plus être correctement assouvie. Et elle mérite mieux, tellement mieux que cette vie de nomade à l'issue incertaine. T'as cru que ce serait suffisant, mais ça ne l'est pas. Quand tu sens sa main sur son épaule, tu sursautes légèrement. Elle sent que quelque chose ne va pas, et tu ne vas pas pouvoir masquer tes sombres pensées encore longtemps. C'est drôle, d'être aussi confiant quand il s'agit d'exécuter des contrats, mais de ne pas se sentir à la hauteur pour rendre heureuse une femme. « Ça va. » Tu t'efforces à sourire, mais ça ne prend pas. Tu n'as pas envie de lui mentir. Quand tu refermes finalement le coffre pour affronter le problème, tu n'oses pas croiser son regard. « Je ne suis pas fait pour tout ça. » Elle va comprendre ce que tu veux dire, n'est-ce pas ? Par respect pour elle, tu accroches ses iris. Tu ne veux pas que tout s'arrête, mais un jour ou l'autre cette histoire prendra fin. Tu as lu un jour dans un vieux bouquin que les plaisirs intenses ont des fins intenses. Votre couple – si vous pouvez réellement être qualifiés ainsi – illustre à merveille ce concept. « Cette voiture est merdique. La vie que j'ai à offrir est merdique. Tout ce que j'ai dans ce putain de coffre est merdique. » T'es en colère, en colère contre toi-même. Un jour, quand tu auras le dos tourné, on finira par te l'enlever elle aussi. Un jour, tu échoueras. La vie est cyclique, surtout la tienne. Après ta mère, ta sœur. Après ta sœur, Diana. Peut-être que ton supplice sur cette terre est de subir la perte de ceux que tu aimes. Peut-être que tu n'es pas fait pour le bonheur. Ou que tu ne le mérites tout simplement pas. « Je ne peux pas être un petit-ami. Je ne peux pas être ce que tu as besoin que je sois. » Même si tu aimerais désespérément le devenir. Tu l'aimes, terriblement, c'est ce qui rend tout beaucoup plus difficile.

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Imaginez vous fracasser contre un mur dans un véhicule lancé à pleine vitesse. C'est moins douloureux que le rejet auquel elle se heurte de plein fouet quand elle essaie de percer la carapace de Jason. Aussitôt, elle retire sa main de son épaule, comme brûlée par le contact, parce qu'elle comprend bien qu'il n'a pas envie qu'elle le touche. Elle n'est pas habituée à ce genre de réactions venant de lui, alors elle l'observe sans trop rien comprendre, à la fois confuse et angoissée. Pendant un cours laps de temps qui lui semble durer une éternité, elle se repasse en boucle les événements des derniers jours, pour tenter de trouver une réponse aux interrogations qui se bousculent dans son esprit. Hélas, rien ne lui apparaît clairement, elle ne comprend pas ce qu'elle a bien pu faire de travers pour qu'il change aussi radicalement de comportement avec elle. Elle sursaute quand il referme le coffre de la voiture brutalement. Puis elle se sent blêmir quand il lâche froidement ne pas être "fait pour ça". La suite, elle ne veut pas l'entendre, elle préférerait qu'il se taise, qu'il ne prononce pas un mot de plus. Elle anticipe que les mots qui suivront seront plus assassins qu'un millier de lames dans sa poitrine, alors elle retient son souffle. Ou peut-être ne parvient-elle tout simplement plus à respirer, sa gorge est trop serrée pour cela. Les raisons de sa colère lui échappent totalement, de même que celles de son agressivité. « Non, arrête, ce n'est pas... Ce n'est pas vrai... » Elle se fiche bien de l'état de la voiture et du contenu de son coffre. Et la vie qu'il lui offre est de loin bien meilleure que tout ce qu'elle a connu depuis qu'elle a été arrachée à sa famille, et cela même sans prendre en compte le côté amoureux de leur relation. Diana ne lui demande rien, elle n'exige pas qu'il lui offre une vie de palace, ni même qu'il prenne tous les risques à sa place. Elle ne veut rien de plus qu'être avec lui, peu importe le reste. Mais de toute évidence, ce n'est pas réciproque. Rien n'est réciproque, et ses dernières paroles le lui confirment. Si elle était déjà pâle, Diana doit soudain avoir le teint d'un cadavre. « Oh. » C'est tout ce qu'elle est capable de lâcher, sous le choc. S'il ne veut pas partager sa vie, c'est probablement qu'en fin de compte, les sentiments qu'elle ressent à son égard ne sont pas réciproques. Elle l'a cru, mais s'est apparemment trompée, sans doute que leur rapprochement n'a été incité que par les difficultés traversées, et rien de plus. Du moins, le concernant. Le désenchantement est total, le choc est violent. « Ce n'est rien. Ce n'est pas grave. » Son ton est mécanique, elle est comme anesthésie par la douleur. « Ce n'est rien. C'est de ma faute, j'ai été stupide. Je pensais que tu m'aimais. Ce n'est pas grave. » Après tout, ce n'est que son cœur qui est en morceaux. Le regard rivé vers le sol, elle se détourne de Jason bien vite, et s'en éloigne après avoir lâché un "bonne nuit" sans vie. Elle va s'étendre auprès du feu sans rien laisser paraître, malgré les larmes qui coulent sur ses joues. Elle ne sanglote pas, elle reste parfaitement silencieuse, et en apparence impassible. C'est ça ou se mettre à hurler comme une hystérique, et c'est de toute évidence la dernière chose qui redorera son image. Ce n'est rien. Ce n'est pas gave. Ce n'est rien. Peut-être que si elle se le répète suffisamment longtemps, elle finira par s'en persuader. Idiote, elle a été idiote. Bien sûr que c'était trop beau pour être vrai. Rien n'est fait pour durer dans leur monde, et sûrement pas les sentiments.

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

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Un cœur qui se brise ne fait aucun bruit, mais tu peux lire dans son regard que tu viens de le détruire. T'aimerais revenir en arrière, rattraper tes mots, comme l'on empêche un cerf-volant de s'envoler vers les nuages. Mais c'est trop tard. T'as lâché le fil. Le mal est fait. Elle est frappée par la douleur que tu viens de lui infliger. Qu'est-ce que tu as fait ? Elle était ta chance d'être heureux. Elle était tout. Et tu fous tout en l'air pour un doute, pour une question sans réponse. Ce n'est rien. Ce n'est pas grave. Une gifle t'aurait moins fait souffrir. Tes lèvres s'entrouvrent, mais rien n'en sort. Tu mérites ce canon sur ta tempe. Tu as encore le goût de vos baisers, te souviens de la chaleur de ses étreintes. Elle n'est pas stupide, tu l'es. Il faut l'être, pour mettre un terme à tout ça. « Diana, je... » Je t'aime. Car oui, tu l'aimes. Pourquoi est-ce aussi dur à confesser ? Elle ne s'est pas trompée, tes sentiments sont réels, forts. Seulement, ce n'est pas assez. Elle s'échappe et tu ne la retiens pas. Parce que c'est ta faute, tu l'as poussé à fuir et à trouver refuge au coin du feu. Tu as déchiré la page de votre histoire, sans rien pour la raccrocher. Tu n'oses pas la regarder, de peur de voir les ecchymoses que tu lui as laissé. Les coups au cœur sont les plus douloureux. Tu peux plus respirer, t'étouffes, et comme un lâche, tu vas te cacher dans la voiture. Portière ouverte, tu ne lui lances pourtant aucun regard. Parce que tu n'assumes pas ces larmes qui coulent sur tes joues. Tout aussi silencieux qu'elle. Depuis combien de temps tu n'avais pas pleuré ? Bon sang, tu ne le sais même pas toi-même. Sans doute quand tu étais enfant. Tu n'as pas pleuré quand tu as perdu ta mère. Ni quand tu as perdu ta sœur. A cette époque, tu t'efforçais encore d'être ce géant de pierre sans cœur. Parce que tu pensais que c'était la seule façon de s'en sortir. Anesthésier les plus beaux sentiments pour ne pas qu'ils finissent par te détruire. Avant que Diana ne vienne tout changer. Avant qu'elle ne te fasse ressentir. Tu t'es laissé aller pendant un temps, t'as cru qu'il était possible d'être humain dans un monde de monstres. Avant de faire violemment volte-face. Peut-être que tu te fais souffrir bêtement. Mais le plus difficile à accepter, c'est de la faire souffrir elle. Tu voulais lui offrir le meilleur, et tu viens de lui donner le pire. Au lieu de simplement lui dire 'je ne sais pas, apprends-moi', tu as coupé court à votre histoire.

Tu te réveilles en sursaut. Le sursaut violent des sommeils agités. Et quand tu rouvres les paupières, ton premier réflexe est de la chercher. « Diana ? » Le feu est éteint. Tu es le seul occupant de la voiture. Et dehors il n'y a que Clébard. « Diana ?! » La voix cassée, le cri du désespoir. Tu l'appelles, mais tu sais déjà qu'elle ne répondra pas. Tu quittes la banquette arrière en vitesse et ouvre le coffre pour chercher ses affaires. Elle n'a pas pris grand chose, même pratiquement rien. Si ce n'est ce pull rouge que tu lui avais donné le premier soir. Elle est partie. Le constat est terrible. Te faire arracher les organes à main nue serait plus supportable. Tu ressens déjà son absence. T'as l'impression de devenir fou. T'as besoin de la voir. Besoin de l'entendre. Elle n'a pas dit au revoir. Simplement bonne nuit. Tu hurles dans la nuit noire. Un hurlement de colère et de souffrance. Clébard s'inquiète, il se met à aboyer. Tu attrapes le pied de biche au fond du coffre et frappes sur la carcasse métallique. Manifestation de rage et de frustration qui ne te mènera à rien, mais qui te soulagera quelques minutes. Tu abats le fer sur les vitres qui explosent en plusieurs centaines de bouts de verre. Le toit et le capot sont cabossés par tes puissants coups. Tu n'épargnes rien. Tu anéantis tout, à l'image de ce que tu es à l'instant même. Quand tu cesses enfin tes assauts contre ton seul bien, ta poitrine se soulève encore de rage. Tes doigts serrent fermement la barre de fer, au point de ne même plus les sentir. Il n'est peut-être pas trop tard. Tu peux encore la retrouver. Sans véhicule, elle ne peut pas avoir une trop longue avance. Qu'importe s'il fait nuit et si les dangers sont décuplés, une seconde de plus à attendre pourrait être une seconde où il pourrait lui arriver quelque chose par ta faute. Tu retrouves tes esprits, abandonne le pied de biche, et fait sentir à Clébard l'un de ses vêtements. « Retrouve-la. » Avec le flair du chien et tes qualités de traqueur, tu devrais pouvoir la retrouver. Il le faut. Tu dois lui dire combien tu l'aimes.

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Elle attend qu'il se soit endormi pour prendre la fuite. Mais ce n'est pas réellement de cela qu'il s'agit, n'est-ce pas ? Elle ne fuit pas, elle quitte simplement un homme qui de toute évidence ne l'aime pas comme elle l'aime. Ne plus être avec lui sera douloureux, mais moins que de l'être en sachant qu'il semble la considérer comme un boulet accroché à ses chevilles. Silencieusement, elle récupère quelques affaires qui lui permettront de survivre quelques jours dans le désert ; ensuite peu importe. Peu importe qu'elle vive ou qu'elle meure, de toute évidence la vie n'a rien à lui offrir. C'est un véritable crève-cœur pour elle, alors elle s'efforce de ne pas regarder Jason, pour ne pas rendre les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. Quand elle commence à s'éloigner, le chien s'agite, commence à japper nerveusement. Il sent bien que quelque chose ne va pas. Alors pour qu'il ne risque pas de la suivre, Diana l'attache, même si ce geste lui arrache le cœur. « Prends bien soin de ton maître. Tu vas me manquer. » Elle se penche pour déposer un baiser sur son crâne avant de s'éloigner rapidement, pour mettre fin au supplice. Elle ne sait même pas quelle direction prendre, alors elle en choisit une au hasard, sans but précis. Ce n'est qu'une fois certaine qu'elle s'est suffisamment éloignée pour ne plus être entendue qu'elle s'autorise à pleurer, cette fois sans étouffer ses sanglots. Elle n'essaie pas de se persuader que tout ira bien, parce que ce ne sera plus jamais le cas. Elle maudit sa stupidité, sa naïveté, sa volonté de croire que peut-être, rien que peut-être, elle avait le droit d'être heureuse. Mais personne ne l'est plus, elle ne fera pas exception à la règle. À quoi bon vivre, alors ? Elle regrette que Jason ne l'ait pas laissée mettre fin à ses tristes jours le soir de leur rencontre. La sauver, et pour quoi ? Lui briser le cœur ensuite ? Sans doute ne l'a-t-il pas fait exprès, mais le mal est fait et il est vicieux. S'en aller est la meilleure solution pour tous les deux. Plus de regards mal à l'aise, plus de contacts gênés, plus rien de tout cela. Plus rien du tout.

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« Avant qu'on ne commence à s'amuser avec toi... » Diana aimerait pouvoir cracher au visage de l'homme qui tient le sien entre ses doigts crasseux, mais elle ne peut pas. Elle ne peut pas parce qu'elle peine à respirer, et à vouloir lui cracher dessus il y a fort à parier qu'elle se ridiculiserait en manquant de s'étouffer avec le sang qui s'écoule de sa lèvre fendue. Elle se demande si ses côtes sont fêlées ou brisées. Si l'une d'entre elles n'aurait pas, par un merveilleux hasard, percé un poumon. L'hypothèse semble pertinente. « Combien tu crois qu'Immortan nous donnerait pour ta carcasse ? » Parce qu'elle ne peut pas faire quoi que ce soit d'autre, Diana le foudroie du regard. Elles ne sait pas d'où viennent ces hommes, mais ils semblent appartenir à un gang. Un de plus, avec à sa tête un grand psychopathe. Du moins, elle le suppose. Il faut dire qu'elle a du mal à comprendre ce qu'ils lui disent entre deux coups. Comme elle ne répond bien, l'homme lui colle une gifle qui l'envoie s'écraser lourdement à terre, visage dans le sable. Les coups, elle peut les encaisser. Il y en aura bien un qui finira par la tuer. C'est du moins l'idée, avant qu'ils n'aient le temps de lui faire quoi que ce soit d'autre. « Tu... Tu frappes comme une fillette... » Une provocation supplémentaire qui lui vaut un violent coup dans la poitrine. Là, elle est certaine de sentir l'une de ses côtes se briser. La petite bande ricane, sans doute se sentent-ils très virils à torturer une femme épuisée et sans défense. Ça doit leur donner l'impression d'avoir un peu de pouvoir, eux qui sont à la botte de plus fort qu'eux. Avoir le droit de vie ou de mort sur elle doit les faire se sentir puissants, comme des dieux. Pour elle, ils ne sont que les raclures d'une société qui a déjà touché le fond. « Les salopes comme toi ont besoin qu'on leur donne une leçon. Alors les gars, à qui l'honneur ? » Diana comprend immédiatement où l'homme veut en venir. Et malgré la peur qui l'étouffe, elle ne parvient pas à hurler. Là, au beau milieu du désert, qui l'entendrait de toute façon ? Elle se débat malgré tout, malgré leurs rires, malgré leurs coups, malgré leurs mains qui cherchent à arracher ses vêtements. Elle se débat parce que c'est la seule chose qu'elle puisse encore faire, elle se débat pour que leur violence n'efface pas la tendresse de ses étreintes avec Jason.

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Tu tiens Clébard au bout de sa laisse pour ne pas qu'il ne te distance, et tous deux, vous marchez au milieu du désert. Pour réparer une erreur. Une terrible erreur. Quelle autre réaction espérais-tu d'elle ? Tu lui as brisé le cœur, il lui aurait été impossible de rester à tes côtés. Ce n'est pas ce que tu voulais. L'angoisse et l’égoïsme ont joué un rôle trop important ce soir. Tu dois absolument la retrouver. Le chien tire fort, tu peines à suivre les traces de ses pas inscrits dans le sable. Ton autre main est armée d'un fusil à pompe. En plus des multiples armes que tu abrites dans ta veste, et planquées un peu partout sous tes vêtements. T'es pas idiot, tu connais l'hostilité de cet environnement, et il y a peu de chances que vous ne fassiez pas de mauvaises rencontres. Ou qu'elle en fasse. Plus les minutes s'écoulent dans ce sablier du temps trop court, plus tu accélères la cadence. Tu cours. Cours après une destinée que tu as toi-même bafouée. Après une femme dont tu es amoureux, et à qui tu as laissé croire le contraire. Clébard s'agite de plus en plus, elle n'est pas loin. Quand tu lâches son entrave, sa course est effrénée, enragée, et se termine droit sur l'un de ses bourreaux. Ses grognements monstrueux se mélangent à ceux de sa victime. Les silhouettes se dessinent de plus en plus clairement, ils sont plusieurs, et Diana, elle, est au sol. A la merci du premier. C'est vers lui que tu te rues, avant qu'il ne comprenne que son camarade est en train d'être dévoré vivant. Tu ôtes son corps infecte du sien, en le saisissant brutalement par l'entrejambe. De tes doigts tu serres fort, horriblement fort. Et en plongeant ton regard glacial dans le sien, tu l'écoutes hurler de douleur. Le sang commence à couler, tu sens son humidité glisser sur ta main. Sans le quitter des yeux, pour ne rien rater de sa terreur, tu lèves ton bras pour tirer dans le genou de celui qui a eu la très mauvaise idée de s'approcher trop près de toi. Le fusil à pompe ne pardonne pas. Sa jambe éclate, se décroche du reste de son corps. Avec l'obscurité, tu ne vois pas le rouge jaillir, mais des gouttes viennent s'écraser sur ton visage. Un visage dépourvu de toutes émotions. Si ce n'est la haine viscérale. La plus dangereuse qu'il soit. Son intimité complètement détruite sous la puissance exacerbée par la rage de ton poing, tu peux relâcher ton pantin, qui s'écrase lourdement dans le sable. Leurs hurlements déchirants sont pour toi une satisfaction. Trois au sol. Le dernier s'enfuit à toutes jambes. Mais il n'ira pas loin. Il ne te faut que quelques secondes pour le rattraper. Et la Mort s'abat sur lui. Plaqué au sol, il te supplie. Tu n'entends rien. Tu n'écoutes pas. Le premier coup est déjà d'une violence inouïe. Les suivants sont encore pire. Son répugnant faciès qu'il cherche à protéger de ses mains n'a plus rien d'humain. C'est une bouillie. Mais tu n'arrêtes pas.  Ta brutalité est mécanique, tu sens tes doigts s'abîmer à chaque coup, mais t'arrives pas y mettre fin.  A travers cette fureur, c'est ta culpabilité que tu exorcises. Ils lui ont fait du mal, par ta faute. Elle est horriblement blessée, par ta faute. Toi aussi tu hurles, mais de colère, à nouveau. Un déchirement dans la nuit noire. Quand tu reviens au lieu du carnage, il en reste un, une jambe en moins, rampant comme un insecte. Lui aussi il te supplie. Il cherche vainement à échapper au sort que tu lui as réservé. Pathétique. Ils se sont attaqués à la mauvaise personne. Ils n'auraient jamais dû la toucher. Jamais dû la regarder. Tu ne prononces pas un mot, un mutisme terrifiant qui te rends inhumain. Tu n'as pas le temps de le torturer, mais sa mort ne sera pas indolore pour autant. Tes bottes s'écrasent dans le sable, machine à tuer. C'est vers leur voiture que tu te diriges, et de leur coffre que tu sors un bidon d'essence. Il te reste une cigarette dans le paquet, que tu portes aussitôt à tes lèvres. Quand le briquet embrase l'obscurité, tu vois le rouge couler le long de tes doigts. Le blanc de la cigarette ne l'est plus, maculé par le sang des monstres. Est-ce que ce soir, tu es l'un d'entre eux ? Tu tires quelques bouffées, par plaisir vicieux, tandis que l'essence se déverse sur ta proie. Il peut hurler aussi fort qu'il le veut, personne ne l'entendra. Dernière inhalation, et d'une pichenette, tu laisses le reste de ta cigarette finir sa course là où elle était destinée. Boom, le feu. Que les flammes le dévorent.

Quand le calme revient, hors crépitement du feu, tu te presses de retrouver Diana. Son état est déplorable. Des ecchymoses marquent son corps, son visage est lui aussi bien trop abîmé. Tu prends toutes les précautions quand tu l'examines au toucher, et constate avec horreur plusieurs côtes fêlées. Au mieux. Difficile d'estimer quoi que ce soit, quand tout en toi est source de souffrance. De toute ta vie, tu ne t'étais jamais senti aussi mal. « Ça va aller... » Ce n'est pas un mensonge. Ça va aller. Parce que tu ne laisseras rien de plus lui arriver. Mais tu ne peux rien faire tout seul. L'étendue des dégâts est beaucoup trop conséquente, il lui faut l'aide de quelqu'un de plus expérimenté et de plus équipé. Et tu sais exactement où aller. Avec une infinie douceur, tu la portes dans tes bras. Elle est faible, presque désarticulée. La douleur doit être insoutenable. Mais elle va s'en sortir. Il le faut. Tu pourrais pleurer, tant la culpabilité t'arrache le cœur. « Je suis tellement désolé, mon amour. Je vais te sauver. » Ton amour. C'est ce qu'elle est. C'est ce que tu aurais dû lui dire plus tôt. Cette fois les larmes coulent, et tu ne les retiens pas. De tes dernières forces, tu la déposes dans leur voiture, et prends le volant. Clébard s'est installé derrière. A pleine vitesse, tu te rends chez ta seule chance.
Quand ton pied défonce la porte bricolée de leur petit habitat, tu le regrettes aussitôt. Une famille vit ici. Une famille qui t'a déjà maintes fois aidé, et qui ne cherche qu'à vivre en paix. Un père et ses trois enfants. C'est horrible, de briser ainsi leur intimité, leur tranquilité, mais tu n'as pas le choix. « Sauve-la ! » Sur tes joues, les larmes ont lavées quelques sillons de sang. Tu n'as pas envie d'utiliser l'arme que tu as dans ton blouson de cuir, mais tu n'hésiteras pas à le faire s'il se montre réticent. Qu'importe si ses enfants doivent assister à ça. Ce soir, tu n'as de pitié pour personne. Diana dans tes bras, ton regard est marqué par la pitié et le désespoir. « SAUVE-LA ! » Ceci est un ordre. S'il ne sauve pas celle que tu aimes, tu n'auras plus aucune raison de vivre.

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Elle veut juste que cela s'arrête. Juste que cela s'arrête. Toute cette douleur, toute cette souffrance, c'est trop et c'est assez. Diana n'en peut plus de ce simulacre de vie qui lui prend tout et ne lui donne rien. Elle est arrivée aux limites de ses limites, et ne sera pas capable d'en supporter davantage. Elle en a terminé avec la vie, elle veut simplement en finir une bonne fois pour toutes pour ne plus avoir à subir ce genre d'offenses, pour ne plus sentir les morceaux de son cœur brisé battre laborieusement dans sa poitrine, pour ne pas avoir à passer une seule journée de plus dans ce désert tantôt brûlant, tantôt glacé. Elle est tout simplement épuisée, lasse, elle ne peut plus être une poupée qui passe de mains en mains. Tout son corps n'est plus que douleur, alors quand on la relâche et qu'elle retombe lourdement dans le sable, elle ne sent presque aucune différence. Et elle n'entend plus rien, un bourdonnement insupportable résonne dans son crâne. Elle ne voit plus rien parce que ses paupières se ferment sans qu'elle ne le veuille. Non pas qu'elle ait encore envie de lutter. Bien au contraire, elle ne fait rien pour se raccrocher à la vie, rien pour essayer de comprendre ce qui est en train d'arriver. Elle aurait dû mourir des semaines plus tôt, se jeter du haut de la Citadelle comme elle l'avait initialement prévu. Cela lui aurait évité les pires maux de son existence, et elle aurait gagné du temps en n'en perdant pas à souffrir. Diana, elle se fiche bien d'atterrir au Valhalla, ailleurs ou nulle part. Elle ne veut déjà plus de cette vie, alors une autre... ? Morte, plus aucun homme ne pourra lui faire du mal. Que ce soit en cherchant à abuser d'elle ou en lui brisant le cœur. Elle sera, enfin, vraiment libre. Alors quand elle se sent être happée par les ténèbres, elle ne lutte pas. Bien au contraire, elle leur tend les bras pour les rejoindre plus rapidement. Voilà, point final.

… ?
Diana est d'abord frappée par l'incompréhension. Par la plus totale incapacité à se souvenir de qui elle est, de ce qui lui est arrivé, toute sa vie lui échappe. Elle ne sait pas combien de temps elle reste dans cet état de semi-conscience ; des secondes, des minutes, des heures ? Parmi des centaines de pensées, pour beaucoup incohérentes, une en particulier revient : pourquoi suis-je en vie ? Et avec elle, une colère sans nom. Pourquoi, pourquoi ne la laisse-t-on pas mourir ? Pourquoi s'acharne-t-on à la maintenir en vie alors qu'elle n'a plus aucune volonté de vivre ? Si ce n'est pas de la cruauté, alors elle ne sait pas ce que c'est. Quand elle se résout enfin à ouvrir les yeux, il lui faut de longues secondes, pour s'habituer à la lumière de la pièce dans laquelle elle se trouve. Ce plafond décrépi ne lui dit rien, elle ne connaît pas cet endroit. Rapidement, la douleur de son corps se rappelle à elle. Diana ne se souvient avoir eu un jour aussi mal, respirer est un véritable supplice, à tel point qu'elle n'ose pas bouger d'un pouce. Du moins, jusqu'à ce qu'une petite fille se penche au dessus d'elle. Là, elle sursaute et a un violent mouvement pour se redresser, qui lui arrache une plainte à mi-chemin entre le gémissement et le hurlement. « ELLE EST RÉVEILLÉE ! PAPA ! » Les cris stridents de l'enfant lui percent les tympans, et pendant plusieurs minutes elle est trop concentrée sur sa respiration sifflante et brûlante, ses muscles endoloris, ses hématomes et toutes ces autres choses qui meurtrissent son corps, elle ne remarque pas tout de suite que quelqu'un est entré dans la petite pièce. Et cette personne n'est pas "papa", bien loin de là. Quand Diana croise son regard, elle se fige immédiatement. Elle ne sait pas si elle pâlit ou si elle devient rouge de colère. Elle refuse de prononcer son prénom, même seulement en pensée. Si elle accepte de poser les yeux sur lui, c'est uniquement pour l'assassiner du regard, sans prononcer le moindre mot. Diana ne sait pas réellement d'où vient toute cette colère, mais elle est bien présente et prend très vite l'ascendant sur tout le reste. Elle est furieuse, pour un millier de raisons. Furieuse d'être encore en vie, furieuse de devoir une fois de plus se forcer à vivre. Furieuse de sentir les miettes de son cœur s'agiter à sa vue.

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Where must we go, we who wander this wasteland, in search for our better selves.

Assis près du feu, les flammes rouges et jaunes reflètent dans tes prunelles. Le sang sèche sur ta peau. Le regard que porte les enfants sur toi est bourré de méfiance et d'appréhension. Comment leur en vouloir ? Tu as défoncé la porte de leur chez-eux, et inciter leur père à s'occuper d'une inconnue. La petite-fille et ses deux frères sont prostrés dans un coin, ils ne te quittent pas des yeux. Comme s'ils guettaient le danger. Parfois, tu leur rends. Ils ne te reconnaissent pas sous toute cette crasse, pourtant, tu es déjà venu plusieurs fois ici. Dans leur habitat, caché dans une grotte à l'abri d'êtres mal intentionnés. Tu as plusieurs connaissances aux alentours, parfois pour le business, parfois pour la compagnie. Mais personne en qui tu peux réellement avoir confiance. Plus depuis Entity. Gyro, père de famille, allergique à la violence, figure malgré tout en haut de la liste de ceux qui pourraient la gagner. Sinon, tu ne lui aurais jamais confié Diana. Tu es resté auprès d'elle quand il a pansé ses blessures. Pour t'assurer de ses intentions. Pour scruter le premier geste déplacé qu'il aurait pu avoir. Il n'a rien fait. Il s'est contenté de la sauver. Pour ça, tu as été contraint de lui donner de ton sang, un transfert risqué, mais qui s'est révélé bénéfique et fondamental. Pendant son repos, tu as laissé Clébard veiller sur elle, le temps d'aller récupérer ta voiture, et de laisser celle de vos assaillants loin d'ici. Pour ne pas les attirer jusqu'à vous, si d'autres venaient à les chercher. A ton retour, un seau d'eau fraiche et une serviette t'attendaient. « Enlève tout ce sang, tu fais peur aux enfants. » Silencieux, tu hoches la tête en guise d'acceptation. Tu regrettes cette entrée brutal et fracassante, mais l'idée de la perdre t'a rendu complètement fou. T'aurais été prêt à tout pour pouvoir la sauver. Tu sais, qu'il le comprend. Qu'il sait ce qui vous lie. Tu plonges le chiffon dans l'eau, pour voir aussitôt une flaque rougeâtre s'étaler à la surface. Il te faut un bon quart d'heure pour essuyer le plus gros des dégâts. Et encore, le travail est négligé. S'ensuit une longue attente, que tu passes assis dans ton coin, les jambes repliées, le regard fixé dans le vide. Diana est encore inconsciente, mais elle s'en sortira. Il te l'a promis. « Calme-toi. » Son ton n'a rien de froid ou d'agacé. Au contraire, sa voix est apaisante. « Je peux pas, c'est ma faute. » T'as été con. Foutrement con. Rejeter la femme que tu aimes, quelle connerie impardonnable. Et voilà dans quel état elle est maintenant. Ce calvaire, c'est à toi qu'elle le doit. « Sans toi elle serait morte. Ne sois pas aussi dur avec toi-même. » Justement, ne va t-elle pas te reprocher de l'avoir sauvé ? Tu la connais assez bien pour anticiper ce qu'elle va ressentir à son éveil. Et rien ne sera en ta faveur. Rien. « Elle me hait, Gyro. Et elle va me haïr encore. » Tu aurais aimé entendre sa réponse, mais c'est la voix de la petite-fille qui raisonne dans toute la grotte. D'un bond, tu te relèves, et rejoint la pièce où se trouve le lit occupé par Diana. Tu étais préparé à sa réaction, pourtant, le regard qu'elle te lance quand elle t'aperçoit est horriblement douloureux. Toute cette colère. Tout ce dégoût. Et tous ces regrets. Tu ne peux que baisser la tête, le coup est trop difficile à encaisser. Clébard, lui, n'a pas ce problème, et c'est avec entrain et les oreilles dressés qu'il se rue vers elle, et lèche son visage avec affection. « Doucement, laisse-la tranquille. » Mais le chien n'en fait qu'à sa tête, trop heureux de la retrouver. Gyro fait lui aussi son entrée, soucieux de sa patiente. « Allez-y doucement, vous êtes sauve mais encore fragile. » C'est étrange, cette sensation d'être un intrus. D'être celui dont la présence n'est pas requise. Et alors que tu es sur le point de partir, résigné par sa profonde colère, Gyro attrape ton poignet, en guise d'avertissement. Tu n'as pas envie de le laisser, mais elle ne veut pas de toi ici. Alors qu'est-ce que tu es supposé faire ? « Je vais aller vous chercher de l'eau, vous êtes déshydratée. » Quand il part, vous laissant seuls, le silence est pesant. Ta confusion pénible. Ce n'est qu'après d'interminables secondes que tu parviens à reprendre la parole. « Je n'ai pas les mots pour te dire à quel point je suis désolé. » Ni à quel point ça fait mal. « Je ne pouvais pas te laisser partir... » Ta voix se casse, marquée par l'émotion. Ce n'est pas ce qu'elle voulait. Peut-être que tu as été égoïste. Mais tant pis, une vie sans elle est inconcevable. « Je regrette tout ce qui s'est passé. Tout. » Notamment ce qui l'a poussé à te fuir. Sans cette erreur, vous n'en seriez pas là aujourd'hui. Elle serait dans tes bras. Et pas aussi loin de toi.

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Les émotions se bousculent violemment dans son esprit, tant et si bien que Diana est incapable de comprendre ce qu'elle ressent réellement. Colère, tristesse, déception, amour, haine, incompréhension... Toutes ces choses qui luttent les unes contre les autres et rendent difficile son appréhension de la réalité. Déjà, les larmes roulent à grosses gouttes sur ses joues écorchées, contrastant avec le regard assassin qu'elle continue d'adresser à Jason. Elle n'est même pas capable de rendre son affection au chien, pétrifiée dans sa fureur et incapable de regarder autre chose que lui. Lui, l'homme qui lui a brisé le cœur après qu'elle lui ait littéralement donné tout ce qu'elle possédait. Absolument tout. Son cœur, son âme, son corps – tout. Diana se sent trahie, souillée, humiliée. Elle voulait mourir, c'était son choix, et même cela il ne la laisse pas faire. Qu'attend-il d'elle ? Pourquoi cet acharnement, pourquoi cette cruauté ? D'un geste rageur, elle essuie les larmes sur ses joues, grimaçant de douleur à cause des hématomes. « Si tu n'as pas les mots, alors tais-toi. » Sa voix est rauque, brisée par le chagrin et sa convalescence. Elle voudrait qu'il ne dise rien, qu'il ne lui adresse pas la parole, ni maintenant, ni jamais. Qu'il disparaisse de sa vie et cesse de la faire souffrir une bonne fois pour toutes. « Tu ne pouvais pas me laisser partir... Mais apparemment, tu ne pouvais pas me retenir non plus. Un mot. Rien qu'un mot aurait suffi. » Mais il n'a rien dit. Il n'a rien dit, il n'a rien fait, il ne lui a même pas adressé un regard. Il s'est contenté de lui briser le cœur pour l'ignorer ensuite. Et à présent, la culpabilité le ronge ? Elle aussi a fait des erreurs, elle n'est pas étrangère à ce sentiment. Mais elle n'aurait jamais pu lui faire aussi mal aussi cruellement. Maintenant... Maintenant, elle meurt d'envie de lui rendre la monnaie de sa pièce. De le faire souffrir comme il l'a fait souffert, parce que c'est sa seule défense, parce que c'est moins douloureux que de songer aux sentiments qu'elle éprouve à son égard. « Tu regrettes... Tu regrettes ? » Elle secoue la tête. « Moi aussi. Je regrette absolument tout. » Elle finit par détourner le regard, ne parvenant plus à le regarder dans les yeux. Elle préfère regarder le sol, mais elle ne le voit bientôt plus, les larmes brouillent sa vision. « Je regrette d'être tombée sur toi cette nuit là. Je regrette de ne pas avoir pressé la détente plus tôt. » Diana a l'impression qu'une corde se resserre autour de sa gorge, elle peine à respirer correctement mais ce n'est pas à cause de ses côtes brisées. « Je regrette de t'avoir fait confiance, je regrette de t'avoir suivi, je regrette... » Elle enfouit son visage entre ses mains pendant quelques secondes pour étouffer ses sanglots avant de reprendre. « Je suis désolée... Désolée d'avoir cru en nous. Désolée d'avoir été à ce point naïve. Désolée de m'être offerte à toi. Désolée d'être tombée amoureuse de toi. » Je t'aime, mais je te hais. « Tu es la plus grosse erreur que j'aie jamais faite. » Peut-on mourir d'amour ? Sans le moindre doute, c'est exactement ce qui est en train de leur arriver. Devenue comme sourde, elle n'entend pas l'univers tout en entier la traiter d'imbécile, et reste insensible aux battement affolés de son propre cœur sur le point d'imploser. Ce qui leur arrive, c'est de la folie. Ils n'auraient jamais dû se déchirer de la sorte, mais le destin semble avoir une dent contre eux, personne n'a le droit au bonheur dans cet univers, il est interdit, banni, proscrit. Ceux qui ont le malheur d'y goûter sont maudits, comme eux. « Va-t-en. Sors de ma vie. Je ne veux plus jamais te revoir. » Elle relève ses yeux rougis par le sel de ses larmes et les pose sur lui, toujours aussi assassine. Comme un animal blessé qui se sent sur le point de mourir, et veut emporter son bourreau avec lui. « Et cette fois, je le pense vraiment. »

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Where must we go, we who wander this wasteland, in search for our better selves.

Des seaux d'acide seraient moins douloureux que ses mots. La souffrance est tellement vive que tu es incapable de réagir. Incapable de penser. T'es paralysé. La rupture est définitive. Cœur brisé en mille. Piétiné sur le sol. Tu ne sens pas les larmes qui coulent. Tu ne sens rien, excepté la douleur. Elle te hait. Elle te hait de t'aimer. Tu n'es plus qu'un regret, une page d'un livre qu'on arrache et qu'on referme brutalement. Une page qu'on jette au feu, et qu'on regarde brûler sans sourciller. Elle aurait préféré mourir que te rencontrer. Elle aurait préféré mourir que de partager avec toi. Que de se donner à toi. Que peux-tu répondre à ça ? Que peux-tu faire ? Rien. La sentence est tombée, irrévocable. C'est ainsi que se termine votre histoire, dans les cris et les larmes, dans l’obscurité d'une grotte, l'odeur du sang dans vos narines. C'est terrible de la voir ainsi et de ne pas pouvoir la prendre dans tes bras. D'avoir conscience d'être l'unique responsable de son chagrin. Un chagrin d'amour qui la détruit, peut-être même encore plus que les assauts d'Immortan. Tu t'es attaqué à son cœur, et il n'y a pas de pardon pour ça. T'as laissé tes doutes prendre le dessus, t'as laissé tes peurs s'exprimer, désormais tu en payes le prix. Et aujourd'hui, là maintenant, tu te fais le serment de ne plus jamais avoir peur. Plus jamais. Quoi qu'il arrive. Elle t'a fait perdre ce que tu avais de plus précieux. Ça ne se reproduira plus. Bien que tu n'aies plus grand chose à perdre. Elle veut que tu partes. Elle veut que tu quittes sa vie une bonne fois pour toute. Ça fait mal, horriblement mal. Cette pression dans ta poitrine, un cri du palpitant à l'agonie. « Je t'aime. » C'est dit. C'est avoué. Enfin. Mais beaucoup, beaucoup trop tard. Tu ne veux pas qu'elle le vive comme un ultime affront, ce n'est pas le cas. Si tu acceptes de partir, tu refuses en revanche de le faire sans avoir confessé tes sentiments. Tu ne veux pas la quitter sans qu'elle sache combien tu l'aimes. Même si ta chance est passée. Eclatée. « Je suis désolé, terriblement désolé d'avoir attendu aussi longtemps, mais je t'aime. » Les larmes finissent leur course effrénée sur tes lèvres. Le goût du sel est la seule chose que tu goûteras désormais. « T'es la meilleure chose qui me soit arrivée. » Triste contraste avec ses propos. Tu es le pire. Elle est le meilleur. Le fossé est immense, la chute vertigineuse. Et l'atterrissage d'une douleur sans nom. « J'ai eu beaucoup de craintes, beaucoup d'incertitudes, mais la seule chose dont je n'ai jamais douté, c'est mes sentiments à ton égard. J'ai merdé, vraiment merdé, mais ma vie, je ne l'ai jamais imaginée sans toi. Jamais. » Et pourtant, c'est sans elle que tu vas devoir la poursuivre. Comment faire ? Comment survivre sans elle à tes côtés ? T'en as pas la moindre idée. Tu ne sais même plus si t'as encore réellement envie de vivre. « Je ne pense pas que je cesserais de t'aimer un jour. » Un dernier regard. Juste un dernier. Et tu t'efforces de quitter la pièce. De quitter sa vie. Clébard te suis, mais son destin n'est désormais plus lié au tien. Tu t'abaisses à son niveau, pour pouvoir le caresser et le rassurer. Ce que tu vas lui dire n'est pas chose aisée. « Non mon pote, cette fois tu ne viens pas avec moi. Tu restes avec elle. Tu la protège, d'accord ? Je compte sur toi, c'est important. » Quand tu te redresses et t'éloignes, tu l'entends gémir et pleurer. Et dans le doute sur tes attentions, ou dans le refus d’obéir, il continue de te suivre. « Non ! Non, tu restes ici. Je suis désolé, mais tu dois rester ici. » Ton ton est plus ferme, et le doigt que tu portes sur lui renforce ses complaintes. C'est dur de le laisser, ton compagnon, ton partenaire, ton ami. Pendant longtemps, il a été tout ce que tu possédais, tout ce qui comptait. T'espères qu'il l'aidera comme il t'a aidé toi. Tu sens les larmes revenir, alors tu prends la direction de la sortie avant que ce ne soit encore plus difficile. Diana, Clébard, c'est beaucoup pour une seule journée. « Où est-ce que tu vas aller ? » Tu te retournes quand la voix de Gyro s'élève dans ton dos. Où tu vas aller ? Voilà une question que tu ne t'es jamais vraiment posée. « J'en sais rien. J'irai là où on a besoin de moi, j'imagine. » Reprendre ta vie d'avant. Celle où le bonheur n'avait pas sa place. « Occupe-toi d'elle jusqu'à ce qu'elle puisse repartir, s'il te plait. » « Jason, je... » « S'il te plait. » S'il fallait que tu supplies, tu le ferais. Tout ce que tu veux, c'est qu'elle se remette de ses blessures. Pour le reste, tu sais qu'elle s'en sortira. Elle était déjà débrouillarde quand tu l'a trouvée, et à tes côtés, elle a beaucoup appris sur comment survivre. Elle s'en sortira. C'est en tout cas ce à quoi tu te raccroches pour te donner la force de la laisser. D'un hochement de tête, il finit par accepter. Une faveur que tu n'oublieras pas. Une fois dehors, tu charges un sac à dos de vêtements et de quelques vivres. Tout le reste, ainsi que la voiture, tu lui laisses. Pour mettre toutes les chances de son côté. Et puis Clébard y a ses habitudes, tu ne veux pas l'en priver. Toi, tu n'as besoin de rien. Tout ce que tu voulais, tu l'as déjà perdu. Tu ne te retournes pas, une fois enfoncé dans la nuit noire. Parce que tu sais qu'elle ne sera pas là pour te retenir.

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Elle voit bien le mal qu'elle lui fait en prononçant ces paroles tranchantes et assassines. Et contrairement à ce qu'elle a supposé, cela ne lui fait aucun bien. Elle ne ressent aucun soulagement, aucune satisfaction, rien. Rien qu'une culpabilité écrasante, mais qu'elle tente d'étouffer sous une montagne de colère. Sans grand succès. Il l'aime. Les mots s'enfoncent dans sa poitrine comme des lames de couteaux. Diana, elle a rêvé d'entendre ces mots. Mais certainement pas de cette façon, certainement pas en guise d'adieux. Elle détourne le regard en secouant la tête, incapable d'en supporter davantage, ruinée au moins autant que lui. Ils n'étaient pas censés se faire autant de mal. Ils n'étaient pas censés se déchirer. Ils n'étaient pas censés se séparer. Ils devaient juste s'aimer inconditionnellement jusqu'à la fin de leurs jours. Il lui a brisé le cœur, alors elle brise le sien en retour, c'est une vengeance qui n'a pas lieu d'être, une réaction qui serait enfantine si elle n'était pas aussi cruelle. Une part d'elle-même meurt d'envie de quitter ce lit pour lui sauter au cou et le supplier de la pardonner, mais l'autre la cloue sur place et lui interdit de bouger. Elle aimerait pouvoir devenir sourde, ne rien entendre de ce qu'il lui dit. Mais elle subit ses ses paroles comme autant de coups, des coups plus douloureux que ceux qui ont meurtri sa chair. Quand il quitte la pièce, quand il la quitte, elle reste pétrifiée un instant avant de tout relâcher. Elle éclate en sanglots, son corps est secoué de vifs tremblements qui ravivent la douleur de ses blessures, mais elle y reste indifférente, rien ne pourrait lui faire plus mal que cette rupture, que les morceaux de son cœur brisés qui lui donnent l'impression d'avoir des morceaux de verre dans la poitrine. Les larmes roulent à grosses gouttes sur ses joues, brûlent ses plaies de leur sel, et bientôt elle se recroqueville sur le matelas en gémissant comme un animal blessé, horrifiée par ce qu'elle vient d'endurer. Elle en est certaine, elle aurait préféré mourir, et ne luttera certainement pas pour se remettre de ses blessures. Ses sanglots redoublent quand elle sent le chien venir poser son museau sur son épaule en couinant d'inquiétude. Elle est complètement détruite, ruinée par le seul homme qu'elle ait jamais aimée, réduite à néant par une passion dévorante et destructrice.

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La main de la petite Sibylle fermement tenue entre la sienne, Diana se fraye un chemin à travers la foule rassemblée à la Citadelle. Elle n'aurait jamais pensé remettre les pieds dans cet endroit un jour de son plein gré. Mais la nouvelle de la chute d'Immortan s'est répandue dans la région comme une traînée de poudre, jusqu'à parvenir à ses oreilles et à celle de sa petite protégée. Le tyran est tombé, renversé par Furiosa, ses épouses ont été libérées et les War Boys récalcitrants au changement mis en cellule. Diana aurait voulu ne jamais retourner à la Citadelle. Mais avec une petite fille de cinq ans à ses côtés, elle se doit d'être lucide : impossible de survivre dans le désert. Elle se souvient de Furiosa, de cet éclat de rage dans son regard, de la compréhension presque instantanée entre elles. Mais elle n'a pas pu attendre qu'elle mette son plan à exécution, incapable de supporter l'idée qu'Immortan puisse parvenir à ses fins avant que Furiosa ne tente son coup. Après des mois, la voilà de retour. Elle entend des gens murmurer timidement "l'Amazone est de retour" sur son passage, certains s'écartant brusquement, effrayés par le chien qui montre les crocs. La petite fille qui la suit nerveusement est maigrelette, son visage éclairé par de grands yeux bleus et encadrés de longs cheveux blonds en bataille. « Diana... » « N'aie pas peur, tout va bien. On va retrouver une amie, tu verras, tu ne risqueras plus rien. » Elle s'arrête un instant pour prendre l'enfant dans ses bras et la porter. Sibylle enfoui son visage dans son cou et Diana continue sa route, le visage fermé. Elle grimpe sur le monte-charge et attend que les mécanismes soient actionnés. Sibylle est terrifiée, alors elle la rassure en caressant doucement ses cheveux ; le chien est sur ses gardes lui aussi, nerveux. Diana, elle,fait en sorte de ne pas laisser les souvenirs de cet endroit l'assaillir. Elle descend, et presque immédiatement, fait face à Furiosa, qui l'attendait, les bras croisés sous sa poitrine. Elle repose Sibylle au sol, la petite s'accroche immédiatement à sa jambe. « Tu as coupé tes cheveux. » Diana hausse les épaules, avant de passer une main dans ses mèches noires coupées au dessus des épaules, par réflexe. « J'avais besoin de changement. » « Tu t'es fait un drôle d'ami. Cela doit faire au moins dix ans que je n'avais pas vu de chien. » « Un cadeau. D'un... ami. » Le mot lui écorche la gorge. Le chien est d'ailleurs agité. Il reste à côté d'elle, mais remue la queue en glapissant, comme s'il attendait son autorisation pour filer quelque part. « Je suis contente que tu aies survécu. Je savais que tu étais forte. » « J'ai eu de l'aide. » « Et ? » Diana secoue la tête – elle ne veut pas en parler, ni maintenant, ni jamais. Furiosa ne pose pas d'autres questions, le sujet est épineux, elle le comprend. Elle ne dit rien de plus et se rapproche pour la prendre dans ses bras, et après avoir eu un mouvement de recul, Diana se laisser aller à son étreinte. « Tout ira bien, maintenant. Vous êtes en sécurité, tu n'as plus à t'en faire. Il ne te fera plus jamais la moindre mal, je te le jure. » Elle le sait, elle n'en doute pas. Mais ce n'est pas parce que Furiosa le lui dit, c'est parce que quelqu'un d'autre lui en a fait la promesse, il y a ce qui lui semble être une éternité.

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

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Tu déambules dans ces couloirs que tu connais maintenant comme ta poche. Tu sais où mène chaque intersection, et surtout, tu sais où se trouve les appartements de Furiosa. Enfin, appartement est un bien grand mot pour décrire la pièce où elle gère la Citadelle d'une main de fer, dans un gant de velours. Depuis le renversement et la destitution d'Immortan, tu es devenu son bras droit, pour avoir été d'une aide précieuse lors de l'événement. Toi le nomade, le solitaire, tu as trouvé ici un endroit où rester et t'installer. Tu es désormais entouré de gens de confiance, et tous ensemble, dans la solidarité et le partage, vous allez pouvoir construire un avenir plus serein. Mais bien évidemment, ils ne sont pas elle. Celle qui hante encore tes pensées, et que tu espères croiser à chaque fois que tu prends la route. Une image imprimée dans ton esprit. Des souvenirs marqués au fer rouge. Et si elle te le demandait, tu quitterais tout. Tout, pour avoir une chance de la retrouver. C'est drôle, tu ne t'autorises plus depuis longtemps à penser aussi intensément à elle. Pourquoi aujourd'hui tout est différent ? Quand tu entres dans la pièce, là où Furiosa t'a fait demander, ton cœur s'arrête. A moins que ce ne soit l'inverse, et que ses battements soient si forts que tu ne fasses plus la distinction. Elle est de dos, mais tu la reconnaitrais entre mille. Entre un milliard. On oublie pas ce genre de personne. Elle a marqué ta vie. Et encore aujourd'hui, son emprunte sur ton âme est indélébile. « Je te présente Jason, sans lui je n'aurais pas pu reprendre la Citadelle. Tu peux lui faire confiance. » Quand elle se retourne enfin, vos regard se croisent une seconde. Une seule courte seconde, avant que Clébard ne court vers toi en remuant la queue. Il se hisse sur ses deux pattes pour pouvoir t'atteindre, impatient de te lécher affectueusement le visage. « Oui, oui, moi aussi je suis content de te revoir. » Tu t'abaisses pour lui donner satisfaction, et lui gratte en même temps gentiment le museau. Il va bien. Elle va bien. Maintenant, il va falloir faire face. Tu délaisses le berger allemand pour te rapprocher des deux femmes, la démarche bien moins affirmée qu'à l'accoutumé. « Diana. » Difficile de ne pas laisser ta voix trahir ton émotion. Prénom que tu ne prononçais plus, à cause de ces milliers d'épines dans la poitrine. L'entendre à nouveau à haute voix te fait trembler les jambes. Ta respiration se saccade. Et tu ne parviens pas à détacher ton regard d'elle. Elle n'a pas changé. Elle s'est remise de ses blessures, a raccourci ses cheveux, et est désormais accompagné de quelqu'un d'autre. Une petite fille, qui s'accroche à elle comme une enfant s'accrocherait à sa mère. Tant de questions qui t'assaillent. Mais moindre que l'envie de la serrer contre toi. Geste que tu ne t'autorises pas, au vu de la triste façon dont vous vous êtes quittés. Comme si tu n'en avais pas le droit. « J'imagine qu'il s'agit de l'ami dont tu m'as parlé ? » Furiosa n'est pas dupe, elle devine aisément votre lien à travers ce malaise qu'elle n'a jamais entraperçu chez toi. Tu ignores de quel ami elle parle, mais c'est loin d'être ta première préoccupation. « Jason, j'aimerais que tu montres à Diana sa chambre. Une grande s'il te plait, elle est bien entourée. » Et avant que Diana ne s'y oppose, ou ne craigne d'abuser de son hospitalité, Furiosa rajoute : « J'ai envie de t'avoir un peu à nos côtés. Tu seras libre de partir quand tu veux, mais reste au moins quelques jours. Tu verras, tout a changé ici. » Pour en être témoin depuis des semaines, tu ne peux que confirmer. Mais tu ignores comment réagir face à cette invitée inattendue. A l'idée de la voir tous les jours. Comme si vous n'aviez aucun passé. Comme si tu n'étais pas à deux doigts de t’effondrer comme un château de cartes. « Je m'en occupe. » Tu n'es pas sous ses ordres. Ce n'est pas ainsi que ça fonctionne. Vous êtes simplement amis. Et c'est ainsi qu'elle te traite. D'un geste de la main tu invites Diana et la petite fille à te suivre. Durant tout le trajet qui vous mène jusqu'à sa chambre, tu ne prononces pas un mot, te contentant de quelques brefs regards gênés. Quand tu ouvres la porte pour lui présenter son nouveau chez soi, tu n'oses pas y entrer, de peur de bafouer sa nouvelle intimité. « Elle te plait ? La mienne est juste à côté, si ça ne te convient pas je peux t'en trouver une autre. » Comme si c'était ça le plus important. Comme si tu ne voulais pas un millier d'autres choses. Comme si tu ne voulais pas lui hurler que non, non, tu ne l'as pas oublié.

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Furiosa les conduit loin de la foule, dans une pièce à part et au calme. Sibylle ne la lâche pas, elle s'accroche à elle furieusement, terrorisée par ce nouvel environnement et tous les gens qui y vivent. Furiosa dit avoir quelqu'un a leur présenter, celui qui les a aidés à renverser Immortan, et Diana acquiesce doucement, quiconque a eu la volonté de s'opposer au tyran de la Citadelle mérite au moins des remerciements respectueux, à défaut d'être chaleureux. Et après cela, elle demandera à Furiosa de les laisser se reposer, leur route a été longue, et Sibylle a déjà les paupières lourdes. Quand l'homme entre, elle se retourne. Et immédiatement, son cœur semble peser des tonnes et semble se décrocher de sa poitrine pour dégringoler jusque dans ses chevilles. Lui. Oui, évidemment, elle se sent idiote de ne pas y avoir pensé. Elle serre les dents, incapable de prononce le moindre mot, consciente que tout le sang a dû quitter son visage pour la faire apparaître aussi pâle qu'un cadavre. Loin d'être stupide, Furiosa comprend tout de suite qu'ils se connaissent, et la réaction du chien qui s'empresse de retourner auprès de son maître n'est qu'une confirmation supplémentaire. Diana elle, reste immobile, pétrifiée par ces retrouvailles inattendues. Elle ne bouge même pas quand il prononce son prénom, fixant un point invisible derrière lui. Elle n'était pas prête pour cela. C'est presque aussi douloureux que leur séparation, et si Furiosa ne lui avait pas adressé la parole, il y a fort à parier qu'elle aurait instinctivement tenté de prendre la fuite. « Oui. » Un mot, un seul, elle n'est pas capable de plus. Elle bat des paupières pour reprendre ses esprits et inspire profondément. « Furiosa, je n'ai pas... » Envie de rester ? Mensonge, elle est épuisée et fatiguée de errer sans but dans le désert. « Je ne pensais pas... » Rester ? Oh mais si, bien sûr que si, pourquoi venir, sinon ? Diana a la gorge sèche, brusquement, elle déglutit avant de se forcer à afficher un sourire de façade. « Oui, oui, nous restons bien sûr. » Elles ne peuvent pas partir. Sibylle a besoin d'un endroit où être en sécurité, besoin de manger à sa faim, besoin de jouer comme n'importe quelle autre enfant de son âge. Alors Diana reprend sa main et accepte de suivre Jason jusqu'à l'endroit qui leur servira de chambre, sans prononcer le moindre mot. Elle essaie de contenir les émotions qui bouillonnent en elle, mais elles débordent déjà. Sa main libre se met à trembler, alors elle serre le poing. Jason leur ouvre la porte et elles y entrent, mais Diana reste imperméable au décor. Elle sait pourtant que c'est un luxe d'avoir une chambre à soi, l'intimité n'existe presque pas dans la Citadelle, l'espace est exploité au maximum. Cette pièce est un véritable privilège que Furiosa leur offre, mais Diana est incapable de l'apprécier à sa juste valeur. « Je n'en veux pas. » Les premiers mots qu'elle lui adresse, toujours sans lui regarder. Elle fait demi-tour et quitte la pièce en tirant Sibylle derrière elle. C'est tout juste si elle ne soupire pas de soulagement quand elle tombe nez à nez avec l'une des anciennes épouses d'Immortan, qui écarquille les yeux en la voyant. « Tu... Diana, tu es de retour ? » « Bonjour, June. Est-ce que tu pourrais emmener Sibylle manger quelque chose, s'il te plaît ? Elle meurt de faim. » Diana fait mine de ne pas remarquer son ventre proéminent – dernier affront du tyran à son égard. Puis elle s'agenouille à la hauteur de Sibylle pour la rassurer, elle lui murmure quelques mots à l'oreille et le visage de la petite s'illumine, avant qu'elle n'attrape la main que June lui tend pour l'emmener jusqu'aux cuisines. Puis elle reste un instant immobile et muette comme une statue de marbre, avant de froncer les sourcils. La mienne est juste à côté. Elle pousse la porte du bout des doigts avant d'entrer dans la pièce. Elle n'a pas besoin de regarder par dessus son épaule pour savoir qu'il la suit, et referme la porte derrière eux. Silence pesant. Diana détaille la chambre du regard ; elle n'y aperçoit aucune touche personnelle. Rien du tout. Comme s'il n'était pas vraiment là. Elle secoue la tête. Longuement. Et puis, elle craque. Elle fait brusquement volte-face et lui assène une gifle monumentale, elle sent les phalanges de ses doigts craquer tant elle frappe fort. « JE TE HAIS ! JE TE HAIS, TU ENTENDS ? » Elle hurle et déjà les larmes dégoulinent. Son cœur cogne contre sa cage thoracique, sa gorge se serre et elle peine à respirer. « Tu... Tu... Pourquoi est-ce que tu m'as laissée partir ? Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas dit... ? » Que tu m'aimais ? Elle le lui aurait dit en retour. Dix fois, cent fois, mille fois. À bout de forces, à bout de nerfs, elle tombe à genoux, le visage entre les mains. « Je te déteste, je te déteste... » Allez, Diana. Répète le encore un million de fois, et peut-être parviendras-tu à le croire.

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Elle n'en veut pas. Tu ne caches pas ton désarroi. C'est donc ainsi que les choses vont désormais se passer entre vous ? Un stupide rapport de force ? Tu n'en as pas le cœur. Tu n'as aucune envie de te battre contre elle. Cette chambre, c'est tout ce que vous avez toujours voulu ! Une normalité, un confort, l'assurance d'une vie sans danger et sans manque ! L'avenir plus heureux il est là, dans cette foutue pièce, de cette foutue Citadelle que tu as gagné pour elle ! C'est pour elle que tu t'es battu aux côtés de Furiosa. Pas pour la gloire. Pas pour les récompenses. Pour elle ! Avec l'espoir qu'un jour vous finiriez par vous retrouver, et que tu parviendrez à la convaincre de rentrer à la maison. Votre maison. Mais le rêve n'est qu'un mirage cruel, une oasis en plein désert qui s'évapore plus tu t'en approches. Tout ce dont à quoi tu t'es raccroché ces derniers mois pour tenir le coup, toutes ces belles chimères, ce n'était qu'un leurre. Une farce. Elle n'en veut pas. Pas de cette chambre. Pas de toi. Pas d'un avenir en commun. Elle s'en va. Rejette le cadeau. T'es à deux doigts de lui dire à quel point cette décision est stupide et égoïste, mais l'apparition de June met fin à toute potentielle discussion. Si Diana ne veut qu'en faire qu'à sa tête, très bien, mais l'enfant – que tu apprends s'appelle Sibylle – mérite mieux qu'une vie dans le désert. Loin de toi l'idée de donner des conseils sur l'éducation, tu n'as absolument aucune expérience en la matière, mais t'as bien vu son regard émerveillé quand elle a vu le lit. Quand elle a vu l'espace. Plus besoin de dormir dans la voiture. Dans ce taudis qui était certes un abris, mais pas un endroit où vivre correctement. C'est ce que Furiosa vient de lui offrir, et elle vient de tout balayer d'un revers de main. Pour toi. Ou plutôt, à cause de toi. Parce que t'es là. Elle ne peut supporter ta présence. Les plaies sont encore là, oh oui, elles sont encore là. Elles sont sanguinolentes, rouvertes à l'instant même où tu as reconnu sa silhouette. Mais tu en fais abstraction, pour qu'elle puisse profiter de tout ce que tu as gagné, pour elle. Sibylle, dont tu ignores encore la provenance, suit June jusqu'au cuisine, accompagné de Clébard, chien fidèle. Il semblerait que les deux s'entendent à merveille. Tant mieux. Tu sais combien un animal peut être réconfortant dans les moments difficiles. Quant à toi, tu te contentes de suivre Diana jusqu'à ta propre chambre. Après avoir fermé la porte, tu attends la sentence. Puisque c'est de ça qu'il s'agit, n'est-ce pas ? Quelque chose qu'elle ne pouvait dire devant la petite fille. La discussion ne va de toute évidence pas être plaisante. Nerveux, tu tires sur le col de ton haut, peinant à respirer correctement. Quelle torture, que d'être seule avec elle, sans pouvoir franchir les barrières. De hautes barrières qu'elle a elle-même dressé à l'instant où elle a refusé l'offre de Furiosa. Clak. La gifle part. Ses doigts s'écrasent violemment contre ta joue, obligeant brusquement ta tête à valser dans le sens du coup. La douleur est féroce. Pas celle de la baffe, celle de ne l'avoir vu venir. Ce terrible constat, d'en être au même point qu'il y a trois mois. Et tu ne peux pas faire ça, t'es incapable de reprendre là où vous en êtes restés. Chaque jour, tu en souffres encore. Comment pourrais-tu poursuivre sur une voie qui t'a déjà arraché le cœur. Tu n'as plus rien à donner. Plus rien qui ne peut t'être enlevé. « J'ai fait une erreur... La pire erreur de ma vie. » Tu comprends sa colère, mais elle est injuste. T'aurais été prêt à tout faire pour la récupérer, pour qu'elle te donne une seconde chance. Mais ce n'est pas comme ça que cela s'est passé. Tu t'es déjà excusé pour cette terrible bavure, tu ne sais pas quoi dire de plus. Si lui avouer ouvertement tes sentiments n'a pas suffit, qu'est-ce qui le pourrait maintenant ? Le temps n'a rien arrangé. Tu aurais dû t'en douter. Tes blessures n'ont pas cicatrisées, il en est de même pour les siennes. « Je t'ai dit que je t'aimais. Je t'ai dit, combien je t'aimais. Et c'est toi, qui m'a laissé partir, Diana. » C'est toi qui a quitté la grotte à sa demande. Toi qui lui a tout laissé pour qu'elle puisse s'en sortir. Tu n'avais plus rien. T'as perdu tout ce qu'il était possible de perdre. A commencer par la femme dont tu étais fou amoureux. Et le monde n'a jamais été aussi terrifiant que sans elle. Tu viens toi aussi te mettre à genoux. Sans oser la toucher, tu restes cependant à son niveau, pour chercher son regard. Quand elle sera prête à te l'accorder. « Tout ce que j'ai fait depuis qu'on s'est quitté, je l'ai fait pour toi. » Quelle image symbolique. Mis à genoux par la force de l'amour. Et la puissance du déchirement. « Je ne t'ai pas laissé partir. Je ne t'ai pas laissé partir... » Non, au contraire, tu as pensé à elle chaque seconde de chaque jour pendant trois mois. Tu as fait tout fait, pour qu'elle ne parte pas. Et même si tu l'avais voulu, tu en aurais été incapable. « Et aujourd'hui non plus, je ne te laisserais pas partir... » Non, tu ne veux plus de cette vie sans elle. C'est insoutenable.

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La douleur est insupportable. Elle regrette déjà la violence de son geste, sa main le brûle au moins autant que la joue de Jason, mais rien ne saurait surpasser la souffrance qu'elle ressent à chaque battement de cœur. Ces retrouvailles inattendues sont exactement cela, inattendues, Diana n'était pas préparée à le retrouver. Elle n'est pas capable de savoir si elle est soulagée ou horrifiée, pas capable de démêler les émotions les unes des autres. Elle se sent pitoyable, ainsi rongée par un chagrin qu'elle ne comprend pas. Pire, elle se sent coupable, un sentiment auquel elle n'était pas non plus préparée. Ce serait bien plus simple si lui aussi était furieux, en colère. S'il n'encaissait pas simplement ses paroles et ses coups comme un martyr. Elle secoue la tête, frénétiquement, quand il lui dit que c'est elle qui l'a laissé partir. Le couperet tombe, ses propres torts l'accablent, lui serrent la gorge comme pour l'étouffer. Mais il a raison, n'est-ce pas ? Il a raison. Elle l'a chassé. Une fois. Deux fois. Trois fois, si l'on se sent d'humeur cruelle, en comptant le rejet de la chambre juste à côté de la sienne. Elle n'a pas été capable de comprendre, pas capable de pardonner, ni de rationaliser les choses. Elle ne lui a même pas laissé la chance de s'expliquer, elle n'a rien voulu entendre. Pourtant, l'erreur est humaine, non ? Et personne n'a été plus humain avec elle que lui depuis la mort des siens. Et elle l'a chassé comme un malpropre. Elle ne le regarde pas, parce qu'elle a honte, honte de comprendre trop tard que tout est de sa faute. Elle l'entend s'agenouiller en face d'elle en même temps qu'il lui avoue avoir tout fait pour elle. Il lui avait promis de mettre Immortan à genoux, de mettre fin à son règne, c'est fait. Sans la certitude de la revoir un jour, sans la certitude qu'elle veuille encore de lui, juste pour tenir sa parole. Le visage toujours enfoui entre ses mains, Diana se mord la lèvre, presque jusqu'au sang, pour ne pas se remettre à hurler. « Tais-toi... Tais-toi, je t'en prie, tais-toi ! » Elle ne veut plus rien entendre, elle ne peut plus rien entendre. Elle réalise que toute est de sa faute, la vérité blesse, la vérité fait mal. Et parce que Diana n'a pas appris à exprimer ses sentiments correctement, elle réagit encore une fois violemment, ne sachant pas faire autrement. Elle le repousse d'un geste brusque, sans se relever, toujours à terre. « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ?! Pourquoi ?! » Pourquoi tenir sa promesse ? Pourquoi continuer à l'aimer, pourquoi vouloir encore d'elle ? Pourquoi ? Sans grande force, ni détermination, elle le fait reculer, frappant son torse de ses poings en se lamentant, geignant comme un animal blessé, jusqu'à lui faire heurter le mur. « J'ai cru que tu étais mort !! J'ai cru que tu étais mort !! J'ai cru... J'ai cru... » Pour la première fois, elle le regarde directement, droit dans les yeux. Ses doigts serrent nerveusement le tissu de son vêtement. « J'ai cru que je t'avais tué... » Le regard qu'il lui a lancé avant de la quitter des mois plus tôt hante ses nuits. Il est parti en lui laissant tout, en ne prenant rien avec lui. Ni la voiture, ni le chien, rien. On ne survit pas sans rien dans le désert, et encore moins avec le cœur brisé. Ils se sont presque tués, comme des imbéciles. « Je... Je te déteste... » Ces mots là n'ont plus aucune signification, aucune crédibilité. Bien sûr que non, elle ne le déteste pas. Elle ne l'a jamais détesté, elle ne le détestera jamais. Pour la simple et bonne raison qu'elle l'aime a en mourir, et qu'elle n'a pas senti son cœur battre depuis qu'ils se sont quittés. Alors forcément, se réhabituer à ses battements n'est pas sans peine. Elle ne le lâche pas, ses doigts son crispés sur son t-shirt et elle le fixe avec intensité. Son rythme cardiaque est intense, désordonné, elle bat des paupières pour chasser les dernières larmes accrochées à ses cils. « Je... Je... Je t'aime... » Tellement. Trop. Presque avec brusquerie, elle prend son visage entre ses mains et plaque ses lèvres contre les siennes comme une affamée, morte de faim, morte d'amour. Elle veut l'embrasser, elle veut qu'il l'embrasse, elle veut qu'ils s'aiment comme ils le faisaient avant la catastrophe, en oubliant que le reste du monde existe. Tant pis pour la raison, tant pis pour la bienséance, tant pis, tant pis, tant pis. Diana a l'impression d'être un monstre, mais un monstre amoureux, alors... Si elle est capable d'aimer, peut-être est-elle digne de pardon ?

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

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Ce n'est jamais simple d'entendre la vérité. Surtout quand elle est douloureuse comme celle-ci. Après des mois à te haïr, elle réalise que peut-être, l'échec de votre histoire n'est pas entièrement ta responsabilité. Elle t'a laissé partir, elle n'est pas venue te chercher. Pendant des semaines t'as erré en solitaire, le cœur en miette et la solitude pesante. Ils n'ont pas eu beaucoup de mal à t'attraper, à faire de toi leur sac de sang frais. Et l'ironie du sort, sa cruauté parfaite, c'est que tu t'es retrouvé dans le seul endroit où elle n'aurait jamais mis les pieds. Une fatalité qui a failli causer ta perte. Où trouver la force de survivre quand on n'a plus aucune raison de vivre ? Sans elle, t'étais perdu. Aussi paumé qu'un homme puisse l'être. Elle te repousse. Encore. Tu encaisses rejet sur rejet. Mais tu t'accroches. Elle est là, juste devant toi, combien de fois tu as rêvé que cela se produise ? Trop pour que tu ne puisses compter. Trop pour que tu ne te braques. Ta joue te fait mal, tu sens ta peau qui chauffe, encore martyrisée par le coup reçu. Un autre s'en suit. Elle frappe de ses poings contre ton torse. Pourquoi tu ne te mets pas en colère ? Pourquoi tu ne l'incites pas à arrêter ? T'en es tout bonnement incapable. Et la raison est exactement la réponse à sa question. Pourquoi tu fais tout ça ? Parce que tu l'aimes. Tu n'as jamais cessé de l'aimer. Et même si aujourd'hui elle te fait tout aussi mal qu'hier, tu ne parviens pas à détester cette femme. Quoi qu'elle te fasse, tu ne pourras jamais la haïr. Et la vérité, c'est que c'est bien plus douloureux d'en être amoureux. Tu entends ses mots, mais tu ne les écoutes plus vraiment. Mécanisme de défense. Ils ne sont que de l'acide sur des blessures ouvertes. Ses doigts s'accrochent à toi, et enfin, tu parviens à capter son regard. Des yeux plein de larmes, qui coulent le long de ses lèvres. « Diana, je... » Quoi lui dire ? T'es désemparé. La femme que tu aimes est juste là, et tu ne sais pas quoi faire pour la retenir. Tes iris ambrées se perdent en elle, comme si le temps venait de s'arrêter. Et cette confession. Bon sang, cette confession. Inattendue. Inespérée. Impromptue. Elle ne l'avait jamais dit auparavant. Pas aussi clairement. Et ça te gonfle le cœur d'une centaine d'émotions. Elle te hait. Elle t'aime. Ta confusion est énorme. Mais tu t'accroches à la lumière au bout du tunnel, celle qu'elle vient elle-même d'allumer. Dans ta tête, c'est un foutoir sans nom. Un bordel déjà immense qu'elle vient accentuer en attrapant brusquement tes lèvres pour t'embrasser. Boom. Le cœur éclate. De trop aimer. D'obtenir ce qu'il avait tant ardemment espéré. Tu l'embrasses en retour, avec ardeur, envie et passion. Tu la serres contre toi, en t'abandonnant complètement à tes sentiments. Et puis, soudainement, tu romps ce baiser déjà bien engagé. Le regard que tu lui adresses est confus, perdu. Qu'est-ce que ça signifie ? Il y a encore quelques secondes elle te martelait le torse avec rage, jurant encore et encore à quel point elle te détestait. « Ça ne... » ...ça ne marche pas comme ça ? Avec autant de facilité ? Après t'avoir fait volontairement du mal, tu vas simplement tout oublier ? Et bien, oui. Oui. Tu l'aimes. Tu la veux. Tu la désires. Diana n'a jamais été réellement maitresse de ses émotions. Tu l'as toujours su, ce serait injuste d'en tenir férocement compte aujourd'hui. Ce baiser qu'elle t'a offert, c'est comme une demande de pardon. Tu ne veux rien d'autres. Si ce n'est elle toute entière. Tu cesses d'hésiter, puisqu'il n'y a aucune hésitation à avoir, et tu l'embrasses à nouveau. Avec la même ivresse. Sans quitter sa bouche dont tu ne parviens plus à te passer, te détachant uniquement pour mieux la retrouver, tu la soulèves contre toi, et viens la déposer dos sur le matelas. Elle a fait naitre un brasier en toi. Et ces flammes du désir sont en train de doucement te consumer. Tu jettes ton haut. Balance le sien. Dévore son cou d'une dizaine de baiser fiévreux. C'est une passion, une fureur, une idolâtrie commune. Entre deux soupires, tu parviens à chuchoter à son oreille. « Je t'aime... » Pour la première fois de votre histoire, vous vous répondez. Avec ces mots, que tu ne cesses de lui répéter, mais aussi avec vos deux corps qui se cherchent, s'appellent. « Je t'aime, je t'aime, je t'aime. » Tu lui répéteras autant qu'elle le voudra. Tu embrasses sa poitrine, puis descend vers son bas ventre, sans jamais cesser de recouvrir sa peau de baisers. La première fois, vous étiez contrôlés par la crainte de mal faire. De mal vous y prendre. Mais aujourd'hui, il n'y a que l'intense convoitise qui vous anime. C'est toute cette peur d'avoir cru vous perdre. Ce bonheur de vous être retrouvés. Et bien sûr, l'amour incommensurable que vous éprouvez l'un pour l'autre. La température de ton corps grimpe en flèche, et sous tes caresses tu ressens la chaleur du sien. Tu ne perds pas de temps, vous en avez trop à rattraper, et vivement, toujours avec cette même avidité, tu ôtes son pantalon, sa culotte, et tu plonges ta tête entre ses cuisses, pour lui faire découvrir une nouvelle félicité.

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Diana, elle ne connaissait rien de la passion amoureuse avant de rencontrer Jason. Ce n'était rien qu'un concept abstrait, complètement fou, lu dans les vieux livres qu'elle avait pour habitude de lire avant qu'Immortan ne vienne détruire son havre de paix. Mais elle ignorait tout de ce sentiment dévorant et destructeur, qui lui a pourtant parfois fait envie. Ce n'est certainement pas aussi beau et plaisant qu'elle l'aurait imaginé. C'est douloureux, et avoir l'impression que son cœur est sur le point d'imploser est à mille lieues de la beauté chimérique de ces récits. Elle ne pensait pas un jour avoir mal d'aimer, ne pensait pas souffrir le martyr en embrassant l'homme qu'elle aime. L'air lui manque déjà, elle a l'impression d'étouffer, mais elle ne s'écarte pas pour chercher son oxygène parce que Jason lui a trop manqué. Quand il y met fin, elle est désorientée et ne comprend pas ce qui pourtant est évident. Ça ne fonctionne pas ainsi. Elle devine qu'il a les mots sur le bout de la langue, mais il ne les prononce pas, il revient l'embrasser avec avidité en la plaquant contre lui. Entre passion et violence, il n'y a qu'un pas, et Diana ignore s'ils ne cherchent pas à se venger du mal qu'ils se sont fait mutuellement en s'embrassant ainsi. Il l'arrache au sol pour l'allonger sur son lit, entre temps quelques vêtements sont enlevés – ou arrachés, elle ne sait pas très bien – elle retrouve enfin on corps, laisse ses doigts glisser sur sa peau brûlante. Elle sent ses entrailles se nouer quand il embrasse son cou presque furieusement, elle enfonce ses ongles dans la chair de ses épaules, y laisse de longues estafilades brûlantes. « Je t'aime aussi... Je t'aime... » Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Son rythme cardiaque s'est emballé, sa respiration est erratique, les baisers qu'il dépose sur sa poitrine et sur son ventre lui arrachent de longs soupirs d'extase, c'est beaucoup d'un coup, beaucoup trop et pourtant elle ne lui demanderait d'arrêter pour rien au monde.  Cette façon de s'aimer est presque brutale, animale, les vêtements tombent et Diana ne retient pas le gémissement qui monte soudain du fond de sa gorge quand il plonge son visage entre ses cuisses. Ses doigts s'emmêlent à ses cheveux et elle bascule la tête en arrière, assaillie par toutes ces sensations nouvelles, mais pas seulement. Il aurait pu manquer de tendresse, manquer de générosité, il aurait pu vouloir se contenter d'une étreinte sauvage, mais il ne le fait pas. Malgré tout ce qu'elle lui a fait endurer, le voilà une fois de plus prêt à tout faire pour elle, rien que pour elle. Ce n'est pas simplement touchant, c'est troublant. « Jason... Jason, s'il te plaît... Embrasse-moi... Embrasse-moi, s'il te plaît... » Diana n'a qu'à demander pour qu'il s’exécute. Son visage entre les mains, elle l'embrasse longuement, caresse sa langue de la sienne, mordille ses lèvres pour les faire rougir un peu plus. Puis l'impatience reprend le dessus, elle le débarrasse du reste de ses vêtements, désireuse et impatiente de ne plus faire qu'un avec lui. Ce n'est pas juste une envie, ce n'est pas juste du sexe dans sa forme la plus primitive, c'est un besoin vital de le retrouver – pour se retrouver elle-même. Elle noue ses bras autour de son cou et glisse une main dans sa nuque, lui fait sa place entre ses jambes, et c'est l'explosion de tous les sens quand il accède enfin à sa requête. Elle le serre davantage contre elle, pour que son corps épouse parfaitement le sien, pour le sentir au plus près d'elle, le plus intimement possible. Au delà du plaisir, le soulagement de lui appartenir pleinement, leurs corps se répondent naturellement, instinctivement, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Diana sait qu'elle devrait avoir cessé de pleurer. Ils sont là, ensemble, réunis et unis, tout va bien, tout va mieux. Mais les larmes continuent à rouler sur ses joues, contrastant avec les soupirs qui s'échappent d'entre ses lèvres au rythme de leur danse sensuelle et passionnée. Mais elle pleure. Elle pleure, et elle s'accroche à Jason comme si elle craignait qu'il ne lui échappe, qu'il ne soit qu'un mirage destiné à disparaître. Elle l'aime, tellement. Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, à en mourir. C'est la seule chose dont elle soit certaine dans ce monde qui autrement n'a aucun sens. Alors il ne peut pas disparaître, pas encore, il doit rester avec elle, maintenant, toujours.

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Vous vous aimez. Il n'y a rien de plus évident. Il n'y a qu'à vous regarder. Cette façon que vous avez de vous embrasser, de vous toucher, de vous caresser. Ça ne fait aucun doute. Vous êtes fous l'un de l'autre. C'est long trois mois sans l'être aimé, et ces retrouvailles ne pouvaient qu'être explosives. Dans la façon qu'elle a eu de t'accueillir, à coups de gifle et de poings, et maintenant, dans cette explosion du cœur, de tous vos sens qui se font écho. Tu ne pensais pas que cela se finirait ainsi, mais finalement, n'est-ce pas la conclusion logique ? Toutes ces émotions qui éclatent, ces sentiments enfouis, tu le ressens ce besoin impérial de la sentir au plus près de toi. Tu veux sentir son odeur, dévorer ses lèvres, et lui avouer, enfin, inlassablement, combien tu l'aimes. Rien ne vous en empêche désormais. Plus de distance. Plus de barrières. Plus rien. Tu fais tout pour lui montrer, à commencer par cette parenthèse sensuelle. Tu crains qu'elle ne soit pas encore complètement à l'aise, alors malgré ton empressement, tu fais en sorte de ne pas être trop brutal. Tu joues avec ta langue, sans aucune vulgarité, pour lui donner tout de suite un maximum de plaisir. Mais tu comprends vite qu'il lui faut plus, et qu'ainsi trop éloigné d'elle, elle ne pourra être pleinement satisfaite. Tu ne te fais pas prier, et retrouve ses lèvres quand elle te supplie de l'embrasser. Tu en as tout autant besoin qu'elle, déjà en manque de sa bouche au goût salé. Vos baisers sont langoureux, toujours avides de plus. Vous ne pouvez plus vous contenter du moindre, et avec douceur, tu unis vos deux corps. Tu l'aimes. Elle t'aime. Est-ce le bonheur que tu éprouves ? Est-ce que c'est ça, être heureux ? Aimer et être aimé en retour. Des gémissements accompagnent tes mouvements, tandis que vos peaux se joignent pour une proximité absolue. Cette union, c'est la promesse de ne plus jamais vous quitter. Vous avez trop besoin l'un de l'autre pour envisager des chemins séparés. Non, c'est impossible. T'as trop souffert de son absence. T'as trop pleuré votre séparation. Ton bassin accélère sa cadence. Mais toujours avec beaucoup de prévenance. Son prénom murmuré au creux de l'oreille entre deux soupires lascifs. Tes lèvres qui viennent combler les siennes. La passion est forte, elle te tenaille et fait vrombir ton cœur, mais jamais au détriment de son plaisir. Elle est belle, Diana. Elle ne réalise pas à quel point elle l'est. Même dans cette souffrance que tu veux absolument apaiser. Elle s'accroche à toi comme si elle craignait que tu t'envoles au premier courant d'air. Tu en fais de même, inconsciemment. Il vous faudra sûrement encore un peu de temps avant de réaliser que vous êtes enfin réunis. En attendant, tu veux profiter de l'instant présent, de ces quelques minutes d'abandon du monde, si précieuses dans cet univers qui est le votre. Mais qu'importe le reste finalement, tu ne vois qu'elle. Tu ne veux qu'elle. Tu n'envisages qu'elle dans l'avenir qui se dessine au rythme de votre étreinte amoureuse. « Je suis là. Je suis là, Diana... » Parce qu'ainsi lié à elle, tu ressens son amour, mais aussi ses peurs. En plus de sentir le goût de ses larmes. T'es là, aujourd'hui, demain, dans un an, pour l'éternité.

Recouvert par la couverture, coude sur le matelas et tête reposée sur ta main, tu observes Diana. Un sourire illumine ton visage. Un bien être que tu n'avais pas éprouvé depuis... depuis votre moment magique dans la voiture ? L'heure n'est pas au coucher, mais il est hors de question de simplement te rhabiller pour retourner vaquer à tes occupations. Non, tu veux passer encore un peu de temps avec elle, étirer au maximum l'instant présent. Ta main libre vient doucement la caresser, chaque parcelle de peau qui t'est accessible. Tu ne sais toujours pas ce que cela signifie pour vous, mais t'es plein d'espoir pour votre relation. « Est-ce que tu veux de cette chambre, finalement ? Ou bien... » Tu te mords doucement la lèvre inférieure, toujours souriant, mais un peu gêné par la proposition que t'as envie de lui faire. « Ou bien est-ce que tu serais d'accord pour me rejoindre, ici ? » C'est déroutant cette normalité. Une chambre, un lit, un endroit sûr. Tout ce que tu lui as promis. Tout ça, tu peux enfin lui offrir. A elle et à sa nouvelle protégée, que tu n'oublies évidemment pas, et à qui tu vas obtenir le meilleur également. « Sibylle pourrait occuper la chambre d'à côté, avec Clébard. » A vrai dire, tu es prêt à accepter n'importe quelle solution, tant qu'elle reste à la Citadelle. Tu te penches en avant, pour l'embrasser avec douceur. Un argument comme un autre, après tout.

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Diana pleure de trop aimer. De ne pas avoir su comment aimer. Leurs retrouvailles sont intenses, à la hauteur de leurs sentiments. Passion dévorante, assassine, Diana s'accroche à Jason fermement, ses ongles mordent sa chair, elle resserre l'étreinte de ses jambes autour de ses hanches, laisse échapper de longs soupirs de contentement, des gémissements de plaisir. Elle veut le sentir au plus près d'elle, contre elle, en elle, sentir sa peau contre la sienne, son souffle chaud dans son cou, ses lèvres contre sa peau. Elle veut qu'il lui appartienne autant qu'elle lui appartient, qu'il ne soit qu'à elle, rien qu'à elle. Et elle se moque bien qu'on puisse les entendre ou les juger. Il n'y a que lui qui compte, eux, leur étreinte, et ce qu'elle leur promet pour le futur. L'intensité des mouvements de Jason finit par avoir raison d'elle, la laissant tremblante, à la fois comblée et sous le choc tant tout cela est inattendu. Elle a peur de faire un rêve éveillé, de s'être perdue dans le désert et victime d'un mirage. Mais quand l'euphorie du moment retombe, il est toujours là, étendu à côté d'elle, à la regarder comme si elle était l'une des merveilles perdues de ce monde, à caresser sa peau avec une douceur hypnotisante. Diana, elle, reste blottie contre lui sans bouger, sans le lâcher du regard, à la fois apaisée et épuisée, comme quelqu'un qui a trop longtemps lutté contre le sommeil et a enfin le droit de le trouver. Sauf que, elle n'en a plus du tout envie. « Je... Je crois que je préfère ce lit à l'autre. » Même sans l'avoir essayé auparavant. Pour la simple et bonne raison que celui là, ils le partageraient. Partageront. « Sibylle n'a jamais eu d'endroit à elle, je suis certaine qu'elle sera ravie de partager la chambre avec le chien. Elle lui a donné un nom, tu sais. Elle l'appelle Biscuit. » Il l'embrasse et elle en profite pour glisser sa main dans sa nuque pour l'attirer contre elle, son torse contre sa poitrine, son cœur contre le sien. Et leur baiser dure, encore et encore et encore, jusqu'à ce que l'air ne finisse par leur manquer. Puis Diana vient poser sa tête contre son torse, un bras passé autour de lui et ses doigts glissent à leur tour sur sa peau pour y tracer des lignes invisibles. Quand ils rencontrent une légère boursouflure de chair, Diana fronce les sourcils avant de se redresser, pour observer la marque sur sa peau. « C'est nouveau. » Pas une question, une affirmation. Une plaie guérie, mais une cicatrice récente de par sa couleur rosée. « Quelqu'un a essayé de te poignarder. Ou réussi. » En se mettant à l'observer un peu plus en détails, elle remarque de nouvelles traces sur sa peau, plus ou moins récentes. « Tu t'es battu. Beaucoup. » Chassez les mauvaises habitudes et elles reviennent au galop... ? Diana se doute qu'il a dû lutter pour arriver jusqu'à la Citadelle. Lutter davantage pour aider Furiosa à se débarrasser d'Immortan et   à renverser son pseudo gouvernement. Elle se penche alors, et dépose un baiser sur chacune des marques, puis sur ses lèvres. « C'est toi ? C'est toi qui l'a tué ? » Elle ne prononce pas le nom – elle n'en a pas besoin. Immortan a hanté ses jours et ses nuits, peuplé ses pensées et ses cauchemars. Il lui a fallu du temps – une éternité – pour ne plus songer à lui au moindre effleurement. Un mal qui l'a rongé de l'intérieur, comme de l'acide. Des souvenirs impossibles à effacer, malgré des efforts acharnés. Et cette cicatrice sur sa nuque, là où il l'a marquée au fer comme du bétail, elle et toutes celles qu'il espérait parvenir à engrosser comme des pouliches pour s'assurer une descendance en bonne santé. Rien que de songer à ses mains sur son corps, elle frissonne de dégoût et se dépêche de retourner se blottir contre Jason. « J'espère que tu lui as dit. Que je suis à toi et pas à lui. » Ce qu'Immortan n'a jamais réussi à lui prendre, elle l'a offert à Jason de son plein gré. Et malgré ce qu'elle a pu dire sous le coup de la colère, elle ne l'a jamais regretté, pas une seule seconde.

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Biscuit. Le nom te fait sourire. Tu te sens stupide de ne l'avoir appelé que Clébard. Comme si refuser de lui donner un véritable nom t'aurait évité de trop t'attacher à lui. Il est loin désormais ce temps où tu refusais toute affection. Traumatisme de la perte d'une mère, puis d'une sœur. Jusqu'à ce que Diana rentre dans ta vie et t'offre tout ce que tu avais jusqu'alors refusé. Tu lui as donné la clé de ton cœur, sans même t'en rendre compte. Tu l'as laissé briser la carapace, sans l'en empêcher. Meilleure décision possible. La seule qui ait désormais un intérêt dans ce monde de tarés. Quand tu l'embrasses, tu retrouves ce feu d'artifice, ces battements de cœur amoureux, toutes ces sensations devenues fantômes ces derniers mois. Les souvenirs douloureux laissent désormais place à un avenir en commun. Elle a dit oui. Elle a accepté de partager la chambre. Ce n'est plus un elle ou un toi, c'est un vous. Tu ne pensais plus pouvoir être heureux, et pourtant. Là, tu l'es. Pleinement. Heureux d'un millier de choses. De l'avoir revue, ensuite retrouvée. Et de l'aimer, comme vous êtes en train de vous aimer en ce moment même. Tes lèvres jouent sensuellement avec les siennes, et avec ce baiser, tu lui fais ressentir à quel point elle t'a manqué. Tu pourrais passer des heures et des heures à simplement l'embrasser. Le peu d'air qui s'infiltre entre deux secondes de répit est moins vital que de prolonger un maximum cette étreinte. Combien de fois l'as-tu espéré, rêvé ? Combien de fois depuis tout à l'heure tu n'as pensé qu'à ça ? Il n'y a aucun autre endroit où elle est supposée être. Autre que dans tes bras. Sous ses caresses, elle sent rapidement les vestiges physiques de votre séparation. Toutes ces marques d'affrontements, certains nécessaires, d'autres beaucoup moins. Son absence t'a arraché le cœur, et il t'a fallu le combler autrement. « Réussi. Mais moi je lui ai fait bien pire. » Elle n'a pas vu la violence dont tu as fait preuve après l'avoir retrouvée battue dans le désert. La cruauté. La torture que tu leur as infligé. C'est que tu es, quand tu perds tes repères. Et Diana, était ton seul repère. La perdre a été dévastateur. Et s'en est suivi une vague d'auto-destruction. Bien sûr que tu lui raconteras ton récit, et évidemment que tu vas chercher à connaître le sien, mais pour l'heure, t'aimerais profiter encore un peu de ces retrouvailles. Encore quelques minutes de plus au paradis. Chaque fois que tu sens ses lèvres se poser sur ta peau, tes muscles se contractent, et tes doigts s'accrochent doucement dans ses cheveux. C'est incroyable le pouvoir qu'elle a sur toi. Ses caresses et ses baisers sont des douceurs exquises dans un monde en ruines. Comme tu t'y attendais, suite logique de cette conversation, le sort d'Immortan s'impose dans son esprit. Mais désormais, il n'a plus aucun pouvoir sur vous. Il ne peut plus rien gâcher. Il ne peut plus la détruire. Tu caresses sa peau du bout des ongles, vagabonde sur chaque parcelle accessible. Un peu de tendresse avant d'aborder le sujet épineux. « Et bien, tu pourras lui dire toi-même. » Non, tu ne l'as pas tué. Et tu t'es assuré que personne ne le fasse. Non pas par pitié ou folie passagère, mais pour que le privilège lui revienne. S'il n'est pas encore mort, c'est uniquement pour que Diana soit celle qui lui ôte son dernier souffle. Avant qu'elle ne s'agite ou soit prise de panique à l'idée de le savoir proche d'elle et en un seul morceau, tu te redresses pour pouvoir la regarder. « Il est enfermé à l'écart dans un cachot de la Citadelle. J'ai refusé qu'on le tue, parce que je voulais que ce soit toi qui le fasse. » Etait-ce la bonne décision ? Va t-elle s'insurger d'une telle prise de risque, ou y voir ce que tu as voulu que cela soit, une occasion de tirer elle-même un trait sur ce sombre passé ? « Je te l'ai dit, tout ce que j'ai fait depuis notre séparation, je l'ai fait pour toi. J'ai toujours espéré qu'on finisse par se retrouver, et je voulais t'offrir la chance d'obtenir vengeance. » Il a presque détruit sa vie, c'est à elle que revient le droit de mettre un terme à la sienne. Ça n'a pas été facile, puisque nombreux sont ceux qui ont souffert de son règne, beaucoup, aurait aimé le voir baigner dans son sang. Mais tu t'es battu pour ça. Et c'était l'une des conditions imposées à Furiosa. Tu te penches pour déposer un baiser sur sa joue, puis sur son front. Tu veux te montrer apaisant et rassurant. « Quand tu seras prête, je viendrai avec toi. » Pour t'assurer que ce monstre ne la touche plus jamais. Mais surtout, pour la voir renaître de ses cendres. « Et tu pourras lui dire que si un jour tu portes un enfant, il sera de moi. » Ton index glisse sur ses lèvres pour les caresser, souriant. Parce que vous allez rester ensemble pour toujours, pas vrai ?

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Avant, Diana était heureuse. Sincèrement heureuse. Avec sa mère, ses tantes, toutes leurs sœurs. Dans leur royaume utopique où les hommes n'avaient pas leur place, où les hommes n'étaient que de passage, renvoyés sur la route avec ds vivres, mais jamais intégrés à leur société matriarcale. Un paradis pour toutes celles qui redoutaient d'un jour croiser le chemin d'hommes mal intentionnés. Diana a grandi entourée d'amour, sans manquer de rien. Et puis Immortan est venu en quête d'épouses, il a détruit, tué, enlevé. Ruiné leur paradis parce que ses envies de pouvoirs étaient plus importantes que le reste. Parce qu'assurer sa descendance était une obsession qu'il mourait d'envie d'assouvir. Diana se souvient encore très clairement de ce jour où sa vie bascula. Où sont bonheur fut réduit en cendres, où le sang de sa famille a éclaboussé son visage. Du regard affamé qu'Immortan a posé sur elle, s'imaginant certainement faire d'elle une mère porteuse pour ses enfants. Alors quand Jason lui dit que ce monstre est encore en vie, Diana blêmit. Le sang quitte son visage d'un coup, elle met plusieurs secondes à comprendre réellement. Il est en vie. Son bourreau est encore en vie, il pourrit dans une cellule. Pour elle. Pour qu'elle soit celle qui mette un terme à sa pathétique existence. Est-ce un cadeau empoisonné, que Jason lui fait ? Elle ne voulait plus jamais revoir Immortan, jamais. La perspective d'être celle qui le tuera est alléchante, mais Diana ne sait pas si elle sera capable de rester une seule seconde en sa présence. Sans doute est-ce suffisant pour presser la détente. Mais Diana est bien incapable de deviner quelle pourra être sa réaction lorsqu'elle se trouvera en présence de son bourreau. « Je... Je ne sais pas si j'en aurai la force... » Elle se redresse et s'échappe des bras de Jason pour s'asseoir sur le bord du lit, en tirant la couverture à elle pour se couvrir – comme si brusquement, elle se sentait épiée, vulnérable. Elle prend une profonde inspiration, mais ça ne suffit pas à l'apaiser. Elle comprend que Jason essaie de lui redonner le contrôle de sa propre vie en lui offrant de mettre un terme à celle de celui qui l'a tant faite souffrir, mais la chose n'est pas aussi aisée que cela. « Je pensais qu'il était mort. J'ai entendu dire qu'il était mort. » Pour Diana, la page était tournée. C'est difficile pour elle de l'admettre maintenant qu'ils se sont retrouvés, mais si elle avait su qu'Immortan était encore en vie, elle ne serait peut-être pas revenue à la Citadelle. « Je ne suis pas certaine d'avoir envie de lui dire quoi que ce soit... Je n'ai rien à lui dire. » Aucun mot ne serait assez fort pour exprimer le mal qu'il lui a fait. Elle pourrait lui hurler dessus jusqu'à faire éclater ses tympans que ce ne serait pas suffisant. « Je pensais... Je pensais que c'était terminé. » Que la page était tournée, qu'elle ne croiserait plus jamais son regard pervers et n'aurait plus à craindre qu'il pose ses mains sales sur elle. Le savoir vivant, à proximité d'elle, c'est douloureux. Elle ne peut s'empêcher d'envisager les pires scénarios possibles – et si il avait encore des partisans dans la citadelle ? Des gens prêts à le libérer pour ensuite tenter de le remettre au pouvoir en renversant Furiosa, pour retrouver leurs privilèges ? Diana secoue doucement la tête. Immortan ne mérite pas de respirer une minute de plus, et pourtant elle est paralysée, incapable de se raisonner, encore moins de se persuader qu'elle devrait se lever, et aller coller une balle dans la tête de son tortionnaire immédiatement. « Je ne peux pas le faire. Je n'y arriverai pas. Je ne suis pas assez forte. » Une larme roule sur sa joue, elle l'étale sur sa joue en voulant l'essuyer. « Je ne peux pas. » Je ne veux pas, a-t-elle sur le bout de la langue.

Diana & Jason (Mad Max alternative universe)

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Elle s'échappe. Elle te fuit dans un mécanisme de défense. Son bourreau est là, au même endroit qu'elle, et tu t'es imaginé que la nouvelle l'enchanterait. Loin de tes bras, le draps pour la recouvrir comme si tu allais porter sur elle un regard déplacé, tu te sens comme le dernier des idiots. Redressé dans le lit, tu cherches cette fois les bons mots pour la rassurer. Mais rien ne vient. Peut-être as-tu fait une connerie en le gardant en vie, et que le savoir mort de ta main aurait été un soulagement bien plus conséquent. Tu pensais qu'elle en avait besoin, que tirer un trait sur cette période de sa vie lui était nécessaire pour avancer. Pour pouvoir construire quelque chose avec toi, sans se retourner. Tu t'es trompé. Encore. Beaucoup trop. Tu entends sa voix trembler, et tu peux voir la panique émaner d'elle. Ton cœur se serre face à cette détresse dont tu as été le déclencheur. Oui, il est là, mais il ne lui fera aucun mal. Ils sont peu nombreux à connaître le secret, et l'entrée qui mène à sa cellule est surveillée par des gens de confiance. Tu n'aurais jamais pris le risque qu'il puisse à nouveau l'atteindre. Jamais. Ta priorité est, et a toujours été, son bien être absolu. Complètement désemparé et paniquée à l'idée de la perdre, tu te lèves, et renfiles ton boxer et ton pantalon. Tu viens de commettre une erreur, il va falloir trouver un moyen de la réparer. Tu viens prendre place face à elle, accroupis, sans oser la toucher. Tu as trop peur du rejet. Si Immortan s'impose dans ses pensées, tu crains qu'il n'ait de l'influence sur son comportement, et qu'être touché par un homme est la dernière chose qu'elle ait envie. « Diana, écoute-moi. » Difficile, quand la panique vous gagne. Et ce doute, cet horrible doute que tu lui as collé dans la tête. Celui qu'il puisse encore la toucher.  Elle ne se sent pas le courage de le faire, mais elle se trompe. Si quelqu'un en est capable, c'est bien elle. C'est son droit le plus absolu, et tu sais qu'elle y parviendrait sans sourciller une fois l’inquiétude retombée. « C'est terminé. Il n'est plus rien, il n'a plus aucun pouvoir. Il est enfermé dans un cachot à l'abri des regards. Et tu sais quoi ? Il a peur ! Il est terrifié ! » Cet homme n'est plus une menace. Il n'est plus celui qu'elle a connu et qui a hanté ses cauchemar pendant des mois. Sans son pouvoir, il n'est qu'une poupée de chiffon. Aussi fragile qu'un château de cartes à la merci du vent. Il supplie pour sa vie chaque fois qu'il entend quelqu'un au loin. Mais si ils entendent, ils n'écoutent pas pour autant. Ses fidèles les plus loyaux ont été exécutes. Il n'y a plus personne à remettre sur le trône. Les fantômes ne peuvent gouverner. « Bien sûr que t'es assez forte ! T'es la personne la plus forte que je connaisse ! » Et au cours de tes multiples périples, t'as pu en faire des rencontres. Aucune, de près ou de loin, n'a eu autant d'impact dans ta vie. Ton regard déterminé, qui ordinairement te donne un air si sûr de toi, se fracture peu à peu. T'aimerais pouvoir lui offrir tout ce qu'elle désire, et non pas des cadeaux dangereux cachés sous un joli flot. Tu pensais à bien, vraiment. Et tu penses toujours qu'elle peut le faire. Mais jamais tu ne l'y obligeras. « Tu admires Furiosa, pas vrai ? Et bien sache que elle, celle qu'elle admire, c'est toi. » Furiosa, modèle pour toutes ces femmes en quête d'émancipation. Briseuse de chaines, leader incontestée et redoutable. N'importe qui aimerait avoir autant de force et d'acharnement. Tout le monde aimerait lui ressembler. Mais Diana, elle, n'a rien à lui envier. Elle est parvenue à garder son honneur, en repoussant chaque jour son agresseur, avant de tenter sa chance dans un désert brûlant et inhospitalier. Elle a survécu à l'enfer. Il n'y a rien qui puisse l'arrêter désormais, t'en es persuadé. Mais quelle tristesse que de devoir la convaincre de ses propres capacités. « Je suis désolé. Je suis tellement désolé... Je pensais que ça t'aiderait à aller de l'avant. »  Cette fois, tu oses le contact, et prends ses mains pour les recouvrir des tiennes. T'as l'impression de beaucoup trop t'excuser auprès d'elle ces derniers temps. « Si tu ne veux pas le faire, je le ferais. Là, maintenant. Mettre un terme à tout ça. Demande-moi Diana, et je descends tuer ce monstre pour toi. » N'importe quoi, elle peut te demander n'importe quoi. Le plus important pour toi, c'est qu'il sorte une bonne fois pour toute de sa vie, peu importe la façon. Peu importe qui porte le coup fatal.

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Diana a peur. C'est un sentiment constant chez elle, depuis qu'Immortan a détruit sa vie. Une peur viscérale, instinctive, un réflexe de survie. Cet homme, ce monstre, a tout changé dans son existence, il lui a volé tout ce qui lui important et a fait d'elle une sorte de bête sauvage habituée à mordre plus qu'à accepter les mains tendues. Peut-être est-il enfermé quelque part, loin de la lumière du jour et de quiconque pouvant éprouver une quelconque pitié à son égard, mais il est en vie. Il continue à respirer le même air qu'elle, il continue à vivre, alors qu'il ne mérite que de mourir en endurant les pires supplices. « Ça m'est égal qu'il soit terrifié... Ça ne change rien à tout ce qu'il nous a fait, à moi, aux autres, à tous ces gens qu'il a asservi en prétendant être leur sauveur miséricordieux... Ça ne change rien... » Diana secoue doucement la tête. Elle veut simplement que cela s'arrête. Ne plus avoir peur de lui, ne plus craindre qu'il s'en reprenne à elle un beau jour. Elle veut pouvoir arrêter de survivre pour recommencer à vivre. Peu importe qu'il ne soit plus que l'ombre de lui-même, Immortan demeure une menace qui plane au dessus de sa tête comme un orage sur le point d'éclater. Tant qu'il vit, le risque existe. Et tant que le risque existe, Diana ne sera pas sereine. « Je ne suis pas cette personne que Furiosa et toi pensez que je suis. » Elle n'est pas aussi forte qu'ils le pensent, elle n'est pas digne d'admiration. Elle est simplement douée lorsqu'il s'agit de prétendre ne pas être terrifiée, rien de plus. Garder la face, pour ne pas donner satisfaction à ses bourreaux, pour se convaincre d'être capable de continuer à leur résister, pour ne pas perdre toute volonté et les laisser user d'elle comme une poupée de chair. « Ce n'est pas... Ce n'est pas de ta faute, Jason. » Elle ne lui en veut pas, elle comprend ce qu'il a cherché à faire. Lui redonner le contrôle en mettant la vie d'Immortan entre ses mains, en la laissant décider du jour et de l'heure de sa mort, afin qu'elle devienne juge, juré et bourreau et non plus simple victime sans défense. Elle frissonne quand Jason prend ses mains ; celles du jeune homme sont chaudes, les siennes lui semblent glacées. « Non. Non, je ne veux pas que tu le fasses. » Elle relève la tête vers lui, les sourcils froncés. « Tu as assez tué pour moi. Je ne peux pas te le demander. Je ne te le demanderai pas. Même pas pour lui... » Combien d'autres hommes a-t-il tué pour elle ? Beaucoup, beaucoup trop, et qu'ils aient tous été des êtres abjects n'y change rien. Malgré toute cette haine qu'elle ressent à l'égard d'Immortan, elle ne peut pas demander à Jason d'aller l'abattre pour elle, aussi simplement que cela, et même si elle sait qu'il le ferait sans la moindre hésitation, sans réfléchir. « Tout ce que tu as fait pour moi... Je ne t'ai jamais demandé de le faire, tu l'as juste... fait. Et à cause de moi, tu as aussi dû faire des choses horribles... Il t'est arrivé des choses horribles... Cet homme, ce monstre, il n'est pas ta responsabilité. » Et il ne devrait pas être la sienne non plus, il ne devrait être celle de personne. Mais le garder en vie, c'est se rendre responsable de lui, et des conséquences qui pourraient découler de sa possible libération, qu'elle arrive dans un jour ou ans dix ans. « Mais il faut qu'il meure. Il faut qu'il meure. » Rapidement. Maintenant. Que le danger qu'il représente soit exterminé une bonne fois pour toutes. Diana aimerait qu'il puisse passer le restant de sa pathétique existence dans sa cellule, à mourir à petit feu de faim et de soif comme l'ont fait des dizaines, des centaines de personne sous son règne, mais ce n'est pas possible. Parce qu'il y a forcément des mécontents qui ne sont pas satisfaits de la nouvelle politique mise en place, parce qu'ils ont perdu leur pouvoir sur les autres et les privilèges qu'ils avaient en étant à ses côtés, comme ses innombrables fils difformes et ses généraux tout aussi pervers que lui. Chaque minute qu'il passe à respirer est une prise de risque. Diana prend une profonde inspiration en se relevant, et récupère ses vêtements éparpillés dans la pièce pour ensuite se rhabiller. Elle essuie ses joues encore humides avec la manche de son t-shirt. « Où est-il ? »

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Toutes ces vies que tu as volé ne valent rien en comparaison de la sienne. Tu ne pensais pas qu'un jour une seule personne deviendrait le centre de ton monde. Que tu ne te battrais plus pour de la nourriture ou un peu de gazole, mais pour protéger celle que tu aimes. Qu'elle changerait tout. Ton quotidien. Tes habitudes. Tes envies. Toi tout entier. Tuer Immortan ne te poserait aucun problème, au contraire, tu serais ravi de pouvoir lui rendre ce service. Même si tu estimes que c'est à elle de le faire, pour complètement rompre l'emprise qu'il détient sur elle, il n'y a rien que tu ne ferais pas si elle te le demandait. Tu es dévoué, amoureux, prêt à faire n'importe quoi pour voir naitre un sourire aux coins de ses lèvres. Des lèvres que tu ne pourras plus jamais te passer d'embrasser maintenant que tu l'as retrouvée. Tu serres ses doigts, comme si le contact allait lui transmettre la force nécessaire pour chasser ses craintes et venir à bout du cauchemar. C'est important. Elle prétend que ce n'est pas ta responsabilité, mais ça l'est. Tout ce qui touche à elle, touche à vous par extension, et tu ne laisseras plus jamais rien se mettre en travers de votre histoire. T'as vu ce que c'était que de vivre sans elle, il est hors de question que vous en repassiez par là. « Tout ce qui te concerne est devenu ma responsabilité, Diana. » Parce que vous êtes un couple ? Tu ne dis pas le mot, dans ce monde c'est un concept qui n'existe pratiquement plus. Rares sont ceux qui parviennent à trouver l'amour, encore plus à le garder. Pourtant c'est ça que tu cherches à exprimer. Vous êtes ensemble, liés aussi longtemps qu'elle le voudra, et tant qu'il en sera ainsi, ses problèmes et ses ennemis seront les tiens. T'es un peu attristé que ta promesse d'essayer de fonder un jour une famille – plus ou moins dissimulée – ait été complètement noyée dans sa peur tenace d'Immortan. Mais tu le comprends. Comment envisager quoi que ce soit de concret quand votre bourreau se trouve à seulement quelques mètres de votre bulle de bonheur ? C'est pourquoi sa mort est impérative. T'aurais aimé que ces retrouvailles durent plus longtemps, avoir plus de temps pour profiter d'elle, mais le passé doit d'abord être enterré. Elle se lève. Elle prend sa décision. Immortan va bien mourir aujourd'hui, et de ses propres mains. Tu admires son courage. Elle prétend ne pas être ce que tu vois en elle, mais c'est faux. Elle est exactement ce que tu penses qu'elle est. Bientôt, elle le verra elle aussi. Quand plus aucune ombre ne viendra obscurcir sa vision. Elle se rhabille, tu en fais de même avec le reste de tes vêtements encore sur le sol. Quoi qu'il arrive, tu seras à ses côtés. « Suis-moi. » Vous quittez la sûreté et la chaleur de la chambre pour retrouver les longs couloirs de la Citadelle. Elle les connait tout aussi bien que toi. L'endroit où tu l'emmènes est froid, sale, et sombre. Plus vous vous avancez dans les méandres de la cité, plus ça donne cette angoissante impression de s'engouffrer dans les ténèbres. Et c'est un peu le cas. Car c'est là, tout en bas, que se trouve le monstre qui a régné entre ces murs. Les deux gardes qui surveillent jour et nuit l'entrée de la cellule te laisse accéder à la porte sans broncher. Tu glisses la clé dans la lourde serrure, pour lui offrir l'accès à sa vengeance. Il est là, tapis dans le noir, enchainé, affamé et terrifié. « Laissez-nous s'il vous plait. » Ils obéissent à nouveau, privilège d'être haut gradé et allié de Furiosa. En quelques secondes, vous êtes laissés seuls. Seuls avec lui. C'est l'heure. Ta main glisse sur sa joue, caresse sa peau du bout des doigts, dans un geste que tu veux rassurant et attentionné. Même si elle rentre dans cette pièce, même si elle confronte son pire cauchemar, il ne lui arrivera rien. Pas tant que tu es là pour veiller sur elle. « Je ne peux pas te laisser seule. » T'aimerais pouvoir lui donner cette intimité, puisqu'il s'agit là d'un face à face très personnel, mais ce serait trop dangereux. Et tu ne prendras aucun risque. Aucun. « T'es plus forte que tu ne le crois. » Tu l'as vu, tu l'as observé, Diana a cette rage en elle. Une rage qui lui a permis d'arriver jusqu'ici. D'être celle qui est libre, tandis que son tortionnaire gît à sa merci. De ta veste, tu sors un couteau ainsi qu'une arme chargée. Le choix de la mort lui revient. Tout comme la façon de l'exécuter. Le sablier est écoulé. Il est l'heure pour Immortan d'affronter la fatalité. Quelle chance, elle n'aurait pu être de plus grande beauté.

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Le cœur battant, Diana suit Jason dans les entrailles de la Citadelle, dans ses couloirs sombres et lugubres où on l'a entraînée elle aussi, pour l'y enfermer pendant des semaines en espérant qu'elle finisse par plier, par se soumettre elle aussi à la volonté du tyran de la région. Mais elle n'a pas cédé, alors elle est restée séquestrée pendant des jours et des jours, jusqu'à ce qu'Immortan se prenne d'affection pour son "côté sauvage" qui n'était en réalité que l'expression exacerbée de son instinct de survie. Elle se souvient du froid, de l'humidité, de la poussière, de la pénombre, de l'impression d'avoir été avalée par la Terre et oubliée par le reste du monde. Qu'Immortan ait été jeté dans un tel trou à son tour, cela a un petit côté justice poétique. Mais ce n'est pas encore suffisant, rien ne sera jamais suffisant. Diana s'immobilise quand ils arrivent à sa cellule, gardée par deux hommes qui les laissent dès que Jason le leur demande. La porte s'ouvre. Et elle sursaute quand Jason vient caresser sa joue, après une absence involontaire de sa part, et elle se raccroche fermement à sa main. « Je ne veux pas que tu me laisses seule. » Seule avec lui. C'est quelque chose qu'elle ne veut plus jamais revivre, peu importe que ce soit dans les derniers moments du tyran. À chaque fois qu'elle a été seule avec lui... Elle secoue la tête, il faut qu'elle reste concentrée, faute de quoi elle n'y arrivera pas. Diana prend une profonde inspiration et se force à enfin poser son regard sur celui qui a été le bourreau de son peuple, celui qui a été son abuseur, celui qui a bien failli tout lui prendre, jusqu'à la vie. Jason a dit vrai, il a perdu de sa superbe, enchaîné comme une bête de foire et amaigri. Il vit enfin ce qu'on vécu des centaines de personne sous son joug, mais s'il y a bien une chose qui n'a pas changé, c'est son regard. Pervers. Vicieux. Parce qu'il sait ce qu'il lui a fait, il sait combien elle a souffert par sa faute, il sait que ce qu'il lui a pris, elle ne le retrouvera jamais. C'est son innocence, qu'il a assassiné. Diana serre les dents, et attrape l'arme chargée que Jason lui tend. « Je ne suis pas comme lui. Je ne torture personne. » Et puis, lui planter une lame dans le cœur – à supposer qu'il en ait un – supposerait qu'elle soit obligée de s'approcher de lui, de le toucher, et cela, elle le refuse. Elle ne veut plus jamais sentir son odeur crasseuse, la chaleur ignoble de son corps, rien. Les mâchoires serrées, Diana lève l'arme et retire le cran de sécurité. Elle vise. Elle vise, mais les secondes passent, elle ne parvient pas à appuyer sur la gâchette. Et ça la rend folle de rage, de ne pas être capable à l'abattre de sang froid, malgré tout ce qu'il lui a fait endurer. Elle n'y arrive pas, pour une raison qu'elle ne s'explique pas. Et c'est là qu'Immortan se met à rire. Un rire moqueur et gras, entrecoupé de violentes quintes de toux, un rire qui ne veut dire qu'une seule chose : j'ai gagné. Rien ne ferait plus envie à Diana que de le tuer, le laisser se vider de son sang lentement en souffrant atrocement, comme il l'a fait avec sa mère. Qu'il sente la mort venir, sans pouvoir faire quoi que ce soit pour lui échapper. Mais au lieu d'avoir peur, il rit, il rit au point de manquer de s'étouffer, et Diana n'est même pas capable de lui dire de se taire. Sa main tremble, elle resserre son emprise sur l'arme, mais toujours rien. Ce n'est pas un homme qu'elle a en face d'elle, c'est un monstre, mais même un monstre elle ne parvient pas à le tuer. Elle ne ressent pourtant aucune pitié à son égard, mais elle est fatiguée par toute cette violence, tout ce sang, tous ces morts. Pourtant il faut qu'il meure, pour mettre un terme au massacre. « Je... Je n'y arrive pas... Je n'y arrive pas, Jason... » Diana secoue la tête, furieuse. Elle se mord la lèvre, se rapproche même de quelques pas, courageusement, pour tenter de se convaincre qu'elle peut le faire. Elle doit le faire, mais les choses s'avèrent bien plus difficiles qu'elle ne l'aurait cru. Force ou faiblesse, que de ne pas parvenir à tuer froidement l'homme responsable de tous ses maux ? « Aide-moi. S'il te plaît, aide-moi. »

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Where must we go, we who wander this wasteland, in search for our better selves.

Diana n'est pas comme lui. Pas comme toi. Elle ne tue qu'en cas d'extrême nécessité. Pour elle, même si ce monde ne fait preuve d'aucune pitié, ôter une vie n'est pas chose aisée. Elle n'a pas ta colère, pas ta haine, ce venin qui coule dans tes veines et brûle tes artères. Cette rage au ventre qui parfois t'a poussé à être moins homme que machine. Si son sort avait été entre tes mains, sa mort aurait été longue et douloureuse. Loi du Talion. Quand on te gifle, tu ne tends pas l'autre joue, tu frappes violemment le responsable. A t-elle conscience de cette part d'ombre en toi ? D'à quel point elle peut prendre le dessus ? Elle sait de quoi tu es capable, mais elle ne t'a pas vu dans le désert après l'avoir retrouvée. Tout ce sang, ces cris de douleur, y compris le tien, directement en provenance du cœur Quand t'as mal, tu cherches un remède, et la violence est le plus efficace. C'est ce que tu es. L'homme que cette humanité aliénée a façonné. Et si tu es tombé amoureux d'elle, c'est précisément parce qu'elle n'est pas comme toi. Pas comme lui. Diana, elle fait ressortir tellement de choses que tu pensais enterrées. Oubliées. Elle n'imagine pas le pouvoir qu'elle détient entre ses doigts. Avec elle, t'es un ensorcelé consentant. Dans la pièce lugubre, son odeur pestilentielle t'agresse les narines. Il pue la mort et la maladie. Et tu n'as qu'une hâte, réduire son cadavre en cendres. Les bras de Diana se tendent, l'arme directement pointée sur lui. Mais rien ne vient. Le rire d'Immortan t'est insupportable, alors d'un coup de pied agressif et violent tu le fais aussitôt taire. Ta semelle enfoncée contre son thorax et qui coupe court à ses moqueries. Ce monstre va crever, mais jusque dans ses derniers instants il cherche à l'atteindre. Tu ne le permettras pas. Il lui a causé bien assez de mal, tu ne toléreras pas une désobligeance de plus, pas un geste déplacé de plus. Tu fixes son doigt qui flirte avec la détente sans aller jusqu'au bout. Le poids est trop lourd à porter, elle tremble, elle hésite. Elle doute de tout, surtout d'elle-même. Pour lui apporter ton soutien, tu viens te positionner dans son dos, son corps contre le tien, comme si vous ne formiez plus qu'un seul bloc. « Je suis là. » Elle n'est pas seule. Et même si les abysses semblent la fixer intensément, jamais tu ne la laisseras tomber dedans. Quoi qu'il arrive, tu seras là pour la rattraper. Un homme. Une balle. Une vie libérée. C'est facile pour toi, ça ne l'est pas pour elle, parce qu'elle est un ange coincé en enfer. Quelque part, tu t'en veux. T'as l'impression de l'obliger à commettre un crime. De salir qui elle est. Mais tu ne le ferais pas si tu ne pensais pas l'acte bénéfique. Pour elle, pour vous, pour absolument tout. Cette mort est nécessaire. Tu soulèves ses bras, tes mains se posent sur les siennes.  Tu es son prolongement. C'est ta force que tu l'incites à prendre. A moins que ce ne soit l'inverse ? « C'est bientôt terminé. Tu vas y arriver. » Il faut enlever les chaines. Exécuter le bourreau. Tu te serres un peu plus fort contre elle pour calmer ses tremblements. Ton doigt glisse sur le sien, deux êtres sur une même détente. Vous allez tirer ensemble. Parce que c'est ce que vous êtes désormais, ensemble. Unis. Le voit-il ? Voit-il l'amour qui se dégage de vous ? Il ne peut pas passer à côté. Tu l'aimes, et chacun de tes gestes est guidé par cet amour. Ça crève les yeux. « Reprends ta vie, elle t'appartient. » Ça ne lui rendra pas tout ce qu'il lui a volé, mais ça soulagera ses maux, et mettra définitivement fin à son pouvoir. Celui qu'il pense encore avoir sur elle. « Reprends ta vie, Diana. » De ne plus le voir, de ne plus le sentir, que plus aucune trace de lui n'existe entre elle et toi. C'est une chance de pouvoir faire taire ses démons. Une chance incroyable que de pouvoir arracher une page de son histoire. Tu pourrais appuyer sur la détente à sa place, mais tu ne le fais pas. Tu n'es pas là pour la forcer, mais pour l'accompagner. Pour la soutenir. Elle peut le faire. Elle va le faire. Une seconde. Une seule seconde la sépare de sa liberté. Finalement, ce n'est pas le triomphe de la vengeance, c'est le triomphe de l'amour. Regardez-vous.